Bardage.Info - Numéro 22 - Novembre 2022

DOSSIER 20 DÉCHETS BARDAGE . INFO #22 NOVEMBRE 2022 et ont été définis en fonction des caractéristiques des matériaux, de leur recyclabilité, de la maturité des filières… « Chaque éco-organisme a calculé son budget pour la réalisation des opérations de collecte, de tri, de traitement, de recyclage en fonction de ses analyses de l’existant et de ses ambitions, sachant que tous les éco-organismes sont tenus par le cadre commun d’un cahier des charges publié en juin dernier », explique Florence Collot, directrice des adhérents chez Valobat. Les éco-organismes sont en effet soumis à une obligation de résultat avec des objectifs précisément définis. Ces derniers distinguent, pour chacune des catégories de déchets, les taux de collectes recyclés et valorisés. Évolutifs, ils affichent un premier palier en 2024 qui se durcit en 2027. Par exemple, s’agissant des déchets d’autres matériaux, dont font partie une majorité des produits de bardage, le taux de collecte à atteindre est de 53 % en 2024 et 62 % en 2027. AGRÉMENTS ET BARÈMES Les ambitions de la REP PMCB sont louables et nécessaires. Sa mise en pratique cependant interroge. Si les industriels et les distributeurs sont en première ligne, c’est bien toute une filière qui va devoir s’y adapter. En effet, la reprise gratuite des déchets est conditionnée à une exigence : le tri à la source, soit, sur chantier. Une tâche qui revient aux entreprises de pose. Ces dernières sont rodées à l’exercice mais les conditions vont radicalement changer dans des délais très courts. « Lors des discussions avec les pouvoirs publics, nous avions demandé à être informés des tenants et des aboutissants de la REP au moins neuf mois avant son application, déplore Jean Passini, président de la commission « environnement et construction durable » de la Fédération française du bâtiment (FFB). Les agréments et les barèmes n’ont été publiés que début octobre. Il ne nous reste donc plus que quelques semaines pour nous approprier ces nouvelles règles. » Et de nombreuses questions, financières et organisationnelles, restent encore aujourd’hui sans réponse. Ce que l’on sait à ce jour, c’est que les metteurs sur le marché doivent choisir un éco-organisme. « Nous sommes en pleine phase de découverte, explique Benoît Steiner, dirigeant du distributeur Roofmart. Nous devons recenser l’ensemble des produits concernés chez nous (ceux pour lesquels nous sommes metteur sur le marché et ceux pour lesquels nous sommes distributeurs) puis réfléchir à la manière dont nous allons calculer, répercuter, collecter et reverser les éco-contributions. Il faudra certainement faire des développements pour adapter notre ERP. » Les montants devraient, dans la grande majorité des cas, être additionnés au prix de vente du produit. Certains sont proches de 0 lorsque la filière de récupération et de recyclage est déjà mature comme l’acier par exemple. « Les produits de nos adhérents ont, dans leur très grande majorité, une fin de vie vertueuse », rappelle Valérie Prudor, déléguée générale de l’Enveloppe métallique du bâtiment (EMB). D’autres, également utilisés dans les systèmes de bardage, peuvent dépasser les 30 euros la tonne car il reste beaucoup à faire pour développer les filières (voir encadré). « Les taux sont très divers d’une famille à l’autre et d’un éco-organisme à l’autre. Faibles pour les isolants, ils pourraient atteindre 3 à 4 % pour l’étanchéité », évalue Benoît Steiner. Bien que non obliLes déchets du bâtiment en chiffres Le secteur du bâtiment aujourd’hui compte pour 19 % de la production de déchets du BTP, soit 46 millions de tonnes par an. Ils proviennent : - à 49 % de la démolition ; - à 38 % de la réhabilitation ; - à 13 % de la construction neuve. Le taux global de valorisation de ces déchets varie de 48 à 64 % selon les différentes sources. Par activité il est de : - 60 à 80 % pour la démolition ; - 10 à 30 % pour la réhabilitation ; - 40 à 60 % pour la construction neuve. Par type de déchets il est de : - 60 à 70 % pour les déchets inertes ; - 30 à 50 % pour les déchets non dangereux non inertes. Source : ministère de la transition écologique 04 Certains industriels, comme ici Rockwool, disposent de systèmes de récupération et de recyclage de leurs produits. © Rockwool 04

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