Bardage.Info - Numéro 22 - Novembre 2022

DOSSIER 22 DÉCHETS BARDAGE . INFO #22 NOVEMBRE 2022 L’éco-conception : vers une vague de désamour pour certaines catégories de produits ? « Les systèmes constructifs au sein desquels les matériaux sont difficilement séparables et/ou recyclables devront certainement évoluer à terme pour jouer le jeu de l’économie circulaire », souligne Lucile Charbonnier, directrice du développement durable et RSE chez Isover. Et rester compétitifs. On pense ici aux procédés tout collés ou composites qui demandent encore un effort important de recherche et développement pour être valorisés plus efficacement qu’aujourd’hui. La nécessité de se tourner vers des produits éco-conçus sera d’autant plus grande que leur écocontribution sera réduite. Certaines filières, comme les isolants minéraux, sont avancées sur le sujet. Plusieurs industriels ont mis en place des systèmes de récupération et de réutilisation de leurs produits comme Isover avec Isover Recycling pour la laine de verre ou encore Rockwool avec Rockcycle pour la laine de roche. À noter néanmoins que ces opérations ont un coût énergétique assez lourd comme c’est le cas également pour l’acier. Pour d’autres, les travaux de recherche et développement sont en cours mais pour le moment, aucune solution viable n’existe. De manière générale, c’est le cas de la plupart des produits composites dont les éléments et matériaux sont difficiles à séparer proprement. Pour le moment, ceux ne disposant pas de solutions pérennes sont incinérés et valorisés énergétiquement. Les industriels vont devoir réfléchir en profondeur à la composition et l’élaboration de leurs produits. Pour atteindre les objectifs de la REP, « il faudra penser la déconstruction d’un ouvrage et les opportunités de recyclage et de réemploi au moment de sa conception » rappelle Jean Passini, président de la commission « environnement et construction durable » de la FFB. Un changement de paradigme complet qui pourrait bouleverser les pratiques constructives. gressivement mise en place. Elle avantagera les produits et matériaux intégrant un certain seuil d’éco-conception (voir encadré) : constituants facilement démontables pour améliorer la qualité du tri, recyclabilité, intégration de matériaux recyclés dans les process de fabrication, opportunités de réemploi… DU F LOU SUR LA M I SE EN PRAT I QUE L’autre grande inconnue, c’est le terrain. Comment le tri, la collecte, le stockage, le recyclage vontils se dérouler ? Au début de la chaîne sont les entreprises. « Pour bénéficier de la reprise gratuite, c’est à elles que revient la charge du tri des déchets sur chantier. Si elles font appel à un prestataire, c’est lui qui en bénéficiera », insiste le président de la commission environnement et construction durable de la FFB. L’opération n’est pas nouvelle mais elle n’a jamais pris une telle ampleur. Combien de bennes et de big bags supplémentaires sur site ? Où acheminer les déchets ? Quelles règles de tri ? « Il est impératif que les entreprises bénéficient d’un mode opératoire systématisé commun à tous les éco-organismes », ajoute Jean Passini. Cela devrait être chose faite selon les intéressés : « Un éco-organisme coordonnateur veillera au respect de l’harmonisation des pratiques », rappelle Arnaud Humbert-Droz, président exécutif de Valdelia. Si tout se passe comme prévu, il ne devrait alors rester à la charge de l’entreprise que le transport de ces déchets. Un poste qui pourrait, lui aussi progressivement être, au moins en partie, pris en charge par les éco-organismes. En attendant l’urgence est au développement du maillage des points de reprise. La REP en impose un tous les 10 ou 20 km selon la densité démographique de la zone. Or, à ce jour, ce réseau 06 Le tri des déchets sur chantier revient à la charge des entreprises de pose.. © Masterfile royalty-free 06 « Pour les entreprises, il s’ partenaire des éco-orga

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