Bardage.Info - Numéro 23 - Mai 2023

TECHNIQUE 30 DÉCRYPTAGE BARDAGE . INFO #23 MAI 2023 RÉGL EMENTAT I ON Les enjeux de la RE2020 sur les solutions de façade Le bureau d’études Pouget Consultants a réalisé, pour la CSFE, une étude destinée à évaluer l’impact des procédés de bardage au regard des différents critères imposés par la réglementation. En voici les résultats. CADRE Objet de l’étude Mandaté par la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE), le bureau d’études Pouget Consultants s’est penché sur l’impact que peuvent avoir les systèmes de bardage rapporté ventilé sur les performances des ouvrages neufs soumis depuis le 1er janvier 2022 à la RE2020. Trois critères ont été analysés : - le confort d’été, exprimé en degrés-heures (DH) d’inconfort (°C.h), qui évalue le niveau d’inconfort perçu par les occupants sur l’ensemble de la saison chaude ; - l’Ic construction qui évalue les émissions de gaz à effet de serre des produits de construction et des équipements et de leur mise en œuvre ; - le Bbio (besoins bioclimatiques, exprimés en points), qui existait déjà dans la RT2012 mais est aujourd’hui renforcé. Il correspond aux besoins énergétiques du bâtiment en matière de chauffage, de refroidissement et d’éclairage. Deux types d’ouvrage ont été étudiés – un immeuble collectif R+4 de 1 887 m² SHAB et un bâtiment tertiaire R+1 de 786 m² et 34,5 % de surface vitrée – selon plusieurs types de configuration : support béton, métallique ou bois, isolation par l’intérieur, par l’extérieur, sous bardage, sous enduit… I NERT I E Le confort d’été plaide en faveur de l’ITE sur voile béton « En matière de confort d’été, les performances de l’ouvrage reposent notamment sur l’inertie des matériaux qui le composent », précise Antoine Iahns, ingénieur conseil au sein du pôle construction du bureau d’études et auteur de l’analyse. Pour rappel, dans les grandes lignes, l’inertie d’un bâtiment représente sa capacité à stocker, à conserver puis à restituer plus tard la chaleur. De par leur lourdeur, les structures béton améliorent l’inertie du bâtiment et affichent de meilleurs résultats que les parois légères. À une condition cependant : « Pour être efficaces, elles doivent être en contact direct avec le volume intérieur. Une isolation par l’intérieur empêche la paroi lourde de la façade de jouer son rôle de régulateur. De la même manière, un faux plafond ou un faux plancher technique empêche le plancher lourd de jouer son rôle de régulation. » L’Isolation thermique par l’extérieur (ITE) est donc avantagée. De plus, « la présence d’une lame d’air dans le cas du bardage rapporté améliore les résultats de quelques points. » Ce constat va-t-il sonner le glas de l’ITI et des façades légères ? « Non, répond Antoine Iahns. Toutes les solutions constructives sont compatibles avec les exigences de confort d’été de la RE2020. Néanmoins, dans les zones du sud-est de la France, où les exigences sont plus difficiles à respecter, les solutions constructives à faible inertie auront plus d’effort à fournir pour respecter les seuils. À noter que les modes constructifs à inertie légère peuvent améliorer leur performance en la matière par la modification du second œuvre à inertie : plaque de plâtre épaisse, chape béton… » L’importance des protections solaires En matière de confort d’été, le rôle majeur des façades est de limiter les apports solaires en optimisant les surfaces de baies et surtout la qualité des protections solaires. Le caractère mobile ou perméable des protections solaires et leur gestion automatique sont, par exemple, mis en avant dans la RE2020. BB I O Surfaces vitrées et isolation En matière de performance thermique de l’enveloppe et de conception bioclimatique, la RE2020 renforce les exigences par rapport à la RT2012. Néanmoins, ces dernières restent accessibles à l’ensemble des solutions constructives sous réserve de renforcer les épaisseurs d’isolant et de traiter les ponts thermiques. « Si l’ITE ou la façade rideaux en ossature bois permettent d’aller plus loin en termes de performance de l’enveloppe que l’ITI, ces trois modes constructifs sont compatibles avec les niveaux requis par le RE2020 », relève Antoine Iahns. Entre un revêtement de façade en enduit sur isolant et un bardage rapporté ventilé, le bureau d’études ne constate pas d’écart majeur sur le Bbio. « Les bâtiments en ossature métallique sont également compatibles avec ces exigences, mais comme pour les autres modes constructifs, les épais-

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