TECHNIQUE 31 DÉCRYPTAGE ÉTANCHÉITÉ . INFO #23 MAI 2023 seurs d’isolant devront être renforcées, tout comme les détails constructifs pour limiter les ponts thermiques », précise l’étude. Dans le tertiaire, la gestion de l’étanchéité à l’air devient également un enjeu, puisque la RE2020 exige désormais un test de perméabilité à l’air pour les bâtiments de moins de 3 000 m², alors que la RT2012 n’exigeait rien pour ce type d’ouvrage. Dans les bâtiments de bureaux toujours, « nous avons constaté que la répartition des besoins diffère selon les zones climatiques », explique Antoine Iahns. Au nord comme au sud, l’éclairage compte pour environ 40 % du total du Bbio. En revanche, la proportion entre les postes « chauffage » et « refroidissement » s’inverse selon la région : 40 % chauffage / 20 % refroidissement au nord contre 20 % chauffage / 40 % refroidissement au sud. « Le taux de vitrage a une influence contrastée sur le Bbio : la résistance thermique d’une fenêtre est six fois moins performante qu’une paroi opaque. Une augmentation du taux de vitrage entraîne donc des besoins de chauffage et de froid plus importants. D’un autre côté, les gains solaires des fenêtres apportent à la fois une baisse des besoins en éclairage mais une augmentation des besoins de refroidissement en été. Résultat, dans le tertiaire, la conception de la façade doit absolument être réalisée en concertation avec le bureau d’études pour garantir le respect de la RE2020. » Enfin, comme pour le confort d’été, une meilleure inertie et des occultations performantes permettent une amélioration du Bbio. I C CONSTRUCT I ON Un nombre de FDES encore insuffisant Selon les configurations étudiées par Pouget Consultants pour évaluer l’impact carbone des façades (paroi + isolant + finition extérieure + baies + occultations) au regard de la RE2020, les résultats varient entre 9 et 28 % de l’Ic Construction pour un immeuble de 32 logements. Un résultat fortement dépendant de la disponibilité ou non de Fiches de déclarations environnementales et sanitaires (FDES) collectives ou individuelles de la part des fabricants. En leur absence, les calculs ont recours à des Données environnementales par défaut (DED) par essence pénalisantes. Un constat également réalisé dans le tertiaire. Au-delà de la nature des données environnementales, « les matériaux biosourcés ou les enduits sont bien valorisés, alors que d’autres matériaux sont pour l’instant pénalisés, tels que la terre cuite, le bardage aluminium, les panneaux sandwich ou les façades rideaux » Entre les systèmes sous enduit et les systèmes sous bardage rapporté ventilé, la balance penche sensiblement en direction des premiers, « sauf dans le cas du bardage bois car, dans les calculs, en tant que matériau biosourcé, il a un poids carbone négatif. On le note également dans le choix de l’isolant. » À noter que le poids des ossatures secondaires n’a pas été pris en compte dans les calculs réalisés par Pouget Consultants car il n’y a pour l’instant pas de données environnementales pour les caractériser. Le bureau d’études s’est en revanche attardé sur l’influence des fenêtres, du capotage de l’appui des tableaux et des linteaux, ainsi que les occultations extérieures. « Nous avons constaté qu’un m² de baie pèse plus lourd qu’un m² de façade. De plus, chacun de ces éléments a une influence non négligeable sur l’Ic Construction de la façade, notamment, encore une fois, en raison de l’absence de FDES », remarque Antoine Iahns. l Pour les adhérents de la CSFE, l’ensemble de l’étude est disponible sur simple demande auprès de la Chambre syndicale. GRAPH I QUE COMPARAT I F DE L ’ I C CONSTRUCT I ON DE BÂT I MENTS TERT I A I RES
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