Bardage.Info - Numéro 24 - Novembre 2023

« Au-delà du bilan carbone des produits, c’est préoccupe les prescripteurs. L’entrée en vigue pour rien mais ne fait que confirmer une tend DOSSIER 22 BARDAGE.INFO #24 NOVEMBRE 2023 ARCHITECTURE Solutions. Le volume est également recherché avec le recours à des parements en trois dimensions, des pliages, des découpes, des ajourations. Mais on s’en doute, l’esthétique n’est pas le seul guide dans le choix. On l’a vu : la résistance, la durabilité, l’entretien restreint, voire nul et bien entendu le prix sont des critères souvent décisifs. Tout comme la sécurité incendie qui complique un peu plus la situation. À l’heure où les enjeux de décarbonation s’affichent comme une priorité, qu’en est-il des caractéristiques environnementales des produits ? « Les bonnes intentions sont là mais dans les faits, elles ne vont que rarement plus loin. Les seuils d’exigences de la RE2020 ne sont pas encore trop contraignants. Les acteurs du marché préfèrent faire avancer leur projet coûte que coûte car le marché du neuf est en crise et les programmes se font rares », souligne Étienne Chopin. FDES Les industriels se préparent néanmoins, car un premier abaissement des seuils est prévu pour 2025. La rédaction de FDES avance. Au jour où nous rédigeons ces lignes, le secteur en comptabilise en tout 291 avec une prédominance de l’acier (29) et du bois (26). À noter que, sur l’ensemble, il reste encore des Données par défaut (DED) pénalisantes. Le bois, biosourcé, présente ici évidemment un avantage certain. D’autant plus s’il permet d’obtenir des aides. D’autres matériaux pourtant d’origine naturelle sont quant à eux mal noté. C’est le cas par exemple de la terre cuite car « les fours nécessaires à leur cuisson sont très consommateurs », précise Alexandre Lamboley. Il y a évidemment d’autres leviers pour améliorer les performances environnementales d’un produit car aucun finalement ne coche toutes les cases. Les fabricants insistent donc sur les autres avantages que présente notamment l’optimisation des process. Ils permettent de maîtriser les déchets de fabrication et de livrer des produits prêts à l’emploi donc simple, rapide et moins cher à poser. Ils travaillent tous également à l’amélioration de leurs outils de production. « Nous avons un objectif de décarbonation net zéro d’ici 2050 avec, pour le périmètre de la construction, une baisse de 35 % des émissions de CO2 en 2030 », souligne Jean-Michel Boulestin, responsable prescription nord chez ArcelorMittal Construction France. « Avec nos quinze usines en France, notre production est locale », ajoute Nicolas Marchand. La filière bois n’est pas en reste et cherche aussi à tirer sa production vers le haut. Chez Silverwood par exemple, « nous travaillons à l’optimisation de notre logistique, à l’amélioration de la composition de nos saturateurs pour être en cohérence avec les atouts environnementaux du bois dans la construction », souligne Manel Eon. Les industriels de l’HPL rappellent que leurs produits sont fabriqués avec 70 % de fibres naturelles issues de bois certifiés. La gamme Max Exterior de Fundermax a d’ailleurs obtenu le label Produit biosourcé pour l’intégration de papier dans ses constituants. Quant aux acteurs de l’acier, ils rappellent que leurs produits de bardage sont généralement composés à 90 % de matériaux recyclés et sont eux-mêmes 100 % recyclables. RECYCLAGE Car finalement, au-delà du bilan carbone des produits, c’est leur recyclabilité qui préoccupe les prescripteurs. L’entrée en vigueur de la REP n’y est pas pour rien mais ne fait que confirmer une tendance existante. Un avantage pour certains : « Nous proposons des produits en acier, issus à 100 % de matériaux recyclés et eux-mêmes 100 % recyclables avec des filières existant depuis des dizaines d’années », rappelle Nicolas Marchand. Les professionnels du secteur se penchent aujourd’hui sur le réemploi avec notamment le lancement d’ici quelques mois d’une plateforme dédiée pour Un marché dominé par le métal La conjoncture défavorable a impacté en 2022 le marché du bardage. Mais tous les matériaux ne l’ont pas subie aussi brutalement. Toujours leaders sur le marché avec leur 65% de parts de marché en 2022, les parements métalliques ont connu une baisse de 4,1% des volumes posés. L’acier, qui a lui seul en représente 85%, profite de son lien très étroit avec la filière logistique et commerciale. Il vient de traverser néanmoins une période difficile, tant en termes de coût que d’outil de production et a vu son nombre de m2 posés chuter de 5%, passant de 27, 8 millions de m2 en 2021 à 26,4millions de m2 en 2022. Le reste du marché du métal se partage entre l’aluminium qui, avec 14% reste plus ou moins stable par rapport à 2021, tandis que le zinc, s’il ne compte que pour 1%, a bondi de 12%. Deuxièmes au classement, le bois et ses dérivés pèsent pour 16% du marché. Avec 7,6millions de mètres carrés posés en 2022, il se maintient au même niveau que l’année précédente. Le secteur profite notamment de la bonne santé de la construction bois qui a, en 2022, résisté à la morosité ambiante. Enfin, les autres typologies de matériaux se répartissent équitablement le reste du marché. Le fibre-ciment compte pour 6% (+2,5% par rapport à 2021) tandis que le stratifié HPL, la terre cuite, le béton et le minéral composite, les plaques en plastique et les clins PVC remporte chacun entre 1 et 3%. Les évolutions les plus fortes touchent la terre cuite et les plaques en plastique, en croissance respectives de 8% et 9% et les clins PVC en baisse de près de 12,5%. Source : MSI Reports, marché des bardages et autres parements de façade, juillet 2023, 307 p.

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