TÉMOIN 41 BARDAGE.INFO #26 NOVEMBRE 2024 RACHEL CHERMAIN réglementations : être bon sur l’énergie de la rénovation énergétique. Sur ce dossier, nous orientons également nos travaux vers la formation. Ainsi, nous déployons une expérimentation au sein de plusieurs CFA-BTP, en partenariat avec le CCCABTP, pour sensibiliser les apprenants à la rénovation bas carbone. L’écoconception est aussi un axe majeur à travers le programme Cible dont nous sommes partenaires. Son objectif : co-construire, avec les acteurs de la filière bâtiment, l’écosystème du futur moteur national de simulation pour l’écoconception. À travers notre programme HQE Performance enfin, nous réalisons des tests sur l’économie circulaire. Nous étudions l’impact des chantiers de construction, de rénovation ou de déconstruction pour évaluer, à travers des opérations tests, leur performance environnementale et l’améliorer avec la mise en place de bonnes pratiques. Ce dispositif devrait aboutir à l’élaboration d’un outil destiné à la maîtrise d’ouvrage et ses associés. Nous avons également développé, toujours avec nos partenaires, l’outil Gemme pour simplifier et améliorer l’évaluation de l’économie circulaire des bâtiments neufs. E.I. Pouvez-vous nous en dire plus sur Cap 2030 ? R.C. Son objectif est de créer un cadre commun de référence comprenant neuf thématiques qui préfigureront le futur cadre environnemental et réglementaire, en complément des critères énergie, carbone et confort d’été de la RE2020. Elles portent sur la gestion durable de l’eau, la biodiversité, l’adaptation au changement climatique, l’économie circulaire, la mesure de la performance et le low-tech. Plus de mille acteurs se sont portés volontaires pour participer à ce projet. Des groupes de travail se réunissent depuis octobre 2023 pour définir un ensemble d’indicateurs qui seront agrégés dans ce cadre commun. Une deuxième phase permettra d’explorer plus en détails certains indicateurs retenus via des phases d’expérimentation pour les consolider. E.I. Comment la future réglementation environnementale pourrait-elle faire évoluer la conception des bâtiments et des systèmes constructifs ? R.C. Le renforcement des exigences sur le carbone version 2025 de la RE2020 devrait renforcer la prescription de produits disposant de déclarations environnementales (voir encadré). Si, jusque-là, une des façons d’améliorer l’empreinte carbone La base Inies La base Inies, dont l’Alliance HQE-GBC est propriétaire, recense plus de 5 000 déclarations (FDES et PEP). Elle a entamé depuis deux ans un travail de consolidation de ses règles de fonctionnement. Son règlement a été actualisé et est maintenant disponible en anglais. Une nouvelle procédure de vérification des configurateurs, pour faire face à la forte demande autour de ce type d’outil, a été mise en place et la distinction entre les FDES et les modules d’« Informations sur le cycle de vie » (ICV), les règles concernant le calcul du module D et des informations additionnelles autorisées ont été clarifiées . Enfin, le programme s’est ouvert à de nouvelles données (produits d’ameublement cités par la RE2020, produits pour l’aménagement urbain, ICV sur les procédés). Par ailleurs, la base s’enrichit, au fil des ans, en intégrant de nouveaux usages comme le bilan gaz à effet de serre, l’économie circulaire ou encore l’affichage environnemental sur les produits. d’un bâtiment était de sélectionner un produit ou un équipement couvert par ce document, cela ne suffira sans doute plus. Un deuxième niveau d’écoconception devrait voir le jour, mettant en compétition de plus en plus de solutions constructives. Plus généralement, CAP2030, en ajoutant des critères de performance, va certainement modifier l’ordre des préférences entre solutions, déplacer les « optimums ». Les systèmes constructifs vont devoir se positionner sur l’ensemble des performances auxquelles ils contribuent. Il faudra être bon sur le carbone mais aussi sur l’économie circulaire, la biodiversité, l’adaptation au changement climatique, le confort d’été, le réemploi… E.I. Étendre les réflexions au quartier : un objectif incontournable pour l’avenir ? R.C. C’est en effet crucial pour répondre aux enjeux environnementaux, aux besoins locaux et renforcer la cohésion sociale. Chaque quartier devient un acteur clé. L’élargissement des questions environnementales à l’aménagement est déjà bien entamé. Il faut accompagner cette transition grâce aux initiatives déjà en place. Les outils et les solutions existent et il s’agit désormais de les amplifier pour accélérer cette dynamique. C’est d’ailleurs ce que nous faisons depuis plus de vingt ans. Nous avons, par exemple, élaboré un cadre de référence HQE aménagement durable dès 2011. Il propose un langage commun et un système de management d’opération (SMO) conçu comme un outil de gestion qui replace le couple aménageur / collectivité au cœur du projet. La concertation et la sensibilisation entre les différents acteurs, dont les habitants, sont importantes pour changer de paradigme. l
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