Bardage.Info - Numéro 27 - Mai 2025

DOSSIER 15 BARDAGE.INFO #27 MAI 2025 ENVIRONNEMENT Les liens entre bâtiment et industrie sont étroits et l’atteinte des objectifs de l’un dépend en partie de celle de l’autre. Comme le rappellent les auteurs de la « feuille de route décarbonation du cycle de vie du bâtiment, les propositions de la filière », publiée en janvier 2023, sous l’égide du CSTB et du Plan bâtiment durable : « Il apparaît essentiel de réduire le poids carbone des produits et systèmes constructifs par l’ensemble des leviers disponibles. La décarbonation du bâtiment passera inévitablement par des procédés industriels moins carbonés. » Plusieurs filières, notamment l’acier et la terre cuite, que l’on peut retrouver en bardage, ont d’ores et déjà publié leurs feuilles de route de décarbonation. « Les autres doivent être encouragées et accompagnées afin qu’elles s’engagent à leur tour dans ce processus. » Cette évidence se retrouve d’ailleurs dans la RE2020 à travers son indicateur carbone, de plus en plus contraignant au fil du temps. Son calcul intègre en effet les niveaux d’émissions de CO2 de chacun des produits mis en œuvre. Pour les évaluer et les communiquer, leur propriétaire dispose d’un outil : les Fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) compilées dans la base Inies. ENCORE TROP DE DED Sur les 6 735 FDES recensées à ce jour, 399 concernent les parements de bardage, la vêture et le vêtage et 269 l’isolation thermique et acoustique des murs par l’extérieur (ITE). Il s’agit essentiellement de fiches individuelles et collectives. Mais il reste encore, au sein de certaines familles, des données par défaut (DED) au résultat carbone dévalorisant pour le produit et qui finalement ne reflètent pas la réalité de leur poids carbone. Pourtant, des FDES objectives sont à la fois nécessaires pour identifier les pistes d’amélioration et pour se différencier de produits moins performants. En effet, le recours aux DED ne devrait pas, à terme, permettre de respecter les seuils imposés par la réglementation et notamment ceux de 2028 (qui pourraient cependant évoluer suite au récent lancement d’une mission d’évaluation de leurs impacts économiques). Pour les industriels, la rédaction mais aussi l’amélioration de leurs FDES, et donc du bilan carbone de leurs produits, devraient rapidement devenir un enjeu concurrentiel. LOI DU MARCHÉ « La question de la décarbonation ne se pose plus. La problématique pour nos adhérents, c’est plutôt comment y aller ? », constate Hervé Gastaud, délégué général du syndicat de la construction métallique de France (SCMF). « C’est une révolution », abonde Gérald Merlin, chef de marché activité structure et façade chez Wienerberger. Si les industriels semblent être conscients des enjeux, la demande reste, elle, encore rare. Ainsi, comme l’indique Prisca Lopez Voeltzel, responsable prescription grands comptes nationaux chez ArcelorMittal Construction France, « la décarbonation des produits de construction intéresse mais n’est pas encore vulgarisée sur l’ensemble des opérations, notamment celles qui ne sont pas soumises à la RE2020. » En cause notamment, le surcoût induit. « À noter toutefois que, sur les bâtiments de type logistique et industriel, les prescripteurs s’imposent de manière accrue des constructions répondant à des labels et/ou certifications durables de type BREEAM, NF HQE… », poursuit-elle. Ça veut dire quoi la neutralité carbone ? Neutralité carbone ne veut pas dire suppression des émissions de gaz à effet de serre (GES) mais équilibre entre ces dernières et l’absorption du carbone par les écosystèmes gérés par l’être humain (forêts, sols agricoles…) ou par les procédés industriels (capture et stockage ou réutilisation du carbone). Elle implique néanmoins une division par six de nos émissions d’ici 2050 par rapport à 1990. © SCMF

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