Bardage.Info - Numéro 27 - Mai 2025

TÉMOIN 32 CATHERINE GUERNIOU BARDAGE.INFO #27 MAI 2025 LE CONTEXTE Catherine Guerniou dirige une entreprise spécialisée dans la menuiserie extérieure à Champigny-sur-Marne (94). Elle assure, en plus de ses fonctions au sein de la FFB, le poste de conseillère au sein du Conseil économique social et environnemental (CESE) et est en charge de la biodiversité et de l’énergie à la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). « Les entreprises doivent être actrices plutôt que victimes de la préservation de la biodiversité » Entretien avec Catherine Guerniou, présidente de la Commission transition écologique et RSE de la FFB. PROPOS RECUEILLIS PAR ADELINE DIONISI Le bâtiment est au cœur de la transition écologique. Au sein de la FFB, une Commission lui est dédiée. Sa présidente, Catherine Guerniou, assure également la vice-présidence de l’organisme. RE2020, rénovation énergétique, décarbonation, réemploi… Les problématiques sont vastes et nombreuses. Mais ne lui font pas oublier la biodiversité, son cheval de bataille. BARDAGE.INFO Vous présidez la Commission transition écologique et RSE de la FFB. Quelles en sont les missions ? CATHERINE GUERNIOU La Commission est composée de plusieurs élus et de permanents représentant les différentes unions de métier de la FFB. Elle couvre tout le territoire. Elle travaille sur les problématiques en lien avec la transition écologique émanant de l’Union européenne et déclinables en France à travers le Plan national d’adaptation au changement climatique, la Stratégie nationale bas carbone (SNBC)… Concrètement, cela se traduit par le suivi de la RE2020 dans le neuf, de MaPrimeRénov’ et des CEE dans la rénovation mais aussi de l’économie circulaire avec la REP, du réemploi… La RSE est également au centre de nos activités. Pour cela, nous nouons notamment des partenariats avec différentes instances pour avancer sur tous ces sujets : l’Ademe, l’Office national de la biodiversité… Nous sommes en communication directe avec les instances ministérielles et parlementaires, les organisations patronales, des think tanks…, nous accompagnons les entreprises dans le cadre de leur qualification RGE, des programmes de formation comme Oscar ou Profeel. Enfin, nous avons mis en place des Programme recherche développement métier (PRDM) qui planchent notamment sur la gestion de l’eau et la décarbonation. Cette dernière fait d’ailleurs également l’objet d’un groupe de travail dédié, tout comme la RSE et le réemploi (en lien avec la Commission technique). B.I. Vous êtes vous-même particulièrement sensible à la défense de la biodiversité… C.G. C’est effectivement un sujet qui me tient particulièrement à cœur mais c’est aussi une obligation européenne. Un règlement voté en juillet 2024 impose la restauration de 30 % des écosystèmes en 2030, 70 % en 2040 et 90 % en 2050. L’enjeu est immense et le bâtiment, qu’il s’agisse de neuf ou de rénovation, ne peut en faire abstraction. Les entreprises doivent en prendre conscience pour ne pas le subir, pour en être actrices plutôt que victimes. B.I. Vous voulez dire qu’elles peuvent être mises en cause en cas de destruction avérée de la biodiversité sur un chantier ? C.G. Les entreprises sont concernées à double titre. Tout d’abord parce qu’un chantier peut s’arrêter si une espèce protégée est menacée. Or, on sait à quel point les retards peuvent porter préjudice, notamment financièrement. Ensuite parce qu’elles peuvent se voir condamnées à payer des pénalités si leur responsabilité dans la dégradation de la biodiversité est démontrée. B.I. Comment peuvent-elles alors anticiper ? C.G. En interrogeant, en amont, les maîtrises d’ouvrage et maîtrises d’œuvre pour savoir si les questions de biodiversité ont été intégrées aux différentes phases du chantier et en proposant des solutions le cas échéant… Nous avons publié un ouvrage il y a quelques mois pour sensibiliser les entreprises sur ces thématiques. Intitulé « Biodiversité & chantiers du bâtiment », il passe en revue les contraintes légales et réglementaires, les espèces et les métiers potentiellement concernés, les bonnes pratiques à appliquer… Nous avons également © Gwladys Louiset photography

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