LE MAGAZ INE DES PROFESS IONNELS DE L ’ ÉTANCHÉ I TÉ , DE L ’ I SOLAT ION ET DU BARDAGE NUMÉRO 78 JUIN-JUILLET 2023 P. 3 2 RÉAL I SAT I ON Saint-Ouen Toutes les étanchéités sont sur So Pop P. 1 2 ACTUS Trophées de l’innovation La toiture 3-en-1 récompensée P. 1 6 DOSS I ER Confort d’été Chaud dedans !
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Abonnez-vous gratuitement ! etancheiteinfo.fr/abonnez-vous ou contactez la CSFE contact@csfe.ffbatiment.fr -> 4 numéros par an -> 2 newsletters par mois ÉDITO 3 © Harald Gottschalk ÉTANCHÉITÉ . INFO #78 JUIN- JUI LLET 2023 ÉTANCHÉ I TÉ . I NFO est une publication trimestrielle de l’Association pour la promotion des métiers de l’étanchéité APME-PROMÉTHÉE, éditée sous l’égide de la CSFE. WWW. ETANCHE I TE I NFO . FR CS F E 6-14, rue La Pérouse, 75784 Paris cedex 16 Tél. : 01 5662 1320 Fax : 01 5662 1321 Directrice de la publication Edwige Parisel Comité de rédaction Agapé Ambs, Stéphane Engel, Corinne Foubert, Gilles Guyoton, Nisrine Habhab, Marie-Alice Lacoste, Mathieu Lechantre, Johanna Lechat, Line Nguyen, Edwige Parisel, Carole Peyre, Fouzia Salhi, Gaëlle Vallée ABONNEMENT GRATU I T sur simple demande : 01 56 62 13 20 PYC MÉD I A Étanchéité.info est éditée par 16-18, place de la Chapelle 75018 Paris Tél. : 01 53264800 - www.pyc.fr Actionnaire principal : Edith Sarl Rédaction Bastien Cany (47 85) b-cany@pyc.fr Adeline Dionisi (48 05) a-dionisi@pyc.fr Rédacteur graphiste Régine Carré Publicité Frédéric Escoffier (47 96) f-escoffier@pyc.fr Morgane Gargadennec (48 03) m-gargadennec@pyc.fr Aurélien Brunel (88 86) a-brunel@pyc.fr Aurélie Degasse (47 89) a-degasse@pyc.fr (chargée de relations annonceurs) Design graphique Marge Design Photo de couverture © Hélène Peter Infographie William Raynal N°ISSN : 1958-3575 Impression et routage Chirat Dépôt légal à parution Origine du papier : Autriche Taux de fibres recyclées : 0% Certification des fibres : PEFC Eutrophisation : Ptot : 0,02 kg/tonne Encart compris L’été est là et avec lui plusieurs sujets stratégiques pour les professionnels de l’étanchéité. Tout d’abord, celui des moustiques tigres. Arrivés dans la région Sud en 2004, ils sont aujourd’hui observés en Bretagne ! Les toitures-terrasses sont parfois montrées du doigt car soupçonnées de participer à leur prolifération. Or, les analyses récentes du laboratoire public EID Méditerranée in situ à Vitrolles ont conclu à une absence de moustiques tigres sur les terrasses visitées. À l’initiative de la CSFE, d’autres études sont d’ores et déjà planifiées pour établir un diagnostic dans différentes zones climatiques et pour plusieurs configurations de toitures-terrasses. Le second, c’est évidemment la chaleur. Les périodes de canicule et leurs températures insupportables ont conduit la RE2020 à prendre désormais en compte le confort d’été. Le dossier de ce numéro met en avant les solutions techniques admissibles en toiture-terrasse pour éviter les surchauffes à l’intérieur des bâtiments et le recours à la climatisation : inertie thermique, isolation par l’extérieur mais aussi ventilation naturelle, végétalisation ou cool roof. Concernant les cool roof justement, ces derniers mois, je m’étonne de voir fleurir des affirmations étonnantes dans les médias et dans des projets de réglementation : « Repeindre les toits en blanc est une solution simple et à portée de main qui constitue un tournant radical dans notre prise de conscience collective d’une adaptation au changement climatique…. ». La CSFE alerte sur la mise en œuvre de techniques non courantes qui présentent des risques multiples : promesses non tenues, risques techniques pouvant mettre en péril l’étanchéité à l’eau, assurabilité non garantie… La Chambre syndicale doit prendre de la hauteur, communiquer de manière pédagogique auprès des professionnels, des élus, du grand public… Vous pouvez compter sur votre syndicat pour mettre en avant les solutions techniques validées qui fonctionnent. « Pour surmonter les obstacles, fais appel à la raison. » (Sénèque). « Vous pouvez compter sur votre syndicat pour mettre en avant les solutions techniques validées qui fonctionnent. » La toiture-terrasse à l’heure d’été EDWI GE PAR I SE L , DÉ L ÉGUÉ E GÉNÉRAL E DE LA CS F E
www.bmigroup.com/fr À partir du mois d’octobre 2022, BMI Siplast met à la disposition des entreprises d’étanchéité, un nouveau programme de formation, dédié aux encadrants de chantiers. Ce programme propose 27 heures de formation, dont 10 modules de 2 heures animés en distanciel et un module de 7 heures, animé en présentiel, sur le site de Cormenon (41). BMI Academy à vos côtés, pour former vos collaborateurs Analyser l’environnement d’un chantier en fonction de l’ouvrage à réaliser, définir un système complet en tenant compte de l’aspect réglementaire. Contenu du programme E100 Module 1 – Les fondamentaux Sous-module 1 – Pourquoi, comment, avec quoi Sous-module 2 – Éléments porteurs, supports d’étanchéité, documents de référence et réception Sous-module 3 – Les destinations Sous-module 4 – Isolation thermique et pare-vapeur Sous-module 5 (a et b) – Traitement des points singuliers Module 2 – Les différentes techniques d’étanchéité Sous-module 1 – Feuilles bitume Sous-module 2 – Feuilles synthétiques Sous-module 3 – SEL Module 3 – Rénovation Module 4 – Présentiel Pour toute demande ou réservation concernant nos différents programmes de formation ou pour une formation spécifique, vous pouvez nous contacter par mail : siplast-france.academy@bmigroup.com
SOMMAIRE 5 ÉTANCHÉITÉ . INFO #78 JUIN- JUI LLET 2023 © Genatis 28 16 P. 3 4 Fo c u s Les terrasses accessibles dans le logement collectif P. 40 TÉMO I N Yvon Perrin Chargé de projet au pôle lutte préventive moustiquetigre et santé publique de la direction technique de l’EID Méditerranée. P. 42 AGENDA À lire, à savoir Sommaire #78 | Juin-Juillet 2023 P. 07 TABL EAU DE BORD P. 09 ACTUAL I TÉS Convention de l’étanchéité et du bardage : quoi de neuf chez les étancheurs ? P. 1 2 Les Trophées de l’innovation P. 1 6 DOSS I ER Co n f o r t d ’ é t é Chaud dedans ! Les périodes de forte chaleur ne sont plus exceptionnelles et impactent de plus en plus fortement la qualité de vie dans les bâtiments. Pour éviter les atmosphères étouffantes, les solutions existent, faisant notamment appel aux toitures-terrasses. P. 22 TECHN I QUE FAQ Quels prérequis pour l’installation de panneaux photovoltaïques en toiture-terrasse ? P. 24 F i c h e p r a t i q u e Les procédés d’étanchéité en partie courante sur toiture inclinée P. 26 Dé c r y p t ag e Véhicules professionnels : en route vers les ZFE P. 28 RÉAL I SAT I ONS Pa r i s Copropriété : la rénovation globale passe par la toiture-terrasse P. 3 0 Sa i n t - Lau r en t -B l angy Un nouveau site de production pour accompagner la croissance P. 3 2 Sa i n t -Ou e n Toutes les étanchéités sont sur So Pop ! © Etandex
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ACTUALITÉS 7 TABLEAU DE BORD ÉTANCHÉITÉ . INFO #78 JUIN- JUI LLET 2023 LOGEMENTS COL L ECT I F S 26% Baisse du nombre de permis de construire de logements collectifs de février à avril 2023 par rapport à la même période il y a un an. 13,5% Baisse du nombre de mises en chantier de logements collectifs de février à avril 2023 par rapport à la même période il y a un an. LOCAUX NON-RÉS I DENT I E L S 9,8% Baisse des surfaces autorisées à la construction de locaux non-résidentiels neufs de février à avril 2023 par rapport à la même période il y a un an. 19,4% Baisse des surfaces mises en chantier de locaux non-résidentiels neufs de février à avril 2023 par rapport à la même période il y a un an. I ND I CATEURS Tout le monde dans le même bateau Les derniers chiffres de la construction de logements et de locaux non résidentiels sont mauvais. Ils sont tous orientés à la baisse. Une baisse qui a atteint souvent les deux chiffres. Les chiffres LOGEMENTS 32,5% Baisse du nombre de permis de construire de logements neufs de février à avril 2023 par rapport à la même période il y a un an. 16% Baisse du nombre de mises en chantier de logements neufs de février à avril 2023 par rapport à la même période il y a un an. L ES CH I F FRES DU MO I S 48 C’est, en milliards d’euros, le montant à investir dans le bâtiment chaque année d’ici à 2030 pour atteindre les objectifs européens de décarbonation. (Source : France Stratégie) 66 C’est, en pourcentage, la chute du nombre de rénovations énergétiques financées par les CEE entre le premier trimestre 2021 et le premier trimestre 2023. (Source : Vos Travaux Eco avec un panel de 150 000 dossiers) 42 C’est en pourcentage, le nombre de passoires thermiques à Noirmoutier, station balnéaire qui en compte le plus, suivie par Trouville-Deauville (41 %). (Source : Effy) 14,7 C’est, en pourcentage, la baisse des émissions de CO2e dans le bâtiment en 2022 par rapport à 2021, soit, avec 64 Mt CO2e émis, le niveau le plus bas depuis la période étudiée (1990). (Source : Citepa) BUREAUX 12,2 % Baisse des surfaces autorisées à la construction de bureaux neufs de février à avril 2023 par rapport à la même période il y a un an. 2,2% Baisse des surfaces mises en chantier de bureaux neufs de février à avril 2023 par rapport à la même période il y a un an.
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ACTUALITÉS 9 EN BREF ÉTANCHÉITÉ . INFO #78 JUIN- JUI LLET 2023 ASSEMBL É E GÉNÉRAL E Quoi de neuf chez les étancheurs ? Le 9 juin dernier s’est tenue la Convention de l’étanchéité et du bardage à Saint-Malo, organisée par la CSFE. Plus de 250 professionnels adhérents, entrepreneurs et industriels, ont fait le point sur les enjeux et les perspectives pour le secteur. Introduit par son président Gérald Faure, l’événement a permis aux présidents des différentes commissions d’exposer les travaux en cours et à venir. Technique et environnement : des documents à paraître Manuel Decoodt, président de la commission technique a rappelé que plusieurs Règles professionnelles (RP) allaient bientôt être finalisées : les RP sur « l’étanchéité des parkings sans isolation par protection enrobés bitumineux et asphalte», sur les «Couvertines» et sur le «Photovoltaïque». La mise à jour de celles sur les «SEL balcons et planchers non clos» et sur les «Isolants sous protection lourde» est également en cours, tout comme l’actualisation des FDES collectives des membranes bitumineuses et synthétiques PVC et des NF DTU de la série 43. « Dans le cadre de la traditionalisation des revêtements d’étanchéité sous protection lourde, nous publierons dès la rentrée des référentiels techniques de certification (QB 55 toiture-terrasse) et au 1er janvier 2025, des RP dédiées », a précisé Manuel Decoodt qui a enchaîné sur les travaux de la commission environnementale qu’il chapeaute également. En 2022 ont ainsi été réalisés une étude sur l’impact des solutions de bardage sur la RE2020, un outil sur l’impact carbone de variantes de complexe d’étanchéité et une première étude sur le potentiel de développement des moustiques tigres en toiture-terrasse (voir article p. 40). Trois groupes de travail sur le réemploi ont vu le jour. « Nous axons également nos actions sur la promotion des toitures-terrasses végétalisées au regard notamment de la loi ZAN afin de faire reconnaître ces ouvrages comme surfaces non artificialisées. » L’accent sera aussi mis sur l’accompagnement au développement des revêtements d’étanchéité réflectifs (voir article p. 18). La CSFE publie plusieurs documents pour la sécurité des étancheurs sur chantier En partenariat avec l’OPPBTP, la CSFE et sa commission Prévention / Conditions de travail mettent à disposition des professionnels deux fiches et un mémento. Le premier s’attelle à accompagner les entreprises dans le choix de protecteurs individuels contre le bruit (PICB). Des mesures in situ ont été réalisées pour identifier les niveaux de dépassement selon les pratiques (découpes, clouage, soudage…). Elles permettent ainsi d’orienter le choix des protections adéquates. Avantages et inconvénients de chacune d’elles sont répertoriés. Plus largement, le mémento « Prévention des risques professionnels sur les chantiers d’étanchéité » « décrit les situations rencontrées et informe sur les dispositions et dispositifs nécessaires pour protéger les personnes tout en améliorant les conditions de travail ». Sont ainsi traités les risques de chute de hauteur et de plain-pied, ceux liés à la manutention chimique, les équipements des postes de travail et leur moyen d’accès (garde-corps, filets de sécurité, échafaudages…) et les règles d’approvisionnement, de bonne conduite, de préparation et d’organisation du chantier. Enfin, la fiche Analyse préalable du risque incendie (APRI) est une démarche de prévention de l’entreprise d’étanchéité contre le risque incendie. Formalisée par l’entreprise d’étanchéité, elle lui permet de documenter les mesures de prévention incendie spécifiques à chaque opération par point chaud. Elle ne requiert par la signature du maître d’ouvrage et ne se substitue en aucun cas au permis de feu qui est rédigé à l’initiative du maître d’ouvrage. Il est recommandé aux entreprises d’étanchéité d’établir une fiche pour tous les chantiers y compris les interventions ponctuelles et les chantiers nécessitant le permis de feu. Plus de 250 professionnels de l’étanchéité et du bardage ont assisté à la convention. © Pyc
ACTUALITÉS 10 EN BREF ÉTANCHÉITÉ . INFO #78 JUIN- JUI LLET 2023 Les toits-terrasses de Paris s’ouvrent le temps d’un week-end La CSFE, en association avec l’Adivet et Roofscapes, organise les 8, 9 et 10septembre 2023 les premiers Paris Rooftop Days. L’occasion pour les professionnels et le grand public de découvrir le champ des possibles offertpar les toitures-terrasses. Edwige Parisel, déléguée générale de la CSFE, nous en dit plus sur l’événement. ÉTANCHÉ I TÉ . I NFO D’où est venue l’idée des Paris Rooftopdays ? EDWI GE PAR I SE L Nous nous sommes inspirés des Rotterdam Rooftop days qui existent depuis 2015 et connaissent un succès croissant. Marseille s’est également lancée dans l’aventure l’année dernière et le public était au rendez-vous. Alors pourquoi pas à Paris, dont les toits sont mondialement connus ? Avec ses deux partenaires, l’Adivet et la start up Roofscapes, la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE) a donc engagé les démarches pour faire découvrir aux Parisiennes et Parisiens leur ville vue d’en haut. Mission accomplie : les 8, 9 et 10septembre prochains se tiendront les premiers Paris Rooftop days ! E . I . Que souhaitez-vous montrer à travers cet événement ? E . P. Nos objectifs sont multiples : valoriser les toitures-terrasses en en montrant les diverses fonctionnalités admissibles et notamment l’accessibilité au plus grand nombre. Cet atout est d’ailleurs souligné dans le rapport publié pas la Ville de Paris « Paris à 50°C » dans sa proposition d’action n°44. Nous partageons cette volonté de « sensibiliser, promouvoir et débattre des usages alternatifs des toitures parisiennes ». En revanche, nous souhaitons également rappeler et expliquer que ces terrasses doivent être conçues et mises en œuvre en suivant les Règles de l’art, condition sine qua non à la sécurité et la durabilité des ouvrages. E . I . Combien de sites seront accessibles ? E . P. Entre cinq et dix toitures-terrasses seront ouvertes à Paris et en proche banlieue. Il s’agira principalement de bâtiments de bureaux et publics. Nous communiquerons évidemment la liste quand elle sera finalisée. E . I . Les propriétaires des lieux ont-ils été difficiles à convaincre? E . P. Pas du tout, au contraire ! Ils ont tout de suite compris que participer à l’événement permettait de mettre en valeur leur bien. Nous sommes également soutenus dans nos actions par la Mairie de Paris. E . I . Que va-t-il concrètement se passer sur ces toits ? E . P. L’événement se déroulera en deux temps. Le vendredi après-midi se tiendra l’inauguration en présence d’élus et de professionnels de la construction. Ces derniers participeront ensuite à des ateliers de travail pour mieux comprendre les enjeux que représentent les fonctionnalités de la toiture-terrasse dans la ville mais aussi la nécessité d’une mise en œuvre adaptée à ces usages. Le week-end sera quant à lui dédié à l’accueil du grand public qui se verra proposer des animations culturelles et sportives : visites de toitures végétalisées, photovoltaïques, supports d’agriculture urbaine, bars en rooftop, sports en plein air, performances artistiques… Des temps d’échanges permettront également aux acteurs économiques et associatifs de présenter leur point de vue et d’imaginer ensemble des possibilités inédites pour les toitures de demain. E . I . L’événement a-t-il vocation à être réitérer ? E . P. Oui, comme à Rotterdam ou à Marseille, il devrait se tenir tous les ans à Paris et pourquoi pas le décliner dans d’autres villes de France. La formation ne cesse de se développer Pour accompagner les besoins en recrutement et la montée en compétences des apprentis étancheurs et bardeurs, la commission Formation de la CSFE, présidée par Rodolphe Lefevre, a permis le déploiement d’un CQP « Étancheurs », la création d’un Titre professionnel « Étancheur » et le renouvellement du CQP « Bardeur ». En 2023, en plus de la poursuite des actions de promotion de ces diplômes, une formation « e-learning NF DTU » devrait voir le jour. La Chambre syndicale va également activement travailler à la révision du BTS « Enveloppe du bâtiment ». De nouvelles sessions de découverte du métier seront également organisées (POEC « Étancheur »). Philippe Meslage récompensé Gérald Faure, président de la CSFE, a remis à son prédécesseur Philippe Meslage la plaque de la Fédération française du bâtiment. L’occasion de rappeler le travail accompli pendant toutes ces années à la tête de la Chambre syndicale. © Sevcom
www.bauder.fr Tout pour le toit. Cela fait maintenant plus de 160 ans que les premiers produits pour toitures sont sortis de nos lignes de fabrication. Bauder est une entreprise familiale réputée pour ses différentes gammes, durables et économiques, exigeant une qualité premium à tous les niveaux. En constante évolution, nous comptons aujourd‘hui parmi les fabricants de systèmes de toitures les plus importants en Europe. Notre proximité avec notre clientèle et nos collaborateurs nous caractérise et explique notre succès.
ACTUALITÉS 12 EN BREF ÉTANCHÉITÉ . INFO #78 JUIN- JUI LLET 2023 PR I X Trophées de l’innovation : la toiture 3-en-1 récompensée À l’initiative de la commission Prospective et innovation, la CSFE a lancé ses Trophées de l’innovation lors de la convention de l’étanchéité et du bardage à Saint-Malo le 9juin dernier. Trois prix ont été remis: l’innovation technique et l’innovation environnementale ont été remportées par Le Prieuré et sa solution Oasis Biosolar. Le prix spécial du jury a été remis à Bluetek pour son nouveau kit Adiaplay. Oasis Biosolar est une solution 3-en-1 permettant d’associer végétalisation, photovoltaïque et rétention d’eau, admissible à la fois dans le neuf et en rénovation. Techniquement, le procédé est composé de bacs « hydrostock » posés directement sur la membrane d’étanchéité sans perçage ni collage. Ils sont reliés les uns aux autres par des connecteurs pour assurer le passage de l’eau. Des mèches de capillarité permettent à l’eau stockée de remonter dans le substrat pour être ensuite consommée par les plantes. Une nappe de répartition en assure une diffusion homogène. « Avec une capacité de stockage de 52 litres/ m², ils forment ainsi comme une nappe phréatique sur le toit. En outre, l’eau, grâce à un système de régulateur, est relarguée de manière différée avec un microdébit constant », explique Jean-Christophe Grimard, directeur de la R&D chez Le Prieuré. Végétalisation et rails supports des panneaux photovoltaïques sont ensuite rapportés sur une plaque « Modulo » dont les capacités sont adaptées à l’apport de charges. « Les rails en aluminium, de hauteur 40 ou 140 mm, y sont directement vissés. Le calepinage est facilité par la présence dans la plaque de repères et de trous. » Les pieds des panneaux (hauteur 125 ou 250 mm) coulissent à l’intérieur des rails. Ceux-ci peuvent être installés à plat ou inclinés jusqu’à 10°. « C’est le substrat qui assure le lestage du procédé photovoltaïque », précise Jean-Christophe Grimard qui rappelle également les services rendus par chacun des deux usages : « l’évaporation de l’eau stockée dans le substrat ajoutée à l’évapotranspiration générée par les plantes permettent de rafraîchir les panneaux et d’en améliorer la rentabilité. En échange, l’ombre créée par ces derniers influence la diversité et le développement du couvert végétal. » Deux sites expérimentaux bénéficient à ce jour de la mise en place du système, l’un sur l’Ines à Chambéry et l’autre à Paris sur l’école ECE. L’objectif : valider l’adaptation de la mise en œuvre, vérifier le lestage et la tenue au vent et le niveau de rafraîchissement. l L’adiabatique remporte le prix du jury Adiaplay, conçu par le fabricant Bluetek, est un kit complet comprenant un appareil avec costière d’adaptation positionné en toiture étanchée ou sèche, neuve ou en rénovation, une commande murale avec télécommande et un diffuseur textile hémisphérique. Son fonctionnement est simple: l’air chaud passe à travers l’échangeur humide et est ainsi refroidi. « Selon la hauteur du bâtiment et son agencement intérieur, le kit permet de rafraîchir une surface allant jusqu’à 250m2 », précise Romain Béchu, responsable marketing opérationnel et développement commercial chez Bluetek. Le procédé est particulièrement adapté pour les bâtiments industriels. Le diffuseur textile est disponible en quatre longueurs (1,15m, 2,15m, 3,15m et 4,15m). Ont aussi concouru - Dani Alu et sa solution de garde-corps Panorama Terrassenkit ; - Soprema et son procédé Skywater Clear,solution de phytoépuration ; - Iko Axter et son pare-vapeur Iko Vap Alpa 3-en-1 ; - Ecovégétal etson nouveau bac précultivé Ecosedum Pack Light.
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ACTUALITÉS 14 EN BREF ÉTANCHÉITÉ . INFO #78 JUIN- JUI LLET 2023 D I L SEN- STOKKEM Le Center Parcs Terhills Resort s’étanche à l’EPDM 25000 m2 d’étanchéité (Rubbergard d’Elevate) ont été mis en œuvre sur les toitures des cottages du Center Parcs de Dilsen-Stokkem en Belgique. Chacune d’elles présentait des tailles et des formes différentes. Les membranes d’étanchéité ont donc été découpées surmesure en atelier et livrées sur chantier prêtes à coller sur l’élément porteur en bois. La largeur des lés (3,05m) a permis d’éviter les joints de raccord sur une grande majorité des ouvrages.Les procédés d’étanchéité intègrent également un pare-vapeur et deux épaisseurs d’isolant PIR. ENQUÊTE Quel marché pour les toitures végétalisées en 2021 ? L’Adivet, en association avecBatiEtude, vient de publier une enquête sur le marché des toitures et terrasses végétalisées en France en 2021.En voici les principaux chiffres: - Le marché s’élève à 1,6million de mètres carrés, soit une croissance de plus de 16% depuis 2016. - Son chiffre d’affaires est estimé à 220millions d’euros avec une augmentation de 5% par an. - 1200 entreprises et 7000 salariés sont impliqués. - 70% des entreprises sont optimistes sur son développement. En effet, la lutte contre le réchauffement climatique est au cœur des stratégies de 80% des villes de plus de 10000 habitants et 61% ont déjà pris des mesures en faveur de la rétention des eaux pluviales. V I E SYND I CAL E Gaëlle Vallée, nouvelle déléguée technique de la CSFE Ingénieure matériaux de formation, Gaëlle Vallée a commencé son parcours professionnel au CSTB au sein duquel elle est restée 10 ans en tant que chargée d’évaluation dans le domaine de l’étanchéité de toiture. Elle a ensuite rejoint le fabricant Sika en tant qu’ingénieure produit, cheffe produit puis directrice technique et marketing du pôle toitures. « J’ai décidé de rejoindre la CSFE pour mettre mes compétences techniques dans le domaine de l’étanchéité au service de la profession, et contribuer à défendre les intérêts de nos étancheurs », nous a-t-elle confié. Elle a pris ses fonctions au début du mois de juin en remplacement de Maël Le Faucheur. l PAR I S Variations de végétation sur d’anciens ateliers de la RATP Rue Vaugirard à Paris, les ateliers ferrés accueillent les activités de maintenance de la ligne 12 du métro depuis 1910. Leurs toitures sont désormais végétalisées. Sur une superficie totale de 2,3 ha, 1 200 m² sont concernés. Quatre systèmes différents ont été mis en œuvre. Les épaisseurs de substrat varient de 20 à 50 cm. Plusieurs types de végétaux ont ainsi pu être plantés : sedums, vivaces, mousses… Les procédés (Ecovégétal) intègrent en outre un système de drainage augmentant les capacités de rétention d’eau des toitures. La solution (natte AP32, drain DK40 et filtre TG) permet, selon le fabricant, d’abattre la totalité d’une pluie de 8 mm ou au moins 55 % d’une pluie de 16 mm. (architecte : MDaa). l COL L ECT I V I TÉS D’ici à 2027, 10 000 établissements scolaires devraient être rénovés La Banque des territoires a annoncé la mise en place du programme EduRénov destiné à financer la rénovation énergétique des écoles, collèges et lycées. Dans ce cadre, l’organisme mettra à disposition des collectivités concernées une enveloppe de deux milliards d’euros de prêts. Ce dispositif, conditionné à des travaux aboutissant à au moins 40 % d’économie d’énergie, s’ajoute à ceux déjà existants tels que les Certificats d’économie d’énergie (CEE), le « fonds chaleur » et le « fonds vert ». Il sera également accompagné d’une charte nationale définissant les critères et bonnes pratiques à mettre en œuvre pour aboutir au résultat souhaité. l © Ecovégétal © Topager
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DOSSIER 16 CANICULE ÉTANCHÉITÉ . INFO #78 JUIN- JUI LLET 2023 CONFORT D ’ ÉTÉ Chaud dedans ! Les périodes de forte chaleur ne sont plus exceptionnelles et impactent de plus en plus fortement la qualité de vie dans les bâtiments. Pour éviter les atmosphères étouffantes, les solutions existent, faisant notamment appel aux toitures-terrasses. ADE L I NE D I ON I S I L’été 2022 et son record de chaleur toutes catégories n’est qu’un début. Les projections climatiques s’accordent là-dessus : les canicules vont devenir de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues dans un futur pas si lointain que ça. Les villes notamment seront particulièrement touchées. Pour preuve le récent rapport de la mission d’évaluation du Conseil de Paris intitulé sobrement « Paris à 50 °C ». « Un scenario envisageable d’après les climatologues, prévient le document, même s’il reste difficile d’en prévoir l’échéance. Des températures supérieures à 50 °C sont déjà enregistrées de manière ponctuelle lors des pics de chaleur, aux points les plus chauds © Iko 0 1
DOSSIER 17 ÉTANCHÉITÉ . INFO #78 JUIN- JUI LLET 2023 CANICULE de la ville : par exemple, les toits et l’asphalte des routes peuvent atteindre des températures supérieures à 60 °C en journée. » Un climat andalou à Paris en 2050 ? C’est possible alertait Dan Lert, adjoint à la transition écologique il y a déjà quelques années. Mais Paris n’est pas Séville, avec ses ruelles étroites, ses bâtiments clairs, ses patios végétalisés et ses points d’eau. La capitale française n’est pas conçue pour avoir trop chaud, comme bon nombre d’autres villes du pays. Aujourd’hui, l’enjeu de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour limiter les dégâts ne peut plus être décorrélé de la question du vivre avec. Et avec elle, la mise en place de solutions de rafraîchissement pour éviter, pour reprendre l’exemple cité par l’Institute for climate economics*, « les 35 °C dans certaines salles d’examen lors des épreuves du baccalauréat comme ce fut le cas en juin 2022. Ce qui n’était qu’une question d’inconfort des personnes ces dernières années se transforme peu à peu en question plus fondamentale d’habitabilité des bâtiments (ou d’exploitabilité pour un bâtiment industriel ou tertiaire) touchant directement à des problématiques de santé ou de sécurité. Il semble donc impensable que les bâtiments construits ou rénovés aujourd’hui ne tiennent pas systématiquement compte de cet enjeu ». Sous-entendu : sans climatisation. Car Définitions - Facteur solaire : c’est la proportion d’énergie solaire qui entre dans un bâtiment comparée à l’énergie reçue à l’extérieur par la paroi. - Réflectivité : elle exprime la capacité d’un matériau à réfléchir le rayonnement solaire incident (longueurs d’onde visibles, infrarouges et ultraviolets) sans augmenter significativement sa température de surface. Son calcul permet d’évaluer l’indice de réflexion solaire (SRI) du matériau. - Émissivité : elle rend compte de la capacité d’un matériau à émettre de l’énergie par rayonnement. - Albedo : il mesure la quantité d’énergie solaire incidente réfléchie par une surface. l’utiliser, c’est à la fois augmenter les consommations énergétiques des ouvrages et donc les émissions de gaz à effet de serre et participer à l’aggravation de conditions atmosphériques déjà pénibles en rejetant de l’air chaud à l’extérieur. De quoi se retrouver dans le viseur de la législation. RE2020 ET DÉCRET TERT I A I RE Ainsi, dans le neuf, la RE2020 a introduit, depuis le 1er janvier 2022, l’exigence de confort d’été, soit la capacité d’un ouvrage à maintenir une température intérieure maximale supportable pendant les périodes chaudes. Ces degrés-heures d’inconfort (DH), exprimés en °C.h, « s’apparentent à un compteur qui cumule, sur l’année, chaque degré ressenti inconfortable de chaque heure. Les degrés inconfortables sont conventionnellement ceux qui dépassent les 26 ou 28 °C suivant les configurations extérieures », explique le Cerema sur son site internet. Sous 350 DH, le projet est considéré comme conforme. En revanche, au-delà de 1 250 DH, il devient non réglementaire. Entre les deux, la RE2020 impose d’intégrer aux calculs un forfait de refroidissement, que le bâtiment en prévoit ou pas. Avec les impacts sur les autres indicateurs que cela induit. 0 1 L’efficacité des cool roof est conditionnée à plusieurs facteurs. 02 Le phénomène d’évapotranspiration de la végétalisation en toiture permet de limiter les intrants de chaleur à l’intérieur du bâtiment. 0 1 © Soprema
DOSSIER 18 CANICULE ÉTANCHÉITÉ . INFO #78 JUIN- JUI LLET 2023 Dans le tertiaire, le décret « Éco énergie tertiaire » impose des niveaux de réduction de consommations énergétiques certes progressifs mais importants. Or, comme le rappelle Karine Jan, responsable du service bâtiment durable au Cerema, « dans les ouvrages de bureaux, les vitrages sont souvent très présents. Ils laissent pénétrer une forte quantité de chaleur. Pour la compenser, la climatisation est mise en route. Aujourd’hui, il va falloir faire évoluer la conception de ce type de bâtiments et envisager des corrections sur les bureaux existants pour maîtriser les consommations de climatisation ». Et donc trouver d’autres solutions. Heureusement, elles existent. Elles ne peuvent pour autant pas être considérées individuellement. Leur pertinence et leur efficacité sont aussi liées à leur association intégrée dans un contexte de conception globale de l’ouvrage. Ainsi, dès les premiers plans, l’orientation du projet prendra en compte son exposition au soleil qui influera sur le positionnement des fenêtres dont le nombre et/ou la taille seront étudiés et les surfaces occultées si nécessaire. I NERT I E ET I SOLAT I ON « Deux autres critères majeurs sont à considérer, explique Rémi Perrin, directeur de la R&D chez Soprema. Le premier, c’est l’inertie thermique des matériaux mis en œuvre », soit leur capacité à emmagasiner de la chaleur ou de la fraîcheur et à la restituer ultérieurement, de façon progressive et diffuse. Le béton sera donc ici plus efficace que les matériaux plus légers comme le bois et l’acier. Néanmoins, une étude réalisée pour la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE) par le bureau d’études Pouget Consultants a démontré que, quel que soit le mode constructif de structure, le nombre de DH ne dépassait pas le seuil haut de la RE2020, sauf sur le pourtour méditerranéen (zone H3). À noter que l’association de matériaux peut également en améliorer les performances. « Nous avons observé sur notre nouveau centre de R&D de Saint-Julien-du-Sault, que rapporter une dalle béton sur un élément porteur en bacs acier améliorait l’inertie du bâtiment », ajoute Rémi Perrin. La présence de cloisons, de parois ou de murs de refend à l’intérieur jouera également. Le deuxième, c’est l’isolation de l’enveloppe qui protège du froid mais aussi du chaud. Mais attention à positionner l’isolant au bon endroit ! En bloquant les flux thermiques, une isolation par l’intérieur empêche la paroi lourde de jouer son rôle de régulateur. L’ITE sera donc privilégiée… sans en faire trop non plus : la surisolation peut s’avérer contreproductive en empêchant l’air chaud Peindre les toits en blanc : la fausse bonne idée ? ENTRET I EN AVEC GÉRALD FAURE , PRÉS I DENT DE LA CS F E ÉTANCHÉ I TÉ . I NFO La CSFE se positionne clairement contre les solutions de peinture appliquées sur la membrane d’étanchéité des toitures-terrasses. Pourquoi ? GÉRALD FAURE Elles font beaucoup parler d’elles ! Ces dernières semaines, nous constatons la multiplication de communications trompeuses dans des publicités et dans des textes réglementaires, relayées sur les réseaux sociaux. Par exemple, on peut lire dans le rapport «Paris 50°C» : « Repeindre les toits en blanc est une solution simple et à portée de main qui constitue un tournant radical dans notre prise de conscience collective d’une adaptation au changement climatique…» ou encore «La peinture blanche est une solution simple et efficace de sobriété énergétique »… Elles ont été mentionnées dans le projet d’amendement n°2081 article 11 quater B de la loi sur l’accélération de la production d’énergies renouvelables. Nous avions alerté les parties prenantes et il n’a finalement (et heureusement) pas été adopté. Si nous adhérons au fait que les toitures à forte réflectivité peuvent être efficaces dans certains cas (voir article p. 21), elles doivent être réalisées dans les Règles de l’art, c’est-à-dire avec la mise en œuvre d’un procédé d’étanchéité réflectif prévu pour cet usage. E . I . Quels sont les risques encourus avec ces peintures ? G . F. Appliquées sur une membrane d’étanchéité, elles sont susceptibles de mettre en péril l’étanchéité à l’eau, l’isolation et par conséquent la sécurité des ouvrages. En effet, il n’est pas démontré que la peinture et le revêtement d’étanchéité sont compatibles. La protection aux UV, le revêtement en paillettes d’ardoise peuvent être dégradés. En plus d’un risque accru de fuite, ajoutons que le classement au feu BRoof (t3) n’est plus garanti alors même qu’il est exigé par la réglementation incendie pour la grande majorité des ouvrages. Sans compter l’encrassement inévitable de la toiture en l’absence d’un nettoyage régulier de la toiture qui impactera la performance des propriétés réflectives. De plus, dans la quasi-totalité des cas, la pose de peinture sur une membrane d’étanchéité n’est pas reconnue comme une «technique courante» (absence de NF DTU, de Règles professionnelles acceptées par la Commission Prévention Produits (C2P), d’Avis technique en liste verte ou d’ATex favorable). Par conséquent, la couverture automatique par l’assurance décennale n’est pas garantie. A contrario, les mises en œuvre de revêtements d’étanchéité réflectifs, majoritairement reconnues comme des «techniques courantes», sont, elles, bien couvertes. E . I . Comment faire pour encadrer les pratiques ? G . F. Un rapport gouvernemental a été commandé. Nous nous tenons à la disposition des auteurs, et notamment du ministère de l’Écologie, pour participer aux débats et rappeler que ces interventions sur l’enveloppe du bâtiment sans validation préalable ne sont pas sans risque pour son intégrité. Il faudrait également rédiger une norme européenne pour mesurer l’indice de réflexion solaire du cool roof après encrassement. Car la performance d’un procédé constructif n’est pas utile si elle ne dure pas. Pour toutes ces raisons, nous avons alerté les parlementaires sur les conséquences inquiétantes des propositions répétées de généraliser cette pratique. Nous avons, pour le moment, été entendus dans le cadre du projet d’accélération des énergies renouvelables. La CSFE s’impliquera également sur les travaux de normalisation pour définir les mesures de l’indice de réflexion solaire après encrassement.
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DOSSIER 20 CANICULE ÉTANCHÉITÉ . INFO #78 JUIN- JUI LLET 2023 emmagasiné de s’échapper. Ce sera particulièrement le cas dans les locaux occupés. VENT I LAT I ON NATURE L L E Le juste équilibre est à trouver. En cas de besoins supplémentaires et si la conception de l’ouvrage le permet, elle peut intégrer un procédé de ventilation naturelle. Les pièces traversantes seront privilégiées dans le logement collectif par exemple pour favoriser les courants d’air. D’autres, comme les bâtiments industriels, logistiques ou commerciaux aux grands volumes de plain-pied pourront faire appel à des systèmes plus sophistiqués reprenant le principe de la cheminée. L’air frais extérieur pénètre par des entrées d’air en pied de façade. Le différentiel de température avec l’air chaud intérieur le fait remonter et il s’évacue par les lanterneaux installés en toiture. « De plus, le vent, en soufflant au-dessus du lanterneau, crée une dépression. L’air intérieur est aspiré par effet aéraulique, explique Marc Bellair, directeur de la prescription chez Bluetek. Le cumul de ces deux phénomènes s’avère très efficace. » Si certaines conditions sont remplies. Les premières étant évidemment que l’air extérieur soit plus frais qu’à l’intérieur et qu’il y ait du vent. L’ajout d’un système de sonde permet de l’évaluer en temps réel. De plus, « la toiture doit être correctement dimensionnée pour cet usage. » Ainsi, pour déterminer le nombre, la taille et le positionnement des lanterneaux, il faut tenir compte de l’environnement du bâtiment, des potentiels effets de masque créés par des ouvrages contigus, un relief… et des données météo du site dont on extrait ses conditions de vents sur une période et un créneau horaire donnés (l’été généralement, pendant la journée et pendant la nuit). L’activité du bâtiment, notamment s’il elle induit de lourdes charges thermiques, influera également sur le calepinage. Enfin, des protections solaires doivent être installées sur les lanterneaux pour compléter le dispositif. « On peut enregistrer des températures dépassant les 80 °C aux heures chaudes estivales sous l’ouvrant de toiture. Il faut impérativement empêcher cette chaleur d’entrer. L’isolation des costières du lanterneau est également un prérequis », rappelle Marc Bellair. Pour vérifier ces phénomènes et définir en conditions réelles les configurations les plus pertinentes, le groupe Adexsi vient d’inaugurer un bâtiment démonstrateur dédié à ces solutions (voir encadré). VÉGÉTAL I SAT I ON ET COOL ROOF Avec leur vaste toiture-terrasse, les bâtiments industriels, logistiques et commerciaux se prêtent également bien à la mise en place d’autres disposiVentilation naturelle : des tests grandeur nature Pour mesurer les performances de ses solutions de ventilation naturelle et adiabatiqueen situation réelle, le groupe Adexsi, via sa marque transversale Genatis, vient d’inaugurer à Luynes (37) son Labo, nouveau centre de R&D. Cet ouvrage démonstrateur de 3000m3 dispose de volumes et hauteurs représentatifs de ce qui se fait couramment en matière de bâtiment industriel (9m). Sa position et son orientation dans le quartier ont été étudiées en amont pour notamment l’exposer aux vents dominants et éviter les ombres portées d’autres bâtiments. Il est équipé entre autres d’ouvrants en façade et en toiture. « La plupart est modulaire, c’est-à-dire que nous pouvons les remplacer par d’autres techniques, les boucher et les déboucher, les munir de systèmes d’ombrage… en fonction de nos recherches et des résultats obtenus afin de tester et d’optimiser différentes solutions mais aussi des combinaisons de solutions », explique Jean-Marie Caous, directeur technique d’Adexsi. L’ensemble est relié à une station météo dédiée qui collecte les données climatiques en temps réel permettant de déclencher les ouvertures et fermetures des ouvrants lorsque nécessaire et d’analyser les conditions météorologiques les plus optimales pour garantir la ventilation naturelle la plus efficace. « Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur nos essais mais les tendances apparaissent comme positives. » À suivre de près donc ! 03 Bien conçue, la ventilation naturelle est un moyen efficace de faire baisser les températures intérieures. © Pyc « En matière de confort d’été des toitures végétalisées et d conditionnées au faible nivea 03
DOSSIER 21 ÉTANCHÉITÉ . INFO #78 JUIN- JUI LLET 2023 CANICULE La protection gravillonnée : oui s’il y a de l’eau ! Les protections gravillonnées en toiture-terrasse sont par définition très exposées au rayonnement solaire. Elles peuvent, à l’image des toitures végétalisées, rafraîchir la température de surface si elles ont retenu une certaine quantité d’eau lors de précipitation. En revanche, « lorsqu’elles sont sèches, la forte inertie des matériaux emmagasine la chaleur et transforme rapidement la toiture en four ! », avertit Rémi Perrin, directeur de la R&D pour Soprema. tifs aux résultats bénéfiques pour le confort d’été. La première, la végétalisation, leur est d’ailleurs déjà imposée par la loi Climat et résilience. Le second, c’est le cool roof, ou membrane réfléchissante. Avec une limite cependant : leur efficacité thermique est liée au faible niveau d’isolation de la toiture. Chacune fait appel à des principes physiques différents. « La végétalisation stoppe une première partie de l’énergie solaire proportionnellement à l’épaisseur de son substrat. Les plantes, quant à elles, créent de l’ombrage. Surtout, elles en absorbent une autre partie pour la transformer en vapeur d’eau dissipée dans l’atmosphère grâce au phénomène d’évapotranspiration », explique Rémy Claverie chercheur au sein du Céréma. Mais pour cela, il faut que le substrat soit humide. Ce paramètre serait même le plus influent sur les performances de la TTV en matière de confort d’été. « C’est pourquoi l’irrigation est importante, ajoute Rémi Perrin. Néanmoins, dans un contexte de sécheresse de plus en plus récurrent, l’eau doit être utilisée avec parcimonie. Il s’agit donc d’arroser uniquement lorsque nécessaire. » C’est notamment pourquoi les fabricants de procédé de végétalisation développent depuis quelques années des systèmes intelligents permettant de stocker les eaux de pluie, utilisées au besoin par les plantes et complétés par des capteurs d’humidité déclenchant l’arrosage au moment le plus opportun. PROCÉDÉS D ’ ÉTANCHÉ I TÉ Moins sophistiqué et moins couteux, plus léger et plus facile à mettre en œuvre notamment en rénovation, le cool roof fait, quant à lui, appel aux propriétés réflectives de la membrane d’étanchéité qui renvoie alors l’énergie solaire vers le ciel. Il peut être constitué d’un revêtement bitumineux, synthétique ou liquide, l’essentiel étant qu’il soit de teinte claire, blanche le plus souvent. Dans tous les cas, le produit aura été prévu pour cet effet dès sa fabrication mais en aucun cas ne sera, a posteriori, recouvert de peinture blanche sous peine, entre autres, de porter atteinte à l’intégrité de la membrane (voir encadré). Ainsi, la feuille bitumineuse intégrera un parement, une laque, un coating acrylique ou un enduit élastomère latex. Pour les membranes synthétiques et les résines, ce sont les pigments directement inclus dans la composition qui lui donneront leur couleur et leurs propriétés. Ainsi traitée (et entretenue car l’encrassement détériore les performances), la température de surface de la toiture-terrasse est considérablement abaissée par rapport à un revêtement bitumineux classique de couleur sombre. En plein été, elle peut ainsi diminuer de 70 °C à 25 ou 30 °C, réduisant, de fait, le transfert de chaleur vers l’intérieur. À condition que la toiture, rappelons-le, ne soit pas ou très peu isolée. « Les études démontrent que l’efficacité des revêtements réflectifs cool roof sur les économies d’ énergie n’est observable que dans certaines configurations représentant entre 5 et 10 % des ouvrages traités en étanchéité, précise Edwige Parisel, déléguée générale de la Chambre syndicale de l’étanchéité. Il s’agit notamment des ouvrages de plain-pied mal isolés, peu vitrés mais aux besoins importants en climatisation et localisés en zone climatique chaude (H3 ou DROM). » Un domaine d’emploi finalement assez restreint, d’autant que « l’avantage peut également se transformer en inconvénient l’hiver avec les augmentations des besoins en chauffage que cela induit », rappelle Christian Cardonnel, consultant chez CCConsultant. Gare également à l’éblouissement des occupants des bâtiments voisins surplombant la toiture. Par conséquent, le choix d’une telle solution se fera au cas par cas pour évaluer de quel côté penche la balance. D’où l’importance de réfléchir à la problématique dès la phase conception de l’ouvrage. l * Institute for climate economics, «Les bâtiments face aux nouvelles vagues de chaleur : investir aujourd’hui pour limiter la facture demain», septembre2022. é, les performances des cool roof sont au d’isolation de la toiture. » 04 Le revêtement d’étanchéité synthétique blanc mis en œuvre sur le Décathlon de Bouc Belair a participé à la réduction des consommations énergétiques du bâtiment (isolé, zone H3). 04
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