DOSSIER 17 ÉTANCHÉITÉ . INFO #78 JUIN- JUI LLET 2023 CANICULE de la ville : par exemple, les toits et l’asphalte des routes peuvent atteindre des températures supérieures à 60 °C en journée. » Un climat andalou à Paris en 2050 ? C’est possible alertait Dan Lert, adjoint à la transition écologique il y a déjà quelques années. Mais Paris n’est pas Séville, avec ses ruelles étroites, ses bâtiments clairs, ses patios végétalisés et ses points d’eau. La capitale française n’est pas conçue pour avoir trop chaud, comme bon nombre d’autres villes du pays. Aujourd’hui, l’enjeu de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour limiter les dégâts ne peut plus être décorrélé de la question du vivre avec. Et avec elle, la mise en place de solutions de rafraîchissement pour éviter, pour reprendre l’exemple cité par l’Institute for climate economics*, « les 35 °C dans certaines salles d’examen lors des épreuves du baccalauréat comme ce fut le cas en juin 2022. Ce qui n’était qu’une question d’inconfort des personnes ces dernières années se transforme peu à peu en question plus fondamentale d’habitabilité des bâtiments (ou d’exploitabilité pour un bâtiment industriel ou tertiaire) touchant directement à des problématiques de santé ou de sécurité. Il semble donc impensable que les bâtiments construits ou rénovés aujourd’hui ne tiennent pas systématiquement compte de cet enjeu ». Sous-entendu : sans climatisation. Car Définitions - Facteur solaire : c’est la proportion d’énergie solaire qui entre dans un bâtiment comparée à l’énergie reçue à l’extérieur par la paroi. - Réflectivité : elle exprime la capacité d’un matériau à réfléchir le rayonnement solaire incident (longueurs d’onde visibles, infrarouges et ultraviolets) sans augmenter significativement sa température de surface. Son calcul permet d’évaluer l’indice de réflexion solaire (SRI) du matériau. - Émissivité : elle rend compte de la capacité d’un matériau à émettre de l’énergie par rayonnement. - Albedo : il mesure la quantité d’énergie solaire incidente réfléchie par une surface. l’utiliser, c’est à la fois augmenter les consommations énergétiques des ouvrages et donc les émissions de gaz à effet de serre et participer à l’aggravation de conditions atmosphériques déjà pénibles en rejetant de l’air chaud à l’extérieur. De quoi se retrouver dans le viseur de la législation. RE2020 ET DÉCRET TERT I A I RE Ainsi, dans le neuf, la RE2020 a introduit, depuis le 1er janvier 2022, l’exigence de confort d’été, soit la capacité d’un ouvrage à maintenir une température intérieure maximale supportable pendant les périodes chaudes. Ces degrés-heures d’inconfort (DH), exprimés en °C.h, « s’apparentent à un compteur qui cumule, sur l’année, chaque degré ressenti inconfortable de chaque heure. Les degrés inconfortables sont conventionnellement ceux qui dépassent les 26 ou 28 °C suivant les configurations extérieures », explique le Cerema sur son site internet. Sous 350 DH, le projet est considéré comme conforme. En revanche, au-delà de 1 250 DH, il devient non réglementaire. Entre les deux, la RE2020 impose d’intégrer aux calculs un forfait de refroidissement, que le bâtiment en prévoit ou pas. Avec les impacts sur les autres indicateurs que cela induit. 0 1 L’efficacité des cool roof est conditionnée à plusieurs facteurs. 02 Le phénomène d’évapotranspiration de la végétalisation en toiture permet de limiter les intrants de chaleur à l’intérieur du bâtiment. 0 1 © Soprema
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