Etanchéité.Info - Numéro 79 - Septembre 2023

LE MAGAZINE DES PROFESSIONNELS DE L’ÉTANCHÉITÉ, DE L’ISOLATION ET DU BARDAGE NUMÉRO 79 SEPTEMBRE 2023 P.34 RÉALISATION Grenoble Un chantier de réhabilitation multicontraintes P.8 ACTUS Paris Rooftop days Retour en images sur la première édition P.14 DOSSIER Tertiaire La rénovation des bâtiments passe la seconde

Crédits photos : Shutterstock VOUS SOUHAITEZ FAIRE DES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE TOUT EN VOUS PROTÉGEANT DU CHAUD ET DU FROID ? PENSEZ À ISOLER L’ENVELOPPE DE VOTRE BÂTIMENT. Grâce à Knauf Insulation, découvrez les meilleures performances de la laine minérale de roche. www.knaufinsulation.fr PROTECTION FEU (A1- incombustible) MÉCANIQUE (résistance en compression et stabilité dimensionnelle) ACOUSTIQUE (affaiblissement des bruits extérieurs) THERMIQUE (confort d’été/confort d’hiver) DURABILITÉ (100% recyclable) EAU (matériau non hydrophile) EN FAÇADE ETICS FKD-MAX C2 + Enduit de finition EN TOITURE TERRASSE SmartRoof C + Végétalisation SmartRoof C + Panneaux photovoltaïques

Écoutez le 1er épisode du podcast d'Etanchéité.Info pour découvrir le parcours des professionnels de l’étanchéité. PARLEZ MOI DE L E PODCAS T ÉDITO 3 ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 ÉTANCHÉITÉ.INFO est une publication trimestrielle de l’Association pour la promotion des métiers de l’étanchéité APME-PROMÉTHÉE, éditée sous l’égide de la CSFE. WWW.ETANCHEITEINFO.FR CSFE 6-14, rue La Pérouse, 75784 Paris cedex 16 Tél. : 01 56 62 13 20 Fax : 01 56 62 13 21 Directrice de la publication Edwige Parisel Comité de rédaction Agapé Ambs, Corinne Foubert, Gilles Guyoton, Nisrine Habhab, Sinicha Knezevic, Marie-Alice Lacoste, Mathieu Lechantre, Johanna Lechat, Line Nguyen, Edwige Parisel, Carole Peyre, Fouzia Salhi, Gaëlle Vallée ABONNEMENT GRATUIT sur simple demande : 01 56 62 13 20 PYC MÉDIA Étanchéité.info est éditée par 16-18, place de la Chapelle 75018 Paris Tél. : 01 53 26 48 00 - www.pyc.fr Actionnaire principal : Edith Sarl Rédaction Bastien Cany (47 85) b-cany@pyc.fr Adeline Dionisi (48 05) a-dionisi@pyc.fr Rédacteur graphiste Régine Carré Publicité Frédéric Escoffier (47 96) f-escoffier@pyc.fr Morgane Gargadennec (48 03) m-gargadennec@pyc.fr Aurélie Degasse (47 89) a-degasse@pyc.fr (chargée de relations annonceurs) Design graphique © Atelier Chévara etc. Photo de couverture © The Babel Community Infographie William Raynal N°ISSN : 1958-3575 Impression et routage Chirat Dépôt légal à parution Origine du papier : Autriche Taux de fibres recyclées : 0 % Certification des fibres : PEFC Eutrophisation : Ptot : 0,02 kg/tonne Encart compris Cet été nous a encore rappelé la récurrence des épisodes caniculaires. L’intérêt du décret Éco Énergie Tertiaire prend décidément tout son sens. L’objectif principal de la rénovation énergétique des bâtiments tertiaires porte à réduire la consommation d’énergie tout en créant des espaces de travail confortables et durables. Avec 970 millions de m², ces ouvrages sont devenus un objectif prioritaire pour la réduction des consommations d’énergie du pays. L’amélioration de l’isolation thermique des toits est l’une des mesures les plus efficaces pour réduire les pertes énergie. Elle permet également de maintenir une température intérieure stable et de réduire la dépendance aux systèmes de chauffage et de climatisation. Une combinaison gagnante qui mérite d’être plus systématiquement mise en œuvre. D’autant plus qu’elle peut aussi être associée à la pose de panneaux photovoltaïques et ainsi produire de l’énergie. La commission communication de la CSFE, que je préside depuis peu, n’aura de cesse de promouvoir la prescription de ces dispositions constructives à même de générer des économies d’énergie avec un retour sur investissement à long terme pour les donneurs d’ordre. Les métiers de l’étanchéité sont en effet les plus qualifiés pour alerter, conseiller et mettre en œuvre. Nous restons donc, plus que jamais, mobilisés sur tous les sujets environnementaux liés à notre profession. Bonne rentrée ! « Les étancheurs sont qualifiés pour alerter, conseiller et mettre en œuvre. » Rénovation dans le tertiaire : faire de l’isolation des toituresterrasses une priorité SINICHA KNEZEVIC, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION COMMUNICATION DE LA CSFE

Le meilleur de l’étanchéité à seulement 160°C Le bitume Altek Eco2B est dédié au collage d’isolants thermiques, de verre cellulaire et de membranes d’étanchéité. Cet Enduit d’Application à chaud (EAC) permet d’abaisser la température d’application à 160 °C sans émission de fumées. Son excellente performance au collage et sa stabilité optimale au fluage en font la référence de l’étanchéité des toitures terrasses. www.services.totalenergies.fr L’énergie est notre avenir, économisons la ! Altek Eco2B

SOMMAIRE 5 ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 P.36 Caen Le Palais des sports normand s’isole du bruit P.40 PARLEZ-MOI DE TOIT Sandra Julien, dirigeante de la société J2C Étanchéité à Bourgles-Valence dans la Drôme P.42 TÉMOIN François Pélegrin architecte et urbaniste P.46 AGENDA À lire, à savoir, à voir, à revoir © Pyc 36 30 Sommaire #79 | Sept. 2023 P.07 TABLEAU DE BORD P.08 ACTUALITÉS Paris Rooftop Days : Retour en images sur la première édition P.10 En bref P.14 DOSSIER Performance énergétique Tertiaire : la rénovation des bâtiments passe la seconde La première phase des obligations imposées par le décret Éco énergie tertiaire désormais achevée, place à l’identification des travaux de rénovation énergétique les plus pertinents pour atteindre le premier seuil de réduction de 40 % des consommations d’ici 2030. Derrière le terme « tertiaire », une multitude de typologies de bâtiments, de propriétaires ou d’usagers est concernée. P.22 TECHNIQUE FAQ Les revêtements réflectifs dits « cool roof » P.26 Fiche pratique Les évacuations d’eaux pluviales sur toiture-terrasse P.28 Décryptage La mise en œuvre des membranes d’étanchéité sous protection lourde bientôt traditionnelle P.30 RÉALISATIONS Les Mureaux Les terrasses des possibles P.32 Pantin Les toits de Wood E jouent la performance P.34 Grenoble Réhabilitation de l’Institut Dolomieu : un chantier multicontraintes © Smac

Avec Rockcycle, le service de reprise et recyclage des déchets de chantier, en neuf, en rénovation et en déconstruction www.rockwool.fr Rockcycle Recycler à l’infini ? C’est possible !

ACTUALITÉS 7 TABLEAU DE BORD ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 LOGEMENTS COLLECTIFS 31 % Baisse du nombre de permis de construire de logements collectifs de mai à juillet 2023 par rapport à la même période il y a un an. 8,5 % Baisse du nombre de mises en chantier de logements collectifs de mai à juillet 2023 par rapport à la même période il y a un an. LOCAUX NON-RÉSIDENTIELS 2 % Hausse des surfaces autorisées à la construction de locaux non résidentiels neufs de mai à juillet 2023 par rapport à la même période il y a un an. 18,9 % Baisse des surfaces mises en chantier de locaux non résidentiels neufs de mai à juillet 2023 par rapport à la même période il y a un an. INDICATEURS Tendance toujours aussi morose pour la construction Encore une fois, tous les segments du secteur sont impactés. Seul le nombre de délivrances de permis de construire dans les locaux non résidentiels échappe à la chute ce trimestre. Les chiffres LOGEMENTS 26,3 % Baisse du nombre de permis de construire de logements neufs de mai à juillet 2023 par rapport à la même période il y a un an. 13,6 % Baisse du nombre de mises en chantier de logements neufs de mai à juillet 2023 par rapport à la même période il y a un an. LES CHIFFRES DU MOIS 5 713 C’est le nombre de dirigeants du secteur de la construction ayant perdu leur emploi au premier semestre 2023, un chiffre en augmentation de 50 % par rapport à la même période l’année dernière. (Source : Observatoire de l’emploi des entrepreneurs) 40 000 C’est le nombre de rénovations d’écoles que le président de la République souhaite voir déclenchées dans les 10 ans. 50,5 C’est, en pourcentage, la baisse du nombre de prêts immobiliers enregistrée en juillet 2023 en trimestre glissant. (source : Observatoire du crédit logement / CSA) 6C’est le nombre d’équipes d’architectes présélectionnées pour réfléchir à la conception du nouveau schéma directeur du centre Pompidou à Paris. Les lauréats seront connus en 2024. BUREAUX 12,6 % Baisse des surfaces autorisées à la construction de bureaux neufs de mai à juillet 2023 par rapport à la même période il y a un an. 22,4 % Baisse des surfaces mises en chantier de bureaux neufs de mai à juillet 2023 par rapport à la même période il y a un an.

ACTUALITÉS 8 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 ACCESSIBILITÉ Retour en images sur les premiers Paris Rooftop Days Du 8 au 10 septembre deniers, les toits de Paris étaient à l’honneur. Pendant trois jours, professionnels de la construction et grand public ont au accès à des sites spectaculaires aux vues imprenables. L’objectif : réfléchir et faire réfléchir sur le rôle des toits dans la ville d’aujourd’hui et de demain, dans une atmosphère ludique et conviviale. © Pyc Lors de la journée dédiée aux professionnels, quatre ateliers étaient organisés comme autant de lieu d’échanges sur le rôle et les enjeux de l’exploitation des toitures-terrasses dans la ville. Au menu : démocratiser l’accès aux toits, construire des toits durables, utiliser les toits pour adapter les villes au changement climatique et favoriser l’émergence de projets innovants en toiture. Les Paris Rooftop Days ont été inaugurés en présence de Gérald Faure, président de la CSFE et pilote de cette première édition. Etaient présents Dan Lert et Christophe Najdovski, adjoints à la Maire de Paris, Philippe Servalli, président de la FFB Grand-Paris, les co-organisateurs de l’événement Frédéric Madre, président de l’Adivet et Eytan Lévi, président de Roofscapes ainsi que Jean-Claude Crozon, et Michelle Ducrest, respectivement président et vice-Présidente de la CSRE IDF. La première journée des Paris Rooftop Days s’est déroulée sur le rooftop du siège de One Point et sa vue 360 ° sur tout Paris. 120 personnes étaient présentes pour écouter les pistes de réflexions et conclusions des différents ateliers. Le grand public était également invité à monter sur les toits avec au menu visites, activités sportives et découverte du panorama parisien.

Sur tôle d’acier nervurée (TAN), les systèmes d’isolation « mixtes » Knauf associent : - de fines couches de laine de roche ou de perlite expansée, - à de fortes épaisseurs de Knauf Therm (PSE) ou de Knauf Thane (PU), Il est ainsi possible d’atteindre de hautes performances d’isolation… tout en allégeant les structures et les coûts ! *Établissements Recevant du Public **Installations Classées pour la Protection de l’Environnement knauf.fr LÉGERS pour les charpentes VALIDÉS en ERP* et ICPE** SÉCURITÉ INCENDIE respectée Knauf Therm TTI Se Knauf SteelThane isolation pse/pu Knauf TOITURES PLATES SUPPORT ACIER OU BOIS COMPATIBLE NEUF ET RÉNO ! Découvrez en vidéo notre dernier chantier

ACTUALITÉS 10 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 INDUSTRIE Bientôt une usine Bauder en France Le fabricant de systèmes de toiture s’implante pour la première fois dans le pays, plus précisément en Alsace, à Herrlisheim/Drusenheim et investit 100 millions d’euros dans la construction d’un nouveau site de production. Ce dernier accueillera également le siège social du groupe en France. Les travaux ont débuté en mars dernier. D’ici le printemps 2025, 12,6 hectares seront dédiés à la fabrication de membranes d’étanchéité bitumineuse mais aussi d’isolant en polyuréthane. 100 emplois devraient à terme être créés. ENQUÊTE Acteurs de la construction et réemploi : où en est-on ? Cycle up, plateforme spécialisée dans le réemploi des matériaux de construction, a réalisé entre mars et mai 2023, une enquête auprès de 200 professionnels du secteur afin de connaître leurs connaissances et leurs attentes en matière de réemploi et d’économie circulaire. En voici les principaux enseignements. Les personnes interrogées sont des maîtres d’ouvrage (18 %), des maîtres d’œuvre (26 %) des constructeurs PME et artisans (18 %), des consultants, des bureaux d’études, des architectes… (20 %). 16 % sont acteurs du réemploi mais ne sont pas intégrés dans les statistiques présentées ci-dessous (sauf mention contraire). - 52 % ont déjà expérimenté le réemploi ; - 73 % attendent des assurances et des garanties ; - 83 % des entreprises de travaux pensent que leurs clients sont ouverts à l’usage de certains matériaux issus du réemploi. Ils sont 47 % chez les maîtres d’ouvrage ; - 73 % attendent des matériaux reconditionnés pour développer leur recours au réemploi ; - 84 % (acteurs du réemploi compris) indiquent vouloir répondre aux enjeux écologiques de la construction comme principale motivation au réemploi des matériaux. 78 % mettent également en avant la volonté de ne pas gaspiller ce qui peut encore être utilisé ; - 53 % (acteurs du réemploi compris) sont prêts à payer le même prix que le neuf si le matériau est de qualité. 8 % sont même prêts à payer plus cher. INDUSTRIE Nouvelle stratégie, nouveau directeur commercial chez BMI France BMI France accueille son nouveau directeur commercial, Tarek Nassih. Son arrivée s’inscrit dans le cadre de la refonte de l’organisation commerciale du groupe, revue autour de deux pôles : « toiture plate » et « toiture en pente ». Il aura notamment pour mission d’implanter cette nouvelle stratégie au sein de la direction commerciale. « Notre objectif assumé est de développer nos parts de marché en nous appuyant sur toutes les opportunités liées aux nouvelles fonctionnalités de nos solutions de toitures plates et en pente. L’élément principal de cette réorganisation est la segmentation de nos marchés en fonction de la typologie de nos clients, installateurs notamment. Nous aurons donc d’un côté une équipe commerciale dédiée au monde de la toiture en pente qui accompagnera la vente de nos tuiles, mais aussi de tous nos composants de toiture (écrans de sous-toiture, closoirs, etc). De l’autre côté, une équipe se concentrera sur l’univers du toit plat, en lien direct avec les distributeurs et les étancheurs. Pour chacun de ces pôles, nous allons mettre en place une équipe de prescription dédiée afin de toucher tous les acteurs de la chaîne de valeur », explique Tarek Nassih. Diplômé d’un master en contrôle de gestion et audit opérationnel de l’Institut de l’administration des entreprises de Saint-Étienne, il a débuté sa carrière en tant que responsable contrôle de gestion chez Schneider Electric. Il a ensuite rejoint la société SIG pour lequel il est devenu directeur régional à partir de 2015. En 2020, il intègre l’entreprise Frans Bonhomme en tant que directeur régional Nord puis directeur régional IDF-Nord.

3 Rue Noyer aux Perdrix 77170 Servon https://www.sevidf.fr/ 01 83 73 99 05 contacts@sevgroupe.fr @sev-idf Etancheité Bardage Couverture Entretien Échafaudage COURTAGE D’ASSURANCE POUR LES PROFESSIONNELS DE L’ÉTANCHÉITÉ, DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS UN COURTIER INDÉPENDANT À TAILLE HUMAINE Courtage Technique du Bâtiment 73 Bis rue du Maréchal Foch CS 10501 - 78007 VERSAILLES CEDEX Tél. : 01 39 23 38 38 Email : contact@ctb-assurance.com Une marque de TESSON DE FROMENT SAS au capital de 11 031 134 € 384 714 655 RCS La Roche sur Yon n°ORIAS : 07 012 258 Notre cabinet reste à votre disposition afin d’étudier la solution la mieux adaptée à vos besoins, vos activités d’étanchéité ainsi que d’enveloppe du bâtiment. ACTUALITÉS 11 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 FDES La base Inies toujours plus complète Depuis la mise en application de la RE2020, l’outil, qui permet de consulter publiquement et gratuitement les Fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) des produits de construction et les Profils environnementaux produits (PEP) des équipements, a vu le nombre de FDES mises en ligne augmenter de 43 % en 2022. Au 31 décembre dernier, il en comptait 3 536. Au total, 6 000 données sont accessibles sur la base Inies. En plus des 3 536 FDES, on y retrouve 811 PEP (+54 %), 1 548 Données environnementales par défaut (DED) et 105 données conventionnelles. 343 organismes déclarent des FDES et 51 des PEP. Dans le détail, les produits d’isolation restent les bons élèves du dispositif avec 1 302 FDES déclarées. NOMINATION Adovi Adoté, nouveau directeur général d’Ursa France C’est désormais Adovi Adoté qui pilotera la stratégie de la filiale française, plus gros pourvoyeur de résultats d’Ursa, fabricant d’XPS et de laine de verre. Son parcours est lié à l’industrie : ayant démarré sa carrière en 2008 en tant que technico-commercial dans le secteur de l’énergie, il a notamment exercé les fonctions de directeur des opérations et des achats au sein du groupe Schlumberger à l’international (Europe & Afrique), puis de directeur énergie et industrie pour la zone Europe de l’Ouest du groupe Hilti, incluant la France. © Ursa

ACTUALITÉS 12 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 PRÉVENTION Sécurité sur les chantiers d’étanchéité : un guide est paru La CSFE et l’OPPBTP cosignent un document rassemblant les bonnes pratiques pour « la prévention des risques professionnels sur les chantiers d’étanchéité ». Il décrit, de la préparation à la réalisation de travaux, les dispositions organisationnelles et les moyens techniques à prévoir et à mettre en œuvre sur le terrain pour éviter les chutes de hauteur, les brûlures, le port de charges trop lourdes… Le guide, rédigé par les deux organismes en association avec les entreprises adhérentes au syndicat de l’étanchéité, se décompose en cinq chapitres balayant l’ensemble des situations potentiellement à risque et les moyens de les éviter (équipements de postes de travail et de protection individuelle, comportements adaptés, préparation et organisation de chantier…). Il est consultable sur le kiosque étanchéité-bardage de la CSFE : https://kiosque-etancheite-bardage.com ÉNERGIE L’autoconsommation photovoltaïque en pleine croissance Enedis a dévoilé il y a quelques semaines les chiffres de l’autoconsommation photovoltaïque individuelle et collective. Les deux segments ont profité de la répétition des fortes chaleurs estivales et de la flambée des prix de l’énergie. Au 30 juin 2023, la France comptait 325 939 installations d’autoconsommation individuelle, soit une progression de 77 % par rapport à la mi-2022. En termes de puissance installée, la progression est de 88 % sur un an, avec 1 629 MW au 30 juin, indique Enedis, contre 868 MW à la même période l’année dernière et 535 MW au 30 juin 2021. La part de l’autoconsommation individuelle dans le nombre d’installations est à ce jour de 45 % dont 3 % est combinée avec des moyens de stockage de l’électricité. De 6 en 2018, le nombre d’opérations en autoconsommation collective, définies par Enedis comme « le partage d’électricité produite localement entre un ou plusieurs producteurs et un ou plusieurs consommateurs situés dans une zone géographique délimitée (l’éloignement ne doit pas dépasser 2 km, 20 km à titre dérogatoire en zone rurale) », est passé à 42 en 2020, 149 à la fin 2022 et 224 aujourd’hui. « Ce nouvel usage séduit notamment les collectivités qui portent à elles seules plus de 60 % des opérations d’autoconsommation collective. Les bailleurs agréés HLM sont également bien représentés », explique le gestionnaire de réseau. Des chiffres encourageants mais qui ne permettent pas de combler le retard de la France en la matière. Avec une puissance installée de 18 GW à la fin du premier semestre 2023, l’objectif de 92 et 144 GW en 2050 est loin d’être atteint. Au premier semestre 2023, la production d’électricité d’origine solaire photovoltaïque s’est élevée à 11,2 TWh au premier semestre. Elle représente 4,7 % de la consommation électrique française sur le semestre. ENSEIGNEMENT Du PV en toiture d’une école À Saumur, une centrale photovoltaïque a été mise en œuvre sur la toiture-terrasse du bâtiment scolaire « les Hautes Vignes ». 50 % des besoins énergétiques du site sont ainsi produits en autoconsommation. Installés il y a un an, les 90 panneaux photovoltaïques (200 m²) devraient permettre un gain énergétique de 11 800 kWh. La consommation estimée avant travaux était en effet de 22 800 kWh. Elle passera, si tout va bien, à 11 000 kWh. 49 % de l’énergie est ainsi autoproduite et 27 % est autoconsommée. LOGEMENT L’Anah revalorise les rénovations globales L’Anah a adopté lors de son conseil d’administration le 6 septembre dernier un renforcement exceptionnel des financements de travaux de rénovation énergétique réalisés dans le cadre de MaPrimeRénov’ Sérénité. L’objectif : permettre aux ménages aux revenus modestes et très modestes de lancer des opérations de rénovation énergétique globales de leur logement. Les aides seront ainsi plus avantageuses à partir du 1er octobre prochain. Le taux de financement sera ainsi porté à 65 % (contre 50 % précédemment) du montant des travaux pour les revenus très modestes. Pour les revenus modestes, ce taux est porté à 50 % (contre 35 %). L’aide sera ainsi, en moyenne, revalorisée de près de 4 300 euros avec des subventions moyennes de 18 600 euros et 14 500 euros.

PAROLE DE MARQUE 13 BAUDER ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 Jan Bauder, gérant. INDUSTRIE Avec une 9e usine française, l’européen Bauder mise sur l’avenir En jetant son dévolu sur un site de 12,6 hectares en Alsace pour y construire une 9e usine « green » et ultra-moderne, l’entreprise familiale Bauder, leader européen de la toiture, affirme ses ambitions. 4e génération à la tête de l’entreprise avec ses deux frères Tim et Mark, Jan Bauder, nous dit pourquoi. Vous venez de célébrer la pose de la première pierre de la future usine qui ouvrira ses portes en France d’ici 2025. Pourquoi ce choix ? JAN BAUDER Nous considérons que l’Alsace est au cœur de l’Europe et cette position stratégique nous a semblé en phase avec notre stratégie de développement européenne. En 2019 nous avons créé notre première filiale, dans l’hexagone, et ce nouveau site vient tout naturellement renforcer notre position en France mais aussi dans le sud de l’Allemagne et en Suisse. Notre activité participe à la lutte contre le changement climatique et notre savoir-faire en matière d’étanchéité des toits et toits-terrasse mais aussi des toits végétalisés ou pouvant accueillir des panneaux photovoltaïques est très recherché. Sur l’Axioparc de Drusenheim, nous avons trouvé le site idéal pour poursuivre notre développement et nous y avons été accueilli à bras ouverts par la région Grand Est. Qu’allez-vous y produire ? JB Nous y produirons dans un premier temps des membranes bitumineuses puis dans un autre bâtiment, de l’isolant haute performance en polyuréthane. Le site accueillera le siège social de Bauder France qui est actuellement à Entzheim (67). Les bâtiments seront végétalisés et permettront de démontrer nos techniques et des panneaux photovoltaïques couvriront une grande partie de nos besoins énergétiques. La protection de l’environnement fait partie de notre ADN. Et cette philosophie contribue aussi à fidéliser nos équipes où le turn-over est très faible. Et nous allons les renforcer avec la création d’une centaine d’emplois pour ce site français. Nous recrutons actuellement de nombreux profils : opérateurs, des ingénieurs industriels, des chimistes pour notre propre laboratoire, des commerciaux, des spécialistes de la logistique… Bauder a déjà été distingué deux fois par le label indépendant « Great Place to work » ! Chez Bauder, l’humain reste au centre de nos préoccupations au même titre que la satisfaction de nos clients. Vous avez également investi récemment dans une extension sur le site de Schwepnitz en Allemagne, de quoi s’agit-il ? JB Oui nous investissons régulièrement sur nos différents sites de production. Avec un investissement de 60 millions d’euros sur notre usine de Schwepnitz où nous produisons des membranes synthétiques, nous avons mis en service deux nouvelles lignes, doublant ainsi la capacité de production des membranes FPO et PVC pour satisfaire la demande croissante dans toute l’Europe. Comment se porte votre activité en France ? JB Nous sommes très contents de notre développement car de nombreux étancheurs et partenaires nous font confiance et j’aimerais les remercier pour cela ! Notre souhait est de devenir un acteur de premier plan en France sachant qu’il reste beaucoup à faire. Nous nous projetons dans l’avenir, notamment avec nos solutions complètes de système de toitures. Au-dessus des toitures bien étanchées et bien isolées, nous souhaitons aussi continuer à développer nos solutions de végétalisations Bauder Green qui peuvent jouer un rôle important pour aider les villes à stocker l’eau, rafraîchir l’atmosphère et prolonger la durée de vie des ouvrages. l QUI SOMMES NOUS NOUS ? 2 B Rue des Hérons, 67960 Entzheim Téléphone : +33 3 88 83 07 44, E-Mail : info@bauder.fr Bauder investit 100 millions d’euros en Alsace Le 4 juillet dernier, Jan et Mark Bauder ont symboliquement donné le coup d’envoi de la construction de l’usine où seront produits des membranes bitumineuses et des isolants haute performance en polyuréthane pour fournir des systèmes de toitures sûrs. L’entreprise familiale a investi 100 millions d’euros dans cette première usine française qui vient compléter les huit autres sites de production de Bauder.

PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE Tertiaire : la rénovation des bâtiments passe la seconde La première phase des obligations imposées par le décret Éco Énergie tertiaire désormais achevée, place à l’identification des travaux de rénovation énergétique les plus pertinents pour atteindre le premier seuil de réduction de 40 % des consommations d’ici 2030. Elle passe notamment par la réalisation d’un audit énergétique qui va, entre autres, en évaluer le coût. Derrière le terme « tertiaire », une multitude de typologies de bâtiments, de propriétaires ou d’usagers est concernée. ADELINE DIONISI 01 DOSSIER 14 TENDANCE ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023

En rénovation, l’exploitation des toitures-terrasses se heurte aux contraintes techniques Pour respecter les obligations du décret tertiaire, les audits énergétiques peuvent conclure, si le bâtiment s’y prête, à l’installation de panneaux photovoltaïques en toiture-terrasse. Avec une condition pour être prise en compte dans les calculs : l’autoconsommation de l’énergie produite. En parallèle, la production photovoltaïque est devenue obligatoire dans certains cas de rénovation lourde pour les bâtiments logistiques et commerciaux et les hangars. La loi climat et résilience d’août 2021 impose en effet aux opérateurs de végétaliser ou d’équiper de dispositifs de production d’énergie renouvelable 30 % des surfaces de toitures de plus de 500 m2. Une opportunité pour les étancheurs qui se heurtent néanmoins à plusieurs contraintes techniques. « Dans les faits, ce genre d’opérations en rénovation est rare en raison d’apports de charge souvent non acceptés par la structure », explique Diana Dizian, directrice déléguée d’Afilog. Le procédé d’étanchéité doit, en outre, être apte à recevoir ce type d’ouvrage. Par exemple, pour la mise en place d’une toiture végétalisée, l’étanchéité support devra impérativement être traitée anti-racine. La mise en place d’équipements de sécurité des utilisateurs, s’ils ne sont pas déjà présents, s’impose également (garde-corps, accès…). Pour permettre la circulation des piétons en toiture, les contraintes sont plus nombreuses. Si les capacités de la structure à supporter de nouvelles charges et la sécurisation du périmètre doivent là aussi être validées, il faut en outre vérifier la pente afin d’adapter le type de protection à rapporter ainsi que la classe de compressibilité de l’isolant existant si celui-ci est conservé. Le nouveau complexe d’étanchéité à mettre en œuvre devra avoir un classement FIT (performances à la fatigue, à l’indentation et à la température définies dans la NF P84-354) adapté, soit au moins F4 I4 T2 dans le cas de protection dure, F5 I4 T2 dans le cas de protection par dalles sur plots (avec classement renforcé I5 sous platelage bois). Avec 973,4 millions de mètres carrés, les bâtiments tertiaires en France représentent environ un quart des ouvrages existants. Pourtant, ils sont responsables d’un tiers des consommations d’énergie du secteur et autant des émissions de gaz à effet de serre. Avec comme principal poste de consommation : le chauffage et depuis quelques années les nouveaux usages comme les équipements de bureautique et la climatisation. Pour atteindre les objectifs nationaux de neutralité carbone d’ici à 2050, ils doivent, au même titre que le résidentiel, réduire rapidement ces chiffres. Ils en ont d’ailleurs l’obligation depuis 2019 et la parution du décret tertiaire, également connu sous le nom « Éco énergie tertiaire ». Il définit les tenants et les aboutissants des obligations de réduction des consommations énergétiques de ces surfaces. Sont concernés les assujettis, c’est-à-dire « les propriétaires et exploitants d’un établissement abritant des activités tertiaires du secteur public et du secteur privé dans le cas où le bâtiment, parties de bâtiment ou ensemble de bâtiments présentent une surface d’activités tertiaires (ou un cumul de surfaces) égale ou supérieure à 1 000 m² », décrit le ministère de la transition écologique. Soit près de 70 % de la totalité du secteur. Les objectifs de réduction des consommations énergétiques définis dans le décret sont progressifs : -40 % en 2030, -50 % en 2040 et -60 % en 2050. Il ne s’agit donc plus de réaliser de petites actions ponctuelles comme cela a pu être le cas jusqu’alors. Désormais, les réflexions vont se projeter à long terme, sur la globalité du bâti et de ses usages. VALEUR RELATIVE OU ABSOLUE Pour cela, deux méthodes : l’atteinte de l’objectif en valeur relative (%), qui correspond à une réduction de la consommation d’énergie finale calculée sur une année de référence (12 mois consécutifs) choisie par l’assujetti entre 2010 et 2020, ou en valeur absolue. Ce dernier, incluant tous les usages énergétiques sur une année, est défini par l’État par arrêté, selon la destination 01 Les poids lourds du secteur tertiaire ont pour la plupart anticipé la parution du décret Éco énergie tertiaire. DOSSIER 15 ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 TENDANCE

du bâtiment, son usage et son profil énergétique. Ce seuil est exprimé en KWh/m²/an « en fonction de la consommation énergétique des bâtiments nouveaux de la même catégorie d’activité et des meilleures techniques disponibles », rappelle le ministère de la transition écologique. Le choix de la méthode dépendra donc des performances actuelles de l’ouvrage. Ainsi, « un bâtiment très consommateur aura intérêt à se baser sur l’atteinte de l’objectif en valeur relative. Celui qui dispose déjà d’un bon bilan se tournera plutôt vers l’atteinte de l’objectif en valeur absolue », souligne Augustin Bouet, directeur grands comptes d’Hellio, expert en maîtrise de l’énergie et transition écologique. DU DATA CENTER AU GROUPE SCOLAIRE Car derrière l’appellation générique « bâtiments tertiaires » se cache une grande variété de typologies d’ouvrages, tant en termes de surfaces que d’usages, de propriétaires, d’occupants, de localisations et de niveaux de performance énergétique. On retrouve ainsi aussi bien les écoles (dont on sait que beaucoup sont des passoires thermiques) que les centres commerciaux, les data centers que L’évolution des consommations énergétiques des bâtiments tertiaires L’Observatoire de l’immobilier durable publie chaque année son baromètre de la performance énergétique et environnementale des bâtiments. Les derniers chiffres, parus en janvier dernier, se décomposent par secteur d’activité. 70 millions de m2 émanant de 25 300 bâtiments ont ainsi été analysés. Dans le tertiaire, avec 146 kWhEF/m2.an, les bureaux ont vu leur consommation énergétique réelle en énergie finale baisser de 9 %. A contrario, les centres commerciaux enregistrent + 22,5 % (131 kWhEF/m2.an, hors estimation des consommations des locataires). Cette édition intègre également pour la première fois les établissements de santé et les hôtels. Leurs consommations énergétiques réelles en énergie finale ont été évaluées respectivement à 197 kWhEF/m2.an et 150 kWhEF/m2.an. Une évolution à suivre ! 02 Pour réduire les consommations d’énergie des ouvrages, les premières actions mises en place touchent au réglage des équipements, comme l’éclairage, pour en optimiser le fonctionnement. 02 DOSSIER 16 TENDANCE ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023

www.leprieure1840.com Tél : 02 54 82 09 90 Inventeur de solutions pour toitures végétalisées Bac précultivé à réserve d’eau HYDROPACK® La référence du marché depuis près de 20 ans Nouveau Hydropack Néo Light 60 kg/m² sous ATEC INNOVATION BATIMAT 2005 MÉDAILLE OR INNOVATION BATIMAT 2015 MÉDAILLE OR TROPHÉE INNOVATION 2023 CSFE Toiture Hydroactive régulante et respirante OASIS® Débit de fuite < 1 l/s/ha et coefficient de ruissellement < 0,1 Remontées capillaires avec mèches Irrig’Up Toiture Hydro Bio-Solaire OASIS BIOSOLAR® La seule solution triple : gestion des eaux pluviale + végétalisation + énergie solaire La seule solution biosolaire sous ETN INNOVATION MISE EN ŒUVRE SUR LE VILLAGE OLYMPIQUE les hôtels, les bureaux que les hôpitaux. Difficile donc de trouver une règle commune face à cette diversité d’acteurs aux enjeux, aux intérêts et aux moyens financiers sans véritable point commun. Ainsi, « certains ont anticipé la parution du décret, évoqué pour la première fois en 2010. Il s’agit particulièrement des poids lourds du secteur, propriétaires ou locataires de parcs importants. D’autres l’ont découvert à sa parution mais parmi les plus petits, il en existe qui ne sont même pas au courant », rappelle Magali Saint-Donat, présidente de la commission RSE de l’Association des directeurs immobiliers (ADI). À leur décharge, tous les arrêtés d’application ne sont pas encore parus. C’est le cas notamment pour les commerces, l’hôtellerie et les locations touristiques, la restauration et les centres de données qui attendent la sortie de l’« arrêté valeur absolue 3 ». Une première version a été soumise à consultation publique en mai dernier mais elle ne porte que sur un nombre restreint d’ouvrages. « Certains, comme les bâtiments logistiques, sont encore laissés à l’écart. Pourtant, l’arrêté valeur absolue leur est nécessaire non seulement pour choisir la méthode pour atteindre les objectifs mais surtout parce que c’est lui qui définit les règles de redressement des consommations en fonction des usages du bâtiment. Il est indispensable pour choisir en connaissance de cause l’année de référence pour le calcul de l’économie », souligne Benoit Dubois-Taine, associé fondateur chez ECH Énergie et Systenza. « L’attente est longue pour les professionnels du secteur », abonde Diana Dizian, directrice déléguée d’Afilog, d’autant plus que le projet d’arrêté est complexe avec ses 200 pages et nombreuses sous-catégories d’usages. Pas facile de s’y retrouver donc, surtout lorsque l’on est une petite structure ne disposant pas, en interne, des ressources suffisantes. SCENARII DE TRAVAUX Les assujettis avaient jusqu’au 31 décembre 2022 pour déclarer sur la plateforme Operat les consommations énergétiques entre 2010 et 2020 et l’année de référence des surfaces dont ils ont la responsabilité. Certes ils restent quelques retardataires mais de manière générale, l’heure est aujourd’hui à la deuxième phase du processus : l’identification des leviers sur lesquels agir pour remplir les objectifs. « La réalisation d’un audit énergétique est vivement conseillée », explique Augustin Bouet et « peut permettre, à lui seul, d’atteindre 10 % d’économie », ajoute Julien Jimenez, sous-directeur du conseil régional de Nouvelle Aquitaine. Il aboutit à l’élaboration DOSSIER 17 ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 TENDANCE

de préconisations et de plusieurs scenarii de travaux établis en fonction du nombre et de la taille du ou des bâtiments, de la disponibilité des entreprises, du coût des interventions, de la capacité d’investissement de l’assujetti, des aides mobilisables… « Il peut s’étaler sur plusieurs années », précise le directeur grands comptes, comme c’est le cas par exemple pour la ville de Narbonne (voir encadré). Le choix des travaux dépendra du temps de retour sur investissement et des lots visés. Trois grandes catégories d’intervention sont aujourd’hui possibles. La première a trait au réglage des équipements pour en optimiser le fonctionnement : éteindre les lumières la nuit, baisser le chauffage lorsque les locaux sont vides… Elle s’accompagne d’incitations des occupants à adopter un comportement adapté : réduction du stockage de données informatiques, extinction des équipements, etc. Des solutions simples et peu onéreuses qui ont l’avantage de se répercuter rapidement sur la facture. Plus long à rentabiliser, le remplacement des équipements d’éclairage, de chauffage, de climatisation et de ventilation s’avère souvent également nécessaire. Enfin, les interventions sur le bâti lui-même, et particulièrement l’isolation de l’enveloppe, « sont plus rares et souvent réalisées dans le cadre d’opérations plus larges de rénovation, planifiées selon le cycle de vie du bâtiment concerné, explique Magali Saint-Donat. Par exemple, le renforcement de l’isolation d’une toiture-terrasse sera plutôt effectué lors de la rénovation de l’étanchéité. » 03 Narbonne veut aller plus loin que les obligations du décret tertiaire La ville de Narbonne est propriétaire d’environ 200 bâtiments sur son territoire, pour une surface totale de près de 80 000 m2. Elle leur dédie chaque année un budget de 13 millions d’euros dont 10 % sont réservés à la rénovation. Leur consommation actuelle est estimée à 8 000 MWh, soit 100 kWh/m2. Les dépenses énergétiques s’élèvent à 2 millions d’euros par an (3 millions lors de la flambée des prix de l’énergie). Pour les réduire, notamment sur les bâtiments qui en ont le plus besoin, la municipalité a fait appel à Lowit, entreprise proposant des solutions d’accompagnement dans les stratégies d’investissements pour les économies d’énergie des bâtiments tertiaires. L’ensemble du patrimoine bâti a été cartographié afin d’identifier les surfaces les plus énergivores, à savoir les écoles et les bâtiments sportifs et culturels. Cette analyse a notamment permis de définir la consommation de référence (115 kWh/m2) et la consommation cible pour 2030 (74 kWh/m2). Pour atteindre les objectifs du décret tertiaire, il faut donc réduire la consommation énergétique du parc de 13 %. À noter qu’en l’absence de seuils définis pour la méthode valeurs absolues pour certains types d’ouvrage (l’arrêté n’est pas encore sorti, voir page 17), un premier dimensionnement a été réalisé en tenant compte de l’objectif relatif de -40 % pour ces activités. Les 58 bâtiments assujettis ont fait l’objet d’un audit énergétique. « Deux sites se sont avérés particulièrement consommateurs : le Palais du travail et le gymnase José Nicolaï, précise-t-on chez Lowit. Le premier représente même, à lui seul, 27 % des consommations de l’ensemble du parc modélisé. » Lowit a soumis trois scenarii de travaux à la ville de Narbonne : un scenario pas à pas pour que chaque bâtiment atteigne les objectifs 2030 du décret tertiaire, un autre privilégiant des bouquets d’actions cohérentes et ordonnancées dans le temps pour minimiser le temps de retour brut (TRB, nombre d’années nécessaires pour équilibrer l’investissement avec les économies réalisées) et un troisième minimisant le nombre de bâtiments impactés pour y conduire des rénovations massives. Il s’agit ici de la stratégie de Rénovation complète et performante (RCP). Pour chacun d’eux, le nombre d’actions, le net à financer, les aides et subventions, les économies réalisées et le bilan CO2 après travaux ont été évalués. La municipalité leur finalement préféré un quatrième scenario sur-mesure : la rénovation globale de son bâtiment le plus énergivore, à savoir, donc, le Palais du Travail. « Cette stratégie permet à la fois de faire des rénovations plus poussées (RCP) sur les bâtiments ciblés et de pouvoir faire de la rénovation pas à pas indépendamment pour chaque bâtiment. » 1,3 million d’euros par an sera consacré à ce projet. DOSSIER 18 TENDANCE ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023

Si les grands groupes propriétaires ou exploitants ne devraient pas connaître de problème de trésorerie pour payer les travaux, d’autres, à l’envergure plus modeste, pourraient rencontrer des difficultés. C’est pourquoi le législateur a accompagné ces nouvelles obligations d’aides financières. C’est notamment le cas pour les collectivités et les TPE/PME. Ainsi, en mai dernier, la Banque des territoires a annoncé la mise en place du programme EduRénov pour financer la rénovation énergétique des écoles, des collèges et des lycées, qui représentent 150 millions de mètres carrés sur les 280 millions du patrimoine des collectivités selon la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Une enveloppe de deux milliards d’euros de prêts sera ainsi redistribuée aux collectivités concernées. Un nouveau dispositif sous condition - les travaux doivent aboutir au moins à 40 % d’économie d’énergie – cumulable avec les Certificats d’économie d’énergie (CEE), le fonds « chaleur » ou encore le « fonds vert ». Ce dernier sera également sollicité en 2024 à hauteur de 500 millions d’euros suite à l’ambition d’Emmanuel Macron annoncée le 5 septembre dernier de faire rénover plus de 40 000 écoles dans les dix ans. PETITES ENTREPRISES Les petites entreprises, quant à elles, peuvent solliciter le prêt Éco Énergie, sous réserve qu’elles aient plus de 3 ans d’existence et soient financièrement saines. Pour en bénéficier, elles doivent « s’engager dans un programme d’investissement qui aura pour finalité d’améliorer leur efficacité énergétique. C’est un prêt participatif pouvant aller jusqu’à 100 000 euros », précise le ministère de l’économie. D’autres aides plus ou moins généralistes sont également disponibles telles que le tremplin TPE-PME, le Booster entreprises Éco énergie tertiaire ou encore les subventions régionales. Ceci établi, tout n’est pourtant pas réglé pour autant. Reste la question du « qui paye quoi ». Un cas de figure qui se présente notamment dans le cadre de la relation locataire / propriétaire. « Le décret ne donne pas de réponse et s’en remet aux dispositions contractuelles négociées entre les parties, explique Benoît Dubois-Taine. La logique, et ce que l’on comprend entre les lignes, c’est que le locataire doit payer au moins à concurrence des économies réalisées grâce aux travaux de rénovation énergétique. » Mais dans quelles proportions ? Que se passe-t-il si l’efficacité est moindre que celle attendue ? Si le locataire quitte les lieux avant la fin de l’amortissement des travaux ? … Autant de questions encore sans réponse. « À ce jour, la bonne volonté est de mise. Chacun a conscience 03 Lorsqu’elles sont intégrées à des centres commerciaux, les boutiques peuvent également être soumises au décret tertiaire. 80°C 40°C 30°C 25°C Retrouvez plus d‘informations sur notre site internet Scannez le QR code avec votre téléphone ! Triflex ProSolar Obtenez tous les avantages d‘un revêtement hautement réfléchissant + Associé à un système d’étanchéité liquide sous garantie décennale DOSSIER 19 ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 TENDANCE

qu’il faut agir et vite. Mais les différentes branches professionnelles ont besoin de référentiels communs pour que chaque acteur connaisse la ligne de conduite lui permettant à la fois de protéger ses intérêts et de progresser vers plus d’efficacité énergétique en bonne intelligence avec les autres parties concernées. » NON-RESPECT Il faudra en tout cas trancher rapidement, car d’ici 2025, les assujettis devront déclarer les moyens qu’ils mettront en œuvre pour atteindre les objectifs réglementaires et les gains attendus. « Ils sont soumis à une obligation de résultats », rappelle Augustin Bouet. À relativiser néanmoins car si les exigences de réduction des consommations ne sont pas remplies, ils risquent une amende maximale de 1 500 € pour les personnes physiques et 7 500 € pour les personnes morales. Autant dire assez peu. De plus, les dérogations existent, notamment lorsque les opérations s’avèrent complexes ou lorsque les activités du site sont très consommatrices d’énergie. Des modulations alors sont prévues en fonction de contraintes techniques, architecturales ou patrimoniales, d’un changement de l’activité exercée dans ces bâtiments, du volume de cette activité ou du coût manifestement disproportionné des actions par rapport aux avantages attendus sur les consommations d’énergie. En espérant que l’argument ne soit pas avancé à mauvais escient sous peine de faire perdre au décret tertiaire ses ambitions.l 04 Le secteur de la logistique attend encore la parution du décret « valeur absolue 3 » pour choisir la méthode pour atteindre les objectifs de réduction des consommations énergétiques de leurs ouvrages. 04 Le monitoring pour contrôler les consommations En juillet 2020 a été publié le décret Bacs. Pour « building automation and control system ». Il impose de mettre en place d’ici au 1er janvier 2025, un système de gestion technique du bâtiment (GTB). « Contrairement au décret tertiaire, les seuils définis par la norme ne dépendent pas de la surface mais de la puissance totale des équipements de chauffage et de refroidissement du site », précise Augustin Bouet, directeur grands comptes chez Hellio. En d’autres termes, ces installations devront être pilotées pour assurer un fonctionnement optimal selon les besoins. Sont concernés d’ici au 1er janvier 2025 les bâtiments tertiaires existants et neufs possédant des systèmes à la puissance nominale supérieure à 290 kW et d’ici au 1er janvier 2027 pour ceux équipés de système de plus de 70 kW. Pour Myriam Mastroni, fondatrice du think tank e5t, « les entreprises doivent s’aider de la technologie et exploiter les données énergétiques ». Grâce au GTB, le ou la responsable du site peut identifier rapidement une anomalie de température ou de luminosité dans un espace particulier ou un dysfonctionnement technique de l’une des installations d’un bâtiment. Avec la collecte et l’analyse des données, les réglages s’adaptent aux différents besoins, en fonction, de l’heure, du temps, de la localisation… « Il est également primordial de connaître le parcours utilisateur pour adapter les réglages du bâtiment en fonction de l’occupation et des pratiques », souligne Sophie Vascher, directrice de l’environnement de travail chez Altarea. C’est notamment ce que le groupe Adexsi, expert en ventilation naturelle, est en train d’expérimenter sur son site de Luyne. L’objectif : mesurer les performances de ses solutions de ventilation naturelle et adiabatique en situation réelle. Les équipements, et notamment les lanterneaux de toiture-terrasse, sont reliés à une station météo dédiée qui collecte les données climatiques en temps réel permettant de déclencher les ouvertures et fermetures des ouvrants lorsque nécessaire et d’analyser les conditions météorologiques les plus optimales pour garantir une ventilation naturelle efficace. DOSSIER 20 TENDANCE ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023

SRI 113 • Protection toitures froides • Étanchéité liquide • Façades réflectives • Peinture anti-condensation • Enduit thermo-isolant Système d’étanchéité Liquide à haute réflectance* s’inscrit dans une démarche écoresponsable en proposant des solutions en solutions en étanchéité liquide et en protection énergétique pour toitures froides. info@mpfr.eu www.mpfr.eu 09 72 60 15 58 S.E.L * Système d’étanchéité liquide réflectant sous ATE selon EAD 030350-00-0402.

TECHNIQUE 22 FAQ ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 MEMBRANES Les revêtements réflectifs, dits « cool roof » Un revêtement réflectif clair, lisse et propre limite l’échauffement de la surface recevant le rayonnement solaire. Cette propriété contribue à rafraîchir l’air extérieur. Elle participe ainsi à la réduction des îlots de chaleur. EDWIGE PARISEL BÂTIMENT La mise en œuvre d’un revêtement réflectif permet-elle d’améliorer le confort d’été et de réaliser des économies d’énergie ? Dans le cadre d’un bâtiment peu isolé (notamment antérieur à la RT2012) et en cas de forte chaleur, un revêtement réflectif peut améliorer le confort d’été pour le bien-être de ses occupants. Ce bénéfice est constaté uniquement pour le cas des bâtiments d’un seul niveau ou pour le dernier étage d’un bâtiment. Dans toutes les autres configurations, le revêtement réflectif n’aura aucun impact sur le confort d’été et pourra même dans certains cas engendrer un inconfort en période froide et augmenter les besoins de chauffage. De manière générale, les revêtements réflectifs ne peuvent constituer une solution systématique pour économiser l’énergie. Des rapports français et internationaux précisent que la solution « cool roof » est bénéfique dans des configurations très restreintes (seulement 5 à 10 % des cas) : bâtiments localisés en zone climatique chaude, d’un seul niveau avec structure à faible inertie, très peu isolés, peu vitrés, avec un fort besoin de climatisation. De la même manière, dans le cadre de la création de la fiche CEE BAT EN 112 « Revêtements réflectifs », l’Ademe avait émis un avis défavorable en 2021, réitéré en 2022 insistant sur ces limites. La CSFE a engagé des recours pour supprimer ou faire réviser cette fiche. Il est regrettable de laisser croire au grand public et aux professionnels, que les revêtements réflectifs (peintures blanches comprises) constituent la solution générale et efficace pour économiser de l’énergie. Cette affirmation parfois trompeuse ouvre la porte à des interventions abusives de fabricants et d’entreprises opportunistes. La FFB et la CSFE alertent les pouvoirs publics sur ces allégations qui engagent des subventions publiques. MILIEU URBAIN Qu’en est-il de la réduction des îlots de chaleurs urbains ? La mise en œuvre de procédés réflectifs permet de réduire les îlots de chaleurs dans les villes. Cependant, il est recommandé, pour remplir un tel objectif, de privilégier les procédés de végétalisation qui apportent des bénéfices complémentaires : rétention des eaux urbaines, préservation de la biodiversité, inertie thermique sur le complexe isolant/revêtement d’étanchéité, évapotranspiration des végétaux… CONTEXTE Quelles sont les configurations adaptées à la pose de revêtements réflectifs ? Il est possible de poser des revêtements réflectifs sur des toituresterrasses plates inaccessibles avec une étanchéité apparente. Pour prévenir un encrassement trop rapide, une pente supérieure à 3 % est fortement recommandée. Dans le cadre d’une opération de rénovation, un diagnostic doit être réalisé par une entreprise d’étanchéité : structure de l’élément porteur, pente de la toiture, date de réalisation de l’étanchéité apparente, nature de l’étanchéité, état de l’étanchéité, nature de l’isolant, conditions d’exploitation de la toiture, typologie de bâtiment (ERP, logement, industriel…). Dans tous les cas, l’environnement direct de la toiture sera également considéré. Il peut effectivement avoir un impact sur la performance d’un revêtement réflectif (ombrage…). Autre point de vigilance : l’encrassement (feuilles, pollutions par poussières en site industriel, salissures par la faune…). L’entretien, obligatoire, devra être adapté en conséquence. 01 02 03

RkJQdWJsaXNoZXIy MTY5NjE1OA==