Etanchéité.Info - Numéro 79 - Septembre 2023

En rénovation, l’exploitation des toitures-terrasses se heurte aux contraintes techniques Pour respecter les obligations du décret tertiaire, les audits énergétiques peuvent conclure, si le bâtiment s’y prête, à l’installation de panneaux photovoltaïques en toiture-terrasse. Avec une condition pour être prise en compte dans les calculs : l’autoconsommation de l’énergie produite. En parallèle, la production photovoltaïque est devenue obligatoire dans certains cas de rénovation lourde pour les bâtiments logistiques et commerciaux et les hangars. La loi climat et résilience d’août 2021 impose en effet aux opérateurs de végétaliser ou d’équiper de dispositifs de production d’énergie renouvelable 30 % des surfaces de toitures de plus de 500 m2. Une opportunité pour les étancheurs qui se heurtent néanmoins à plusieurs contraintes techniques. « Dans les faits, ce genre d’opérations en rénovation est rare en raison d’apports de charge souvent non acceptés par la structure », explique Diana Dizian, directrice déléguée d’Afilog. Le procédé d’étanchéité doit, en outre, être apte à recevoir ce type d’ouvrage. Par exemple, pour la mise en place d’une toiture végétalisée, l’étanchéité support devra impérativement être traitée anti-racine. La mise en place d’équipements de sécurité des utilisateurs, s’ils ne sont pas déjà présents, s’impose également (garde-corps, accès…). Pour permettre la circulation des piétons en toiture, les contraintes sont plus nombreuses. Si les capacités de la structure à supporter de nouvelles charges et la sécurisation du périmètre doivent là aussi être validées, il faut en outre vérifier la pente afin d’adapter le type de protection à rapporter ainsi que la classe de compressibilité de l’isolant existant si celui-ci est conservé. Le nouveau complexe d’étanchéité à mettre en œuvre devra avoir un classement FIT (performances à la fatigue, à l’indentation et à la température définies dans la NF P84-354) adapté, soit au moins F4 I4 T2 dans le cas de protection dure, F5 I4 T2 dans le cas de protection par dalles sur plots (avec classement renforcé I5 sous platelage bois). Avec 973,4 millions de mètres carrés, les bâtiments tertiaires en France représentent environ un quart des ouvrages existants. Pourtant, ils sont responsables d’un tiers des consommations d’énergie du secteur et autant des émissions de gaz à effet de serre. Avec comme principal poste de consommation : le chauffage et depuis quelques années les nouveaux usages comme les équipements de bureautique et la climatisation. Pour atteindre les objectifs nationaux de neutralité carbone d’ici à 2050, ils doivent, au même titre que le résidentiel, réduire rapidement ces chiffres. Ils en ont d’ailleurs l’obligation depuis 2019 et la parution du décret tertiaire, également connu sous le nom « Éco énergie tertiaire ». Il définit les tenants et les aboutissants des obligations de réduction des consommations énergétiques de ces surfaces. Sont concernés les assujettis, c’est-à-dire « les propriétaires et exploitants d’un établissement abritant des activités tertiaires du secteur public et du secteur privé dans le cas où le bâtiment, parties de bâtiment ou ensemble de bâtiments présentent une surface d’activités tertiaires (ou un cumul de surfaces) égale ou supérieure à 1 000 m² », décrit le ministère de la transition écologique. Soit près de 70 % de la totalité du secteur. Les objectifs de réduction des consommations énergétiques définis dans le décret sont progressifs : -40 % en 2030, -50 % en 2040 et -60 % en 2050. Il ne s’agit donc plus de réaliser de petites actions ponctuelles comme cela a pu être le cas jusqu’alors. Désormais, les réflexions vont se projeter à long terme, sur la globalité du bâti et de ses usages. VALEUR RELATIVE OU ABSOLUE Pour cela, deux méthodes : l’atteinte de l’objectif en valeur relative (%), qui correspond à une réduction de la consommation d’énergie finale calculée sur une année de référence (12 mois consécutifs) choisie par l’assujetti entre 2010 et 2020, ou en valeur absolue. Ce dernier, incluant tous les usages énergétiques sur une année, est défini par l’État par arrêté, selon la destination 01 Les poids lourds du secteur tertiaire ont pour la plupart anticipé la parution du décret Éco énergie tertiaire. DOSSIER 15 ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 TENDANCE

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