Etanchéité.Info - Numéro 79 - Septembre 2023

de préconisations et de plusieurs scenarii de travaux établis en fonction du nombre et de la taille du ou des bâtiments, de la disponibilité des entreprises, du coût des interventions, de la capacité d’investissement de l’assujetti, des aides mobilisables… « Il peut s’étaler sur plusieurs années », précise le directeur grands comptes, comme c’est le cas par exemple pour la ville de Narbonne (voir encadré). Le choix des travaux dépendra du temps de retour sur investissement et des lots visés. Trois grandes catégories d’intervention sont aujourd’hui possibles. La première a trait au réglage des équipements pour en optimiser le fonctionnement : éteindre les lumières la nuit, baisser le chauffage lorsque les locaux sont vides… Elle s’accompagne d’incitations des occupants à adopter un comportement adapté : réduction du stockage de données informatiques, extinction des équipements, etc. Des solutions simples et peu onéreuses qui ont l’avantage de se répercuter rapidement sur la facture. Plus long à rentabiliser, le remplacement des équipements d’éclairage, de chauffage, de climatisation et de ventilation s’avère souvent également nécessaire. Enfin, les interventions sur le bâti lui-même, et particulièrement l’isolation de l’enveloppe, « sont plus rares et souvent réalisées dans le cadre d’opérations plus larges de rénovation, planifiées selon le cycle de vie du bâtiment concerné, explique Magali Saint-Donat. Par exemple, le renforcement de l’isolation d’une toiture-terrasse sera plutôt effectué lors de la rénovation de l’étanchéité. » 03 Narbonne veut aller plus loin que les obligations du décret tertiaire La ville de Narbonne est propriétaire d’environ 200 bâtiments sur son territoire, pour une surface totale de près de 80 000 m2. Elle leur dédie chaque année un budget de 13 millions d’euros dont 10 % sont réservés à la rénovation. Leur consommation actuelle est estimée à 8 000 MWh, soit 100 kWh/m2. Les dépenses énergétiques s’élèvent à 2 millions d’euros par an (3 millions lors de la flambée des prix de l’énergie). Pour les réduire, notamment sur les bâtiments qui en ont le plus besoin, la municipalité a fait appel à Lowit, entreprise proposant des solutions d’accompagnement dans les stratégies d’investissements pour les économies d’énergie des bâtiments tertiaires. L’ensemble du patrimoine bâti a été cartographié afin d’identifier les surfaces les plus énergivores, à savoir les écoles et les bâtiments sportifs et culturels. Cette analyse a notamment permis de définir la consommation de référence (115 kWh/m2) et la consommation cible pour 2030 (74 kWh/m2). Pour atteindre les objectifs du décret tertiaire, il faut donc réduire la consommation énergétique du parc de 13 %. À noter qu’en l’absence de seuils définis pour la méthode valeurs absolues pour certains types d’ouvrage (l’arrêté n’est pas encore sorti, voir page 17), un premier dimensionnement a été réalisé en tenant compte de l’objectif relatif de -40 % pour ces activités. Les 58 bâtiments assujettis ont fait l’objet d’un audit énergétique. « Deux sites se sont avérés particulièrement consommateurs : le Palais du travail et le gymnase José Nicolaï, précise-t-on chez Lowit. Le premier représente même, à lui seul, 27 % des consommations de l’ensemble du parc modélisé. » Lowit a soumis trois scenarii de travaux à la ville de Narbonne : un scenario pas à pas pour que chaque bâtiment atteigne les objectifs 2030 du décret tertiaire, un autre privilégiant des bouquets d’actions cohérentes et ordonnancées dans le temps pour minimiser le temps de retour brut (TRB, nombre d’années nécessaires pour équilibrer l’investissement avec les économies réalisées) et un troisième minimisant le nombre de bâtiments impactés pour y conduire des rénovations massives. Il s’agit ici de la stratégie de Rénovation complète et performante (RCP). Pour chacun d’eux, le nombre d’actions, le net à financer, les aides et subventions, les économies réalisées et le bilan CO2 après travaux ont été évalués. La municipalité leur finalement préféré un quatrième scenario sur-mesure : la rénovation globale de son bâtiment le plus énergivore, à savoir, donc, le Palais du Travail. « Cette stratégie permet à la fois de faire des rénovations plus poussées (RCP) sur les bâtiments ciblés et de pouvoir faire de la rénovation pas à pas indépendamment pour chaque bâtiment. » 1,3 million d’euros par an sera consacré à ce projet. DOSSIER 18 TENDANCE ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023

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