Etanchéité.Info - Numéro 79 - Septembre 2023

TECHNIQUE 22 FAQ ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 MEMBRANES Les revêtements réflectifs, dits « cool roof » Un revêtement réflectif clair, lisse et propre limite l’échauffement de la surface recevant le rayonnement solaire. Cette propriété contribue à rafraîchir l’air extérieur. Elle participe ainsi à la réduction des îlots de chaleur. EDWIGE PARISEL BÂTIMENT La mise en œuvre d’un revêtement réflectif permet-elle d’améliorer le confort d’été et de réaliser des économies d’énergie ? Dans le cadre d’un bâtiment peu isolé (notamment antérieur à la RT2012) et en cas de forte chaleur, un revêtement réflectif peut améliorer le confort d’été pour le bien-être de ses occupants. Ce bénéfice est constaté uniquement pour le cas des bâtiments d’un seul niveau ou pour le dernier étage d’un bâtiment. Dans toutes les autres configurations, le revêtement réflectif n’aura aucun impact sur le confort d’été et pourra même dans certains cas engendrer un inconfort en période froide et augmenter les besoins de chauffage. De manière générale, les revêtements réflectifs ne peuvent constituer une solution systématique pour économiser l’énergie. Des rapports français et internationaux précisent que la solution « cool roof » est bénéfique dans des configurations très restreintes (seulement 5 à 10 % des cas) : bâtiments localisés en zone climatique chaude, d’un seul niveau avec structure à faible inertie, très peu isolés, peu vitrés, avec un fort besoin de climatisation. De la même manière, dans le cadre de la création de la fiche CEE BAT EN 112 « Revêtements réflectifs », l’Ademe avait émis un avis défavorable en 2021, réitéré en 2022 insistant sur ces limites. La CSFE a engagé des recours pour supprimer ou faire réviser cette fiche. Il est regrettable de laisser croire au grand public et aux professionnels, que les revêtements réflectifs (peintures blanches comprises) constituent la solution générale et efficace pour économiser de l’énergie. Cette affirmation parfois trompeuse ouvre la porte à des interventions abusives de fabricants et d’entreprises opportunistes. La FFB et la CSFE alertent les pouvoirs publics sur ces allégations qui engagent des subventions publiques. MILIEU URBAIN Qu’en est-il de la réduction des îlots de chaleurs urbains ? La mise en œuvre de procédés réflectifs permet de réduire les îlots de chaleurs dans les villes. Cependant, il est recommandé, pour remplir un tel objectif, de privilégier les procédés de végétalisation qui apportent des bénéfices complémentaires : rétention des eaux urbaines, préservation de la biodiversité, inertie thermique sur le complexe isolant/revêtement d’étanchéité, évapotranspiration des végétaux… CONTEXTE Quelles sont les configurations adaptées à la pose de revêtements réflectifs ? Il est possible de poser des revêtements réflectifs sur des toituresterrasses plates inaccessibles avec une étanchéité apparente. Pour prévenir un encrassement trop rapide, une pente supérieure à 3 % est fortement recommandée. Dans le cadre d’une opération de rénovation, un diagnostic doit être réalisé par une entreprise d’étanchéité : structure de l’élément porteur, pente de la toiture, date de réalisation de l’étanchéité apparente, nature de l’étanchéité, état de l’étanchéité, nature de l’isolant, conditions d’exploitation de la toiture, typologie de bâtiment (ERP, logement, industriel…). Dans tous les cas, l’environnement direct de la toiture sera également considéré. Il peut effectivement avoir un impact sur la performance d’un revêtement réflectif (ombrage…). Autre point de vigilance : l’encrassement (feuilles, pollutions par poussières en site industriel, salissures par la faune…). L’entretien, obligatoire, devra être adapté en conséquence. 01 02 03

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