Etanchéité.Info - Numéro 79 - Septembre 2023

TÉMOIN 42 FRANÇOIS PÉLEGRIN ÉTANCHÉITÉ.INFO #79 SEPTEMBRE 2023 Architecte engagé, François Pélegrin milite pour la démocratisation des opérations de surélévation des bâtiments d’habitat collectif. Une réponse, selon lui, à plusieurs des problématiques auxquelles est confrontée la ville d’aujourd’hui : le manque de logements, l’artificialisation des sols mais aussi le besoin de nature et la gestion des eaux pluviales. Il en a rédigé un livre, édité par le Plan bâtiment durable. Entretien. LE CONTEXTE François Pélegrin est architecte, urbaniste et fondateur de l’agence Architecture Pélegrin. Investi dans les enjeux environnementaux et le développement des outils numériques d’aide à la conception depuis la création de l’agence (1979), il développe une activité centrée principalement sur le logement (collectif, intermédiaire, individuel en neuf comme en réhabilitation) et les bâtiments tertiaires. Il participe à plusieurs programmes de recherches et à la mise au point d’outils comme le BIM. Il collabore avec plusieurs institutions dont le club de l’amélioration de l’habitat, le réseau Faire, l’alliance HQE -GBC, le Plan bâtiment durable… au sein desquels il a pu aussi occuper des responsabilités. « La surélévation coche toutes les cases ! » ÉTANCHÉITÉ.INFO Vous avez écrit un ouvrage paru en juillet 2021 intitulé « Le bonheur est sur le toit : la surélévation raisonnée ». D’où est venue cette réflexion ? FRANÇOIS PÉLEGRIN Le déclic s’est produit il y a quinze ans. Nous répondions à un concours lancé par le Plan urbanisme construction architecture (PUCA) dans le cadre du programme d’expérimentation « Requalification à haute performance énergétique de l’habitat collectif » (Réha). Une quinzaine de sites à fort potentiel de rénovation était proposée aux concurrents. Parmi eux : une petite copropriété de trente-trois logements. Peu d’équipes se sont intéressées à ce type de propriétaires, leur préférant des bailleurs sociaux. En copropriété, les prises de décision sont lentes et compliquées, il y a généralement peu de moyens et, la plupart du temps, aucun savoir-faire. Pourtant, les possibilités sont nombreuses. Dans ce cas précis, nous avons rapidement identifié l’intérêt que pouvait constituer une surélévation. En effet, nous avions évalué que la construction de trois appartements sur la toiture, alors couverte de zinc, permettait, grâce à leur commercialisation, de couvrir la totalité des dépenses de la réhabilitation globale. De quoi motiver les copropriétaires à se lancer dans l’aventure. E.I. Par quels mécanismes ? F.P. La copropriété vend les droits à construire de son toit à un opérateur, généralement un promoteur de surélévation ou, comme cela arrive parfois, le propriétaire du dernier étage. Les logements ainsi construits disposent de nombreux atouts. En tant qu’ouvrages neufs, ils sont performants énergétiquement et environnementalement. Ils bénéficient souvent d’une vue dégagée et d’un ensoleillement maximal. Certes, leur construction coûte un plus chère qu’une construction au sol, mais au prix du mètre carré à Paris, la plus-value à la vente est très intéressante, même si le promoteur en garde évidemment une partie. C’est l’enveloppe dévolue à la copropriété qui permet de financer les opérations de rénovation globale de l’ensemble du bâti. E.I. La surélévation présente d’autres avantages… F.P. Elle coche toutes les cases ! Elle crée de Entretien avec François Pélegrin, architecte et urbaniste. PROPOS RECUEILLIS PAR ADELINE DIONISI

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