Etanchéité.Info - Numéro 82 - Juin 2024

ACTUALITÉS 18 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #82 JUIN 2024 DÉMOGRAPHIE 400 000 logements supplémentaires par an nécessaires en France d’ici à 2030 Une étude réalisée par l’Union nationale des aménageurs (Unam) et l’École supérieure des professions de l’immobilier (Espi) démontre qu’en raison de la réduction de la taille des ménages, le besoin en logements est « sous-estimé » par les pouvoirs publics. « La baisse de la natalité n’induit pas la baisse de la demande, au contraire, le phénomène de desserrement pèse trois fois plus sur les besoins que le phénomène de démographie », souligne Paul Meyer, délégué général national de l’Unam Île-de-France. La demande aujourd’hui résulte pour plus d’un tiers de la réduction de la taille des ménages. Ce constat se manifeste différemment selon les zones géographiques. Par exemple, à Paris, le desserrement est nourri par la présence de nombreux ménages unipersonnels composés de jeunes étudiants et jeunes actifs ou de ménages séparés. Mais à Fontainebleau (Seineet-Marne) ou Rambouillet (Yvelines), il s’agit d’abord du vieillissement de la population. l NEUTRALITÉ CARBONE Rénovation globale : l’Ademe rappelle les enjeux et esquisse des méthodes Dans une note publiée fin mai, l’Ademe approfondit la question de la rénovation globale. Un enjeu stratégique, encore très mal abordé. Les chiffres sont sans équivoque. Pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, il faudra que 80 à 90 % du parc de logements soient classés A ou B, contre… 6 % aujourd’hui. Et il faudra que le reste soit en C. Une ambition qui paraît pour l’heure hors d’atteinte. « Si elle est bien engagée chez les bailleurs sociaux (qui représentent 95 % des rénovations BBC), la dynamique est en revanche embryonnaire sur l’habitat privé. Seuls 8 000 maisons individuelles et 12 411 logements en copropriété (sur les 27 millions de résidences principales construites avant la RT 2012) ont obtenu le label BBC-Rénovation », relève l’Ademe. L’organisme remet par ailleurs les différents types de travaux en perspective : la priorité, c’est l’isolation associée à la ventilation et, dans un second temps, la décarbonation de la production de chaleur. Néanmoins, « certains bâtiments sont particulièrement complexes à isoler, écrit l’Ademe. Pour ces bâtiments, l’atteinte de la classe A ou B peut être simplifiée en ayant recours massivement aux énergies renouvelables les plus performantes (solaire, géothermie) ainsi qu’aux réseaux de chaleur décarbonée. » De même, elle souligne la nécessité de faire entrer l’adaptation au changement climatique dans la rénovation globale, notamment pour le confort d’été. DES MÉTHODES À APPROFONDIR Les solutions existent et le défi n’est finalement pas technique. Garantir la performance, accompagner les ménages, contrôler la qualité, former les professionnels, adapter les offres aux capacités de financement des ménages… : toutes ces questions constituent des freins bien plus grands. L’Ademe appelle à une montée en puissance des obligations, pourquoi pas jusqu’à l’imposition de travaux lors des mutations immobilières, dans le cadre d’une programmation pluriannuelle qui donne de la visibilité aux acteurs. Si le nombre d’emplois doit être doublé d’ici 2030, le financement (public et privé) doit l’être lui aussi, de 20 Md€ en 2021 à environ 40 Md€ en 2030. « Les volumes d’investissement nécessaires imposent de réfléchir à la répartition entre financements publics et privés. Il serait nécessaire de mieux calibrer ce qui, dans les volumes d’investissement à prévoir, relève des aides publiques (en incitations directes via des subventions directes ou indirectes via des prêts bonifiés), des fonds propres des ménages ou de leur contribution via l’endettement ou encore de fonds privés par des investisseurs tiers. » l

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