Etanchéité.Info - Numéro 82 - Juin 2024

DOSSIER 21 ÉTANCHÉITÉ.INFO #82 JUIN 2024 PMCB l’ensemble de la filière qui doit s’y engager, modifiant les méthodes de travail et les relations entre corps d’état, les anciens comme les plus récents. ÉTAT DES LIEUX Car le réemploi a fait naître de nouveaux métiers : diagnostiqueurs, reconditionneurs, assistance à maîtrise d’ouvrage, plateformes de mise en relation de l’offre et de la demande… Ces opérateurs, ainsi que des acteurs de l’économie sociale et solidaire, défrichent le terrain depuis quelques années. Mais ces initiatives sont encore peu nombreuses et inégalement réparties sur le territoire. Pour tenter d’y voir plus clair, plusieurs organismes dont l’Ademe, l’Agence qualité construction (AQC), le CSTB (voir article p. 26), les éco organismes, les fédérations professionnelles… recensent et analysent ces retours d’expériences dans le cadre de différents programmes d’études et de recherche. Le projet européen Interreg FCRBE (« Facilitating the Circulation of reclaimed building elements in Northwestern Europe » soit « Faciliter la circulation d’éléments de réemploi en Europe du NordOuest »), par exemple, vise à donner plus de visibilité aux opérateurs actuels et à créer des outils de méthodologie communs à partir de ceux déjà mis en œuvre. Il a notamment publié une série de fiches « à destination des concepteurs, des prescripteurs et des équipes projets de construction rassemblant les informations disponibles à ce jour et susceptibles de faciliter le réemploi des matériaux et produits de construction ». Ces panoramas de l’existant permettent d’en identifier les priorités pour un développement à grande échelle, en l’occurrence le diagnostic, le volume, la logistique, la validation des matériaux et leur assurabilité et la mise en relation de l’offre et de la demande. À chaque étape, sa (ou plutôt ses) problématique mais un objectif commun : optimiser les process pour fluidifier les démarches, garantir la qualité des matériaux et réduire les coûts. « C’est tout un modèle économique qu’il faut inventer », souligne Sylvain Laurenceau, directeur Économie et Ressources au CSTB. LE DIAGNOSTIC Dans son article 51, la loi Agec introduit un nouveau diagnostic « Produits, équipements, matériaux et déchets » (PEMD), obligatoire lors de travaux de démolition ou de rénovation significative de bâtiments, en remplacement de l’ancien diagnostic déchet. Une avancée certes mais « encore trop imprécise au regard des besoins de réemploi, souligne Hugo Bonnet, directeur technique de Cycle up. Mieux vaut lui préférer le diagnostic « ressources » qui délivre une étude quantitative et qualitative des matériaux orientée vers le potentiel du projet en la matière ». Après une dépose évidemment bien préparée, sélective et soigneuse, que faire ensuite de tous ces matériaux récupérés ? Difficile de répondre strictement. « Il n’existe pas de chaîne logistique définie et les solutions sont trouvées au cas par cas, explique Hugo Bonnet. Les matériaux peuvent- © Cyrus Cornut © Steel Alive 01 Le démontage est l’une des étapes clés du réemploi. 02 La plateforme Steel Alive propose entre autres de recouper, repercer, repeindre ou galvaniser les poutrelles métalliques. 03 La réhabilitation de la Grande Halle de Colombelles (14) a laissé une large place au réemploi. 02 03

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