Etanchéité.Info - Numéro 82 - Juin 2024

DOSSIER 22 ÉTANCHÉITÉ.INFO #82 JUIN 2024 PMCB © Briand ils être stockés sur place avant réutilisation in situ ou son départ vers un nouveau projet ? Ou alors ce dernier pourra-t-il les accueillir ? Faut-il alors prévoir une zone de stockage temporaire ailleurs ? Et s’ils n’ont pas encore trouvé acquéreurs ? » Aujourd’hui, chacun se débrouille à l’image des plateformes comme Cycle Up qui nouent des partenariats avec des reconditionneurs, des entreprises… Ce système D fonctionne car les proportions sont encore faibles mais la filière va devoir se structurer si elle veut prendre de l’ampleur. C’est notamment l’une des missions des éco organismes : « fin 2023, nous avons lancé un appel à manifestation d’intérêt pour soutenir les plateformes physiques de réemploi et les projets novateurs », explique Jérôme d’Assigny, directeur des affaires publiques, de la relation aux collectivités et à la maîtrise d’ouvrage chantiers de Valobat. Onze projets ont été retenus et vont bénéficier de son soutien financier et de son accompagnement. LA QUALIFICATION Reste encore à nettoyer, vérifier, requalifier et reconditionner le matériau. Là encore, les règles demandent à être précisées pour répondre à la question que finalement tout le monde se pose : le matériau de réemploi est-il aussi performant qu’un produit neuf ? Le travail est en cours notamment au sein du CSTB « pour structurer les process et proposer une méthodologie et des protocoles déclinables sur l’ensemble des familles de produit », explique Sylvain Laurenceau. L’organisme s’est également associé à des syndicats professionnels, dont la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE) pour établir des Recommandations professionnelles spécifiques. Même démarche au sein du Centre technique de la construction métallique (CTICM) pour certains types de produits métalliques. « Les matériaux de réemploi visés entreront ainsi dans le domaine traditionnel et pourront être assurés comme tels », souligne Manuel Decoodt, président de la commission environnement et développement durable de la CSFE. De quoi rassurer les entreprises dont la responsabilité peut être engagée en cas de sinistre mais pas le syndicat professionnel des acteurs du réemploi des matériaux de construction (SPREC), qui craint que l’excès de contraintes ne s’avère contreproductif. Le sujet fait débat (voir article p. 26). Celui de son coût revient également régulièrement. En raison de l’immaturité de la filière, « les produits de réemploi sont plus chers aujourd’hui que les entrées de gamme dans le neuf », remarque Anne-Claire Muller, adjointe au directeur stratégie et développement de l’entreprise Acorus qui met régulièrement en œuvre des matériaux de réemploi d’équipements et de plomberie sanitaire. Il deviendrait en revanche compétitif face à des gammes neuves plus qualitatives selon une étude de L’éco conception pour aller encore plus loin Le réemploi des matériaux s’anticipe. Avant la déconstruction bien sûr par la réalisation d’un diagnostic mais même bien avant : dès la conception du bâtiment neuf. Pour cela, cette dernière doit l’intégrer par la connaissance des produits mis en œuvre, de leur démontabilité sans endommagement et de leur capacité à être réemployés. Ces informations doivent être conservées précieusement pour qu’à la déconstruction, certes plusieurs dizaines d’années après, du temps et des volumes soient gagnés. 04 La déconstruction du hangar Alstom a pris en compte le réemploi des matériaux déposés. 04

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