Etanchéité.Info - Numéro 83 - Septembre 2024

LE MAGAZINE DES PROFESSIONNELS DE L’ÉTANCHÉITÉ, DE L’ISOLATION ET DU BARDAGE P.18 DOSSIER Innovation Toiture biosolaire : du « ou » au « et » P.16 ACTUALITÉ Batimat Le salon donne rendez-vous aux professionnels de la construction P.28 DÉCRYPTAGE Cool Roof L’efficacité des toitures réflectives à l’étude NUMÉRO 83 SEPTEMBRE 2024

• Rafraîchissement urbain • Aménagement d’espaces de vie • Création d’énergie renouvelable • Gestion des eaux pluviales & grises Avec les solutions SOPREMA, transformez les toitures plates en un nouvel espace de vie et de valeur en terme de confort, d’écologie et de rentabilité. Scannez ce QR Code pour en savoir plus sur nos solutions. L’ÉTANCHÉITÉ DES TOITS PLATS, C’EST BIEN. LA VALORISATION DES M2 C’EST MIEUX QUE BIEN !

Écoutez le 5e épisode du podcast d'Etanchéité.Info pour découvrir le parcours des professionnels de l’étanchéité. PARLEZ MOI DE L E PODCAS T ÉDITO 3 ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 ÉTANCHÉITÉ.INFO est une publication trimestrielle de l’Association pour la promotion des métiers de l’étanchéité APME-PROMÉTHÉE, éditée sous l’égide de la CSFE. WWW.ETANCHEITEINFO.FR CSFE 6-14, rue La Pérouse, 75784 Paris cedex 16 Tél. : 01 56 62 13 20 Fax : 01 56 62 13 21 Directrice de la publication Edwige Parisel Comité de rédaction Agapé Ambs, Manuel Decoodt, Corinne Foubert, Serge Grégoire, Gilles Guyoton, Nisrine Habhab, Cédric Hotton, Loreleï Housset, Sinicha Knezevic, Marie-Alice Lacoste, Mathieu Lechantre, François Michel, Line Nguyen, Edwige Parisel, Carole Peyre, Aurélien Sollet ABONNEMENT GRATUIT sur simple demande : 01 56 62 13 20 PYC MÉDIA Étanchéité.info est éditée par 16-18, place de la Chapelle 75018 Paris Tél. : 01 53 26 48 00 - www.pyc.fr Actionnaire principal : Edith Sarl Rédaction Bastien Cany (47 85) b-cany@pyc.fr Adeline Dionisi (48 05) a-dionisi@pyc.fr Rédacteur graphiste Régine Carré Publicité Frédéric Escoffier (47 96) f-escoffier@pyc.fr Morgane Gargadennec (48 03) m-gargadennec@pyc.fr Aurélie Degasse (47 89) a-degasse@pyc.fr (chargée de relations annonceurs) Design graphique © Atelier Chévara etc. Photo de couverture © Ecovégétal Infographie Laubywane N°ISSN : 1958-3575 Dépôt légal à parution Impression, façonnage ILD ZAC Artois Pôle 2 - Allée de Belgique 62128 Wancourt Papier : UPM Star Silk 90gr Origine du papier : Kaukas en Finlande Taux de fibres recyclées : 0 % Taux d’eutrophisation : 0,004 Kg / tonne Certification PEFC 100% Cet été, les Jeux olympiques ont rayonné en mettant en lumière la ville de Paris sous un nouveau jour pour les spectateurs du monde entier. Les lieux culturels, les routes, les ponts, la Seine… ont changé leur destination initiale au profit de lieux de compétitions sportives. Dans un monde en perpétuelle évolution, les toitures-terrasses, elles aussi, ne demandent qu’à rayonner par leur changement d’usages. Fi des toitures-terrasses inaccessibles ou encombrées d’équipements techniques ! Comme les chenilles qui se transforment en papillons, elles sont engagées dans une profonde transformation. Leur potentiel d’innovation est immense. Il dépasse, et de loin, ce que nous imaginions. Non seulement, les toituresterrasses se réinventent pour répondre aux enjeux de la transition écologique (isolation, végétalisation, énergies renouvelables…), mais elles contribuent aux bien-être des citadins avec des espaces de vie supplémentaires, des lieux de détente, de jardinage urbain tout en renforçant le lien social. Les toitures-terrasses incarnent une vision de l’urbanisme où l’architecture et l’environnement coexistent harmonieusement pour le bien-être de tous. En embrassant cette vision, notre profession de l’étanchéité est à la hauteur des défis de notre temps et fait des toitures-terrasses les pionnières d’une nouvelle ère de durabilité et d’innovation. En 1881, Paul Verlaine explorait déjà le bonheur de la vie sur les toits : « Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme ! Un arbre, par-dessus le toit, Berce sa palme. La cloche, dans le ciel qu’on voit, Doucement tinte. Un oiseau sur l’arbre qu’on voit Chante sa plainte. Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, Simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là Vient de la ville. » l « Les toituresterrasses incarnent une vision de l’urbanisme où l’architecture et l’environnement coexistent harmonieusement. » Les toituresterrasses tournées vers l’avenir EDWIGE PARISEL, DÉLÉGUÉE GÉNÉRALE DE LA CSFE © Harald Gottschalk 10-31-1495

Le meilleur de l’étanchéité à seulement 160°C Le bitume Altek Eco2B est dédié au collage d’isolants thermiques, de verre cellulaire et de membranes d’étanchéité. Cet Enduit d’Application à chaud (EAC) permet d’abaisser la température d’application à 160 °C sans émission de fumées. Son excellente performance au collage et sa stabilité optimale au fluage en font la référence de l’étanchéité des toitures terrasses. www.services.totalenergies.fr L’énergie est notre avenir, économisons la ! Altek Eco2B

P.46 PARLEZ-MOI DE TOIT Victor Patinote, dirigeant d’Art.Ca.Vic à Saint-Jean-leBlanc (45) P.48 TÉMOIN Philippe Gruat, président de l’AIMCC P.50 AGENDA À lire, à savoir, à voir, à revoir SOMMAIRE 5 ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 © Soprema Entreprises 40 42 Sommaire #83 | Sept. 2024 P.07 TABLEAU DE BORD P.08 ACTUALITÉS En bref P.16 Batimat donne rendezvous aux professionnels de la construction P.18 DOSSIER Innovation Toiture biosolaire : du « ou » au « et » L’association de la végétalisation et du photovoltaïque permettrait de bénéficier des bienfaits de chacun. Leur synergie améliorerait même les services rendus. Mais la toiture biosolaire doit encore faire ses preuves pour convaincre. P.28 TECHNIQUE Décryptage L’efficacité des toitures réflectives à l’étude P.34 Fiche pratique Les toitures-terrasses accessibles aux véhicules sans isolation thermique P.36 FAQ Tri et traitement des déchets : le parcours du combattant P.40 RÉALISATIONS Marsei l le Le technicentre s’équipe d’une toiture multifonction P.42 Bessé-sur Braye L’étanchéité liquide au secours du château P.44 Belle-Île-en-Mer L’étanchéité par-delà les océans © SNA

Votre toiture est-elle prête pour accueillir des panneaux photovoltaïques ? Isoler pour protéger des risques d’incendie vos bâtiments métalliques équipés de panneaux photovoltaïques Scannez le QR code pour en savoir plus: www.rockwool.fr Le nombre de toitures équipées d’installations photovoltaïques ne cesse d’augmenter, ce qui rend stratégique la prévention des risques d’incendie : risque pour les personnes, difficulté d’intervention pour les pompiers, risque pour le patrimoine et pour l’activité économique au sein du bâtiment. Le référentiel APSAD D20 destiné à prévenir le risque incendie des installations photovoltaïques, recommande l’emploi d’isolation incombustible, telle que la laine de roche, sans disposition de mise en œuvre particulière. L’isolation incombustible ROCKWOOL est le choix idéal pour protéger vos toitures-terrasses équipées de panneaux photovoltaïques !

ACTUALITÉS 7 TABLEAU DE BORD ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 LOGEMENTS COLLECTIFS 6,7 % Baisse du nombre de permis de construire de logements collectifs de mai à juillet 2024 par rapport à la même période il y a un an. 11,8 % Hausse du nombre de mises en chantier de logements collectifs de mai à juillet 2024 par rapport à la même période il y a un an. LOCAUX NON-RÉSIDENTIELS 2,2 % Baisse des surfaces autorisées à la construction de locaux non-résidentiels neufs de mai à juillet 2024 par rapport à la même période il y a un an. 2 % Baisse des surfaces mises en chantier de locaux non-résidentiels neufs de mai à juillet 2024 par rapport à la même période il y a un an. INDICATEURS Une chute moins lourde dans le logement Les chiffres de la construction sont majoritairement toujours en baisse ce trimestre mais dans le logement, le repli semble ralentir. Le collectif repasse même dans le vert concernant les mises en chantier. Les chiffres LOGEMENTS 6,4 % Baisse du nombre de permis de construire de logements neufs de mai à juillet 2024 par rapport à la même période il y a un an. 4,3 % Baisse du nombre de mises en chantier de logements neufs de mai à juillet 2024 par rapport à la même période il y a un an. LES CHIFFRES DU MOIS 73 C’est, en pourcentage, la part des chefs d’entreprise de construction se déclarant confiant concernant les perspectives de leur société dans les 12 prochains mois. (Source : enquête OpinionWay pour CCI France) 1 C’est, en milliard d’euros, l’enveloppe annuelle dévolue à la rénovation et la construction des lycées par la Région Île-de-France. 3,3 C’est, en pourcentage, le taux de crédit moyen envisageable d’ici la fin de l’année selon Cafpi. 7 669 C’est le nombre d’entreprises de la construction ayant fermé au premier semestre 2024. (source : Observatoire de l’emploi des entrepreneurs) BUREAUX 9,5 % Baisse des surfaces autorisées à la construction de bureaux neufs de mai à juillet 2024 par rapport à la même période il y a un an. 20,5 % Baisse des surfaces mises en chantier de bureaux neufs de mai à juillet 2024 par rapport à la même période il y a un an.

ACTUALITÉS 8 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 ASSOCIATION L’Adivet élargit son positionnement Créée en 2002 par les acteurs de la végétalisation des toitures-terrasses, l’Adivet s’est ouverte ensuite aux terrasses-jardins puis aux façades. Aujourd’hui, elle agrandit son périmètre pour embrasser l’ensemble de l’îlot bâti et des infrastructures, tout particulièrement en milieu urbain. Cette évolution s’accompagne d’un changement de logo. « Avec l’évolution climatique et l’érosion de la biodiversité, tout spécialement prégnantes en ville, la végétalisation devient incontournable pour lutter contre les îlots de chaleur urbains, gérer les pics de pluviométrie et accueillir la biodiversité. Les villes étant très majoritairement minéralisées, il importe de mettre en œuvre des solutions opérationnelles et concrètes pour développer rapidement cette indispensable végétalisation, explique l’association. C’est pourquoi l’Adivet a ouvert son champ, au-delà de son objet d’origine qu’est la végétalisation du bâti, aux infrastructures (dalles de parking, pieds d’immeubles, voies de tram, abribus…), car le verdissement de celles-ci répond aux mêmes enjeux, les acteurs sont souvent les mêmes et les services écosystémiques sont similaires. » Ses objectifs et missions sont donc identiques mais étendus : promouvoir la végétalisation de l’îlot bâti et des infrastructures urbaines en veillant aux bonnes pratiques et aux respects des Règles de l’art, communiquer sur ses bénéfices auprès des pouvoirs publics, des donneurs d’ordre et des acteurs de l’acte de construire pour assurer un développement exemplaire des techniques actuelles et à venir.l NOMINATION Réorganisation au CSTB Le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) a récemment fait évoluer son organisation en transformant sa direction de la recherche et du développement en direction de la recherche et de l’innovation. « Les synergies entre cette nouvelle entité et les directions opérationnelles lui permettront de fournir les connaissances, les solutions, les expertises et le soutien nécessaires pour accompagner la transformation du secteur du bâtiment », explique l’organisme. Ses travaux s’orienteront autour de quatre domaines stratégiques de recherche : des bâtiments et des quartiers pour bien vivre ensemble, des bâtiments et des villes face au changement climatique, la rénovation, la fiabilisation de l’acte de construire et l’innovation et l’économie circulaire et les ressources pour le bâtiment. Pour y parvenir, différentes actions seront mises en place : - définir la stratégie, organiser et superviser la création des connaissances scientifiques et techniques afin d’apporter des solutions pertinentes et applicables rapidement aux acteurs concernés ; - apporter à l’État et à l’ensemble des acteurs avec des missions d’intérêt général les éléments nécessaires à l’élaboration des politiques publiques ; - incuber les nouveaux domaines de recherche et d’innovation dans une vision d’intégration transversale en analysant et développant les domaines en émergence ; - piloter les travaux de prospective. Julien Hans (en photo), jusqu’alors pilote de la direction énergie-environnement, en assure la direction. Il est remplacé dans ces précédentes fonctions par Stéphanie Derouineau.l CONJONCTURE Construction neuve : légère hausse en juillet Les chiffres publiés jeudi 29 juillet par le ministère de la transition écologique font état d’une augmentation de 7,1 % du nombre de logements autorisés (+ 30 000) en juillet par rapport au mois de juin. Il y aurait également eu 2 600 mises en chantier de plus (+12.2 %). Des chiffres encourageants mais qui ne suffisent évidemment pas à parler de sortie de crise. En effet, sur un an, soit entre août 2023 et juillet 2024, 348 200 permis de construire de logements ont été délivrés, soit 12,1 % de moins que les douze mois précédents. Le logement individuel est plus touché que le logement collectif (- 16,5 % et - 9,4 %). Même constat pour les mises en chantier qui auraient chuté de 20,2 %.l (c) Raphaël Dautigny

ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 Retrouvez plus d‘informations sur notre site internet Scannez le QR code Solutions d‘étanchéité liquide + Produits à séchage rapide + Systèmes directement circulables + Sous Avis Technique pour les toitures-terrasses, balcons, coursives et parkings à étage. INDUSTRIE Kingspan France crée son entité « étanchéité » C’est désormais officiel : Derbigum et Alwitra font désormais partie de Kingspan France. De ces acquisitions découle la création d’une nouvelle entité « étanchéité » au sein du groupe. Cette annonce est également l’occasion pour ce dernier de rappeler sa stratégie « pour développer des solutions couvrant toute l’enveloppe des bâtiments » basée sur la circularité, la décarbonation et la fonctionnalisation des toits. Elle s’appuie largement sur l’expertise de Derbigum qui change de nom commercial pour devenir Kingspan Étanchéité. La structure propose en effet depuis plusieurs années des membranes d’étanchéité (Derbicoat NT /Derbigum NT) fabriquées à partir de 25 à 30 % de matières recyclées issues de chutes de pose et d’anciennes toitures. Ces dernières proviennent notamment de la filière de récupération mise en place par l’industriel. Ainsi, « pour tout chantier réalisé en Derbigum NT supérieur à 1 500 m², l’entreprise s’engage à venir récupérer l’étanchéité en fin de vie pour les envoyer dans son usine de recyclage de bitume d’étanchéité », rappelle le groupe.l LÉGISLATION Décret tertiaire : l’arrêté «Valeurs absolues V» est entré en vigueur Le texte est applicable depuis le 13 juillet dernier. Il précise les objectifs exprimés en valeur absolue pour les autres activités qui n’étaient pas traitées dans les précédents arrêtés. Il s’agit notamment des transports, de la culture, des loisirs, de l’audiovisuel, la santé libérale et les tribunaux. Les territoires d’outre-mer sont également concernés. Les valeurs absolues des activités concernées par l’arrêté représentent environ 5 % des surfaces et 2 % des consommations assujetties.l

ACTUALITÉS 10 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 LOGEMENT DPE et confort d’été : le calcul et la méthodologie à revoir Une étude, réalisée par le bureau d’études Pouget Consultant pour l’alliance des industriels Ignes, met en lumière les limites de l’indicateur « confort d’été » intégré depuis quelques années dans le DPE. Et révèle que seul un logement sur dix est suffisamment adapté aux fortes chaleurs. Le DPE aujourd’hui évalue le confort d’été selon trois niveaux (bon, moyen et insuffisant) et cinq critères (protections solaires, isolation de la toiture pour les logements au dernier étage, inertie du logement, caractère traversant et équipement d’un brasseur d’air) et établit à 21 % le nombre de logements classés « bons », à 43 % ceux classés « moyens » et 35,5 % ceux classés comme « insuffisants ». Des résultats contredits par une analyse de Pouget Consultants : « en analysant plus en profondeur ces résultats, on remarque que des logements insuffisamment dotés en protections solaires ou sans toiture isolée, bien que situés au dernier étage, sont notés « bon » ou « moyen », alors qu’aux termes des règles de calcul, ils devraient systématiquement être classés « insuffisant » », notent les auteurs de l’étude. En outre, l’indicateur ne tient pas compte de la localisation du logement. Ainsi, « les logements mal notés sont surreprésentés dans les zones rurales alors qu’ils sont moins à risque de surchauffe tandis que les grands centres urbains exposés aux effets d’îlots de chaleur concentrent moins de logements inadaptés au sens de l’indicateur du DPE ». Idem pour les zones climatiques : l’indicateur ne considère pas le besoin plus important d’adapter les logements dans les zones les plus exposées. Pour enfoncer encore un peu plus le clou, 26 % des indicateurs « confort d’été » calculés dans les DPE* seraient erronés. Il s’agit par exemple d’un écart entre « l’évaluation de l’isolation en confort d’été et celle du confort d’hiver. Une isolation peut être considérée comme insuffisante en hiver et satisfaisante en été, et vice et versa » ou du fait que « les indicateurs sont parfois calculés sur la base de DPE immeubles ou de DPE appartements générés à partir de DPE immeubles, alors que cela ne devrait pas être le cas ». DE 21 % À 11 % Au final, après réévaluation des critères et des calculs, le taux de logements réellement adaptés aux fortes chaleurs tombe à 11 %. 42 % sont « moyens » et près de 47 % « insuffisants ». En cause notamment l’insuffisance de protections solaires extérieures et d’équipement en brasseurs d’air. L’isolation des toitures en revanche est « quasi systématique », tout comme le caractère traversant des logements. Enfin, l’analyse montre qu’une bonne performance énergétique au sens du DPE ne garantit pas nécessairement un bon confort d’été. « 31 % des logements classés A sont jugés insuffisants sur le confort d’été. Une proportion qui s’explique majoritairement par le manque de protections solaires extérieures (94 %). Et seulement 10 % des logements classés A atteignent le niveau « bon» ».l *DPE disponibles dans la base Ademe CHARTRES Jardin belvédère en toiture Chartres dispose désormais de son Colisée, un équipement modulable d’une capacité de 4 000 places destiné à accueillir événements sportifs et concerts. Conçu par l’agence d’architecture Groupe6 Architectes, le projet présente des formes courbes pour s’adapter à la morphologie du terrain, notamment en toiture. Cette dernière, dont les pentes varient entre 0 et 55 %, combine espaces de promenade et de jardin ouvrant les points de vue sur la ville et particulièrement sa célèbre cathédrale. La végétalisation (Le Prieuré) de ce belvédère a fait l’objet d’une attention particulière afin qu’elle joue son rôle de tampon thermique, de relais pour la faune et la flore et de rétention des eaux de pluie. Pour répondre à ces ambitions, elle était soumise à plusieurs contraintes : si l’élément porteur du complexe d’étanchéité traité anti racine est en béton, la structure est, elle, métallique et ne supporte par conséquent pas les trop fortes charges. L’épaisseur de substrat, mis en œuvre par soufflage, a donc été limitée à 21 cm et la palette végétale adaptée : pas d’arbustes mais des graminées et des vivaces résistantes au fort ensoleillement et permettant de conserver un couvert toute l’année. Des dispositifs de retenue ont également été installés sur les zones à forte pente. L’irrigation est assurée par un réseau goutte-à-goutte. Des sondes tensiométriques qui suivent l’humidité du support de culture permettent de l’optimiser. Pour entretenir tout ça, les zones circulables sont matérialisées par des paillettes d’ardoises selon une composition en bandes parallèles. Ce sont ainsi près de 5 500 m² qui ont été mis en œuvre.l

BONNES PRATIQUES ISOLATION #3 ISOLATION DES TOITURES LES ISOLANTS LÉGERS PEUVENT-ILS ÊTRE TRÈS PERFORMANTS ? Légers pour les structures porteuses comme pour les poseurs, les systèmes « d’isolation mixte » permettent d’utiliser le polystyrène expansé (PSE) et le polyuréthane (PU) en ERP (Établissement Recevant du Public) et ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) sur support acier. Ces procédés permettent la mise en œuvre de fortes épaisseurs de PSE ou de PU en second lit et d’atteindre ainsi de hautes performances d’isolation thermique tout en allégeant les structures et les coûts et en respectant la sécurité incendie exigée sur ce type de bâtiments. www.knauf.fr Pour découvrir les autres #bonnes- pratiques-isolation LÉGERS pour les charpentes VALIDÉS en ERP et ICPE SÉCURITÉ INCENDIE respectée

COURTAGE D’ASSURANCE POUR LES PROFESSIONNELS DE L’ÉTANCHÉITÉ, DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS UN COURTIER INDÉPENDANT À TAILLE HUMAINE Courtage Technique du Bâtiment 73 Bis rue du Maréchal Foch CS 10501 - 78007 VERSAILLES CEDEX Tél. : 01 39 23 38 38 Email : contact@ctb-assurance.com Une marque de TESSON DE FROMENT SARL au capital de 11 031 134 € 384 714 655 RCS La Roche sur Yon n°ORIAS : 07 012 258 Notre cabinet reste à votre disposition afin d’étudier la solution la mieux adaptée à vos besoins, vos activités d’étanchéité ainsi que d’enveloppe du bâtiment. ACTUALITÉS 12 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 CONDITIONS DE TRAVAIL Hygiène dans le BTP : peut mieux faire L’OPPBTP a fait le bilan de sa campagne de promotion de l’amélioration de l’hygiène sur les chantiers réalisée en octobre et novembre 2023. Si 83 % des chefs d’entreprise interrogés se sont déclarés intéressés pas le sujet, près de 11 % ne font rien, pas même prévoir un accès à l’eau et aux toilettes. Un chiffre qui monte à 20 % parmi les TPE. D’autres points d’amélioration ont été recensés : - l’entretien des locaux est insuffisant pour 46 % d’entre eux ; - l’accès à un point d’eau : entre 24 et 27 % des salariés interrogés déclarent avoir recours au «système D» avec l’utilisation d’eau en jerrican ou de l’eau du système public. Ou pas d’eau du tout ; - l’installation de douche absente sur près d’un chantier sur deux, alors même que les intervenants peuvent potentiellement être exposés à des produits polluants. « Lorsqu’elles sont présentes, 33 % sont non entretenues ou inutilisables », précise l’OPPBTP ; - dans deux tiers des cas, les vêtements de protection sont lavés à la maison, alors que 80 % des chantiers sont considérés comme polluants par les employeurs. Le risque de contamination touche l’intervenant mais aussi son entourage familial ; - entre 15 et 29 % des repas sont pris dans les véhicules, des chiffres qui montent à 33 % sur les activités de travaux publics et à 47 % pour les chantiers courts.l RÉGLEMENTATION Photovoltaïque : ce qui pourrait changer dans la RE2020 Des évolutions pourraient être apportées à la RE2020 : lors d’une réunion début septembre, la DHUP a présenté les axes qui devraient faire l’objet d’une concertation avec les acteurs dans les semaines à venir. Le photovoltaïque est notamment en bonne place avec en ligne de mire, l’objectif d’une meilleure prise en compte dans les calculs. À ce jour, la modulation MiPV, qui permet son intégration dans le calcul du bilan environnemental, n’existe que pour les immeubles de bureaux soumis à la loi Aper. Aucune incitation n’est prévue pour les autres typologies d’ouvrage. La piste avancée par la DHUP pour mieux valoriser cette solution de production d’énergie renouvelable consiste à simplifier la modulation MiPV en clarifiant la concordance entre bâtiments soumis à la loi Aper et ceux soumis à la RE2020 et en la généralisant à l’ensemble des catégories de bâtiment. Les conditions liées à la loi Aper pourraient être simplifiées sur cet aspect.l

ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 Maintenant, vous avez le pouvoir d’en faire avec Guide de la rénovation Découvrez les informations nécessaires à la mise en œuvre du Powerdeck+ sans écran thermique sur éléments porteurs TAN. Inclus fiches pratiques par type de bâtiment. recticelinsulation.fr Grâce à sa légèreté et sa performance : Réalisez des économies de charges sur la structure des bâtiments commerciaux, industriels et logistiques. Installez des centrales photovoltaïques sans renforcement des charpentes existantes. SUPPORT D’ÉTANCHÉITÉ SUR BAC ACIER SOLUTION SANS ÉCRAN THERMIQUE EN ERP TOITURE-TERRASSE de légèreté sur vos toitures d’empreinte carbone pour vos bâtiments Flashez-moi ! NOUVEAU SISSONE PV sur EPDM Six panneaux photovoltaïques ont été mis en œuvre sur la toiture-terrasse de l’appentis d’un artisan ébéniste à Sissone (02). Ils ont été installés sur une étanchéité en EPDM de 1,5 mm d’épaisseur posée d’un seul tenant et collée sur un élément porteur en bois. Le liaisonnement des panneaux à la toiture est réalisé via des plots vissés et collés sur la membrane. Un patch en EPDM en assure l’étanchéité (kit roofsolar EPDM sur membrane Rubbercover d’Elevate visé par une ETN). Les panneaux sont fixés par rails. L’électricité produite par les panneaux alimentera tous les usages de la maison (éclairage, électroménager…) mais aussi les machines de l’atelier.l GENNEVILLIERS Étanchéité sur béton 100 % recyclé Le tout premier immeuble construit entièrement en béton recyclé est en cours de construction au sein du quartier Brenu à Gennevilliers (92). Il est le résultat du partenariat entre Holcim et Seqens, filiale de groupe Action Logement. Y ont également participé les architectes de l’agence A26 BLM, le bureau d’études Ingea, Qualiconsult et le CSTB. 1 600 m² de béton recyclé ont été utilisés pour construire la supestructure de ce projet baptisé Recygénie. Il devrait être livré par Legendre IDF à la fin de l’année. Le recours au béton recyclé a nécessité, on s’en doute, une validation technique. C’est ainsi qu’une annexe de cas « b » a été déposée au CSTB. C’est également l’ensemble des procédés rapportés sur le gros œuvre qui a dû prendre en compte cette innovation. Ce fut notamment le cas du procédé d’étanchéité. Le choix s’est porté sur le système d’étanchéité bicouche bituminueux Preflex+Graviflex associé à des équerres de renfort Parequerre (BMI-Siplast). « Nous avons entrepris une démarche rigoureuse en collaboration avec notre laboratoire interne et les organismes de certification afin de s’assurer que les systèmes d’étanchéité sélectionnés étaient parfaitement adaptés et qu’ils conservaient les performances requises afin d’obtenir l’ATEx chantier de cas « b » », explique l’industriel. L’ensemble des toitures a en outre été végétalisé (Canopia).l (c) BMI-Siplast

ACTUALITÉS 14 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 RÉNOVATION L’enveloppe allouée à MaPrime Rénov’ pourrait être sérieusement allégée 1,7 milliard d’euros en moins : c’est ce que prévoit le budget provisoire 2025 communiqué par le premier ministre au ministère de la Transition écologique. Un rabotage qui devrait toucher exclusivement les aides à la rénovation par gestes. Pour rappel MaPrime Rénov’ a déjà été amputée d’un milliard d’euros en décembre dernier pour cause de mauvaise conjoncture économique. Est-il besoin de préciser que les acteurs du secteur sont catastrophés à l’image d’Audrey Zemarti, directrice stratégique d’Effy : « Alors que la construction neuve est quasiment à l’arrêt, que le nombre de transactions est en chute libre et que la rénovation énergétique est à la peine du fait des stop and go réglementaires de MaPrime Rénov’en 2024, l’annonce d’une baisse du budget serait un coup de massue supplémentaire inacceptable pour le secteur. La stratégie du gouvernement prévoit pour 2025 la réalisation de plus d’un million de travaux de rénovation énergétique. Moins de budget, c’est déjà admettre que les objectifs que le Gouvernement s’est lui-même fixé ne seront pas tenus. C’est un véritable nonsens politique, écologique et social. »l CONCOURS Quand la toitureterrasse fait désordre Les résultats du 19e concours de l’AQC « Éviter les désordres, apprendre par l’image ! », destiné à mettre en lumière les dégâts pouvant être causés lorsque la mise en œuvre ne respecte pas les Règles de l’art, ont « récompensé » par deux fois la toiture-terrasse. À ne pas reproduire chez vous ! Dans la catégorie générale : Le revêtement d’étanchéité bitumineux autoprotégé a rompu sous l’effet d’un phénomène de retrait/dilatation différentiel de l’isolant thermique en dessous. Dans la catégorie étudiant : Ce dispositif d’évacuation des eaux pluviales est trop coudé.l AIDES Les métropoles aident aussi à rénover les logements Pour accompagner le financement des opérations de rénovation énergétique des logements, il y a MaPrime Rénov’ mais pas que. Les collectivités territoriales aussi versent des subventions. Elles sont variables selon les métropoles et fonction des ressources des demandeurs. Ithaque, spécialiste de la rénovation énergétique, a dressé le classement des plus investies et avantageuses en la matière. Pour les revenus intermédiaires : Pour les revenus supérieurs : (c) Stéphane-Daniault-AQC (c) Killian Martin-AQC

ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 • Membranes d'étanchéité • Isolant • Dalles et plots • Accessoires terrasses • Couverture métallique et bardage • Lanterneaux • Quincaillerie • Outillage & machines • Sécurité individuelle et collective Solutions D’ÉTANCHÉITÉ 7 AGENCES NESTA en FRANCE STRASBOURG • COLMAR • MULHOUSE METZ • NANCY • BORDEAUX • TOULOUSE www.nesta.fr 30/09 - 3/10 2024 Paris - Porte de Versailles Retrouvez-nous H1-R054 ENQUÊTE Construction et numérique : les investissements devraient augmenter PlanRadar, plateforme dédiée à la construction, l’immobilier et au facility management, a publié les résultats de son enquête sur la numérisation du secteur de la construction et de l’immobilier réalisée en 2023 auprès de 1 326 professionnels de 15 pays dont la France. L’objectif : rendre compte du niveau actuel d’intégration du digital et de ses perspectives de développement. Les questions se sont focalisées sur la robotique, l’impression 3D, l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle, le BIM, les technologies liées à l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables et les logiciels et plateformes de gestion de la construction. Ces trois dernières années, technologies liées à l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, logiciels et plateformes de gestion de la construction et BIM dominent les investissements. Mais la plupart reste faible et près d’un tiers des entreprises interrogées n’en ont effectués aucun. Un chiffre qui monte à 80 % pour l’impression 3D et la robotique. Ce constat s’observe également en termes d’embauches : plus de 65 % des structures interrogées n’ont pas augmenté le nombre de personnels spécialisés sur ces thématiques. En France, 81 % des entreprises interrogées expliquent que ces investissements sont faibles car les nouvelles technologies sont difficiles ou très difficiles à mettre en œuvre en interne (moyenne tous pays confondus : 77 %). Elles sont principalement perçues comme peu rentables (28 %) et coûteuses à mettre en place (21 %). Viennent ensuite le manque de formation et de profils (18 %) et l’absence d’incitations gouvernementales (15 %). La situation pourrait évoluer : 97 % des acteurs du secteur s’attendent en effet à une augmentation des investissements dans la numérisation dans les trois prochaines années. En France, 29 % pensent qu’ils s’établiront autour de 5 ou 10 %, 26 % entre 11 et 30 % et 24 % à plus de 31 %. Ils concerneront surtout les logiciels et plateformes de gestion de la construction, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables et le BIM.l

ACTUALITÉS 16 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 SALON Batimat donne rendez-vous aux professionnels de la construction ECOVÉGÉTAL Optimisation de la gestion des eaux pluviales Le calculateur GEPO pour « Gestion des eaux pluviales à la parcelle optimisée » définit les volumes d’eau stockés, rejetés ou infiltrés, le coefficient de ruissellement et l’abattement des espaces végétalisés d’un projet et notamment des toitures végétalisées et terrasses jardins (mais aussi des jardinières, parkings végétalisés, espaces verts…). Il permet ainsi de les comparer aux objectifs réglementaires et techniques qui lui sont imposés. L’outil a été développé et validé par le Cerema à partir de mesures obtenues en conditions réelles. Il prend en compte les caractéristiques d’une pluie de référence (pluies courantes et de retour décennal à centennal), la perméabilité du sol (pour les parkings perméables) et la valeur du débit de fuite réglementaire. Cette étude se présente sous forme de note de calcul des performances hydrologiques du projet. Des préconisations sur l’épaisseur du substrat en toitures végétales et des sous-fondations en parkings perméables y sont réalisées. À terme, l’évapotranspiration sera intégrée dans le calculateur. GEPO est lauréat d’argent des Awards de l’innovation Batimat dans la catégorie Gros œuvre-structure-enveloppe. STAND H1-T098 ETANCO Couturage et fixation des bacs facilités QuickDrive étanchéité permet le couturage et la fixation des bacs support d’étanchéité en position debout grâce à la mise en place d’un adapteur transformant une visseuse en système automatique de vis en bande. Le confort de pose est ainsi amélioré et les troubles musculosquelettiques réduits, d’autant plus que l’outil dispose également d’une extension pour conserver la posture tout au long de l’opération. Le fabricant évalue un gain de productivité allant jusqu’à 30 %. Le vissage est également régulier et sans blocage, avec un risque de perte de vis sur chantier réduit. STAND H6-B015 Le Mondial du bâtiment, qui rassemble sur un même site Batimat, Idéobain et Interclima, se tient du 30 septembre au 3 octobre prochains au Paris Expo Porte de Versailles. Plus de 1 330 exposants participeront à cette nouvelle édition. Les dizaines de milliers de visiteurs attendus déambuleront bien sûr dans les allées des différents pavillons à la rencontre des professionnels du secteur mais auront également accès à des conférences, des sessions de rencontres, des prises de parole, des démonstrations et autres retours d’expérience qui se tiendront tout au long des quatre journées. Plusieurs grandes thématiques ont été sélectionnées pour apporter des éléments de réponse aux enjeux auxquels est confronté l’ensemble de la filière construction : l’adaptation, l’innovation (avec notamment des remises de prix), les territoires et les femmes et les hommes du bâtiment. La rénovation énergétique des logements, les solutions de décarbonation, les start-up, le photovoltaïque et le hors site disposeront, quant à eux, d’espaces spécifiquement dédiés. Les métiers de l’étanchéité seront présents dans le pavillon 1. Voici, en avant-première, quelques-unes des innovations exposées par les adhérents de la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE). l

Transformez vos toitures-terrasses en espaces accessibles et récréatifs, en sécurisant les usagers avec Panoramic 360, garde-corps minimaliste. FABRIQUÉ EN FRANCE Notre nouveau garde-corps Panoramic 360 adapté aux rooftops et balcons-terrasses allie qualité, sécurité et transparence pour une vue dégagée à 360°. Système de rail support à l’anglaise, à la française ou déporté pour répondre à tout type de configuration. 04 78 87 12 48 contact@danialu.fr www.danialu.fr En savoir plus : ACTUALITÉS 17 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 JK TECHNIC Grille de sécurité La grille de sécurité PS-PMR avec cornière intégrée est en acier galvanisé. Elle est destinée à faire la liaison entre les seuils de porte sur balcon et les dalles de terrasse sur lesquelles elle est directement posée. Elle permet ainsi l’évacuation de l’eau tout en évitant le rejaillissement. En outre, sa cornière intégrée, dont seule l’épaisseur de 4 mm dépassera en hauteur, s’adapte à toutes les configurations et évite la pénétration de la lumière lorsque le volet est fermé. Ses perforations de diamètre Ø8 mm assurent sa conformité avec la norme PMR. Sa fabrication est réalisée sur mesure dans des dimensions maximum de 2 m de longueur, 350 mm de largeur et 20 mm d’épaisseur. STAND H1-S028 RAVAGO BUILDING SOLUTIONS Isolant XPS L’isolant Ravatherm XPS 300 SL est un isolant thermique en mousse de polystyrène extrudé (XPS) à bords feuillurés. Il peut être mis en œuvre pour l’isolation des parois enterrées et des toitures-terrasses non accessibles dans le cadre de procédé d’étanchéité avec isolation inversée sous protection gravillonnée, dalles sur plots ou végétalisation (partie courante et acrotère). Il est disponible dans des épaisseurs allant jusqu’à 240 mm en un lit et 320 mm en deux lits selon les Règles professionnelles de la CSFE qui s’appliquent. STAND H1-P095 TRIFLEX Duo verre cellulaire + SEL Triflex TerreConfort associe une étanchéité liquide PMMA de Triflex et l’isolant en verre cellulaire Foamglas. Cette solution, qui permet la circulabilité des toitures-terrasses sans protection de l’étanchéité, est considérée par les assurances comme technique non courante. C’est pourquoi le fabricant l’a fait valider par un cahier des charges techniques. STAND H1-U097

DOSSIER 18 TTV ET PV ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 INNOVATION Toiture biosolaire : du « ou » au « et » L’association de la végétalisation et du photovoltaïque permettrait de bénéficier des bienfaits de chacun. Leur synergie améliorerait même les services rendus. Mais la toiture biosolaire doit encore faire ses preuves pour convaincre. ADELINE DIONISI Le marché des toitures biosolaires, qui combinent végétalisation et photovoltaïque, est encore balbutiant en France. Les projets se comptent pratiquement sur les doigts de la main (voir encadré) mais le concept présente assez de potentiel pour faire l’objet d’innovations techniques, de programmes d’études et de réalisations d’outils documentaires. Ils s’inspirent notamment de l’exemple de nos voisins suisses, autrichiens et allemands, qui pratiquent la solution depuis longtemps, preuve qu’ils en sont satisfaits. Il faut dire que, pour une surface donnée, la perspective de ne plus avoir à choisir entre l’une ou l’autre solution et de bénéficier de l’ensemble de leurs atouts énergétiques, écosystémiques et même davantage, ne pourrait-elle pas devenir la solution miracle à l’heure où les réflexions sur la ville de demain battent leur plein ? Évidemment, on s’en doute, ça n’est pas aussi simple que cela. Comment ça marche ? La clé du succès, c’est de positionner les modules au-dessus de la végétalisation et non à côté. C’est d’ailleurs la définition retenue par l’Association de la végétalisation de l’îlot bâti et des infrastructures vertes (Adivet). « C’est ainsi qu’ils profitent de l’effet rafraîchissant généré par l’évapotranspiration des plantes et du substrat, limitant ainsi les surchauffes en sous-face, que l’on sait préjudiciables à la productivité des panneaux », explique Pierre Georgel, dirigeant d’Ecovégétal, concepteur du procédé Héliovert. Pour évaluer cet effet, les fabricants le mesurent. Ainsi, le Prieuré analyse actuellement les bénéfices de son procédé Oasis Biosolar sur une toiture expérimentale dans le 15e arrondissement de Paris. Les gains seraient d’environ 10 % sur les trois mois d’été. Une tendance comparable 01 Les toitures biosolaires manquent encore de notoriété en France et les projets sont rares. Ici le siège de Bosch à Saint-Ouen (93). © Ecovégétal 01

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DOSSIER 20 TTV ET PV ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 à celle observée par Ecovégétal. « Ces résultats demandent encore à être consolidés », nuance Jean-Christophe Grimard, directeur R&D chez Le Prieuré, qui rappelle que l’étude se poursuit sur une deuxième année. RÉTENTION D’EAU Quant à la végétation, là aussi, les observations des fabricants semblent prometteuses. « Sous le centre des panneaux, les plantes ne se développent que peu par manque de lumière. En revanche, entre les lignes et en bordure sous les panneaux, l’éclairage est faible mais suffisant pour que la végétation s’épande. D’autant qu’avec nos sous-bacs qui répartissent la pluie stockée, les plantes sont alimentées par sub-irrigation », note Jean-Christophe Grimard. En effet, le procédé du Prieuré, tout comme celui d’Ecovégétal, intègre également un système de rétention des eaux pluviales (voir encadré) « pour alimenter les végétaux de manière homogène sur l’ensemble de la surface. Il permet de conserver une certaine humidité dans le substrat dans les zones où il est particulièrement sec, notamment sous les panneaux. En outre, cet apport régulier fait croître l’évapotranspiration du complexe végétal et avec lui son effet rafraîchissant. Enfin, il permet de répondre aux exigences réglementaires locales en matière de rétention des eaux pluviales. » « Sans oublier que, contrairement à une toiture photovoltaïque classique, l’eau de pluie ruisselant sur les panneaux est captée et réutilisée », ajoute Pierre Georgel. Qui fait quoi ? Comme souvent lorsqu’il s’agit de fonctionnalisation de la toiture, la question de la répartition des lots se pose assez rapidement. Dans son guide dédié au biosolaire, l’Adivet tente d’y répondre. « Le biosolaire se retrouve à l’interface entre de nombreux corps d’état et la synthèse entre chaque n’est que rarement réalisée, rappelle Flavie Mayrand, cheffe de projet du pôle conception de Topager. Nous essayons donc de souligner chaque point de vigilance pour que les usages attendus soient rendus sans dommage. » À première vue, les voyants semblent au vert. Mais plusieurs obstacles restent encore à franchir avant de penser à un développement à plus grande échelle. C’est notamment pourquoi l’Adivet s’est emparé du sujet. Un groupe de travail, associant également le Groupement des métiers du photovoltaïque (GMPV-FFB), s’attelle actuellement à la rédaction d’un guide destiné aux maîtres d’ouvrage et aux maîtres d’œuvre. « L’objectif, c’est d’abord de définir et faire connaître la solution qui manque de notoriété en France. Nous avons voulu une approche large © Zinco © Zinco 02 La végétation ne doit pas être trop haute pour ne pas recouvrir les panneaux photovoltaïques. 03 En Allemagne, les toitures biosolaires ne font plus exception. 02 03

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DOSSIER 22 ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 TTV ET PV d’une technologie en devenir et avons donc fait le choix de ne pas restreindre les caractéristiques de la toiture en termes de typologie de végétalisation, d’accessibilité… L’idée est de permettre d’intégrer le biosolaire le plus souvent possible malgré les potentielles contraintes architecturales ou réglementaires », explique Flavie Mayrand, chef de projet au sein du pôle conception de Topager. COMPILER LES BONNES PRATIQUES Le guide n’a pas non plus vocation à quantifier tel ou tel gain, notamment en raison du manque de recul sur ses performances. Ainsi, Marthe Jacqueau-Gramaglia, référente au sein du pôle innovation du bureau d’études SECC Méditerranée, rappelle que les mesures de productivité récoltées « sont encore trop peu nombreuses et trop récentes. Elles ne reflètent pas l’ensemble des configurations envisageables ». Certains critères de plus long terme notamment, tels que les variations saisonnières, la propreté et le vieillissement des panneaux, ne sont pas encore pris en compte. C’est pourquoi le guide s’attache, plutôt, comme l’explique Flavie Mayrand, « à lister les facteurs à prendre en compte pour obtenir les bénéfices souhaités. » Il s’agit particulièrement du choix des plantes, de l’épaisseur et de la nature du substrat, de la hauteur des panneaux photovoltaïques, de la présence d’un système d’irrigation… Ainsi, les végétaux plantés sous les panneaux doivent apprécier l’ombre et les modules être installés à une hauteur suffisante pour permettre la circulation de l’air mais aussi l’entretien. De plus, « une végétation trop haute sera également préjudiciable car elle risque de recouvrir les modules photovoltaïques », explique Jean-Christophe Grimard. Certaines espèces sont donc exclues comme les arbustes ou certaines plantes ornementales au trop grand développement vertical. Cette première partie est aujourd’hui achevée et les membres du groupe de travail se penchent depuis la rentrée sur la rédaction de la seconde : la clarification des enjeux techniques dont ceux en lien avec le bâti. « La toiture biosolaire relève de l’innovation. Elle ne rentre dans le cadre d’aucun Une étude à contre-courant Alors que la littérature allemande, autrichienne ou suisse met en évidence les potentiels bénéfices des toitures biosolaires notamment sur les gains de production d’énergie générés, un autre son de cloche se fait entendre du côté du Cerema. Depuis 2020, le projet Proof mesure et compare différents paramètres sur une toiture expérimentale composée d’un procédé de végétalisation extensif (10 cm d’épaisseur de substrat + sedum et graminées) et d’un panneau photovoltaïque d’ 1 x 1,6 m. « Chaque jour et de manière régulière sur 24 heures, nous relevons, entre autres, la production électrique, la température de surface et de sous face du module mais aussi de la végétalisation ainsi que sa teneur en eau », décrit Rémi Claverie, chargé de recherche au Céréma. « Les résultats, s’ils ne sont pas encore publiés, ne confirment pas les observations des autres études. Nous n’avons pas pu vérifier l’augmentation de la productivité des panneaux. En effet, les végétaux plantés en dessous auraient tendance à disparaître, n’assurant plus leur rôle de rafraîchisseur. » Le Cerema présentera ses résultats définitifs le 30 novembre prochain. Les professionnels de la végétalisation ne sont, on s’en doute, pas d’accord avec cette analyse, rappelant que, sur la toiture étudiée, les végétaux n’ont pas été spécifiquement sélectionnés pour cet usage (et notamment avec des qualités d’évapotranspiration suffisantes), que l’absence d’irrigation place rapidement les plantations en situation de stress hydrique, que la surface est bien trop restreinte pour en tirer de larges conclusions… « Le guide en préparation au sein de l’Adivet a pour but de permettre d’intégrer le biosolaire le plus souvent possible malgré les potentielles contraintes architecturales et réglementaires. » 04 L’Adivet rédige actuellement un guide destiné à définir les toitures biosolaires et les grands principes de base à respecter selon les référentiels en vigueur. © Le Prieuré 04

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DOSSIER 24 ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 TTV ET PV NF DTU ou Règles professionnelles », rappelle Marthe Jacqueau-Gramaglia. À ce jour, par exemple, le procédé Oasis Biosolar dispose d’une Enquête de technique nouvelle (ETN) avec l’objectif de l’Avis technique en ligne de mire. « Chaque industriel promeut logiquement son approche qui peut différer d’un système à l’autre, poursuit la référente innovation. Il existe néanmoins plusieurs dénominateurs communs nécessaires à la réussite du projet. » Avec en premier lieu, comme souvent, le calcul des charges sur la structure, à ceci près que celui-ci s’avère plus complexe : « Le système végétalisé alourdit l’ensemble de la toiture de manière à peu près homogène alors que les modules photovoltaïques modifient le comportement de l’élément porteur par des descentes de charges ponctuelles », précise Marthe Jacqueau-Gramaglia. Une étude précise devra donc être impérativement réalisée en amont pour dimensionner correctement (ou vérifier) la structure, qui, on s’en doute, privilégiera le béton. Autre point de vigilance : la résistance au vent des procédés. Complexe à déterminer, elle constitue l’un des points clés des évaluations de © Le Prieuré 05 Des études sont en cours pour évaluer les avantages et les inconvénients des interactions entre végétalisation et photovoltaïque. (ici, toiture de l’ECE à Paris) Du PV au biosolaire Les industriels évoquent chacun moins d’une dizaine de projets réalisés en France avec leur procédé de toitures biosolaires. « C’est un marché en devenir », explique Pierre Georgel, dirigeant d’Ecovégétal. Le système Héliovert a par exemple été mis en œuvre sur la toiture du bâtiment Bosch de SaintOuen (93). Le Prieuré est quant à lui intervenu sur le village des Athlètes de Saint-Denis, construit pour les Jeux olympiques de Paris 2024. « À la conception, seul le photovoltaïque était prévu, explique Marion Touaux, chef de projet du fabricant. Ce sont les contraintes locales de gestion des eaux pluviales qui ont permis d’aller encore plus loin grâce à notre solution Oasis Biosolar combinant gestion des eaux pluviales, biodiversité et production d’énergie sans modifier profondément les contraintes de pose mais aussi d’organisation du chantier. » La possibilité d’obtenir des subventions de l’Agence de l’eau a achevé de convaincre le groupe Pichet, maître d’ouvrage du projet. La structure en béton pouvant supporter aisément les charges, la définition technique du procédé s’est concentrée sur l’épaisseur du substrat (8 cm), l’orientation (est-ouest et sud) et l’inclinaison des panneaux (10 °) en fonction de la hauteur du bâtiment. Les végétaux ont été sélectionnés pour leur port bas afin qu’ils ne recouvrent pas, à terme, les modules. « Une partie du substrat a été laissée nue pour laisser la végétation spontanée se développer. » Le Prieuré, en charge de l’entretien des toitures végétalisées, effectuera un suivi du projet pour mesurer son efficacité. Sur le village des Athlètes, la végétation des toitures biosolaires était encore en phase de croissance lorsque la photo a été prise. © Le Prieuré « Il existe plusieurs critères techniques essentiels nécessaires à la réussite du projet. » 05

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