Etanchéité.Info - Numéro 84 - Décembre 2024

LE MAGAZINE DES PROFESSIONNELS DE L’ÉTANCHÉITÉ, DE L’ISOLATION ET DU BARDAGE NUMÉRO 84 DÉCEMBRE 2024 P.32 RÉALISATION Villeneuve d’Ascq Esthétique et technique sur le gymnase P.10 ACTUALITÉ Événement À vous les toits marseillais ! P.18 DOSSIER Logements Copropriétés : la rénovation globale en ligne de mire

■ Panneaux isolant pour toitures-terrasses sous revêtement d’étanchéité autoprotégé ou sous-protection lourde Siplast ■ Excellent pouvoir isolant 0.022 W/m.K ■ Forte résistance et durabilité de l’isolant THERMAZONE PIR, La nouvelle solution pour l’isolation des toitures-terrasses Nouveauté

Écoutez le 6e épisode du podcast d'Etanchéité.Info pour découvrir le parcours des professionnels de l’étanchéité. PARLEZ MOI DE L E PODCAS T ÉDITO 3 ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 ÉTANCHÉITÉ.INFO est une publication trimestrielle de l’Association pour la promotion des métiers de l’étanchéité APME-PROMÉTHÉE, éditée sous l’égide de la CSFE. WWW.ETANCHEITEINFO.FR CSFE 6-14, rue La Pérouse, 75784 Paris cedex 16 Tél. : 01 56 62 13 20 Fax : 01 56 62 13 21 Directrice de la publication Edwige Parisel Comité de rédaction Agapé Ambs, Manuel Decoodt, Corinne Foubert, Serge Grégoire, Gilles Guyoton, Nisrine Habhab, Cédric Hotton, Loreleï Housset, Sinicha Knezevic, Marie-Alice Lacoste, Mathieu Lechantre, François Michel, Line Nguyen, Edwige Parisel, Carole Peyre, Aurélien Sollet ABONNEMENT GRATUIT sur simple demande : 01 56 62 13 20 PYC MÉDIA Étanchéité.info est éditée par 16-18, place de la Chapelle 75018 Paris Tél. : 01 53 26 48 00 - www.pyc.fr Actionnaire principal : Edith Sarl Rédaction Bastien Cany (47 85) b-cany@pyc.fr Adeline Dionisi (48 05) a-dionisi@pyc.fr Rédacteur graphiste Régine Carré Publicité Frédéric Escoffier (47 96) f-escoffier@pyc.fr Morgane Gargadennec (48 03) m-gargadennec@pyc.fr Lucas Fruitier (88 86) l-fruitier@pyc.fr Aurélie Degasse (47 89) a-degasse@pyc.fr (chargée de relations annonceurs) Design graphique © Atelier Chévara etc. Couverture © Drone-View / Ecovégétal Infographie Laubywane N°ISSN : 1958-3575 Dépôt légal à parution Impression, façonnage ILD ZAC Artois Pôle 2 - Allée de Belgique 62128 Wancourt Papier : UPM Star Silk 90gr Origine du papier : Kaukas en Finlande Taux de fibres recyclées : 0 % Taux d’eutrophisation : 0,004 Kg / tonne Certification PEFC 100% La rénovation énergétique des copropriétés devient un impératif, tant pour le confort et la santé des habitants que pour répondre aux exigences de la loi Climat et Résilience. Outre un déficit de logements neufs estimé à environ 450 000 unités, ceux existants classés E, F et G seront progressivement interdits à la location à partir de 2025, obligeant les copropriétés à en améliorer les performances thermiques pour réduire les charges énergétiques et valoriser leur patrimoine. Malgré des aides comme MaPrimeRénov’, l’éco-PTZ et les dispositifs de l’Anah, le reste à charge pour chaque copropriétaire demeure au centre de leur priorité. Cette préoccupation passe souvent au premier plan lors de la prise de décision, au détriment de solutions plus durables et ce malgré un bon retour sur investissement. Si l’on y ajoute les désaccords entre propriétaires, on note un taux d’annulation élevé des projets de rénovation. Sans oublier que toutes les copropriétés n’ont pas les mêmes priorités selon leur contexte géographique et/ ou social. C’est un véritable projet de société où chacun d’entre nous, de l’État aux syndics en passant par les collectivités locales, a un rôle à jouer. Avec une coordination efficace et une volonté commune, la rénovation énergétique des copropriétés peut devenir un levier puissant de la transition écologique, sociale mais également économique. Il va sans dire que pour les accompagner, l’ensemble de notre profession, qu’ils soient entreprises, experts ou industriels, se mobilise pour répondre autant que possible à ces besoins avec des solutions de plus en plus pérennes et innovantes. Je finirai cet édito en citant Jean-Marc Jancovici : « La transition énergétique n’est pas une option, mais une nécessité. Elle doit être au cœur de notre projet de société, pour protéger notre planète, améliorer le confort des citoyens et répondre aux défis du changement climatique. » l « L’ensemble de notre profession se mobilise pour répondre aux besoins des copropriétés. » Une urgence écologique, économique et sociale GILLES GUYOTON, PRÉSIDENT DU COMITÉ DE RÉDACTION D’ÉTANCHÉITÉ.INFO 10-31-1495

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SOMMAIRE 5 ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 © Claire Dem 34 18 Sommaire #84 | Déc. 2024 P.07 TABLEAU DE BORD P.08 ACTUALITÉS Une étude sur la résistance des membranes aux aléas climatiques P.10 À vous les toits marseillais ! P.12 En bref P.40 DOSSIER Logements Copropriétés : la rénovation globale en ligne de mire La réglementation s’est durcie en matière de performances énergétiques des copropriétés. Ajoutée aux enjeux économiques et environnementaux, elle pousse de plus en plus les copropriétaires à se lancer dans des projets de rénovation thermique. Considérer l’ensemble des postes à améliorer, dont la toiture-terrasse, est largement encouragé par l’État. P.26 TECHNIQUE FAQ Les principaux risques de chute de hauteur : comment s’en prémunir ? P.28 Fiche pratique Les hauteurs et espacements sous les équipements solidaires du bâtiment (éléments porteurs en maçonnerie) P.30 Décryptage Goudron de houille et bitume : ne surtout pas confondre P.32 RÉALISATIONS Villeneuve d’Ascq Esthétique et technique sur le gymnase P.34 Bonnétage La végétalisation de toiture s’auto-alimente P.36 Le Vigan 4 500 m² de photovoltaïque sur toiture rénovée © Soprema Entreprises P.38 PARLEZ-MOI DE TOIT Julien Guilbert, dirigeant de Toitech à Pérenchies P.40 TÉMOIN Frédéric Madre, président de l’Adivet P.42 AGENDA À lire, à savoir, à voir, à revoir

Votre toiture est-elle prête pour accueillir des panneaux photovoltaïques ? Isolez pour protéger des risques d’incendie vos toitures-terrasses équipées de panneaux photovoltaïques Scannez le QR code pour en savoir plus : www.rockwool.fr Le nombre de toitures équipées d’installations photovoltaïques ne cesse d’augmenter, ce qui rend stratégique la prévention des risques d’incendie : risque pour les personnes, difficulté d’intervention pour les pompiers, risque pour le patrimoine et pour l’activité économique au sein du bâtiment. Le référentiel APSAD D20 destiné à prévenir le risque incendie des installations photovoltaïques, recommande l’emploi d’isolation incombustible, telle que la laine de roche, sans disposition de mise en œuvre particulière. L’isolation incombustible ROCKWOOL est le choix idéal pour protéger vos toitures-terrasses équipées de panneaux photovoltaïques !

ACTUALITÉS 7 TABLEAU DE BORD ÉTANCHÉITÉ.INFO #83 SEPTEMBRE 2024 LOGEMENTS COLLECTIFS 13,7 % Baisse du nombre de permis de construire de logements collectifs d’août à octobre 2024 par rapport à la même période il y a un an. 0,8 % Baisse du nombre de mises en chantier de logements collectifs d’août à octobre 2024 par rapport à la même période il y a un an. LOCAUX NON-RÉSIDENTIELS 3,6 % Baisse des surfaces autorisées à la construction de locaux non résidentiels neufs d’août à octobre 2024 par rapport à la même période il y a un an. 15,9 % Baisse des surfaces mises en chantier de locaux non résidentiels neufs d’août à octobre 2024 par rapport à la même période il y a un an. INDICATEURS L’embellie n’est pas pour ce trimestre Les chiffres de la construction baissent toujours mais de façon inégale selon les typologies d’ouvrage. Dans le non résidentiel, la chute concerne particulièrement les mises en chantier. Les chiffres LOGEMENTS 9,2 % Baisse du nombre de permis de construire de logements neufs d’août à octobre 2024 par rapport à la même période il y a un an. 11,9 % Baisse du nombre de mises en chantier de logements neufs d’août à octobre 2024 par rapport à la même période il y a un an. LES CHIFFRES DU MOIS 1 C’est, en milliard d’euros, la perte estimée annuellement à cause des vols sur chantier pour le secteur de la construction, soit 1 % de son chiffre d’affaires. (source : Bauwatch) 30 000 C’est le nombre de jeux de données environnementales des opérateurs de l’État et d’une sélection d’organisations disponibles sur la nouvelle plateforme lancée par le ministère de la transition écologique. 53 000 C’est le nombre d’entreprises du bâtiment certifiées Qualibat. 17,4 C’est, en pourcentage, la part du BTP dans l’emploi intérimaire au 2e semestre 2024. (source : OPPBTP) BUREAUX 0,9 % Hausse des surfaces autorisées à la construction de bureaux neufs d’août à octobre 2024 par rapport à la même période il y a un an. 29,1 % Baisse des surfaces mises en chantier de bureaux neufs d’août à octobre 2024 par rapport à la même période il y a un an.

ACTUALITÉS 8 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 ANALYSE Une étude sur la résistance des membranes aux aléas climatiques On le sait et on l’observe déjà, le changement climatique entraîne des épisodes météorologiques plus intenses, plus fréquents, notamment en matière de fortes chaleurs et de grêle. Les modes constructifs, dont les complexes d’étanchéité actuellement en place, le seront encore pour la plupart d’ici 2050. Sont-ils prêts à affronter ces aléas ? La CSFE se mobilise pour apporter de la connaissance avec la réalisation d’une étude financée par la FFB (plan de recherche et de développement PRDM). Commandée par plusieurs groupements de la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE) dont celui des membranes d’étanchéité bitumineuses et celui des membranes d’étanchéité synthétiques, cette analyse, baptisée « Étude sur l’évolution des sollicitations des revêtements d’étanchéité de toiture liée au changement climatique et la réglementation thermique », a été réalisée par la plateforme technologique du bâtiment Tipee. Elle est disponible sur le kiosque Étanchéitébardage de la CSFE. L’évolution des températures de surface de l’étanchéité a été étudiée sur un bâtiment commercial avec toiture-terrasse avec élément porteur en tôles d’acier nervurées (TAN), en fonction de l’albédo du matériau, des données météo passées, présentes et futures, de la zone climatique, de la résistance thermique de la toiture et de la masse volumique de l’isolant. Les principaux enseignements sont les suivants : Principe de réflectivité des toitures. - l’albédo du revêtement d’étanchéité est le paramètre ayant le plus d’impact sur la température de surface extérieure de la toiture. S’il est faible (SRI inférieur à 40), la température dépassera le seuil de 90°C dans les cas défavorables (région sud, pas de vent) ; - la vitesse du vent joue sur le coefficient d’échange convectif et donc les températures de surface ; - la masse volumique de l’isolant n’influe pas significativement sur les résultats. Cette étude met également en exergue la cartographie de l’activité grêle en France métropolitaine. Il est constaté ces dernières années un accroissement significatif des épisodes de grêle avec des grêlons dont le diamètre observé peut atteindre 5 cm. Précurseuse sur la thématique, la CSFE s’est d’ores et déjà saisie de ces enjeux dans le cadre de son Groupe de travail « réchauffement climatique ». L’objectif est de proposer des recommandations pour mettre en œuvre des procédés d’étanchéité adaptés à ces nouvelles sollicitations en attendant l’établissement de nouveaux critères face aux risques grêle et chaleur. l © Soprema

BORN TO BE CIRCULAR PIONNIER DU RECYCLAGE DEPUIS 1990 La durabilité et le développement durable ont toujours été nos principales priorités. Ils constituent une part essentielle de notre identité, c’est ce que nous sommes, c’est dans notre ADN. Au-delà d’une durée de vie prouvée de plus de 50 ans de nos membranes d’étanchéité, nous fabriquons de nouvelles toitures à partir d’anciennes membranes depuis 1990, grâce à un processus de recyclage unique. www.kingspanetancheite.fr

ACTUALITÉS 10 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 Jean-Christophe Boudin président CSRE PACA , Florent Guilabert , président étancheurs de la FFB 13. ÉVÈNEMENT À vous les toits marseillais ! Du 11 au 13 octobre dernier s’est tenue à Marseille la troisième édition d’À nous les toits !, le festival des toits marseillais organisé par le collectif du même nom. Treize d’entre eux, répartis dans toute la ville, étaient ouverts au public le temps du week-end. Une occasion rêvée de découvrir la ville côté ciel. La Chambre syndicale française de l’étanchéité en est le principal mécène. Retour sur l’événement en images. La première journée du festival À nous les toits ! à Marseille était dédiée aux rencontres entre professionnels avec notamment la tenue de l’Assemblée générale de la Chambre régionale de l’étanchéité PACA, très impliquée dans l’organisation de l’événement. Pour l’occasion, la toiture de la maison du bâtiment et des travaux publics a été rendue accessible pour la première fois pour y tenir le traditionnel cocktail. Place aux débats l’aprèsmidi avec notamment la conférence-lancement du « manifeste pour un droit au ciel : ensemble, revendiquons nos toits » autour de quatre intervenants : Christine Hoarau-Beauval, historienne, journaliste et conférencière, spécialiste de l’urbanisme et de l’architecture moderne et contemporaine et autrice du livre « (Ré) investir les toits », Jean-Christophe Boudin, président des Régions CSFE (Chambre syndicale française de l’étanchéité), Lola Armadas, membre fondateur de Coincidèncias, association à l’origine notamment d’un festival de théâtre sur les toits de Barcelone et Leon Van Geest, fondateur du Daken Dagen, Rotterdam Rooftop Day. Pendant le week-end, treize toitures se sont ouvertes au public avec en prime, l’organisation d’activités ludiques : athlétisme et sports urbains sur le toit de la Cité radieuse, son et lumière sur le toit du centre bourse vu depuis les Labourdettes, brocante en plein air sur le toit du lycée Charles Péguy ou encore séance bien-être sur le toit du centre communal d’action sociale. l Pendant le week-end, des activités étaient proposées à tous sur les toits-terrasses ouverts au public.

ACTUALITÉS 11 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 Végétalisation et agriculture urbaine étaient évidemment à l’honneur pendant l’événement. Conférences et présentations se sont tenues pendant la journée des professionnels. Les visiteurs sont nombreux à s’être déplacés sur l’événement. Les vues sont souvent imprenables sur un toit-terrasse ! La journée des professionnels a permis de multiplier les échanges. L’événement a été sponsorisé par BMI Siplast, Soprema, La maison de l’étancheur, Iko-Axter et Dani Alu.

ACTUALITÉS 12 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 REP Déchets dans la construction et distributeurs : parution d’un décret Le décret n° 2024-1046 permet aux distributeurs de déroger au principe de reprise sur site ou à proximité immédiate et d’organiser la reprise des déchets de matériaux par le biais de points de collecte situés au plus à 5 km du lieu de vente. La Fédération des distributeurs de matériaux de construction (FDMC) salue la parution de ce texte, expliquant notamment que « certains distributeurs ne disposent pas du foncier suffisant pour équiper leur cours de bennes ou contenants spécifiques. D’autres exercent à proximité d’un opérateur spécialisé dans la collecte de déchets ou sont implantés dans un bassin économique avec de nombreux autres assujettis. La mutualisation de ce service de reprise est une solution vertueuse pour la massification des flux ». l MAPRIMERÉNOV’ Rénovations énergétiques des logements : où sont les plus nombreuses ? Effy, expert en rénovation énergétique, a dressé une cartographie des régions et départements les plus dynamiques en matière de rénovation énergétique des logements en s’appuyant sur les chiffres MaPrimeRénov’. Les cinq régions métropolitaines ayant validé le plus de dossiers MaPrimeRénov’ en 2024 (cumul entre le 1er janvier 2024 et le 1er septembre 2024) sont : - les Hauts-de-France avec 20 000 dossiers validés ; - la Nouvelle Aquitaine avec 19 378 dossiers validés ; - l’Auvergne-Rhône-Alpes avec 17 903 dossiers validés ; - l’Île-de-France avec 17 693 dossiers validés ; - le Grand Est avec 14 989 dossiers validés. « Au-delà de la photographie de la dynamique des régions et départements, force est de constater que la tendance demeure à la baisse pour toutes les régions métropolitaines entre l’année 2023 et l’année 2024. Elle trouve en partie son origine dans les changements réglementaires décidés par le gouvernement début 2024. Malgré un retour en arrière en mai 2024 et une tendance positive sur la rénovation d’ampleur, nous ne constatons pas encore une reprise pour les travaux par geste », rappelle Effy. l © Valdelia MaPrimeRénov’ : une nette amélioration au 3e trimestre Le bilan de l’Anah pour le 3e trimestre laisse apparaître une nette amélioration de l’utilisation des aides de MaPrimeRénov’. Une conséquence de la suspension de la réforme décidée en mai dernier. Ainsi, au T3 2024, ce sont ainsi 1,85 Md€ d’aides MaPrimeRénov’ qui ont été accordés, contre 673M€ au deuxième trimestre et 366M€ au premier trimestre. Dans le détail, le changement du système de chauffage est le poste privilégié des rénovations par geste (77%). Viennent ensuite les travaux d’isolation (16%). Côté rénovation d’ampleur, l’embellie est très nette : 42745 ont été financées entre janvier et septembre 2024. Ce bilan intervient alors que Valérie Létard vient de confirmer le maintien du schéma actuel pour l’an prochain, mais que le projet de loi de finances pour 2025 prépare une importante baisse de dotation pour MaPrimeRénov’. PRODUITS Isolant pour toiture-terrasse photovoltaïque en acier Le panneau en laine de roche mono densité non revêtu Panotoit Tekfi 2 (Isover) est destiné à l’isolation des toitures-terrasses inaccessibles sur élément porteur en tôles d’acier nervurées nécessitant un entretien fréquent des équipements. Il affiche notamment une classe de compressibilité C et est apte à recevoir les systèmes d’intégration photovoltaïque sous Avis technique ou Appréciation technique d’expérimentation (ATex)*. l *Roof Solar de Dome Solar (groupe Kingspan-BacAcier), Sunscape iNovaPV d’EPC Solaire (groupe Face) et Soprasolar Fix Evo de Soprasolar (groupe Soprema) © Effy Nombre de dossiers MaPrimeRénov’ validés entre le 01/01/2024 et le 01/09/2024

COURTAGE D’ASSURANCE POUR LES PROFESSIONNELS DE L’ÉTANCHÉITÉ, DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS UN COURTIER INDÉPENDANT À TAILLE HUMAINE Courtage Technique du Bâtiment 73 Bis rue du Maréchal Foch CS 10501 - 78007 VERSAILLES CEDEX Tél. : 01 39 23 38 38 Email : contact@ctb-assurance.com Une marque de TESSON DE FROMENT SARL au capital de 11 031 134 € 384 714 655 RCS La Roche sur Yon n°ORIAS : 07 012 258 Notre cabinet reste à votre disposition afin d’étudier la solution la mieux adaptée à vos besoins, vos activités d’étanchéité ainsi que d’enveloppe du bâtiment. ACTUALITÉS 13 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 PRODUIT Nouvelle gamme de pare-vapeur EPDM Le fabricant Elevate lance une gamme complète de pare-vapeur composée de quatre nouvelles solutions destinées à répondre à toutes les typologies de chantier. Ces écrans sont baptisés V-Gard, V-Gard Alu 1 500 et V-Gard PE (200 et 400). Chacun dispose de caractéristiques propres impactant notamment leur coût. Ainsi : - V-Gard est constitué d’une feuille en aluminium renforcée et d’un bitume autocollant protégé par un film pelable en sous-face. Il convient à tous les types d’élément porteur. Il peut être mis en œuvre en adhérence totale, fixé mécaniquement ou lesté. Les rouleaux affichent une largeur de 1,08 m et une longueur de 50 m ou 25 m. - V-Gard Alu 1 500 : plus économique, il n’est pas compatible avec une pose par soudage. Il se compose d’une feuille en aluminium renforcée équipée d’un doublage adhésif protégé par film pelable. Sa pose se fait donc sans flamme. Sa valeur calorifique inférieure à 11 600 kJ/m² limite la propagation du feu. - V-Gard PE (200 pour les feuilles de 0,2 mm d’épaisseur et 400 pour les feuilles de 0,4 mm d’épaisseur) : ils se destinent exclusivement aux éléments porteurs en béton, plus spécifiquement pour les bâtiments produisant peu d’humidité. Constitués de feuille en polyéthylène basse densité (LDPE), ils se posent à froid. l COLLECTIVITÉ Paris adopte son plan local d’urbanisme bioclimatique Après deux ans de concertation, à Paris, un plan local d’urbanisme bioclimatique remplace le PLU datant de 2006. Il définit les grands axes qui dessineront la capitale dans les années à venir. Le désormais PLUb vise à « agir pour définir de nouvelles règles de construction, de réhabilitation du bâtiment et d’organisation du territoire afin d’entremêler transition écologique et solidarité », explique la Ville de Paris. Les bâtiments sont évidemment en première ligne pour atteindre l’objectif d’un territoire neutre en carbone en 2050. Ainsi, parmi les mesures prises, on retiendra par exemple que : - la réhabilitation et la rénovation seront systématiquement privilégiées à la destruction. - la surélévation sera conditionnée à la création de logements et à la débitumisation des cours. - la production d’énergie renouvelable sera obligatoire pour tous les projets de 1 000 m2. - chaque nouveau projet devra penser le réemploi des matériaux et les constructions devront être respectueuses de l’environnement : le 100 % béton sera interdit pour privilégier les matériaux avec un faible bilan carbone (bois, pierre de taille, chanvre, terre crue) et des performances énergétiques ambitieuses. - 40 % de logements publics en 2035 sont visés, soit 30 % de logements sociaux et 10 % de logements abordables . l

ACTUALITÉS 14 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 STATISTIQUES Les performances énergétiques dans le tertiaire en chiffres Kingspan France a compilé les chiffres des consommations d’énergie des bâtiments du secteur tertiaire issues des données de l’Ademe, de France nation Verte et du ministère de la transition écologique : - Le tertiaire compterait 16 % de passoires thermiques (DPE classés de F à I). - 56 % des bâtiments tertiaires ont été construits avant 1980. - 37 % de la consommation énergétique du tertiaire est d’énergie fossile. - La consommation énergétique dans le tertiaire a diminué de 22 % en moyenne depuis 2019. - 68 % du parc tertiaire est concerné par le décret tertiaire. l INDUSTRIE Rockwool prévoit la construction d’une deuxième usine en Angleterre Le fabricant d’isolants en laine de roche a annoncé la signature d’un contrat d’achat d’un terrain de 46 hectares au nord est de Birmingham, sur le site de Peddimore. Une nouvelle usine ayant recours à une technologie de fusion électrique devrait y être construite. L’objectif : augmenter la capacité d’approvisionnement au Royaume-Uni et en Irlande. l MARCHÉ Sur neuf mois, Sika a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 5,5 % Malgré une conjoncture économique complexe, le groupe suisse poursuit sa croissance grâce notamment à sa stratégie d’acquisition. Cette dernière y participe pour 8,1 %. Les activités du groupe, qui fabrique des mortiers, colles, produits d’isolation et d’étanchéité, se portent particulièrement bien dans la zone Amérique où les ventes ont progressé de 12,2 %. En Europe Moyen Orient et Afrique, elles ont augmenté de 9 %. Il n’y a qu’en Asie-Pacifique que l’on observe une baisse de 4,7 % en raison notamment de la crise immobilière en Chine. Pour rappel, Sika a réalisé en 2023 la plus grosse acquisition de son histoire en rachetant MBCC, ancienne filiale du groupe allemand BASF à un fonds d’investissement. Les objectifs pour 2024 prévoient une augmentation des ventes de 6 %. l CHALEUR L’exposition aux ICU varie selon certains critères L’Insee vient de publier une évaluation des niveaux d’expositions aux îlots de chaleur urbains (ICU) des habitants de neuf grandes villes de France. Quels sont les quartiers les plus sujets à ce phénomène et quelles populations sont particulièrement affectées, selon leur niveau de vie ? On le sait, il fait plus chaud en ville qu’à la campagne. Mais au sein même des zones urbaines, des différences parfois notables se font sentir. « Certains quartiers sont davantage exposés aux îlots de chaleur en raison notamment de différences de densité, de caractéristiques des bâtiments, de végétation et de niveaux d’activité humaine », rappelle l’Insee. Les centres notamment y sont très sensibles et ses habitants peuvent donc en être particulièrement affectés. Or, ce lieu de résidence est souvent lié aux revenus. C’est pourquoi, « la relation entre niveau de vie et exposition aux îlots de chaleur découle principalement de l’organisation spatiale des villes ». Qui n’est pas partout pareil. Ainsi, parmi les villes étudiées, deux configurations apparaissent. « À Paris, Bordeaux, Lille et Nantes, les ménages les plus aisés et les plus modestes habitent plus souvent en centre-ville que les ménages aux revenus médians. Dans ces villes, ce sont donc à la fois les ménages les plus aisés et les ménages les plus modestes qui sont les plus exposés au phénomène d’îlots de chaleur urbains. Cette surexposition des ménages les plus aisés est la plus marquée à Paris, où les 30 % des ménages aux niveaux de vie les plus élevés sont plus exposés que ceux aux niveaux de vie médians. » À Lyon, Marseille, Montpellier et Strasbourg, c’est l’inverse car les ménages aisés vivent plus souvent en périphérie. Plus le niveau de vie des habitants est faible, plus ils sont exposés aux îlots de chaleur. En outre, trois grandes tendances ressortent de cette étude : - les ménages les plus aisés vivent dans des quartiers plus verts (partout) et moins denses (sauf à Paris) ; - les ménages aisés sont parfois parmi les plus exposés, en partie en raison de l’ancienneté des logements ; - les ménages pauvres disposent de moins de moyens d’adaptation face aux fortes températures. l

ACTUALITÉS 15 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 ROOFTOP La CSFE signe la convention de Faro La Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE) a signé début octobre « The Faro rooftop declaration ». Le document appelle pouvoirs publics et professionnels du secteur à agir pour la prise en compte de l’usage des toits-terrasses pour relever les défis auxquels sont et seront confrontées les zones urbaines. Rédigé à l’initiative de the European creative rooftop network (ECRN), structure créée par le programme « Europe créative » de l’Union européenne pour explorer le potentiel inexpoité des toitures dans neuf villes (Amsterdam, Anvers, Barcelone, Belfast, Chemnitz, Faro, Gothenburg, Nicosie et Rotterdam), ce manifeste propose « douze recommandations pour le futur des toitures-terrasses en Europe ». Six s’adressent plus spécifiquement aux pouvoirs publics : - inciter à la mise en œuvre de toitures multifonctionnelles (commerciale, résidentielle et ouverte au public) pour profiter à la fois des avantages économiques et sociaux de ces espaces. - développer les politiques de verdissement, d’agriculture urbaine et de production d’énergie renouvelable sur les toits pour lutter contre le changement climatique, les îlots de chaleur urbains, encourager la biodiversité et participer à la gestion de l’eau. - concevoir des toits accessibles pour créer des espaces partagés ouverts à toutes les populations. - mettre en place une fiscalité incitative pour encourager les acteurs privés du secteur à s’engager dans la démarche. - garantir la diversité d’accès et d’usage des toits pour en faire profiter tous les résidents. - partager les bonnes pratiques et les opportunités des projets réussis dans toute l’Europe. Six autres visent plus spécifiquement les professionnels du secteur : - organiser des projets culturels et des événements sur les toits pour démontrer leur potentiel en la matière. - collaborer et échanger entre acteurs pour faire évoluer les décisions politiques. - engager les usagers dans la conception des toitures pour en faire bénéficier un large public. - innover en tirant notamment partie des partenariats public-privé. - développer les jardins et fermes partagés en toiture en partenariat avec les résidents pour promouvoir le bien manger, la biodiversité et la préservation de l’environnement. - lancer des programmes de recherche sur les bénéfices sociaux, culturels, environnementaux et économiques des toits sur le long terme afin de fournir aux pouvoirs publics des données et bonnes pratiques pour le bon développement de l’usage des toits. l PROFESSION Gérald Faure réélu à la présidence de la CSFE Le mercredi 6 novembre, les membres du conseil d’administration de la Chambre syndicale française de l’étanchéité ont réélu à la présidence Gérald Faure, dirigeant de l’entreprise SGF Étanchéité, à l’unanimité. Son nouveau mandat de trois ans débutera en janvier 2025. l SAINT-DENIS La toiture de la caserne traitera ses eaux usées Pour sa réhabilitation réalisée dans le cadre de la phase héritage des Jeux olympiques, la toiture-terrasse de la caserne des pompiers de Saint-Denis (93) se verra équipée du système Skywater Clear (Soprema). Le procédé, développé en partenariat avec le spécialiste en phytoépuration Aquatiris, permet de collecter in situ les eaux grises du bâtiment et de les réutiliser pour l’alimentation des chasses d’eau et l’arrosage des espaces verts. La technologie, qui se déroule en trois étapes (prétraitement, filtration biologique par les plantes et désinfection, ce système garantit une gestion durable de l’eau tout en respectant les exigences du décret*), devrait traiter 4,3 m3 d’eau sur cet ouvrage, issue des douches et lave-mains. Le chantier a débuté en novembre dernier. l *Le décret du 12 juillet 2024 rend plus accessible et plus simple la mise en œuvre, d’un point de vue réglementaire, de la réutilisation des eaux non conventionnelles.

ACTUALITÉS 16 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 CENTRE COMMERCIAL Décathlon lance un programme de rénovation et de solarisation des toitures de 22 de ses magasins 145 000 m2 de toitures des magasins Décathlon vont bénéficier d’une rénovation associée à l’installation de centrales solaires. D’ici la fin de l’année 2024, près de 30 % seront prêtes à recevoir des panneaux photovoltaïques. L’objectif affiché est triple : réduire l’empreinte carbone des bâtiments, améliorer leur performance énergétique et produire une énergie propre et locale. Il répond également au cadre réglementaire de la loi Climat et résilience de 2021 et de la loi d’accélération de la production d’énergie renouvelable de 2023. Pour prendre en compte les contraintes de charge et de réalisation des travaux en site occupé, les procédés mis en œuvre doivent être légers et rapides à poser. Le choix s’est porté sur le procédé tout-en-un étanchéité + isolation (Light & Cool Roof). Il combine un isolant léger (3 kg/m²) en polyuréthane (Powerdeck + de Recticel) qui se pose directement sur les tôles d’acier nervurées (TAN) sans écran thermique, même en ERP. Il est associé à une membrane synthétique (Sarnafil TS 77/77 E Solar Reflective de Sika). Elle permet l’intégration de systèmes de modules photovoltaïques sur la membrane par thermosoudure, sans aucun percement de l’étanchéité. l Les exigences réglementaires Depuis 2021, l’obligation de solarisation ou de végétalisation s’est vue renforcée avec la loi Climat et résilience et la loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables de 2023. Cette dernière impose de créer de l’énergie verte par ombrières et par panneaux solaires en toitures ou de revégétaliser les parkings pour les rendre drainants. Sont désormais concernées par l’obligation d’installer des panneaux solaires ou des toitures végétalisées les surfaces commerciales, les bâtiments logistiques, de stockage et entrepôts de 500 m2 ou plus, les immeubles de bureaux de plus de 1000 m2 et les parkings de plus de 500 m2. L’obligation s’applique lors de la construction, l’extension ou la rénovation lourde de ces bâtiments. La France s’est ainsi fixé pour objectif d’accroître la puissance photovoltaïque du pays d’ici 2050. GRAU-DU-ROI Le PVC ondule en imitant le zinc Pour concevoir le nouvel équipement public du Grau-duRoi (30), les architectes des Ateliers A+ ont imaginé un bâtiment signal inspiré par la proximité de la mer et des paysages camarguais. C’est pourquoi les toitures se partagent entre une vaste vague ondulante de 1 350 m² et deux terrasses accessibles, l’une plantée et l’autre reprenant les codes du ponton. Les travaux d’étanchéité de l’ensemble ont été réalisés par les équipes de l’agence montpelliéraine de Soprema Entreprises. Sur la toiture principale, sur l’élément porteur en bac acier cintré à la pose et rapporté sur une charpente métallique, les compagnons ont mis en œuvre un pare-vapeur, une isolation en laine de roche en deux lits fixée mécaniquement et une étanchéité monocouche en PVC avec finition « glossy » pour lui offrir un aspect gris brillant rappelant le zinc (Flagon SR Silver Art de Soprema). Des profils pyramidaux tous les 60 cm imitent les joints debout. En raison de la forme en creux et bosses de la toiture, tous les matériaux ont été déposés aux points les plus bas par camion-grue sur deux des quatre côtés du bâtiment puis acheminés manuellement sur les zones culminantes. Les compagnons étaient équipés de lignes de vie provisoires et de harnais anti-chute pour garantir leur sécurité. Les pentes allaient en effet de 15 à 50 %, le tout à des hauteurs variant de 14,5 à 16 m. Le bâtiment a été livré en octobre 2024. l PHOTOVOLTAÏQUE Module PV souple à cellules monocristallines Iko Excel Solar Panda, système photovoltaïque souple à cellules monocristallines, s’intègre dans la gamme Iko Excel Solar. Avec un poids de 2,5 kg/m², les modules autoadhésifs sont particulièrement destinés aux structures ne supportant pas de charges trop importantes. Le produit est sous Avis technique et certifié Broof (t3). l © Drone_OPS / Soprema Entreprises

LE PREMIER SYSTÈME «TOUTENUN» SOLUTION ÉTANCHÉITÉ Léger Résistant aux UV Découpe facile sur chantier Cornière intégrée Surface pleine ne laissant pas passer la lumière Possibilité de classement M1/F1 Disponible sur stock en différentes dimensions Une équipe commerciale proche de vous Un bureau d’études intégré Une production sur-mesure Un des plus grands stocks de caillebotis en Europe Un contrôle qualité permanent Un service logistique de pointe VOTRE PARTENAIRE CAILLEBOTIS DEPUIS 1996 JK TECHNIC JK TECHNIC PARC INDUSTRIEL SUD  ZI EDISON  RUE ABBÉ LOUIS VERDET 57200 SARREGUEMINES  FAX : 03 87 98 82 87 jktechnic@jktechnic.fr 03 87 98 88 76 FABRICATION STANDARD ET SURMESURE JKTECHNIC.FR ACIER | INOX | ALUMINIUM | POLYESTER | GRILLES DE SÉCURITÉ | ESCALIERS COMPTEZ SUR NOS PROFESSIONNELS EXPÉRIMENTÉS DE L’ÉTUDE DE VOTRE PROJET À LA RÉALISATION !

DOSSIER 18 PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 01 LOGEMENTS Copropriétés : la rénovation globale en ligne de mire La réglementation s’est durcie en matière de performances énergétiques des copropriétés. Ajoutée aux enjeux économiques et environnementaux, elle pousse de plus en plus les copropriétaires à se lancer dans des projets de rénovation thermique. Considérer l’ensemble des postes à améliorer, dont la toiture-terrasse, est largement encouragé par l’État. Devant l’ampleur des tâches à accomplir, potentiellement décourageante, l’accompagnement devient une nécessité. ADELINE DIONISI © Atelier 11

DOSSIER 19 ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE 02 Faut-il encore le rappeler : l’atteinte de l’objectif national de neutralité carbone d’ici 2050 passe irrémédiablement par la rénovation énergétique des bâtiments. Parmi eux, les logements. Ces derniers représentent, selon l’Ademe, 30 % de l’énergie finale utilisée en France, soit 10 % des émissions de gaz à effet de serre. Le parc est très divers et nécessite des approches différenciées. Rien à voir en effet entre une maison individuelle, l’habitat social ou un logement en copropriété. Ce dernier s’appréhende à travers une double problématique : les performances énergétiques de l’appartement et celles des parties communes, « les deux étant intimement liées », rappelle Frédéric Delhommeau, directeur habitat et énergie de l’Agence parisienne du climat (APC). Un point important à rappeler quand on sait que la loi Climat et Résilience de 2021 interdit progressivement la mise en location des logements au Diagnostic de performance énergétique (DPE) défavorable, ceux que l’on appelle aujourd’hui communément les « passoires thermiques ». Ainsi, depuis 2023, il n’est plus possible de louer un bien classé G+ (+ 450 kWh/ m².an d’énergie finale). Au 1er janvier 2025, ce sera le tour des logements classés G (+420 kWh/ m².an d’énergie finale), en 2028 de ceux classés F (+330 kWh/m².an d’énergie finale) et en 2034 des classés E (+250 kWh/m².an d’énergie finale). « Cette mesure a notamment comme effet de motiver les propriétaires bailleurs à se pencher sur la question », explique Frédéric Delhommeau. Car si les notions de réduction des factures et de confort d’été et d’hiver restent généralement la préoccupation des occupants, celle de valeur patrimoniale prend désormais tout son sens pour tout le monde. DPE, DTG, PPT D’autant plus que cette année 2024 a également vu l’entrée en vigueur de l’obligation de DPE collectif pour les copropriétés de plus de deux cents lots, ainsi que des immeubles en monopropriété. Cette obligation s’appliquera © Atelier 11 01 & 02 La rénovation énergétique des copropriétés permet également d’améliorer l’aspect du bâtiment (Immeuble rue de Seine à Boulogne Billancourt).

DOSSIER 20 PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 03 aussi aux immeubles de plus de 50 lots au 1er janvier 2025 et à l’ensemble des copropriétés au 1er janvier 2026. Ce DPE peut, dans certains cas, être intégré dans un Diagnostic technique global (DTG) qui informe les copropriétaires sur l’état technique global de l’immeuble et de ses équipements communs. Il recense les travaux à effectuer qui seront intégrés au projet de Plan pluriannuel de travaux (PPT), également imposé, qui échelonne sur une période de 10 ans les interventions nécessaires sur les parties communes de l’immeuble. « Dans ce contexte cumulant exigences réglementaires, répercussions financières, amélioration du cadre de vie et considérations environnementales, les copropriétaires ont pris la mesure de l’importance de procéder à des travaux de rénovation énergétique », précise Louis-Marie Gillier, directeur commercial du pôle habitat collectif chez Hellio, chiffres à l’appui. Ainsi, en 2024, 60 % des propriétaires connaissent les obligations liées au DPE et au PPT, soit une hausse de 17 % par rapport à l’année précédente. 86 % étaient informés de l’échéancier fixé par la loi Climat et Résilience sur l’interdiction de mise en location des logements étiquetés E, F et G, soit 15 % de plus qu’en 2023. Enfin, 63 % connaissent l’étiquette énergétique de leur logement et 45 % estiment que celle-ci a joué un rôle lors de leur achat. Résultat, « le nombre de demandes augmente de manière conséquente », remarque Pierre Evrard, directeur associé de Synergiec. L’APC a par exemple constaté une multiplication par sept des flux entrant sur la plateforme d’accompagnement CoachCopro et par quatre des lancements de DTG. ISOLER LA TOITURE : UNE PRIORITÉ Dans la pratique, trois postes principaux améliorent de manière significative les performances énergétiques des parties communes et par effet domino, des logements : l’isolation des façades avec un système d’isolation thermique par l’extérieur, le changement du système de chauffage lorsqu’il est collectif et l’isolation de la toiture, « sachant que tous les bâtiments ne se prêtent pas à l’exercice », précise Louis-Marie Gillier. En effet, impossible de modifier une façade historique ou de mettre en place un système de chauffage commun dans un petit Les syndics au cœur du processus Le syndic de copropriété, avec le conseil syndical, constitue généralement le point d’entrée pour le lancement des opérations de rénovation énergétique des copropriétés. « C’est lui qui les met à l’ordre du jour de l’Assemblée générale, lui qui argumente en leur faveur, lui qui informe les copropriétaires, lui qui propose l’équipe de maîtrise d’œuvre, d’assistance à maîtrise d’ouvrage et d’entreprises, lui qui devient l’interlocuteur de ces professionnels à chacune des étapes du processus », explique Danielle Dubrac, présidente de l’Unis. Une lourde tâche pour ces acteurs de l’immobilier qui sont déjà surchargés et peu nombreux. « La formation est impérative, d’autant plus que les règles en la matière changent souvent ces dernières années. C’est pourquoi nous leur proposons régulièrement des journées d’informations dédiées. » © Hellio Le chiffre 30 000 C’est le nombre de logements rénovés grâce à MaPrimeRénov Copropriété, pour un total de 236 millions d’euros, soit 7 841 euros par logement. Un chiffre légèrement supérieur à 2022. 03 La rénovation des toitures-terrasses est un poste clé pour améliorer les performances globales du bâtiment.

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DOSSIER 22 PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 04 © Toitech la qualité des opérations réalisées » souligne Frédéric Delhommeau. « Les temps de chantier sont également plus courts et coûtent moins cher, ajoute François Pélegrin. Les équipements et matériels tels que les échafaudages, les moyens de levage et les engins de chantier peuvent être mutualisés. » Résultat, les gains énergétiques sont meilleurs et effectifs dès la fin des opérations avec un retour sur investissement plus rapide. MAPRIMERÉNOV’ COPROPRIÉTÉ Pour encourager ces rénovations globales des copropriétés, l’État a concentré ses aides sur les opérations intégrant un bouquet de travaux. Ainsi, la principale, MaPrimeRénov Copropriété, est conditionnée à un gain énergétique de 35 % pour prétendre à une subvention équivalente à 30 % du montant des travaux (plafond : 25 000 euros) et de 45 % pour une subvention équivalente à 45 % du montant des travaux. Elle est cumulable avec d’autres dispositifs comme les Certificats d’économie d’énergie (CEE) ou encore les aides locales (voir encadré). « Il subsiste un reste à charge dans l’immense majorité des cas », rappelle Pierre Evrard. Qui peut être payé progressivement dans le cadre d’un l’éco-prêt à taux 0 collectif par exemple. À noter que pour certains ménages, des aides individuelles peuvent également être mobilisées. Les solutions de financement existent donc mais leur obtention est pour beaucoup assimilée au parcours du combattant. Tout comme l’ensemble de la démarche d’ailleurs. D’où l’importance de se faire accompagner. Au départ, l’initiative revient généralement à un conseil syndical impliqué ou au syndic de copropriété. « Leur rôle est notamment de rappeler aux copropriétaires les avantages à engager des travaux de rénovation globale », souligne Danielle Dubrac, présidente de l’Unis (voir encadré). Se renseigner auprès d’un Espace conseil France Rénov’, service public d’information sur la rénovation énergétique des logements, permet d’identifier les différentes étapes du processus et les professionnels disponibles. EQUIPE COMPÉTENTE Avant tout, il s’agit de réaliser les diagnostics établissant l’état des lieux de l’existant dont découleront les différents scénarios d’économie d’énergie. 04 Limiter au maximum les désagréments pour les occupants du bâtiment est également important pour la réussite du projet. 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 A B C D E F G Etiquettes énergétiques des copropriétés en 2023 Avant 1949 De 1949 à 1974 De 1975 à 1993 Après 1994 Etiquettes énergétiques des copropriétés en 2023 © Registre national des copropriétés

DOSSIER 23 ÉTANCHÉITÉ.INFO #84 DÉCEMBRE 2024 PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE La rénovation énergétique des toituresterrasses : des contraintes techniques Augmenter l’épaisseur d’isolant des toitures-terrasses n’est pas sans conséquence sur l’ouvrage. Si, en copropriété, les bâtiments sont généralement en béton et que la question de l’apport de charges supplémentaires sur la structure ne se pose que rarement, il peut néanmoins être nécessaire de vérifier sa résistance. En outre, le complexe d’étanchéité étant, logiquement, rehaussé, la vérification puis l’éventuelle modification de la hauteur des acrotères, afin qu’elle respecte les normes en vigueur, constitue une autre étape à prendre en compte, « tout comme la mise en œuvre de garde-corps », explique Eric Thouvenot, responsable du service étanchéité de l’entreprise Socateb. « Les nouvelles dimensions du procédé peuvent également avoir une incidence sur les hauteurs des portes d’accès, des édicules d’ascenseur et induire leur changement. Ce qui inévitablement à un coût… », rappelle Julien Guilbert, dirigeant de l’entreprise Toitech. Tout comme un éventuel changement d’usage de la toiture. « La mise en œuvre de végétalisation est rare. En revanche, les copropriétaires nous demandent de plus en plus de mettre en œuvre un procédé d’étanchéité apte à recevoir des panneaux photovoltaïques dans l’objectif de s’équiper plus tard. » Il est fortement conseillé aux copropriétaires de s’entourer d’une équipe compétente de maîtrise d’œuvre pour la conception et le suivi de chaque étape du projet (architecte, bureaux d’études…) et il leur est imposé de faire appel à une assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO, financé à 50 % par l’Anah) pour la mise en place notamment du plan de financement mobilisant un maximum d’aides. Certains acteurs ont même créé des groupements pour proposer une offre de prestations globales sur tous les aspects du projet. Les décisions de travaux sont prises par vote à la majorité absolue, à la fois pour la prestation d’AMO puis pour les chantiers définis par le bilan énergétique. Les entreprises peuvent ensuite être consultées. Leurs devis sont étudiés et sélectionnés, les dossiers de demande d’aides déposés et les travaux enfin lancés. Les copropriétaires ne se réunissant qu’une fois par an, la succession de ces étapes se compte en années. « Il arrive que l’on commence les travaux de rénovation sept ans après la première Assemblée générale ayant évoqué la problématique », précise Julien Guilbert, dirigeant de l’entreprise d’étanchéité Toitech. La patience est donc de mise. D’ailleurs, pour les entreprises, une intervention en copropriété ne s’appréhende pas comme un chantier classique. « La maîtrise d’ouvrage est constituée d’une somme d’individualités qui déboursent leur propre argent pour payer. Pour certains, ce sont des budgets importants qui rognent sur d’autres, poursuit Julien Guilbert. En outre, les travaux se déroulent presque systématiquement en site occupé. Ils peuvent gêner le quotidien des occupants et modifier leur rythme de vie. » Pour rassurer, les intervenants doivent faire preuve de pédagogie, expliquer les différentes étapes et leurs impacts. Et se faire le plus discret possible. « Nous sommes en contact étroit avec la maîtrise d’œuvre, le syndic et le conseil syndical pour définir notamment les zones de stockage et de circulation », explique Eric Thouvenot, responsable du service étanchéité de l’entreprise Socateb. Des réunions hebdomadaires permettent de faire le point sur l’avancée des opérations. Au final, comme le souligne le dirigeant de Toitech, « notre tâche est autant technique qu’humaine ». l Les aides mobilisables par les copropriétés Les aides de l’État : La principale aide à laquelle peuvent prétendre les copropriétés est MaPrimeRévov Copropriété. Elles doivent remplir certaines conditions : - être immatriculées au registre national ; - être composées d’au moins 75 % de résidences principales (65 % pour les copropriétés de 20 lots ou moins) ; - les travaux doivent être réalisés par une entreprise Reconnue garant de l’environnement (RGE). À noter qu’une dérogation sur les 35 % de gains d’énergie est possible pour les petites copropriétés (20 lots et moins). C’est pourquoi l’Anah a ouvert une expérimentation le 1er janvier 2024 pour leur permettre de bénéficier également de l’aide MaPrimeRénov’ Copropriété. Il est également important de prendre contact avec les collectivités de son territoire qui peuvent, elles aussi, prévoir des compléments d’aide. MaPrimeRénov Coporopriété est cumulable avec des aides MaPrimeRénov destinées aux particuliers. Les aides financières privées: - Au même titre que les particuliers, les syndicats de copropriétaires sont éligibles aux Certificats d’économie d’énergie (CEE). La prime CEE peut être bonifiée pour les bouquets de travaux (coup de pouce rénovation performante), sous réserve de la réalisation d’un audit et que l’économie d’énergie atteigne 35 %. Les travaux doivent être réalisés par une entreprise Reconnue garant de l’environnement (RGE). - L’éco-prêt à taux 0 Copropriétés souscrit par le syndicat des copropriétaires. Il peut atteindre 50 000 euros. Ce prêt n’est accordé qu’aux propriétaires utilisant le logement comme résidence principale. Enfin, la copropriété doit être âgée de plus de 2 ans. D’autres organismes comme les Caisses d’allocations familiales, Action logement ou l’Assurance retraite proposent également des dispositifs. Les copropriétaires ne se réunissant qu’une fois par an, la succession des différentes étapes menant au lancement de travaux de rénovation globale se compte en années.

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