Etanchéité.Info - Numéro 86 - Juin 2025

DOSSIER 20 SANTÉ PUBLIQUE ÉTANCHÉITÉ.INFO #86 JUIN 2025 NF DTU 20.12 qui admet des tolérances de planéité potentiellement génératrices de flaches d’eau. Ainsi, le référentiel précise que « lorsque l’élément porteur reçoit directement l’étanchéité ou lorsqu’il reçoit des panneaux isolants non porteurs supports d’étanchéité, il doit avoir une horizontalité telle qu’il ne permette en aucun cas de retenue d’eau de plus de 2 cm de profondeur. » Les moustiques peuvent-ils s’y développer ? Pour le savoir, dès 2020, la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE) monte un groupe de travail dédié. « En 2022, nous avons lancé des études en laboratoire et in situ sur la commune de Vitrolles (13), en partenariat avec l’EID Méditerranée, organisme indépendant dont la mission centrale consiste à contrôler les espèces nuisantes de moustiques, afin d’évaluer le risque réel de prolifération de l’insecte sur les terrasses et les balcons », explique Florent Guilabert, président du groupe de travail « Moustiques tigres » de la CSFE. Différents types de toitures-terrasses à pente nulle ont ainsi été analysés : protégées par gravillons, par dalles sur plots, végétalisées, autoprotégées et avec isolation inversée. THÉORIQUE ET PRATIQUE Yvon Perrin, alors chargé de projet au pôle « lutte préventive moustique tigre et santé publique » de la direction technique de l’EID Méditerranée expliquait à Étanchéité.Info en 2023 qu’« aucune larve de moustique n’a été observée sur la quarantaine de toitures visitées, qu’il y ait une protection sur l’étanchéité ou que cette dernière soit autoprotégée ». Cette première étude n’a néanmoins pas permis de tirer de conclusions fermes sur les risques générés par les protections par dalles sur plots : « elles sont souvent considérées comme les ouvrages les plus à risque car l’eau s’en évapore moins facilement, elles proposent des zones d’ombre appréciées par le moustique tigre ainsi que des supports de ponte. Mais nous n’avons pas observé sa présence sur les trois toitures concernées que nous avons visitées. C’est un bon signe mais l’échantillon était trop restreint pour pouvoir extrapoler. » De nouvelles observations ont donc été réalisées l’année suivante pour pousser plus loin l’analyse. Sur la même commune tout d’abord puis en banlieue lyonnaise et enfin, en 2024, en CharenteMaritime. « Nous nous sommes donc retrouvés face à trois contextes climatiques bien distincts. Les régimes pluviométriques et les températures influent sur les quantités d’eau qui, potentiellement, peuvent stagner en toiture ainsi que sur l’activité du moustique tigre (principalement sur le développement des larves) », souligne Nicolas Le Doeuff, chargé de projet pour l’EID Méditerranée. Chacune a fait l’objet d’un rapport. « Le cumul de toutes les études est désormais assez conséquent pour permettre de tirer plusieurs enseignements. » De manière générale, les résultats entre les différentes observations coïncident et considèrent « le risque de prolifération comme étant de faible à modéré », précisent les rapports, avec quelques nuances selon la typologie de la terrasse. « Ainsi, aucun moustique, quel que soit son stade de développement, n’a été retrouvé sur des toitures végétalisées, poursuit Nicolas Le Doeuff. Le substrat joue le rôle d’éponge qui prévient toute stagnation d’eau accessible à la ponte. » Pour les terrasses avec protection meuble en gravillons, une Les coupelles et autres gouttières mal entretenues constituent autant de gîtes larvaires avérés. Des larves de moustiques ont été observées dans des coupelles contenant de l’eau. ©GT Moustique de la CSFE

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