DOSSIER 22 SANTÉ PUBLIQUE ÉTANCHÉITÉ.INFO #86 JUIN 2025 condition pour limiter le risque de prolifération : que les gravillons soient répartis de manière homogène afin de ne pas avoir de creux qui rendraient l’eau accessible aux moustiques tigres. Les toitures avec étanchéité apparente ne semblent pas non plus poser de problème particulier. Si elles sont exposées au vent et au soleil, les flaches d’eau sèchent rapidement. « Les œufs retrouvés sur ces ouvrages n’étaient pas de l’espèce tigre mais de celles qui pondent directement à la surface de plan d’eau », précise Nicolas Le Doeuff. Finalement, seules les configurations spécifiques de toitures-terrasses avec protection en dalles sur plots présentent un risque de présence de gîtes larvaires. Lors des visites, de l’eau a en effet systématiquement été observée sous les dalles. GUIDE PRATIQUE Forte de ces analyses, la CSFE a décidé de les rendre publiques à travers la rédaction d’un guide dédié à « la prévention contre les gîtes larvaires de moustiques sur les toitures-terrasses » publié en novembre 2024 en collaboration avec l’EID Méditerranée, la Direction générale de la santé (DGS) et des Agences régionales de santé (ARS) de France métropolitaine. L’objectif : rappeler les conditions de développement de l’insecte et surtout, décrire les solutions pour s’en prémunir, même dans les conditions les moins favorables. « Il s’adresse évidemment aux professionnels du bâtiment mais aussi à chacun de nous en tant que particuliers, même s’ils ne disposent pas d’une toiture-terrasse. Devant l’enjeu sanitaire, la CSFE et ses partenaires ont fait le choix d’en faire un outil avant tout pédagogique car finalement, la lutte contre le moustique tigre relève de la responsabilité collective. Les terrasses avec protection en dalles sur plots sont loin dans la liste des gîtes larvaires potentiels : les insectes vont d’abord pondre dans les coupelles ou les gouttières », souligne Florent Guilabert. Résultat, sur les huit chapitres que compte le document, un seul est dédié aux solutions applicables aux toitures-terrasses. Les autres rappellent le contexte sanitaire, réglementaire, le cycle de vie du moustique et les règles simples à suivre au quotidien. ISOLANT PENTÉ Intitulé « Différentes techniques d’optimisation des toitures-terrasses, terrasses et balcons pour la lutte contre la prolifération du moustique », il expose cinq solutions distinctes. La première, et la plus logique, c’est d’éviter lorsque c’est possible les pentes nulles, déjà interdites lorsque les éléments porteurs sont en acier ou en bois. « Le bon sens tend évidemment vers l’idée de ne réaliser que des formes de pente supérieure à 2 % pour permettre à l’eau de se diriger systématiquement vers les évacuations d’eau pluviales. À défaut, lors de travaux en construction neuve, il faut s’assurer, à la réception du support livré par l’entreprise de gros œuvre, que ce dernier ne présente pas de contrepente », explique Florent Guilabert. Lorsque celle-ci est difficilement applicable, notamment en rénovation, « les isolants avec une pente intégrée supérieure ou égale à 2 % (ou si elle est inférieure, si l’ensemble isolant + élément La mise en œuvre d’un isolant penté permet d’assurer l’écoulement de l’eau vers les évacuations d’eaux pluviales. Les systèmes avec structure alvéolaire nid d’abeille empêchent les moustiques d’avoir accès à l’eau. © Pyc © Siplast
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