DOSSIER 24 SANTÉ PUBLIQUE ÉTANCHÉITÉ.INFO #86 JUIN 2025 porteur affiche 2 % de pente) est une solution efficace pour assurer l’écoulement de l’eau, même si la pente de l’élément porteur est nulle », décrit le guide. Quelques adaptations techniques peuvent être nécessaires pour respecter les Règles de l’art comme un rehaussement des acrotères et la modification des seuils de porte. Quant aux préconisations de pose de l’isolant, elles sont décrites dans l’annexe B des Règles professionnelles « Isolants supports d’étanchéité en indépendance sous protection lourde » de juillet 2024. ENTRETIEN Les observations de terrain l’ont montré, les protections lourdes meubles ne semblent a priori pas faire courir le risque de formation de gîtes larvaires car elles évitent que l’eau susceptible de stagner dans les flaches soit apparente. Quelques conditions doivent néanmoins être remplies pour s’en assurer. Ainsi, comme notifié dans le NF DTU 43.1, elles doivent être constituées « d’une couche de granulats courants, roulés ou concassés de 4 cm d’épaisseur minimale et de granularité comprise entre 5 mm et une dimension au plus égale au 2/3 de l’épaisseur de la protection », souligne le guide qui rappelle les tolérances de planéité mentionnées dans le § 5.8.2 du NF DTU 20.12 (voir ci-dessus). « L’entretien de ces toitures est donc clé, insiste Florent Guilabert. Avec le temps, et sous l’effet du passage éventuel de personnes, les gravillons peuvent se déplacer et entraîner la formation de creux susceptibles de constituer autant de petits réservoirs d’eau accessibles aux moustiques tigres. Il faut donc régulièrement veiller à la bonne répartition de la protection meuble. » Cette même précaution doit être prise dans les cas de zones stériles de toitures végétalisées, qui elles, on l’a vu, constituent des barrières efficaces à la création de gîtes larvaires et ce même en cas d’intégration d’un système d’irrigation comme le mentionne le guide : « L’eau est retenue en sousface du système de végétalisation et n’est ni visible ni accessible aux moustiques. » De la même manière, lorsque la terrasse intègre un système de plaques à structure nid d’abeille, la retenue d’eau est séparée de la surface par un filtre dont le maillage est suffisamment fin pour empêcher le moustique de l’atteindre. « Les filtres doivent obligatoirement se chevaucher d’au minimum 4 cm afin d’assurer la continuité de la barrière. » À noter que ces dispositifs relèvent d’une évaluation technique spécifique « étanchéité + plaques alvéolaires » qui, « dans le cadre du guide, doit viser les dalles sur plots et / ou les platelages en bois sur plots ». LES GESTES DU QUOTIDIEN Les cas de rétention d’eau en toiture-terrasse à pente nulle ne sont donc en rien une fatalité. Les risques de développement du moustique tigre y sont minimes comparés à d’autres gîtes larvaires potentiels, disséminés un peu partout dans l’espace extérieur. Dans son guide « la prévention contre les gîtes larvaires de moustiques sur les toitures-terrasses », la CSFE préconise des gestes simples, accessibles à tous et qui ont un impact significatif pour éviter la prolifération des gîtes larvaires : - vider une fois par semaine les eaux stagnantes dans les soucoupes, vases, seaux… ; - remplir les soucoupes avec du sable humide ; - nettoyer les crapaudines sur les toitures- terrasses ; - couvrir les bidons de récupération d’eaux de pluie ; - ranger à l’abri de la pluie tous les récipients pouvant contenir de l’eau (pneus, bâches en plastique, jeux d’enfants, mobiliers de jardin… ; - entretenir les espaces extérieurs : évacuer les feuilles mortes et les déchets végétaux, élaguer… ; - nettoyer l’eau stagnant au fond des piscines ; - curer les gouttières et les boîtes à eau régulièrement pour veiller à la bonne évacuation des eaux pluviales. En outre, le guide a vocation à être actualisé en fonction de l’avancée des connaissances. En effet, comme le rappelle Florent Guilabert, « le moustique tigre a une grande capacité d’adaptation et nous allons suivre de près ses évolutions ». l Observation d’œufs de moustiques tigres. La bonne répartition des gravillons prévient la création de creux dans lesquels l’eau pourrait stagner. ©GT Moustique de la CSFE
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