DOSSIER 15 ÉTANCHÉITÉ.INFO #87 SEPTEMBRE 2025 ENVIRONNEMENT chaleur jusqu’à 48 °C, voire 50 °C. Si les valeurs moyennes du futur peuvent ressembler parfois aux valeurs extrêmes d’aujourd’hui, les « records » de demain seront bien plus sévères. » INONDATIONS Ça, c’est pour les températures… Car changement climatique est également synonyme d’alternance entre périodes de sécheresse et d’épisodes de précipitations intenses que les sols ne parviennent plus à absorber. C’est particulièrement le cas dans les milieux fortement imperméabilisés que sont les villes. « L’intensification des précipitations extrêmes devrait suivre une règle simple : + 7 % d’intensité pour chaque degré de réchauffement. Dans un scénario à + 1,5 °C, les précipitations décennales (ayant une chance sur dix d’advenir chaque année) se produiront 1,5 fois plus souvent. À + 4 °C, cette probabilité est multipliée par 2,7 », rappelle le centre de ressources pour l’adaptation au changement climatique du ministère de la transition écologique qui ajoute : « en France, c’est le premier risque naturel par l’importance des dommages qu’il provoque et des communes concernées. Tous sinistres confondus (particuliers et professionnels), le risque inondation devrait peser 50 milliards d’euros sur la période 2020-2050 sur l’assurance, soit une hausse de 81 % par rapport à la période passée (France Assureurs, 2021). » Une facture qui pourrait encore s’alourdir avec l’amplification d’autres épisodes météorologiques comme la grêle ou le vent (voir encadré). Face à ces menaces, les bâtiments sont évidemment en première ligne. Or, faut-il là aussi le rappeler, les ouvrages que l’on construit aujourd’hui sont ceux dans lesquels nous habiterons demain. Édifiés selon des principes qui leur prévoient une durée de vie de cinquante ans, c’est bien eux qui devront affronter ces conditions climatiques qu’on ne pourra plus qualifier ni d’extrêmes ni d’exceptionnels. Il leur faudra donc y résister et encore mieux, devenir acteur de la lutte contre leurs conséquences (voir encadré). GROUPES DE TRAVAIL L’enveloppe, et particulièrement la toiture, constitue le premier rempart contre les aléas climatiques. Si les dommages provoqués par les pluies diluviennes, les fortes chaleurs ou les averses de grêlons de 4 cm restent encore minoritaires, qu’en sera-t-il dans 25 ans quand ces épisodes deviendront la norme ? Les procédés d’étanchéité actuels, notamment les membranes autoprotégées directement exposées, sont-ils suffisamment calibrés pour résister ? Autant de questions que se pose la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE) qui a, pour y répondre, créé un groupe de travail (GT) « changement climatique » en 2024. Deux équipes se penchent plus spécifiquement sur les problématiques liées, pour l’une, au vieillissement prématuré provoqué par les fortes chaleurs et, pour l’autre, à la grêle. D’autres organismes comme l’Agence qualité construction (AQC), le CSTB ou encore la Fédération française du bâtiment (FFB) se sont également emparés du sujet. « Les parties prenantes ont conscience que les pratiques vont devoir changer Résister mais aussi agir Si l’exposition directe des membranes d’étanchéité autoprotégée aux aléas climatiques est aujourd’hui un sujet de réflexion, il existe d’ores et déjà une solution : rapporter une protection lourde sur le complexe. Sachant que certaines d’entre elles non seulement protègent mais permettent également d’atténuer les conséquences de ces bouleversements. Granulats, dalles sur plots, protections jardin ou par dallage, végétalisation, platelages… Toutes ces solutions rapportées protègent les complexes d’étanchéité de la grêle, des fortes chaleurs… Et jouent donc déjà un rôle dans la résistance des procédés. Mais pour certaines, elles peuvent aller plus loin. Ainsi, les gravillons et la végétalisation participent activement à la lutte contre les inondations grâce à leurs capacités de rétention d’eau. Les toitures végétalisées contribuent également au retour de la nature en ville, à la préservation de la biodiversité et à la réduction des îlots de chaleur urbains (ICU), grâce aux effets rafraîchissants de l’évapotranspiration des plantes et de l’évaporation. À noter que les ICU peuvent également être atténués par le recours à des membranes réflectives (et donc autoprotégées) qui permettent de réfléchir le rayonnement solaire incident sans augmenter significativement la température de surface. La CSFE a d’ailleurs constitué un groupe de travail dédié à ces typologies de membrane pour en évaluer scientifiquement les effets. N’oublions pas non plus l’installation de modules photovoltaïques bien sûr qui permet la production en toiture d’électricité non carbonée. En milieu urbain, les projections prévoient une augmentation des durées et des fréquences d’épisodes caniculaires.
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