Etanchéité.Info - Numéro 87 - Septembre 2025

DOSSIER 16 ENVIRONNEMENT ÉTANCHÉITÉ.INFO #87 SEPTEMBRE 2025 et que par conséquent, l’évolution des référentiels est inéluctable. Il est nécessaire que toutes s’engagent pour soutenir cet effort collectif de grande ampleur », insiste Stéphane Hameury, directeur opérationnel « enveloppe du bâtiment » au CSTB. Déjà, plusieurs axes de réflexion se dégagent. « La première étape, c’est de compiler les données climatiques de référence qui prévalaient jusqu’alors et celles qui primeront demain. Pour cela, nous bénéficions notamment des rapports du GIEC », explique Jacques Breuils, président du sous-GT vieillissement chaleur de la CSFE et responsable R&D membranes chez Soprema. À partir de là, « nous devons définir si les tests de résistance imposés à nos procédés d’étanchéité aujourd’hui seront encore pertinents à l’horizon 2050 », ajoute Marthe Jacqueau-Gramaglia, animatrice du GT changement climatique de la CSFE et référente innovation au sein du bureau d’études SECC. FORTES CHALEURS L’augmentation des durées d’exposition des membranes d’étanchéité autoprotégées à de fortes chaleurs accélère leur vieillissement et l’élévation importante des températures accroît les risques de fluage ou de décollement. Le phénomène est connu et pour l’éviter, des essais de résistance existent depuis plus de 30 ans. « Des essais de vieillissement accéléré ont été développés dans la seconde moitié du 20e siècle et sont encore utilisés. Les membranes bitumineuses par exemple sont soumises, en étuve, à une température de 70 °C pendant six mois », décrit Jacques Breuils. Mais, ce seuil serat-il encore suffisant dans quelques années ? ÉTUDE Dans ce contexte, la CSFE a réalisé fin 2024 une étude en partenariat avec l’agence d’ingénierie Tipee intitulée « Étude de l’évolution des sollicitations des revêtements d’étanchéité de toiture liée au changement climatique et à la réglementation thermique » et financée par la FFB dans le cadre de son plan de recherche et développement (PRDM). Différentes configurations et procédés ont été Et le vent ? La détermination de la résistance aux vents des procédés est bien encadrée. Les règles de calcul sont inscrites dans l’Eurocode 1 partie 1-4 et son Annexe nationale (AN) : le territoire français, métropolitain et ultramarin, est réparti en régions climatiques définies en fonction des vitesses de vent recensées. Ces dernières, associées à la hauteur du bâtiment, aux zones de la toiture et aux caractéristiques de rugosité du terrain servent au dimensionnement du nombre et de la densité de fixations d’un procédé fixé mécaniquement. Pour les revêtements d’étanchéité et leurs support, les référentiels (NF DTU série 43, ATec ou DTA ...) s’appuient encore largement sur les règles V65 avec cinq zones de vent. Le cahier du CSTB 3779 de février 2017 donne une méthode de calcul simplifiée de l’action du vent selon l’Eurocode 1 P1-4 et son AN et adaptée aux travaux d’étanchéité, compte tenu de l’expérience reconnue et réussie. Néanmoins, seuls quelques DTA de revêtements d’étanchéité fixés mécaniquement envisagent le recours à ce document. Dans ces cas, il est impératif d’utiliser la même règle de calcul pour l’élément porteur qui doit être dimensionné sur le principe des Eurocodes 0 et 1, ses différentes parties d’une part et celui prévu pour le matériau constitutif de l’élément porteur d’autre part. « Ces règles de calcul restent d’actualité, à condition bien sûr que la conception et la mise en œuvre de la toiture respectent les dispositions spécifiques de la région concernée », explique Virginie Merlin, ingénieure responsable de projets et référente risque naturel de l’AQC. En outre, en métropole notamment, l’expérience acquise dans les territoires ultramarins sujets aux cyclones est riche d’enseignement pour des ouvrages spécifiques nécessitant une tenue aux tornades par exemple. On observe déjà des averses de grêlons de plus de 4 cm de diamètre. Parallèlement à la hausse des températures, l’intensité des pluies va également augmenter.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTY5NjE1OA==