Etanchéité.Info - Numéro 87 - Septembre 2025

DOSSIER 18 ENVIRONNEMENT ÉTANCHÉITÉ.INFO #87 SEPTEMBRE 2025 testées sur l’élément porteur en bac acier d’un bâtiment type supermarché : deux niveaux d’isolation, un faible (post RT 2000) et un respectant la RT 2012, deux types d’isolant (un en laine minérale et l’autre en polyuréthane) et deux matériaux de membrane d’étanchéité, (un en bitume de couleur foncée et l’autre en PVC-P de couleur claire). Le tout dans l’objectif « d’observer statistiquement l’évolution des températures de surface de l’étanchéité pour la vérification de la bonne définition des seuils de température des tests réglementaires utilisés pour la mise sur le marché des produits ». Ont ainsi été analysées les influences des albédos de l’étanchéité, de la zone climatique (Brest, Paris, Nantes et Nice) et des changements auxquels elle va être soumise, de la résistance thermique des toitures et de la masse volumique de l’isolant. Pour cela, plusieurs données ont été relevées : les fréquences cumulées annuelles des températures de surface extérieure de l’étanchéité passées audessus d’un seuil*, le nombre de dépassements annuels et les températures moyennes, minimales et maximales. Ont également été intégrés les effets des échanges par convection naturelle en cas de vent faible ainsi que l’incidence du confinement aéraulique et de la réduction des vitesses de vents due à la présence d’obstacle (rugosité urbaine). S’il serait trop long de rentrer ici dans le détail des résultats obtenus (l’étude est consultable sur le kiosque étanchéité-bardage de la CSFE, https:// kiosque-etancheite-bardage.com), en voici les principaux enseignements. Tout d’abord, l’albedo du revêtement d’étanchéité est le paramètre ayant le plus d’impact sur la température de surface de la toiture. En d’autres termes, les membranes de couleur claire (indice de réflectance solaire (SRI) de 40, donc à fort albédo) montent moins en température que lorsque le SRI est faible. D’ailleurs, elles n’ont, dans aucune configuration, dépassé les 80 °C. Ensuite, la vitesse du vent joue sur le coefficient d’échange convectif et donc sur les températures de surface. Ainsi, pour les toitures avec étanchéité à faible albédo, en cas d’absence de vent, l’étude précise que « les températures pourraient atteindre jusqu’à 95 °C et ce pendant des durées de plus en plus longues dans le futur ». COULEUR CLAIRE Conclusion, comme l’explique Jacques Breuils, « nous tentons de déterminer si le seuil actuel de 70 °C des tests de vieillissement accéléré pourrait s’avérer obsolète au fil du temps. Pour les revêtements sombres, l’atteinte d’un tel niveau est susceptible de devenir la norme, remettant en cause les températures actuelles utilisées lors de ces essais ». Si la poursuite de l’étude confirme ces résultats, les pratiques pourraient donc être amenées à évoluer. « Nous souhaitons maintenant étudier le comportement des systèmes d’étanchéité et plus largement des procédés complets lorsque les températures de surface grimpent au-delà ». En cas de résultat défavorable, « nous pourrions, dans un premier temps, proposer de nous diriger vers une généralisation des complexes à fort albédo. D’autant plus qu’ils participent également à la réduction des îlots de chaleur urbains », souligne le président du sous-GT (voir encadré). GRÊLE La grêle est l’autre sujet qui préoccupe particulièrement les professionnels. « Sa sinistralité augmente clairement depuis quelques années en raison du changement climatique. Elle se compte en La température de surface des membranes de couleur claire et donc à fort albedo dépassent rarement les 70°C. EEP : dimensionner et entretenir « Un risque auquel on pense moins, c’est, en cas de pluie suivant l’orage de grêle, l’agglomération de grêlons au droit des évacuations d’eau pluviales (EEP) qui peut les boucher et entraîner des montées en charge de la toiture et potentiellement son effondrement », alerte Virginie Merlin, ingénieure responsable de projet et référente risque naturel de l’AQC. Une problématique qui n’implique d’ailleurs pas que la grêle mais également les pluies diluviennes que les EEP partiellement bouchées n’arrivent plus à absorber. D’où l’importance de bien les dimensionner en nombre et en section et de les implanter selon les Règles de l’art dès la conception. Il est également possible de « prévoir des dispositifs de sécurité tels que des évacuations déversoirs supplémentaires ». Avant travaux d’étanchéité, la pente, particulièrement au niveau des noues, doit également être contrôlée. Enfin, « les différentes études menées par l’AQC ont montré que nombre des effondrements recensés étaient dus à un manque d’entretien des EEP qui, encombrées, n’étaient plus en mesure d’évacuer les eaux reçues en toiture», insiste Virginie Merlin. © Renolit

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