Etanchéité.Info - Numéro 87 - Septembre 2025

TECHNIQUE 24 FICHE PRATIQUE ÉTANCHÉITÉ.INFO #87 SEPTEMBRE 2025 EEP L’évacuation des eaux pluviales par effet siphoïde Moins connue que le gravitaire, l’évacuation dite siphoïde est peu répandue. De faible section, elle présente des avantages certains mais nécessite en parallèle de respecter scrupuleusement plusieurs règles. En toiture-terrasse, les systèmes d’évacuation des eaux pluviales sont, dans leur grande majorité, dits gravitaires, c’est-à-dire que l’écoulement se fait par gravité. Les systèmes dits siphoïdes utilisent, quant à eux, le principe de la dépression dans la canalisation : à partir d’une certaine hauteur d’eau au-dessus de la naissance de l’évacuation, l’air n’entre plus ce qui provoque un effet chasse d’eau dans la noue qui évacue l’eau à grande vitesse. Elles sont généralement prescrites par des maîtres d’ouvrage au fait de la technique, principalement sur des bâtiments métalliques de grands volumes tels que les bases logistiques ou les centres commerciaux. Elles présentent des avantages et notamment le fait qu’à débit égal, les sections de tuyaux sont réduites. « Ces derniers peuvent donc être facilement rapportés sur une charpente et évitent ainsi les installations sous dallage », explique François Michel, directeur technique de la CSFE. Avec néanmoins un revers à cette médaille : « la conception des naissances et la faiblesse de leur diamètre sont telles que pour que l’effet siphoïde fonctionne, l’écoulement de l’eau ne doit pas être gêné ». Car si le système se bouche, la toiture se met en charge puis en surcharge et le risque est alors loin d’être anodin : il s’agit bel et bien de l’effondrement de la toiture. Pour s’en prémunir, plusieurs règles doivent être suivies. Elles sont consultables dans les Avis techniques des procédés* et complétées dans le Cahier des prescriptions techniques 3600_V2 d’avril 2025**. « Ce dernier vient d’être refondu à la suite de l’analyse par le Groupe spécialisé 5.2 de la CCFAT de retours d’expérience parfois malheureux. Il n’est pas autoportant puisqu’il renvoie aux Avis Techniques. » Il vise les éléments porteurs en béton, en acier et en bois, les toitures inaccessibles et techniques et les revêtements d’étanchéité apparents ou protégés par dallettes sur non tissé. Les principales préconisations à respecter sont : - un entretien régulier, à la charge de l’exploitant du bâtiment, afin d’éviter que l’évacuation ne se bouche ; - un calcul précis du positionnement des naissances, avec une marge de sécurité. Par exemple, à partir d’une surface de toiture de 1 000 m², deux descentes sont nécessaires, ce qui conduit à deux collecteurs. Les naissances sont de ce fait implantées en quinconce sur ces collecteurs. - le respect d’une même altimétrie des naissances reliées à un même collecteur. « Si tel n’est pas le cas, l’une peut se retrouver sous l’eau alors que l’autre reste à l’air libre. L’évacuation des eaux ne fonctionnera alors pas correctement. » Conception et calepinage des naissances ne sont pas attribués au lot étanchéité. « Le rôle de l’étancheur est de mettre en œuvre les naissances. » Pour éviter de se voir impliquer en cas d’effondrement de l’ouvrage, il lui est conseillé de vérifier leur bonne implantation et d’être attentif à la réalisation du raccordement de ces naissances à l’étanchéité. l *À ce jour: UV-System TM (UV-System Nordic AB), Vacurain (Dyka), Sifonika Plus (Sifonika France), Nicoll Akasison (Nicoll), EPAMS (Saint Gobain PAM) Geberit Pluvia (Geberit) **https://www.ccfat.fr/groupes-specialises/publications/?keywords=3600&document=7&specializedGro up=5&sort=1#documents

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