Etanchéité.Info - Numéro 87 - Septembre 2025

TÉMOIN 36 DAVID MAGALHAES ÉTANCHÉITÉ.INFO #87 SEPTEMBRE 2025 LE CONTEXTE De formation en génie civil, David Magalhaes a commencé sa carrière en tant que conducteur de travaux en entreprise générale sur des chantiers de construction de logements neufs. Il a ensuite intégré la maîtrise d’ouvrage au sein d’un bailleur social comme responsable technique, puis chargé d’opération. Il occupe des postes de direction de patrimoine et maîtrise d’ouvrage depuis plus de 12 ans. Actuellement sous-directeur au sein de la direction du patrimoine de la RIVP, il est responsable de la réhabilitation et des travaux réalisés sur le patrimoine existant et la stratégie qui y est associée (technique, programmation, etc.). «Pour chacune de nos opérations de réhabilitation, production d’énergie et/ou végétalisation sont envisagées en toiture-terrasse» Entretien avec David Magalhaes, sous-directeur de la direction du patrimoine de la RIVP PROPOS RECUEILLIS PAR ADELINE DIONISI Quelle est la politique de l’un des plus importants bailleurs sociaux de la capitale en matière d’exploitation des toituresterrasses ? Performance énergétique, production d’énergie, végétalisation mais aussi accessibilité et surélévation : son sous-directeur de la direction du patrimoine revient pour Étanchéité.Info sur les solutions mises en œuvre en fonction des objectifs et des contraintes. ÉTANCHÉITÉ.INFO De quoi est composé le patrimoine de la RIVP ? DAVID MAGALHAES La Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) est une Société d’économie mixte (SEM) bailleur social. Nous gérons un parc de près de 67 000 logements sociaux répartis majoritairement sur le territoire parisien et, de manière plus ponctuelle, sur la petite couronne. Leurs dates de construction s’étalent de l’époque haussmannienne à la période actuelle. Leur architecture, leur mode de conception et leurs performances thermiques sont donc très hétérogènes. E.I. Construisez-vous également de nouveaux ouvrages ? D.M. Oui mais aujourd’hui, vu le contexte actuel et local, nous réalisons plutôt des opérations d’acquisition-amélioration et de réhabilitation de l’existant. Déjà parce qu’à Paris, il est difficile de trouver du foncier libre. Ensuite parce que notre stratégie patrimoniale priorise la réduction des consommations énergétiques de notre parc qui se répercute en plus sur les factures et le confort de nos locataires. Nous réhabilitons entre 1 000 et 1 500 logements par an. E.I. Quels sont vos objectifs de réduction des consommations ? D.M. Nous nous inscrivons dans le cadre du Plan climat air énergie de la Ville de Paris qui fixe comme objectif une réduction de 35 % des consommations d’énergie sur l’ensemble du parc social à l’horizon 2030 et de 50 % à l’horizon 2050. Nous sommes également soumis à l’obligation réglementaire qui a notamment interdit la location de logements classés G au DPE depuis le 1er janvier 2025. Ce sera au tour des étiquettes F en 2028 et E en 2034. Nous visons donc a minima l’étiquette D par anticipation des exigences futures. Les opérations énergétiques que nous menons aujourd’hui permettent une réduction des consommations de 40 % minimum. Certaines peuvent atteindre 60 %. E.I. Quels sont les types de travaux réalisés ? D.M. Cela dépend évidemment du bâtiment concerné. Pour certains, il est très compliqué d’intervenir car les Architectes des bâtiments de France ne nous permettent pas de réaliser certains travaux ou les contraintes techniques sont trop importantes. Mais dès que possible, nous intervenons sur l’isolation de l’enveloppe. Elle peut être réalisée par l’intérieur lorsque les façades sont architecturales ou patrimoniales mais nous privilégions l’isolation par l’extérieur pour plus d’efficacité et réduire les contraintes. Nous améliorons également l’isolation des toitures. Il s’agit principalement des immeubles construits avant 1990 mais nous commençons à traiter ceux des années 1990 et 2000. E.I. À chaque opération de réhabilitation, les toituresterrasses bénéficient donc d’une isolation renforcée… D.M. Oui, même en anticipant parfois la réfection de l’étanchéité. L’idée étant que quand nous lançons des travaux, nous n’ayons plus à y revenir quelques années plus tard pour cause de vétusté d’un poste alors que le reste est rénové. Nous avons d’ailleurs contractualisé l’entretien de nos toitures-terrasses pour garantir au maximum leur longévité.

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