Prévention contre les gîtes larvaires de moustiques sur les toitures-terrasses - Novembre 2024

PRÉVENTION CONTRE LES GÎTES LARVAIRES DE MOUSTIQUES SUR LES TOITURES-TERRASSES 6 État des lieux actuel Les gîtes larvaires des moustiques vecteurs du genre Aedes sont le plus souvent en milieu urbain, plus rarement en milieux naturels ouverts. Ce sont soit des biotopes naturels tels que des creux d’arbres, soit des petites collections d’eau artificielles telles que les seaux, vases, soucoupes, fûts et citernes, pneus, boîtes de conserve, chambre télécom et tous petits réceptacles d’eaux pluviales ou domestiques à découvert. Ce sont généralement des milieux plutôt ombragés et riches en matière organique. Dans le bâtiment en première approche, les toitures-terrasses sont des ouvrages propices à la stagnation de l’eau pendant plusieurs jours voire semaines (ce qui favorise la prolifération des moustiques tigres). La CSFE a sollicité l’EID Méditerranée pour réaliser des études en laboratoire et in situ afin d’évaluer les risques réels de prolifération du moustique-tigre sur les toitures-terrasses, les balcons et les terrasses protégées par dalles sur plots et/ou les platelages en bois sur plots. En 2022, les travaux ont consisté en une étude en laboratoire pour évaluer dans quelle mesure l’utilisation d’une protection lourde meuble (par gravillons) permettrait de réduire ou d’éliminer les gîtes larvaires. Un état des lieux du risque que représentent les toitures-terrasses, les balcons et les terrasses dans le cadre de la prolifération du moustique-tigre dans la région méditerranéenne a également été mené. Si l’étude en laboratoire a montré que les femelles étaient à même de pondre malgré une couche de 4 cm de gravillons, et que les larves pouvaient se développer jusqu’au stade adulte dans les mêmes conditions, l’étude observationnelle en région méditerranéenne n’a en revanche pas permis d’observer une seule larve sur les 40 toitures investiguées (toute configuration de toitures confondue). Cette différence réside dans les conditions créées en laboratoire qui sont favorables à prolifération des moustiques (insertion volontaire des larves et de femelles de moustiques, mise en eau volontaire, contrôle de l’hygrométrie et de la température). Les résultats des études de 2022 avaient donc conclu que le risque de développement de moustique-tigre sur les toitures-terrasses à pente nulle en région méditerranéenne était faible. En 2023, des études observationnelles ont été menées dans la même ville (Vitrolles-PACA) et à Lyon (Rhône-Alpes). Les résultats de l’étude tendent à montrer que les toitures terrasses correctement entretenues présentent un risque faible de formation de gîtes larvaires. Toutefois, les terrasses protégées par dalles sur plots sont le type d’ouvrage présentant le risque de prolifération le plus fort, car on y trouve presque systématiquement, lors des visites, de l’eau stagnante et des stades immatures du moustique. Les retenues d’eau stagnantes sur les toitures protégées par dalles sur plots sont généralement causées par la faiblesse de la pente, les tolérances d’exécution de la maçonnerie et la protection du support des rayons du soleil par les dalles empêchant l’évaporation de l’eau stagnante. Par leur simplicité d’installation, les terrasses à dalles sur plots se sont développées ces dernières années. Étant le type d’ouvrage avec le risque le plus élevé, des solutions pérennes sont proposées par les professionnels du bâtiment dès la conception, pour rendre ce risque minimal. Qu’admet le référentiel technique relatif au gros-œuvre pour les terrasses ? Le DTU 20.12 « Gros œuvre en maçonnerie des toitures destinées à recevoir un revêtement d’étanchéité » précise : • Au § 5.8.2 « Tolérances d’horizontalité » que les retenues d’eau dans le cas de terrasses de pente nulle, peuvent atteindre 2 cm de profondeur, • Au § 5.8.3 « Tolérances de pente », une Note attire l’attention sur le fait qu’en cas de terrasse de pente inférieure à 2 %, des retenues d’eau peuvent exister. En l’état des référentiels techniques, la présence de retenues d’eau sur une terrasse dont la pente est inférieure à 2 % est conforme aux Règles de l’Art mais peut présenter un risque qui ne peut être exclu. Ce guide propose justement certaines solutions pour remédier au fait que les tolérances admissibles permettent la rétention d’eau, dans une optique de prévention des gîtes larvaires. 11

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