PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ Juin 2023
La CSFE est une organisation professionnelle qui représente et défend les entreprises et les industriels de l’étanchéité auprès des pouvoirs publics, des décideurs économiques et des autres acteurs de la construction. Au sein de commissions, sous-commissions et groupes de travail, elle coordonne des actions et travaux techniques pour le développement de la toiture terrasse . La CSFE participe activement à la rédaction des documents réglementaires et normatifs sur la sécurité des biens et des personnes pour les travaux d’étanchéité et contribue aux travaux concernant « l’assurabilité » des ouvrages incluant les spécificités de la profession. Elle est engagée dans la promotion des métiers de l’étanchéité via diverses actions et supports, notamment Étanchéité. info. La CSFE accompagne ses adhérents dans les défis environnementaux et sociétaux actuels (REP, RE2020, FDES...). PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 2
L’OPPBTP est l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics. Sa mission est de conseiller, former et informer les entreprises à la prévention des accidents du travail, des maladies professionnelles, et à l’amélioration des conditions de travail. Avec son réseau de collaborateurs répartis dans ses agences régionales en France, l’OPPBTP accompagne les entreprises dans la mise en place de leur démarche de prévention. L’OPPBTP propose aux entreprises des services et des formations répondant à leurs besoins. Il met à disposition sur son site www.preventionbtp.fr des publications, outils pratiques, fiches conseils pour aider les entreprises dans leur gestion de la prévention. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 3
COMITÉ DE RÉDACTION Mme Karine DOL (CSFE) Mme Edwige PARISEL (CSFE) Mme Valérie TOURNIER (OPPBTP) Mme Blandine VALENTINI (SOPREMA SAS) M. Sergio ASSOGBA (CSFE) M. Lionel AUNEAU (SMAC) M. Manuel DECOODT (ETANDEX) M. Michel DREUX (MATOSE) M. Philippe DRIAT (CSFE) M. Thierry DURSENT (SOPREMA SAS) M. GérardMAIGNE (Entreprise A. MAIGNE) M. Serge MASLE (SMAC) M. Gwénaël MOREAU (ETANDEX) M. Bertrand MORIN (UTB) M. Patrick TIQUET (SNA) PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 4
Éditorial La Chambre Syndicale Française de l’Étanchéité (CSFE) avec les entreprises adhérentes, et l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP) a rédigé ce mémento pour le rendre accessible tant au personnel d’exécution qu’au personnel d’encadrement. Le précédent document, Prévention des Risques Professionnels sur les Chantiers d’Étanchéité, nécessitait une mise à jour pour être au plus près des évolutions de notre métier. Le principe de conception de ce Manuel de Prévention des Risques est de décrire les situations rencontrées sur les chantiers et d’informer les personnes de l’entreprise pour mettre en œuvre les dispositions et dispositifs nécessaires à protéger les personnes et particulièrement les salariés tout en améliorant les conditions de travail. Il restera des cas particuliers qui ne peuvent être tous traités dans ce document. La CSFE avec ses partenaires restent à votre disposition pour vous accompagner dans votre recherche de prévention d’un risque spécifique. Les éléments contenus dans ce document sont susceptibles d’évolutions avec des règlementations modificatives ou nouvelles. Les vérifications avant mise en œuvre restent indispensables. Ce document est aussi un support d’information sur notre métier lors de l’intégration d’un nouveau collaborateur. La santé au travail est une priorité pour les entreprises et la prévention des risques une nécessité. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 5
Table des matières INTRODUCTION A. RÉALISATION DES TRAVAUX A.1. Listes des situations de travail courantes et risques associés A.2 Risques de Chutes de hauteur A.2.1 Délimitation et protection de l’ouvrage A.2.2 Périphérie des bâtiments A.2.3 Protection des zones de réception des matériaux A.2.4 Protection des ouvertures A.2.5 Protection en sous-face de toiture terrasse A.2.6 Opérations de métrés en toitures terrasses A.2.7 Accès aux postes de travail en hauteur A.2.8 Vérifications périodiques A.3 Risques de chute de plain-pied A.4 Risque de Brûlures / Incendie / Explosion A.4.1 Stockage des matériaux et produits A.4.2 Bouteilles de gaz A.4.3 Appareils de soudage – Raccordement et fonctionnement A.4.4 Entretien des matériels A.4.5 Autres produits inflammables (vernis d’imprégnation, produits de systèmes d’étanchéité liquide, solvants, nettoyants, … A.4.6 Conduite à tenir en cas de départ de feu A.5 Risques liés aux manutentions manuelles A.6 Risques liés à l’emploi d’outillage manuels ou électroportatifs A.6.1 Généralités A.6.2 Risques de projections/rejets/blocage/effet rebond A.6.3 Risque électrique A.6.4 Risques liés au bruit A.6.5 Risques liés aux vibrations A.7 Risques chimiques A.7.1 Risques liés à l’application de produits A.7.2 Risques liés à l’émission de poussières et fibres A.8 Autres risques A.8.1 Risques d’écrasement et de retombée de la charge A.8.2 Risques de collision/heurts A.8.3 Risques pour l’environnement 9 10 11 12 12 13 15 15 16 17 18 18 19 20 20 21 22 28 29 30 30 32 32 32 33 34 36 37 37 38 39 39 39 40 PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 6
B. ÉQUIPEMENTS DES POSTES DE TRAVAIL ET ACCÈS B.1 Protections périphériques provisoires (garde-corps) B.2 Protection des trémies B.3 Filets de sécurité B.3.1 Filets de sécurité en sous-face B.3.2 Filets de sécurité en périphérie B.3.3. Installation, réception des filets de sécurité B.3.4 Vérifications annuelles des filets de sécurité en sous-face B.4 Plateforme élévatrice mobile de personnes (PEMP) B.5 Échafaudages - Tours d’accès B.5.1 Échafaudages roulants B.5.2 Échafaudages de pied – Tours d’accès - Escaliers B.5.3 Vérifications de mise en service et vérifications périodiques B.6 Plateformes individuelles roulantes (PIR) et plateformes individuelles roulantes légères (PIRL) B.7 Échelles C . APPROVISIONNEMENTS C.1 Transport avec véhicule C.1.1 Aménagement et chargement du véhicule C.1.2 Transport de produits à risques C.2 Approvisionnements du chantier – moyens mécaniques C.2.1 Examen d’adéquation et vérifications C.2.2 Maintenance C.2.3 Treuils et grues potence de terrasse C.2.4 Monte-matériaux C.2.5 Grue auxiliaire, grue à tour, grue à montage automatisé ou rapide C.2.6 Accessoires de levage C.2.7 Manutentions manuelles et aides à la manutention C.3 Autres engins divers D. COMPORTEMENTS - RÈGLES DE BONNE CONDUITE – ÉQUIPEMENTS DE PROTECTION INDIVIDUELLE D.1 Équipements de protection individuelle D.1.1 Casque D.1.2 Gants D.1.3 Lunettes ou masques de protection D.1.4 Chaussures de sécurité D.1.5 Protections auditives D.1.6 Appareil de protection respiratoire D.1.7 Système d’arrêt de chute ou de retenue 41 41 42 44 44 44 44 44 45 47 48 48 49 49 50 52 52 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 63 64 65 65 66 67 68 69 PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 7
D.1.8 Genouillères D.1.9 Vêtements de travail et de protection D.2 Conduite D.3 Alcool, drogue, tabac, médicaments E . PRÉPARATION ET ORGANISATION DU CHANTIER - RETOUR D’EXPÉRIENCE CHANTIER E.1 Installations de chantier E.1.1 Installations d’hygiène E.1.2 Conditions climatiques E.1.3 Électricité de chantier E.2 Accueil sur chantier (CDI, CDD, intérim) E.3 Cas particulier du travail isolé E.4 En cas d’urgence E.4.1 Secours E.4.2 Sauveteur – Secouriste du Travail - SST E.4.3 Premiers soins – Trousse de secours E.4.4 Prévention contre l’incendie E.5 Accueil – Information - Formation – Sensibilisation - Habilitations – Autorisations E.6 Reconnaissance des lieux et ouvrages E.7 Obligations administratives E.7.1 Travaux à proximité des réseaux électriques – DT/DICT E.7.2 Travaux par points chauds E.7.3 Informations consultables E.7.4 Registres E.8 Plan de prévention / PPSPS / DIUO E.8.1 Plan de Prévention E.8.2 Le Plan Particulier de Sécurité et Protection de la Santé - PPSPS E.8.3 Le DIUO E.9 Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP), plan d’action et mise à jour E.10 Les acteurs de la prévention ANNEXE I ANNEXE I I – GLOSSAIRE ANNEXE I I I – POUR EN SAVOIR PLUS LIENS UTILES 70 70 71 71 72 72 72 73 74 75 76 76 76 77 77 77 79 81 82 82 83 83 83 84 84 84 84 84 84 85 86 88 89 94 PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 8
Introduction Ce guide regroupe les bonnes pratiques de prévention sur les chantiers d’étanchéité en toiture terrasse. Il est destiné au personnel d’encadrement et au personnel d’exécution de chantier. Il constitue un outil pour les dirigeants et les préventeurs des entreprises d’étanchéité. Comportant cinq parties, ce guide aborde d’une part, les mesures techniques de prévention tout au long des phases de chantier et d’autre part, les mesures d’ordre organisationnel. Il traite des risques « courants » auxquels sont exposés les intervenants pendant la réalisation de leurs tâches métier. Pour les risques particuliers tels que le risque amiante, le risque plomb, le risque silice, le risque électrique en cas de travaux à proximité d’un réseau électrique aérien, etc., il convient, en complément, de se référer à la documentation spécifique du sujet pour déterminer les procédures à suivre, adapter et compléter les mesures de prévention. Les informations figurant dans le présent document sont données en fonction des textes réglementaires et normatifs en vigueur à la date de son établissement et sont, le cas échéant, à revoir en fonction des modifications postérieures. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 9
A 4 Réalisation des travaux La première étape d’un chantier pour s’assurer de sa réalisation dans les meilleures conditions techniques, organisationnelles et de prévention des risques professionnels est l’étape de préparation qui démarre dès l’établissement du devis/de l’offre, puis se poursuit jusqu’au démarrage des travaux. Cette étape préalable et les dispositions à prévoir sont particulièrement décrites au chapitre E. Lorsque les travaux vont démarrer et pour tout type d’intervention en toiture terrasse, les conditions météorologiques prévues sur la journée sont à vérifier avant de se déplacer, ou en arrivant, sur le chantier. Cette vérification de dernière minute vient compléter la préparation préalable du chantier et permet de déterminer si celui-ci peut être démarré en sécurité du point de vue des conditions météorologiques. Les opérateurs intervenant sur des chantiers d’étanchéité sont, lors de chaque phase, soumis à des risques. Le présent chapitre propose tout d’abord une liste de situations de travail courantes sur les chantiers d’étanchéité et identifie les principaux risques associés (§ A.1). Puis, pour les risques identifiés, il présente les solutions de prévention de type organisationnel, technique ou liées à la formation des intervenants du chantier. Il s’attache à : - décrire les dispositions d’organisation à prévoir pour la réalisation des travaux, - préciser les moyens de protection collective, équipements de travail associés et les équipements de protection individuelle adaptés. Il traite également des critères de choix et d’entretien des outillages nécessaires aux travaux. Il renvoie aux chapitres suivants pour les critères de choix et d’entretien desmoyensdeprotectioncollective, équipementsd’approvisionnement et de travail et équipements de protection individuelle. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 10
A.1. L ISTES DES SITUATIONS DE TRAVAIL COURANTES ET RISQUES ASSOCIÉS En fonction des tâches réalisées, les opérateurs peuvent être exposés à différents risques, répertoriés pour les principaux dans le tableau suivant. Chaque situation n’engendrera pas systématiquement l’exposition à tous les risques mentionnés pour cette situation : Situations de travail Principaux risques associés Chutes de hauteur Chutes de plain-pied Manutentions manuelles Outillages manuels ou électroportatifs Chimiques Incendie Travaux de démolition et de dépose X X X X X X Évacuation des déchets X X X X Pose de supports de couverture (tôles d’acier nervurées, panneaux de particules) X X X X X poussières X Implantation des matériaux et matériels X X X X X Découpe de panneaux d’isolant X X X X X Travaux d’imprégnation X X X X X Pose de membrane d’étanchéité bitumineuse - Soudage au chalumeau X X X X X milieu confiné notamment X Mise en œuvre de résine liquide X X X X X Mise en œuvre de membrane synthétique X X X X X X Les opérateurs sont également exposés à d’autres risques comme les risques d’écrasement par retombée de la charge lors des phases d’approvisionnement et les risques routiers. T r a v a u x d ’ é t a n c h é i t é • 11
A.2 RISQUES DE CHUTES DE HAUTEUR En phase de préparation et/ou d’exécution, les intervenants du chantier sont exposés aux risques de chute de hauteur, nécessitant la mise en œuvre de mesures de protection collective : • en périphérie du bâtiment pour tous types de chantiers, • à l’intérieur de l’emprise du bâtiment lors de travaux incluant la pose des supports d’étanchéité, • aux abords des ouvertures de type trémies de lanterneaux, de ventilation, etc. A.2.1 D élimitation et protection de l’ouvrage Vis-à-vis du domaine public, le chantier est délimité et son accès est interdit à toute personne autre que les intervenants pour les travaux. Afin de garantir la sécurité des salariés de l’entreprise et réduire notamment les risques de chute de hauteur, l’accès à la zone de travaux d’étanchéité est limité au personnel de l’entreprise réalisant ces travaux. La sécurisation des zones de travail vis-à-vis des chutes de hauteur est réalisée par des opérateurs eux-mêmes protégés pour ce risque : PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 12
- les moyens de protection collective sont mis en place par du personnel formé à leur installation, - lorsque cela est possible, les protections périphériques sont mises en place à partir d’une Plateforme Elévatrice Mobile de Personne (PEMP) (cf. § B.4) ; sinon, les opérateurs sont munis d’un équipement de protection individuelle contre les chutes, les points d’ancrage étant définis par l’encadrement (cf. § D.1.7). Les protections collectives contre les chutes de hauteur utilisées couramment sur les chantiers d’étanchéité, sont décrites au chapitre B. Pour être adapté au chantier, leur choix doit tenir compte : • du type de travaux (travaux neufs ou travaux de réhabilitation), • du type de bâtiment (habitation, industriel, ERP, …), • du type de toiture (dalle béton, tôles d’acier nervurées, autres) … et de sa pente, • des moyens d’accès à la zone de chantier, • de l’occupation du bâtiment ou non pendant les travaux, • des contraintes du site, en termes de circulations, de présence de réseaux électriques aériens à proximité, • de l’environnement immédiat du bâtiment et notamment des possibilités d’implantation d’équipements au sol. Les travaux de pose des supports de couverture ou d’étanchéité ne peuvent démarrer qu’après installation de ces équipements. Pour les toitures en matériaux fragiles, la circulation en toiture ne peut se faire qu’après mise en place d’un chemin de circulation adapté. A.2.2 Périphérie des toitures terrasses Lorsque la hauteur de l’acrotère en périphérie de toiture terrasse n’est pas suffisante pour constituer une protection contre les chutes de hauteur, ou que le bâtiment est dépourvu de garde-corps permanents, il est conseillé de proposer au maître d’ouvrage l’installation de protections périphériques permanentes. Elles permettront la réalisation des travaux et des interventions ultérieures sur l’ouvrage en toute sécurité. Si l’installation de dispositifs permanents ne peut-être retenue, des protections périphériques de type garde-corps provisoires doivent être installées au niveau du plan de travail et des aires de circulation (cf. § B.1). Dans le cas de terrasses avec architecture particulière, y compris les toitures de pentes supérieures à 20 %, la protection périphérique fera l’objet d’une étude spécifique. Les garde-corps provisoires, y compris ceux comportant des filets, doivent être conçus pour être conservés et permettre la réalisation des relevés d’étanchéité à la périphérie. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 13
Leur utilisation doit être conforme aux instructions du fabricant. Ils doivent être maintenus en bon état ; tout élément (pièces métalliques ou filet) défectueux, déformé ou endommagé doit être remplacé. Pendant les travaux et dans les situations suivantes, les opérateurs doivent s’équiper d’un équipement de protection individuelle contre les chutes (cf. § D.1.7) : • le garde-corps périphérique ne peut pas être conservé pour la réalisation des relevés d’étanchéité, • la protection intermédiaire de type filet doit être remontée localement pour réaliser les relevés d’étanchéité, • une partie défectueuse de la protection périphérique doit être déposée pour être remplacée. La zone concernée est alors délimitée et son accès est strictement réservé au personnel équipé réalisant les travaux dans cette zone. è Cas des protections périphériques par filets de sécurité Lorsqu’il n’est pas possible d’installer des garde-corps provisoires en périphérie du bâtiment, des dispositifs de type surfaces de recueil souples peuvent être mis en place (filets de sécurité T ou V – cf. § B.3) pour arrêter une personne en cas de chute, si les caractéristiques du bâtiment le permettent. La même analyse que pour les filets utilisés en sous-face de toiture est à mener pour le choix du type de filets adapté à la configuration (cf. § A.2.5). Les filets seront positionnés de manière à réduire au maximum la hauteur de chute, sans jamais dépasser 3 mètres. Comme pour les garde-corps provisoires, ces filets font l’objet d’un contrôle visuel quotidien. Tout défaut constaté (déchirure, coupure, abrasion, absence d’une attache…) implique un arrêt temporaire du chantier dans la zone concernée pour procéder à la remise en conformité de la protection. è Cas des chantiers réalisés par tronçons - Délimitation des zones de travaux Pour les chantiers justifiant d’une protection périphérique partielle de la toiture terrasse (grande surface, chantier par tronçons, …) il y a lieu de : • délimiter physiquement la zone de travail protégée (barrières mobiles conseillées) et ainsi d’interdire la circulation des opérateurs en dehors de cette zone. Des consignes doivent être données en la matière ; cette délimitation est mise en place à au moins 3 m avant chaque extrémité des protections provisoires ou permanentes présentes en périphérie de la toiture terrasse. • d’interdire l’accès à la zone de travail à toute personne n’appartenant pas à l’entreprise d’étanchéité. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 14
A.2.3 Protection des zones de réception des matériaux La réception des matériaux en toiture terrasse se fait sans dépose de la protection périphérique et l’appareil de levage doit permettre de lever la charge au-dessus du garde-corps pour ensuite la déposer sur la toiture. La recette et l’appareil de levage doit être conçu pour permettre aux opérateurs d’exécuter les manœuvres sans se pencher au-dessus du vide. Dans l’impossibilité de respecter ces conditions d’usage, les opérateurs préposés à la réception des matériaux sont équipés d’un équipement de protection individuelle contre les chutes (§ D.1.7). A.2.4 Protection des ouvertures La protection des ouvertures est essentielle pour la sécurité des opérateurs. Dans le cas des toitures béton, elle fait partie, comme les protections périphériques, de l’étape de sécurisation du chantier avant son démarrage. Équiper ou faire équiper les trémies d’une protection temporaire en début de chantier, fixée, jusqu’à son remplacement par l’équipement définitif. Les différents types de protection temporaire sont décrits au paragraphe B.3. Lorsque cela est possible, l’installation des structures définitives (lanterneaux, trappes d’accès, exutoires de fumées, machines, etc.) est à privilégier. Dans le cas d’un équipement présent sur une trémie d’accès, des consignes claires doivent être données pour qu’il soit refermé après chaque utilisation. Dans l’impossibilité de protéger certaines trémies, il y a lieu d’en interdire l’accès en procédant comme pour les chantiers réalisés par tronçons (cf. § A.2.2). Pour les autres supports (acier, bois, …), la protection des ouvertures est à effectuer avant dépose des filets de sécurité en sous-face (cf. § A.2.5). PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 15
A.2.5 P rotection en sous-face de toiture terrasse Le choix de filets de sécurité, comme moyen de protection collective, n’est retenu que lorsqu’il est techniquement impossible de mettre en œuvre un autre moyen de protection collective empêchant la chute. Ils ont pour rôle de servir de surface de recueil dans le cas de la chute d’un opérateur. La pose ou la dépose des supports de toiture terrasse (tôles d’acier nervurées, panneaux de particules, panneaux de contreplaqué, etc.) sont les situations de travaux les plus courantes pouvant nécessiter la mise en œuvre d’une protection de type filets de sécurité en grandes nappes, sous la zone de travaux. Installés en sous-face de toiture, ils doivent être complétés par une protection collective périphérique à l’ouvrage (cf. § A.2.2 et B.1). Le choix du type de filets à installer est fait en fonction des caractéristiques de la structure sur laquelle ils vont être installés. Avant d’engager les travaux de mise en œuvre des filets de sécurité, l’entreprise qui réalise la pose doit : • analyser les besoins et les contraintes du site : conditions d’installation (hauteur de chute, tirant d’air nécessaire en cas de chute…), caractéristiques et résistance de l’ouvrage support des filets, restrictions par rapport aux possibilités d’accrochage, localisation des obstacles traversant le plan horizontal de pose des filets, conditions et contraintes d’accès, d’approvisionnement des matériels, phasage et évolution des zones à protéger, contraintes liées à l’environnement du chantier (ligne électrique aérienne, produits ou atmosphères corrosifs…), coactivité prévisible au moment de la pose/dépose des filets, • choisir des filets de sécurité de type adapté à la protection à réaliser, en bon état de conservation, sans maille déchirée ou endommagée, et dont la dernière maille d’essai a été testée depuis moins de douze mois (cf. § B.3.4). • s’assurer de disposer de personnel de pose compétent, • avoir à sa disposition le manuel d’instructions de pose des filets de sécurité établi par le fabricant. Les filets de sécurité sont décrits au paragraphe B.3. Lors des travaux de pose, chaque élément support de couverture doit être fixé au moment de sa mise en place pour éviter tout déplacement ou ripage et pour augmenter la surface de travail stabilisée. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 16
S’il est techniquement impossible de mettre en place des filets de sécurité, les opérateurs doivent se protéger en s’équipant d’un système d’arrêt de chute, les points d’ancrage étant définis par l’encadrement (cf. § D.1.7). A.2.6 Opérations de métrés en toiture terrasse L’accès à la toiture se fait depuis l’intérieur du bâtiment au moyen des équipements adaptés présents sur le site, ou depuis l’extérieur du bâtiment, à partir d’une échelle d’accès en bon état (cf. § B.7). Les éléments porteurs et non porteurs de la toiture sont identifiés. Les éléments fragiles sont exclus des zones de circulation pendant la réalisation des métrés. Tout déplacement sur la toiture terrasse se fait en faisant face aux acrotères ou aux trémies (lanterneaux, verrières, …). Depuis la toiture terrasse, les opérations de métrés sont faites prioritairement au moyen d’équipements évitant de s’approcher d’une zone à risque vis-à-vis des chutes de hauteur (appareils de mesure sans contact, de type laser par exemple). Lorsqu’il est nécessaire de s’approcher d’une partie d’ouvrage à risque pour en connaître l’état et la composition, un système d’arrêt de chute doit être utilisé. La personne équipée de son harnais doit être compétente pour définir son point d’ancrage. Si une intervention près du vide exige de se baisser, celle-ci doit être réalisée à genoux plutôt qu’accroupi (position instable). Les opérations de métrés peuvent également être faites au moyen de PEMP depuis l’extérieur du bâtiment. L’utilisation d’un drone est également possible. Il permet la réalisation de photographies qui peuvent ensuite être traitées avec un logiciel approprié et permettre l’obtention des mesures nécessaires à la préparation des travaux. Toutefois, cet équipement est à utiliser dans le respect de la réglementation en vigueur et par du personnel formé (formation théorique, formation pratique, brevet d’aptitude de pilote à distance, enregistrement de l’exploitant, enregistrement du drone le cas échéant, respect des conditions d’utilisation, déclaration préalable d’activité ou d’autorisation le cas échéant, …) PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 17
A2.7 Accès aux postes de travail en hauteur La toiture peut être accessible soit depuis l’intérieur du bâtiment, soit depuis l’extérieur du bâtiment. Les moyens d’accès sont déterminés en fonction des caractéristiques du chantier et du bâtiment, et doivent permettre des accès sécurisés à la zone de travaux, pendant toute leur durée. Ils sont décrits aux paragraphes B.5 et B.7. A2.8 Vérifications périodiques Les moyens de protection mis en place en périphérie du bâtiment, ainsi que sur les ouvertures ou en sous-face du bâtiment font l’objet de vérifications de leur état et de leur bonne installation pendant toute la durée du chantier. Tout défaut constaté (déformation, manque d’un élément, filet déchiré, brûlé, défaut de fixation, …) implique la remise en conformité immédiate de la protection pour poursuivre les travaux. è Protections périphériques ou en sous-face par filets de sécurité Les filets font l’objet d’un contrôle visuel quotidien : • contrôle de l’état : tout défaut constaté (déchirure, coupure, abrasion, défaut de fixation…) implique un arrêt temporaire du chantier pour procéder à la remise en conformité de la protection. • vérification de l’absence d’objet ayant chuté dans les filets : tout opérateur constatant un objet tombé dans les filets doit le signaler à son encadrement qui prend les mesures nécessaires pour le récupérer avant la poursuite des travaux. Pour les chantiers d’une durée supérieure à une semaine, un contrôle hebdomadaire de l’état de conservation des filets est à réaliser, avec enregistrement de ces contrôles. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 18
A.3 RISQUES DE CHUTE DE PLAIN-PIED Afin d’éviter les risques de chutes de plain-pied pour le voisinage ou les éventuels occupants du bâtiment faisant l’objet des travaux, • une information préalable relative aux travaux à effectuer est réalisée, • pendant le chantier, les zones de circulation pour les personnes extérieures au chantier sont balisées, notamment lors d’intervention en milieu occupé. Le personnel de chantier est également exposé aux risques de chute de plain-pied. Afin de limiter les risques, l’organisation du chantier doit être telle que : • son accès est limité au seul personnel de l’entreprise réalisant les travaux, • l’implantation des zones de stockage des matériaux, matériels et déchets est clairement définie (cf. § A.4.1), • les déplacements entre postes de travail et zones de stockage sont limités au maximum. Les postes de travail doivent être en permanence maintenus en état de propreté par : • une évacuation des déchets au fur et à mesure de leur production, vers une zone dédiée, à distance de la zone de pose, pour une évacuation ultérieure de la toiture, • ou un acheminement direct des déchets vers les bennes de stockage non situées en toiture, • un nettoyage a minima quotidien. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 19
A.4 R ISQUE DE BRÛLURES INCENDIE / EXPLOSION Le chantier est organisé en prévoyant l’implantation des matériaux, des postes de travail pour respecter les distances de sécurité lors des opérations à risques (soudage ou collage au bitume chaud, découpes générant des étincelles, ...) et pour laisser tous les accès utilisables en cas d’urgence. Les accès ne doivent jamais être encombrés. La consigne comprenant les mesures pour prévenir et éteindre les incendies est écrite et commentée au personnel (cf. § E.4.4). Puis elle lui est remise ou est affichée sur le chantier. A.4.1 Stockage des matériaux et produits Pour limiter les risques d’incendie, les matériaux et produits sont stockés dans des zones tenant compte de la configuration de la toiture terrasse. L’organisation du chantier se fait en définissant : • la (ou les voies) d’évacuation du personnel et d’accès des secours, • les zones de stockage des produits et matériaux (bitume, isolant, rouleaux de membrane d’étanchéité bitumineuse, essence, vernis d ’ i mp r é g n a t i o n , … ) , ainsi que des bouteilles de gaz, • les zones de stockage des déchets en prévoyant des contenants appropriés afin d’éviter leur dispersion (big-bags, bennes spécifiques, …), • les zones de stockage ou les consignes particulières de stockage des matériaux légers en cas d’avis de vent fort ou de tempête (stockage de préférence hors toiture terrasse), • les distances d’éloignement entre chaque zone et chaque poste de travail, qui sont propres à chaque chantier. Pour les petites terrasses, les quantités de matériaux stockés en toiture sont à limiter au maximum. @OPPBTP/LIPSUM PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 20
Dans tous les cas, la quantité maximum de bouteilles de gaz pleines stockées en toiture et qui ne sont pas en service, doit être au plus égale au nombre de bouteilles en service. Vides ou pleines, elles peuvent être stockées ensemble et sont positionnées debout arrimées entre elles et à distance des accès et voies d’évacuation ou de secours. Sur les toitures à forte pente (> 40 %), des dispositions adaptées sont à prévoir pour la stabilité des bouteilles : par exemple, plateforme déportée de stockage (échafaudage par exemple), limitation du volume des bouteilles à 13 kg, arrimage particulier, … En cas de dépassement de 2500 kg de stockage au sol, la réglementation relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) s’applique. A.4.2 Bouteilles de gaz Les formats de bouteille sont principalement de 13 kg et 35 kg, exprimés en kilogrammes de gaz dans la bouteille pleine. Les bouteilles de type Twiny, Elfi, ne sont pas adaptées aux débits nécessaires pour les lances des chalumeaux. Seule une utilisation ponctuelle est possible. Les bouteilles de gaz possèdent généralement, dans leur robinet, un sifflet (hanche) se mettant en œuvre en cas d’excès de débit (notamment bouteilles P13 et P35 ; les bouteilles P30 n’en possèdent pas toutes). L’action de ce sifflet est de limiter le débit lorsque le robinet de bouteille est ouvert et qu’aucun équipement n’y est connecté ou en cas de rupture accidentelle du tuyau alimentant le chalumeau. Pour approvisionner les bouteilles en toiture, les casiers ou chariots de stockage adaptés pour le levage sont à privilégier. Sinon, des plateaux, ou autres dispositifs capables de retenir leur chute, avec arrimage des bouteilles, sont à utiliser. Pour manutentionner les bouteilles, en service ou non, des précautions sont à prendre : • avant mise en service, le capuchon protecteur est systématiquement en place, vissé à fond. Le chariot portebouteille(s) est à privilégier ; sinon et pour les bouteilles de 13 kg au plus, la poignée solidaire du capuchon protecteur peut être utilisée ; Ne pas utiliser comme anneau de levage Bouteilles arrimées entre elles verticalement PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 21
• en usage, tout déplacement est réalisé avec le robinet fermé. Il est obligatoire de maintenir les bouteilles en position verticale et stable. Pour les bouteilles P35, un support spécifique est nécessaire. Le chariot portebouteille(s) constitue la solution à retenir de préférence. La manutention manuelle doit être ponctuelle, limitée si possible aux bouteilles P13 et réalisée à 2 pour les bouteilles P35. Les bouteilles de gaz vides sont évacuées de la toiture rapidement. Il est interdit de recharger des bouteilles vides sur la toiture. A.4.3 Appareils de soudage et de chauffe - Raccordement et fonctionnement Les appareils de soudage utilisés engendrent l’exposition des opérateurs à des risques de brûlures ; ce sont principalement les chalumeaux et les rampes. è Chalumeaux Les chalumeaux sont des appareils aéro-flamme, portatifs, individuels, fonctionnant à pression limitée par des détendeurs de sécurité. Ils comprennent généralement deux allures de fonctionnement commandées par poignée automatique avec une position « veilleuse ». Les chalumeaux sont équipés d’un support de repos (trépied) permettant de les poser, la buse dirigée vers le haut. Un robinet de contrôle de débit de gaz est présent sur la poignée. Il existe également des modèles comportant une « poignée sécurité » qui permet au chalumeau de s’éteindre immédiatement dès que l’étancheur lâche la gâchette, supprimant ainsi la flamme résiduelle. Un allumage automatique piézoélectrique permet le démarrage sans briquet. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 22
La longueur de la lance est adaptée aux travaux à réaliser : lance longue (par exemple 400 mm ou 600 mm) pour les parties courantes (travaux en position debout) et lance courte (par exemple 200 mm) pour réaliser l’étanchéité des relevés. Pour le choix des matériels, privilégier les modèles les plus légers comportant une poignée de sécurité permettant l’extinction totale de la flamme en l’absence d’utilisation et un dispositif d’allumage intégré, complété de plusieurs longueurs de lances adaptées aux différentes situations de soudage. è Rampes Les rampes sont des appareils mobiles comprenant plusieurs becs de chauffe montés sur un support muni de deux roulettes et dont le fonctionnement et la commande sont identiques à ceux du chalumeau. Les souffleurs à air sont à privilégier pour le séchage. è Fondoirs Les fondoirs, utilisés essentiellement pour réaliser du collage et du surfaçage au bitume chaud, sont des réservoirs de capacité de 50 à 250 litres, reposant sur un berceau enveloppe. Ils comportent une chambre de chauffe avec brûleurs sur rampe de chauffe et fonctionnent à pression limitée. Ils sont équipés d’une double paroi, avec isolation de la cuve, d’un couvercle à large ouverture afin de faciliter le remplissage, d’un robinet de soutirage intégré, d’un thermomètre. Ils sont complétés d’un bac de rétention de capacité une fois et demie celle du fondoir et permettant de poser le récipient de soutirage lors de son remplissage. N’utiliser que des modèles avec régulation thermostatique qui permet de contrôler et limiter la température de chauffe avant d’atteindre le point éclair déclenchant le feu dans la cuve. è Appareils de soudure à air chaud manuels et automates de soudure Les appareils de soudure utilisés pour les membranes d’étanchéité synthétiques sont généralement des matériels manuels de soudage, électriques, produisant l’air chaud nécessaire. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 23
Pour des grandes surfaces, il existe également des automates fonctionnant sur le même principe. Ils permettent la réalisation d’assemblages de recouvrements de membranes par thermosoudure. Le choix du matériel doit être adapté au matériau à souder (PVC, TPO, PIB, EPDM, EVA, …) et aux contraintes du chantier : utilisation en extérieur, surface du chantier, toit plat (ou incliné), parties courantes et points singuliers, alimentation électrique, … Le robot peut être utilisé en partie courante ; en point singulier l’appareil manuel de soudure sera nécessaire. è Détendeur, tuyaux et raccords Le détendeur en sortie de bouteille permet d’abaisser et de réguler la pression de sortie du gaz à une valeur déterminée (4 bars pour les travaux d’étanchéité). Il est conseillé de sélectionner des détendeurs équipés d’une valve d’excès de débit (ou valve de sécurité), qui arrête l’écoulement du gaz en cas de rupture, de coupure importante ou de débranchement du tuyau. Certains détendeurs sont à pression variable. Le détendeur doit être vissé sans excès, à l’aide d’une clé adaptée. Il doit être adapté à l’appareil à raccorder et choisien fonction des caractéristiques (débit) de l’appareil desservi (1,5 à 4 bars). Des tuyaux souples adaptés (notamment à la pression de gaz) sont utilisés pour alimenter les chalumeaux à partir de bouteilles de propane. Ils sont tenus éloignés de toute flamme (chalumeau, rampe, fondoir). La longueur maximale des tuyaux à utiliser est de 20 mètres, pour limiter la quantité de gaz accumulée dans le tuyau. Un examen visuel de l’état des tuyaux est à réaliser à chaque utilisation et au minimum quotidiennement. Tout tuyau présentant des signes de vieillissement (fissures de l’enveloppe externe, en particulier près des douilles, changement de couleur), des traces de brûlure, d’usure, blessure (arrachement coupure de l’enveloppe externe) ou défaut (présence d’un pincement, déformation, manque ou excès de rigidité, dépôts adhérant, date de fabrication illisible) doit être changé. La date de fabrication est inscrite sur le tuyau. ≤ 20 m PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 24
En cas d’usage intensif, changer les tuyaux au plus tard au bout de trois ans. Ne jamais dépasser une durée d’utilisation de cinq ans. Le rangement des tuyaux doit être réalisé avec soin, pour éviter les détériorations notamment au niveau des raccords. Pour fixer les tuyaux sur les détendeurs et les appareils (chalumeaux, rampes, fondoirs), afin d’assurer l’étanchéité, privilégier les raccords sertis au tuyau, plutôt que fixés avec des colliers de serrage. Privilégier les raccords rapides pour limiter les interventions de vissage du tuyau. En cas d’utilisation de colliers de serrage, sélectionner des colliers à oreilles. Les colliers de type à vis sont proscrits. Il est conseillé d’équiper la poignée du chalumeau d’un raccord tournant et coudé afin d’éviter que le tuyau ne se vrille et n’entraîne un basculement du trépied. Les chalumeaux à air aspiré ne sont pas sujets à des retours de flamme. En conséquence, il n’est pas nécessaire de disposer de dispositif anti-retour de sécurité. En cas de problème, fermez la bouteille de gaz. Dans tous les cas, les équipements utilisés doivent être conformes aux normes en vigueur et être compatibles entre eux. è Utilisation du chalumeau ou de la rampe La notice d’instructions du fabricant du chalumeau ou de la rampe doit être strictement respectée. Le nombre de bouteille à chaque poste de travail est limité à un, sauf en cas de couplage. Avant la mise en service d’une bouteille et son raccordement au chalumeau ou à la rampe, il est nécessaire : • d’enlever le capuchon protecteur et de s’assurer que la bouteille ne présente aucune fuite, • de s’assurer que le robinet d’alimentation du chalumeau (de la rampe) est fermé et que le tuyau souple (de couleur orange) est bien raccordé au chalumeau (à la rampe) , • de s’assurer que le détendeur, approprié à l’appareil est bien monté, • de vérifier que les éléments du circuit sont en bon état. Le robinet de la bouteille est ensuite ouvert et l’étanchéité de l’installation est contrôlée. L’utilisation d’une flamme est interdite pour vérifier les fuites. L’allumage des brûleurs peut ensuite être effectué, après avoir vérifié qu’il n’y a pas de flamme ou de foyer de combustion au voisinage immédiat de la bouteille. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 25
Un fort soutirage de gaz peut provoquer un refroidissement du propane liquide, voire le givrage de la bouteille, ce qui entraîne une diminution du débit et de la pression du gaz alimentant la flamme. Ce phénomène est aggravé par temps frais et/ou avec un niveau bas de remplissage de la bouteille. Pour diminuer ce phénomène, deux bouteilles pleines peuvent être couplées au moyen d’une lyre spéciale de raccordement, dès le début du travail. Le branchement des bouteilles à cette lyre se fait comme décrit précédemment. Il peut également être procédé au changement régulier de la bouteille sur le circuit en service. Une bouteille de propane surchauffée présente un risque d’explosion. Elle ne doit pas être réchauffée avec une flamme ; si besoin, des ceintures chauffantes peuvent être utilisées. La flamme du chalumeau ne doit jamais être orientée en direction d’une personne, de matériaux ou matières inflammables. Il en est de même lors de l’utilisation d’une rampe. En particulier lorsque le chalumeau est posé sur son trépied, au sol : • la flamme en veilleuse ne doit pas être orientée vers le revêtement d’étanchéité, les filets périphériques ou les tuyaux de gaz, • surveiller et éviter la torsion du tuyau d’alimentation pour ne pas provoquer le renversement du chalumeau. Un extincteur doit toujours être à proximité du poste de travail. Il est nécessaire de s’assurer qu’il est opérationnel. Le chalumeau doit être éteint et le robinet de la bouteille fermé, après chaque usage et avant de quitter le poste de travail (même momentanément). En cas d’incident sur l’installation, le robinet de la bouteille doit être fermé immédiatement. En fin de poste, évacuer la pression du chalumeau après avoir fermé la bouteille de gaz. Après usage, le godet du chalumeau reste chaud. Il ne doit donc pas être touché ou mis en contact avec les matériaux susceptibles de fondre et/ou de s’enflammer. Avant de débrancher une bouteille de gaz, son robinet doit être fermé et l’absence de flamme ou de foyer de combustion à proximité doit être vérifiée. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 26
è Utilisation du fondoir La notice d’instructions du fabricant du fondoir doit être strictement respectée. À chaque étape, les mêmes principes de prévention sont à suivre que pour un chalumeau ou une rampe : implantation des matériaux, matériels, installation du circuit et utilisation d’un fondoir. Le nombre d’extincteurs doit être adapté : deux extincteurs positionnés à proximité de chaque fondoir. Il est nécessaire de s’assurer qu’ils sont opérationnels. Utiliser des extincteurs à poudre exclusivement ; ne jamais utiliser d’extincteur à eau. En complément, • le fondoir doit toujours être positionné dans son bac de rétention, sur un sol stable et plan. Sur un revêtement existant, un support enmatériaux non inflammables doit être interposé entre le bac de rétention et le revêtement, pour assurer l’isolation de celui-ci. Après un épisode pluvieux, le bac de rétention doit être vidé de l’eau récupérée, avant nouvelle utilisation du fondoir , • le niveau de remplissage du fondoir ne doit pas permettre de débordement de bitume : la capacité réelle du réservoir ne doit pas être dépassée ; la garde de sécurité, après fonte du bitume introduit, doit être de 10 cm minimum ; • le couvercle doit être maintenu fermé, en dehors de la phase de remplissage ; ne jamais déposer de charge sur le couvercle lors du fonctionnement , • le contrôle de la température de chauffe doit être réalisé en permanence : elle ne doit pas dépasser les valeurs indiquées dans la fiche technique du bitume (environ 160170 °C) , • un récipient adapté doit être utilisé lors du soutirage du bitume ; il est à positionner dans le bac de rétention ; l’opérateur réalisant le soutirage ne doit pas avoir à le tenir lors du remplissage. è Utilisation d’un appareil de soudure à air chaud manuel ou automate de soudure à air chaud La vitesse, la température et la pression de soudage sont les facteurs déterminants de la qualité de la réalisation. La vitesse de soudage dépend de la membrane d’étanchéité à souder et des conditions environnementales de chantier. N’hésitez pas à consulter le fabricant de la machine ou du matériau afin d’obtenir les paramètres appropriés pour l’exécution de soudures optimales. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 27
La notice d’instructions du fabricant doit être strictement respectée. Les précautions suivantes doivent notamment être suivies : • brancher l’appareil sur une installation électrique adaptée, en utilisant des câbles appropriés ; ne pas l’utiliser sous la pluie (cf. E.1.3 et A.6.3), • procéder à un essai de soudage conformément aux instructions de soudage du fabricant de matériaux et contrôler la soudure d’essai, • ne jamais procéder à l’ouverture de l’appareil lorsque celui-ci est sous tension. Le débrancher avant, • tenir éloignés l’appareil et les organes de soudage (buses, plaques de soudage) des matériaux inflammables et bouteilles de gaz, présents sur le chantier, • ne jamais toucher les buses et plaques de soudage ; attendre le refroidissement complet de l’appareil. Ne jamais orienter le jet d’air chaud vers une personne, • transporter l’appareil dans sa mallette dotée d’une poignée et de roulettes ; le laisser refroidir avant de le placer dans la mallette, • en cas de dysfonctionnement de l’appareil, procéder à son arrêt immédiat et le débrancher, • pour toute interruption des travaux, mettre le chauffage hors circuit, procéder à l’extinction de l’appareil et le débrancher. è Formations et protections individuelles Les opérateurs doivent être informés, sensibilisés, formés aux risques de brûlures, incendie, explosion. Les équipements de protection individuelle nécessaires pour les opérations de soudage devront être adaptés selon le type de travaux : gants, chaussures de sécurité, dans tous les cas et protections auditives selon le niveau de bruit généré. Le détail des équipements de protection individuelle est traité au paragraphe D. A.4.4 Entretien des matériels Les matériels (chalumeaux, rampes, fondoirs, appareils ou automates de soudure, …) doivent faire l’objet d’un entretien régulier, consigné afin de pouvoir en réaliser le suivi. La fréquence d’entretien est adaptée en fonction de la fréquence d’utilisation. Les notices des fabricants doivent être strictement respectées en la matière. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 28
Toute défectuosité détectée sur un matériel doit être immédiatement signalée et celui-ci retiré du circuit d’utilisation pour réparation ou remplacement. A.4.5 A utres produits inflammables (vernis d’imprégnation, produits de systèmes d’étanchéité liquide, solvants, nettoyants, colles, …) La mise en œuvre de produits inflammables présente des risques. Il est nécessaire de consulter les données d’étiquetage des produits utilisés ainsi que les Fiches de Données de Sécurité (FDS). Ces dernières sont à tenir à disposition sur les chantiers. Le point éclair des produits renseigne sur la température la plus basse à laquelle ils émettent suffisamment de vapeurs pour former, avec l’air ambiant, unmélange gazeux susceptible de s’enflammer sous l’effet d’une source de chaleur telle qu’une flamme. Plus le point éclair est bas, plus les risques d’inflammabilité sont importants. Pour des applications en extérieur, des précautions particulières sont à prendre et notamment l’éloignement de toute flamme nue. En atmosphère confinée, les risques d’incendie et d’explosion sont accentués. Une étude particulière est à réaliser afin de définir les dispositions adaptées en matière de choix du matériel utilisable dans de telles atmosphères, de ventilation des locaux et d’équipements de protection individuelle. PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 29
A.4.6 C onduite à tenir en cas de départ de feu En cas de départ de feu (feu de propane ou autres matériaux), et si celui-ci ne peut être contenu très rapidement, les consignes d’évacuation doivent être respectées et les services de secours doivent être sollicités sans délai (cf. § E.4). Une bouteille de gaz propane présente un risque d’explosion si elle est en contact avec une flamme ou une très forte élévation de température. Debout, elle peut « brûler au robinet » sans dommage si la flamme ne vient pas « lécher » la bouteille. Il ne faut jamais coucher la bouteille car du propane liquide pourrait s’écouler, entraîner sa surchauffe et son éclatement. è Fuite de gaz enflammé à la sortie de la bouteille Si le robinet n’a pas été endommagé, le fermer : • après avoir éteint la flamme au moyen d’un extincteur à poudre, • en se protégeant les mains à l’aide de linges mouillés et/ou de gants appropriés (cuir par exemple). S’il est endommagé, ne pas chercher à éteindre le feu. è Fuite de gaz enflammé sur les autres éléments Fermer le robinet de la bouteille avant toute intervention pour éteindre le feu. è Autres produits inflammables (vernis d’imprégnation, produits de systèmes d’étanchéité liquide, solvants, nettoyants, …) Consulter les fiches de données sécurité. A.5 RISQUES LIÉS AUX MANUTENTIONS MANUELLES L’organisation des livraisons et l’implantation des stocks des matériaux sont à anticiper dès la préparation de chantier afin de déterminer leurs positionnements pour éviter le déplacement de stock en cours de chantier et ainsi limiter les distances parcourues avec port de charges. Privilégier les livraisons faites directement sur le chantier, afin d’éviter au maximum les transferts de matériaux (par exemple, fournisseur -> dépôt entreprise et dépôt entreprise -> chantier). PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ • 30
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