Etanchéité.Info - Numéro 75 - Septembre 2022

DOSSIER 20 EMPLOI ÉTANCHÉITÉ . INFO #75 SEPTEMBRE 2022 Issouf, 20 ans : « Je suis arrivé ici un peu par hasard, sur les conseils d’un ami mais je ne regrette pas ! » © Pyc Pierre 18 ans : « Ce que j’aime avant tout, c’est travailler dehors et surtout sur les toits car l’environnement peut être exceptionnel. » © Pyc © Pyc © Pyc Guilabert, dirigeant de l’entreprise d’étanchéité Etphobat à Marseille, PME de 9 salariés. Il y a deux postes à pourvoir dans mes équipes. Je ne trouve personne pour les occuper. » À qui la faute ? Les métiers du bâtiment ont mauvaise réputation : travail pénible physiquement, en extérieur par tous les temps, avec des déplacements importants… Un verre à moitié vide qui fait oublier que le bâtiment ce sont aussi des métiers indispensables, concrets, variés, non délocalisables avec des salaires attractifs et de nombreuses perspectives d’évolution. Tous les corps d’état sont concernés. L’étanchéité aussi, d’autant plus que la profession manque de notoriété. Les besoins sont difficiles à évaluer mais à titre d’exemple, Smac a embauché 250 collaborateurs en 2021 et envisage désormais 300 recrutements par an. Les entreprises de taille plus modeste sont logées à la même enseigne. Toutes développent des trésors d’imagination pour trouver des postulants, avec les moyens du bord car dans les PME, il n’existe pas toujours de service dédié. Bouche à oreille, interventions auprès des jeunes, dans les établissements scolaires, avec Pôle emploi, les compagnons du devoir, les missions locales, les Groupements d’employeur pour l’insertion et la qualification (GEIQ), les structures de réinsertion professionnelle, les associations de réfugiés… Les centres de formation, eux aussi confrontés à la problématique, font jouer leur réseau. Même les agences d’intérim s’y sont mises (voir article p. 24). LA CS F E EN SOUT I EN La profession est aidée par la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE) et sa commission formation, qui la soutiennent et l’accompagnent avec le déploiement d’actions spécifiques : l’amélioration des formations existantes, la reconnaissance Les apprentis étancheurs nous parlent d’eux Les futurs étancheurs, qui sont-ils et que disent-ils ? Pour en savoir plus, nous nous sommes rendus au CFM BTP de Trappes, qui forme et délivre notamment des CAP et BP étancheurs, pour y rencontrer les étudiants en fin de première année de CAP. Pierre a 18 ans et un oncle dans l’étanchéité qui lui a fait découvrir la profession. Ce qu’il aime avant tout, « c’est travailler dehors et surtout sur les toits car l’environnement peut être exceptionnel. J’apprécie le travail de soudure et j’ai l’intention de poursuivre dans cette voie », raconte-t-il. Son avenir, il le voit bien à la tête de sa propre entreprise. Une ambition partagée par beaucoup comme José, 22 ans. Après avoir arrêté l’école pendant plusieurs années, il a retrouvé aujourd’hui le goût du travail, « surtout en extérieur et en hauteur. Après mon CAP, j’aimerais poursuivre par le BP et pourquoi pas un BTS. Mon objectif : créer ma propre structure au Portugal, mon pays d’origine. » Et puis, il y a Abdoul Karim. Lui a 36 ans et une expérience en maçonnerie acquise au Mali. Il découvre l’activité d’étancheur sur un chantier. « Le coup de foudre. J’ai tout de suite su que je voulais en faire mon métier. » Avec l’aide d’une association, il s’inscrit en CAP et le succès est au rendez-vous. « Il est moteur dans le groupe, j’ai une entière confiance en lui », se réjouit son formateur Patrice Briant. Prudent, Abdoul Karim affirme d’abord viser la validation de son CAP avant de voir plus loin. Le BP ? « On verra. » Quant à Issouf, qui a 20 ans, il le dit lui-même : « je suis arrivé ici un peu par hasard, sur les conseils d’un ami. » Cette découverte lui a plu. Lui aussi envisage à terme de monter sa propre entreprise. Et pourquoi pas avec son petit frère qu’il a convaincu de venir suivre lui aussi la formation. Une belle histoire de famille en perspective ! Abdou Karim, 36 ans : « J’ai tout de suite su que je voulais en faire mon métier. » José, 22 ans : « Après mon CAP, j’aimerais poursuivre par le BP et pourquoi pas un BTS. Mon objectif : créer ma propre structure. »

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