Bardage.Info - Numéro 23 - Mai 2023

ACTUALITÉS 14 EN BREF BARDAGE . INFO #23 MAI 2023 CON J ONCTURE La crise du neuf menace 100000 emplois En conférence de presse mercredi 14avril, le président de la FFB Olivier Salleron a rappelé la grande inquiétude du secteur pour les mois à venir : « Dans le logement neuf, la crise est amorcée et va s’amplifier ». L’activité de l’amélioration-entretien, qui porte le marché, ne devrait quant à elle pas dépasser les +2% d’ici à 2025. Chute de l’immobilier neuf : la FPI demande une aide exceptionnelle à l’État La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a rappelé le 9mars à quel point l’année 2022 avait été mauvaise: les ventes ont dégringolé. « Nous vivons, depuis décembre, à la fois une crise de l’offre et une crise de la demande, a regretté Pascal Boulanger, son président. Il est temps de proposer une mesure fiscale courte, d’exception », a-t-il avancé. Sur l’année 2022, les réservations de logements neufs ont baissé d’un quart, un niveau inférieur à 2020 déjà fortement impacté par la crise sanitaire. En cause: l’augmentation des coûts de construction et la baisse des capacités d’achat des ménagesen raison de la hausse des taux d’intérêt. Résultat, « on n’a jamais eu une année aussi mauvaise ». Pour tenter d’inverser la tendance, la FPI demande la mise en place d’une aide exceptionnelle. « Elle pourrait démarrer le 1er mai et s’arrêter le 31décembre, parce que la machine est totalement grippée, en panne. » Il pourrait s’agir d’un prêt à taux zéro «amplifié», d’une TVA abaissée pour les propriétaires occupants… ou de l’exonération des droits de succession sur les logements neufs achetés. «Au global, la production du bâtiment reculerait de 4%en volume entre 2022 et 2025 » , prévoit la FFB. Avec comme conséquence directe, la destruction de près de 100 000 postes d’ici 2024-2025. En cause : les grandes difficultés que connaît le logement neuf depuis plusieurs années maintenant. Les permis de construire s’effondrent, tout comme les ventes, celles des constructeurs de maison individuelles comme celles des promoteurs. Selon l’organisation professionnelle, si rien n’est fait, « on constaterait un effondrement des mises en chantier à venir de 25 % entre 2022 et 2025, pour tomber à 274 000 unités, comme en 1992. » Dans le non résidentiel, « l’activité se maintiendrait à son niveau de 2022 ». Les chutes dans les bureaux et les locaux commerciaux seraient compensées par la poursuite du redressement des bâtiments industriels et de stockage, voire des bâtiments administratifs. « Sous réserve d’un assoupissement du ZAN que nous réclamons, a précisé Olivier Salleron. On ne construit pas des usines sur une friche de centre-ville. » TOU J OURS L ES MÊMES PROPOS I T I ONS Autres propositions, plusieurs fois répétées ces derniers mois : - l’assouplissement des règles du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) enmatière de crédit immobilier sur lesquelles butent les établissements distributeurs et l’intégration du reste à vivre dans les règles de décision ; - le rétablissement du PTZ neuf à 40 % en zone B2 et C et la révision de ses barèmes et leur indexation ; - la mise en place d’un impôt RE2020 ; - un redéploiement d’un dispositif au moins équivalent au « Pinel » ; - l’augmentation d’unmilliard d’euros par an pendant cinq ans du budget MaPrimeRénov’ ; - la simplification des démarches MaPrimeRénov’ et CEE ; - la pérennisation du crédit d’impôt en faveur de la rénovation énergétique des locaux des TPE et des PME. « L’un de nos grands sujets d’inquiétude, c’est l’abandon de tout objectif chiffré national de construction de logements. Comment alors calibrer les aides ? Comment garantir la cohésion nationale ? » D’autant plus que tout cela rapporte, malgré l’investissement initial : d’après le Compte du logement, en solde net, le logement contribue pour plus de 50 milliards au budget du pays. PRIX DES MATÉRIAUX À ce constat « alarmant », il faut y ajouter les prix des matériaux qui, pour certains, s’envolent. Il s’agit particulièrement des matériaux fortement impactés par la crise de l’énergie comme les produits céramiques, les tuiles… En revanche, ceux qui avaient connu une forte hausse jusqu’à l’été dernier reculent aujourd’hui. « Les index BT, représentatifs des coûts du bâtiment se redressent donc à nouveau. Cela perdurera du fait des revalorisations de salaire, dans un contexte de forte inflation qui se maintiendra audelà de 5 % en 2023. Mais nos clients pourront-ils suivre ? », a conclu Olivier Salleron. l

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