Etanchéité.Info - Numéro 77 - Mars 2023

DOSSIER 16 VÉGÉTAL ISATION ÉTANCHÉITÉ . INFO #77 MARS 2023 Végétalisation et biodiversité: trois questions à Frédéric Madre, président de l’Adivet Étanchéité.Info Quelles sont les conditions favorables à la biodiversité en toiture? Frédéric Madre Le type de végétalisation, la diversité des strates végétales installées, l’épaisseur et la qualité du substrat constituent les prérequis reconnus. L’utilisation de plantes locales et les variations d’épaisseurs de substrat sont aussi des critères permettant de multiplier les niches écologiques et d’avoir ainsi plus d’espèces sauvages qui viendront habiter ces espaces. On peut aussi ajouter des aménagements spécifiques pour la biodiversité tels que les nichoirs et autres abris à faune. E.I. Comment mesure-t-on la biodiversité en toiture? F.M. Contrairement à des services tels que la gestion des eaux pluviales, la mesure de la biodiversité ne peut être réalisée en amont d’un projet. Il faudrait faire intervenir des écologues au cours de la vie du projet pour le constater réellement. Cela fait néanmoins plus de dix ans que des données sont collectées, dessinant les contours du potentiel de développement de la biodiversité sur une toiture-terrasse en fonction de ses caractéristiques. Les études issues de l’analyse de ces données ont servi de base à la rédaction du référentiel. Nous avons en outre mis au point un coefficient de biotope surfacique (CBS) dédié aux toitures végétalisées : le CBS-TTV. E.I. Pourquoi ? F.M. Le CBS a été créé au départ pour évaluer les niveaux de désimperméabilisation des projets d’aménagements en fonction de la proportion d’espaces végétalisés et du type d’espaces. Le CBS+ a ensuite été créé en lien avec le potentiel d’accueil de biodiversité de ces différents espaces. Ces CBS se mesurent à la parcelle et prennent principalement en compte l’épaisseur du support de culture. C’est pourquoi la pleine terre constitue le palier le plus élevé. Ces coefficients restent arbitraires dans certains PLU et ne prennent pas suffisamment en compte les différentes solutions de végétalisation de toiture existantes. Nous les avons donc affinés en intégrant également la nature du couvert végétal avec la présence de différentes strates. Cinq classes ont ainsi été définies. Nous avons volontairement attribué un coefficient faible pour les végétalisations à base de sedum, même si les épaisseurs de substrat sont importantes car l’on sait aujourd’hui que ce n’est pas suffisant pour accueillir la biodiversité. Mieux vaut multiplier les strates végétales et la diversité des espèces plantées, même sur des épaisseurs relativement faibles (entre 15 et 20 cm en moyenne par exemple). justement, l’Adivet est allée plus loin que celles des Règles professionnelles (RP) pour la conception et la réalisation des toitures-terrasses végétalisées de 2018. « Ces dernières ne prennent en compte que l’épaisseur de substrat et la palette végétale. Or nous savons que plusieurs autres critères entrent en jeu lorsque l’on parle performance et notamment la variété des strates », rappelle la déléguée générale de l’Adivet. L’organisme a donc ajouté des données complémentaires en cohérence avec les RP pour aboutir à cinq familles de référence A, B, C, D, E et F (voir encadré). CHECK- L I ST Mises bout à bout, l’ensemble des données renseignées aboutissent à la définition d’un Green Roof Score. Ce dernier peut être utilisé par les acteurs de la certification et de la labellisation, en l’intégrant par exemple dans leur grille d’analyse, par les pouvoirs publics qui peuvent le considérer comme une base d’objectifs à atteindre, par les fabricants pour le développement de solutions innovantes et évidemment, par les maîtres 04 Les bienfaits sur la santé et le bien être d’une vue sur un espace végétal sont aujourd’hui reconnus. © L. Blossier / BMISiplast 04

RkJQdWJsaXNoZXIy MTY5NjE1OA==