Etanchéité.Info - Numéro 80 - Décembre 2023

DOSSIER 16 VÉGÉTALISATION ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 techniques alternatives (Adopta) et président de la section Hauts-de-France de l’Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (Astee), encourage, comme beaucoup d’autres, la mise en place de dispositifs alternatifs. « L’eau ne peut plus, ne doit plus se diriger systématiquement vers le réseau. Pour cela, il faut qu’elle reste le plus proche possible de son grand cycle naturel, c’est-à-dire, qu’elle s’infiltre au plus près de son point de chute. Les avantages sont multiples : elle ne se charge pas en pollution, elle hydrate les sols, elle ne crée pas de torrents dans les rues… » Les solutions paraissent ici évidentes : « Basées sur la nature, elles contribuent à l’adaptation et l’atténuation. Elles présentent, en outre, des co-bénéfices importants de soutien à la biodiversité, à la qualité de l’air ou tout simplement au bien-être », ajoute Sélim Kebir. 30 % DES SURFACES IMPERMÉABLES Réintroduire la nature en ville : un objectif plus que louable à bien des niveaux mais pas toujours facile à remplir dans des espaces urbains denses, à l’espace au sol souvent manquant ou en concurrence directe avec des besoins en logements toujours plus importants. Mais pour trouver de la place, il suffit parfois de lever la tête : « Les toitures peuvent occuper près de 30 % des surfaces imperméables. Elles ont toute leur place dans la réflexion sur la gestion de l’eau », insiste Jean-Jacques Hérin. L’idée n’est pas nouvelle. Gestion des eaux pluviales et végétalisation des toitures vont de plus en plus de pair dans les règles d’urbanisme. L’obligation de végétaliser les ouvrages, notamment dans le neuf, rentre peu à peu dans les mœurs. Les Agences de l’eau subventionnent, sous conditions, certains projets. Même au plan national, « dans son article 5, l’arrêté du 21 juillet 2015 relatif aux systèmes d’assainissement collectif et aux L’arrosage : comment l’optimiser ? Pour se prémunir de la sécheresse, l’arrosage des toitures végétalisées dépend de l’ouvrage. Les Règles professionnelles (RP) pour les toitures végétalisées rappellent qu’il est au minimum conseillé pour les procédés extensifs sauf dans les régions méditerranéennes où il est obligatoire. Il l’est aussi pour les systèmes semi-intensifs et en pente. Les RP exigent également de prévoir un point d’eau à 30 m maximum de tout point de la toiture. Plusieurs solutions existent et le choix du système doit prendre en compte les caractéristiques de la végétalisation et notamment sous quel climat elle évolue. « Par exemple, l’aspersion sera déconseillée si le milieu est fortement exposé au vent », explique Vincent Trottet, responsable commercial chez France Arrosage. On lui préférera de la micro-irrigation, en goutte-à-goutte en surface, enterrée ou par natte d’irrigation. Coût, mode et temps de mise en œuvre mais aussi consommation d’eau affineront le choix. « Une étude peut être réalisée pour définir le système adéquat mais aussi pour le programmer et le dimensionner pour éviter les surconsommations, assurer un apport en eau lorsque nécessaire (des sondes peuvent être installées pour analyser les conditions climatiques du site), repérer d’éventuelles fuites… » Selon Vincent Trottet, ce monitoring, au coût de départ élevé, permettrait au final de faire des économies, en euros et en eau. Un entretien régulier (vidange avant l’hiver, purges et remise en eau au printemps) le fera durer dans le temps. 03 03 Non seulement l’eau est retenue dans le substrat mais elle est également, entre autres, consommée et transpirée par les plantes (ici le siège de la Métropole de Lille). © Le Prieuré

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