Etanchéité.Info - Numéro 80 - Décembre 2023

LE MAGAZINE DES PROFESSIONNELS DE L’ÉTANCHÉITÉ, DE L’ISOLATION ET DU BARDAGE NUMÉRO 80 DÉCEMBRE 2023 P.30 RÉALISATION Saint-Denis Une toiture en forme olympique P.14 DOSSIER Gestion de l’eau Toiture-terrasse : ça coule de source P.28 DÉCRYPTAGE Rénovation thermique Les dérogations aux épaisseurs d’isolant

www.bmigroup.com/fr Programme de formation « Encadrants de chantiers », un nouveau module dédié à la végétalisation et à la gestion des eaux pluviales en toiture‑terrasse. BMI Academy à vos côtés, pour former vos collaborateurs. Dans le cadre de sa démarche environnementale, BMI Group France propose depuis de nombreuses années des solutions pour la végétalisation et la rétention temporaire des eaux pluviales en toiture‑terrasse. Fort de l’expertise acquise, la BMI Academy propose un nouveau module spécifique à ces fonctionnalités qui viendra compléter le programme E100 dédié aux encadrants de chantiers. Celui‑ci, constitué de deux sessions de 2 heures chacune, sera animé en distanciel. Pour toute demande ou réservation concernant nos différents programmes de formation ou pour une formation spécifique, vous pouvez nous contacter par mail : bmiacademy.france@bmigroup.com

Écoutez le 2e épisode du podcast d'Etanchéité.Info pour découvrir le parcours des professionnels de l’étanchéité. PARLEZ MOI DE L E PODCAS T ÉDITO 3 ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 ÉTANCHÉITÉ.INFO est une publication trimestrielle de l’Association pour la promotion des métiers de l’étanchéité APME-PROMÉTHÉE, éditée sous l’égide de la CSFE. WWW.ETANCHEITEINFO.FR CSFE 6-14, rue La Pérouse, 75784 Paris cedex 16 Tél. : 01 56 62 13 20 Fax : 01 56 62 13 21 Directrice de la publication Edwige Parisel Comité de rédaction Agapé Ambs, Corinne Foubert, Gilles Guyoton, Nisrine Habhab, Sinicha Knezevic, Marie-Alice Lacoste, Mathieu Lechantre, Johanna Lechat, Line Nguyen, Edwige Parisel, Carole Peyre, Fouzia Salhi, Gaëlle Vallée ABONNEMENT GRATUIT sur simple demande : 01 56 62 13 20 PYC MÉDIA Étanchéité.info est éditée par 16-18, place de la Chapelle 75018 Paris Tél. : 01 53 26 48 00 - www.pyc.fr Actionnaire principal : Edith Sarl Rédaction Bastien Cany (47 85) b-cany@pyc.fr Adeline Dionisi (48 05) a-dionisi@pyc.fr Rédacteur graphiste Régine Carré Publicité Frédéric Escoffier (47 96) f-escoffier@pyc.fr Morgane Gargadennec (48 03) m-gargadennec@pyc.fr Pierre Bonzom (88 86) p-bonzom@pyc.fr Aurélie Degasse (47 89) a-degasse@pyc.fr (chargée de relations annonceurs) Design graphique © Atelier Chévara etc. Photo de couverture © Beci BTP Infographie William Raynal N°ISSN : 1958-3575 Impression et routage Chirat Dépôt légal à parution Origine du papier : Autriche Taux de fibres recyclées : 0% Certification des fibres : PEFC Eutrophisation : Ptot : 0,02 kg/tonne Encart compris Notre métier se fait connaître, suscite de l’intérêt, se redécouvre. Il est devenu progressivement la clé de voûte d’études thermique, acoustique, d’accessibilité, de gestion de l’eau, d’efficience énergétique et environnementale de l’enveloppe du bâtiment. Certaines combinaisons techniques vont jusqu’à influer sur la forme des toitures. Alors que les enjeux économiques de cette période trouble convertissent les plus sceptiques à l’intérêt environnemental, les métiers de la construction doivent travailler de concert pour proposer des solutions durables pour l’ensemble de nos travaux présents et à venir. Autre preuve de la notoriété croissante de notre profession, j’ai été très impressionné par l’ampleur des travaux réalisés par notre chambre syndicale à l’occasion notamment des RoofTop Days organisés à Paris et Marseille en septembre et octobre derniers. Ils ont connu bien plus de succès qu’attendu et devraient à l’évidence en susciter encore plus dans les années à venir. Ces manifestations ont ouvert le dialogue entre les professionnels de l’étanchéité et les maîtres d’ouvrage, les industriels et les politiques présents. Cette fin d’année me donne l’opportunité de remercier les équipes de permanents, industriels et entrepreneurs, qui travaillent à nos diverses commissions et comités, dont celui dédié à notre revue qui continue de progresser. Un dernier mot pour saluer nos anciens, et particulièrement mon illustre prédécesseur, Jean-Claude Zemmour, sans lesquels cette revue ne serait pas. Il aura sous peu l’occasion de souffler les vingt bougies d’Étanchéité Info. Très bonne année à toutes et à tous. « Les RoofTop Days ont ouvert le dialogue entre les professionnels de l’étanchéité et les maîtres d’ouvrage, les industriels et les politiques présents. » L’étanchéité : de la technique et bien plus encore GILLES GUYOTON, PRÉSIDENT DU COMITÉ DE RÉDACTION D’ÉTANCHÉITÉ.INFO

lefuturacommence.fr soprema.fr L’ÉTANCHÉITÉ DES TOITS, C’EST BIEN. LE FAIRE DE FAÇON INNOVANTE C’EST MIEUX QUE BIEN ! • Étanchéité liquide • Étanchéité monocouche • Étanchéité sans flamme • Étanchéité biosourcée Différentes par leur technologie ou leur système de pose, ces solutions d’étanchéité novatrices permettent d’assurer la fonction première de l’étanchéité, tout en étant plus responsables pour l’environnement et sécuritaires pour les poseurs. Scannez ce QR-code pour en savoir plus sur nos solutions.

SOMMAIRE 5 ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 P.38 PARLEZ-MOI DE TOIT Florent Guilabert, dirigeant de l’entreprise Etphobat P.40 TÉMOIN Jean-Baptiste Hémery Architecte P.42 AGENDA À lire, à savoir, à voir, à revoir © Smac 14 36 Sommaire #80 | Déc. 2023 P.07 TABLEAU DE BORD P.08 ACTUALITÉS En bref P.11 REP PMCB P.14 DOSSIER Gestion de l’eau Toiture végétalisée : ça coule de source La toiture végétalisée comme solution de gestion des eaux pluviales n’est pas une idée nouvelle. Elle fait aujourd’hui l’unanimité. La connaissance des systèmes, de leurs qualités et de leur comportement a contribué à l’amélioration des dispositifs. La recherche se penche aujourd’hui sur l’élargissement de son champ d’actions et notamment sur les eaux non conventionnelles. P.24 TECHNIQUE FAQ La fiche APRI : pourquoi, quand, comment ? P.26 Fiche pratique Hauteur d’acrotère insuffisante : les solutions techniques P.28 Décryptage Rénovation thermique : les dérogations aux épaisseurs d’isolant P.30 RÉALISATIONS Saint-Denis Une toiture en forme olympique P.32 Auvergne Vulcania : ciel végétalisé P.34 Sceaux Du noir au blanc P.36 Douai Une étanchéité au plus près des étoiles © Le Pieuré

Connaissez-vous les risques liés à la pose de panneaux photovoltaïques sur des toitures-terrasses ? Isoler pour protéger les bâtiments industriels métalliques des risques liés à la pose de panneaux photovoltaïques Scannez le QR code pour télécharger la brochure ROCKWOOL : www.rockwool.fr Pour prévenir ces risques, des solutions en isolation non combustible ROCKWOOL existent. Découvrez leurs avantages ! Risque d’incendie : risque pour les personnes, difficulté d’intervention pour les pompiers, risque pour le patrimoine et pour l’activité économique au sein du bâtiment. Risque lié aux charges mécaniques : endommagement de l’étanchéité, résistance au vent, accumulation de neige. Risque lors de l’installation liés au stockage et au positionnement.

ACTUALITÉS 7 TABLEAU DE BORD ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 LOGEMENTS COLLECTIFS 16,6 % Baisse du nombre de permis de construire de logements collectifs d’août à octobre 2023 par rapport à la même période il y a un an. 22,8 % Baisse du nombre de mises en chantier de logements collectifs d’août à octobre 2023 par rapport à la même période il y a un an. LOCAUX NON-RÉSIDENTIELS 8,5 % Baisse des surfaces autorisées à la construction de locaux non résidentiels neufs d’août à octobre 2023 par rapport à la même période il y a un an. 7,7 % Baisse des surfaces mises en chantier de locaux non résidentiels neufs d’août à octobre 2023 par rapport à la même période il y a un an. INDICATEURS Quand cela va-t-il s’arrêter ? Les mois se suivent et les résultats de la construction neuve se ressemblent… Encore une fois ce trimestre, les chiffres plongent dans tous les secteurs, que ce soit dans le logement ou dans le non résidentiel. Les chiffres LOGEMENTS 17 % Baisse du nombre de permis de construire de logements neufs d’août à octobre 2023 par rapport à la même période il y a un an. 25,4 % Baisse du nombre de mises en chantier de logements neufs d’août à octobre 2023 par rapport à la même période il y a un an. LES CHIFFRES DU MOIS 60 C’est, en millions de mètres carrés, l’objectif annuel de production de la filière des matériaux biosourcés d’ici deux ans. (source : Association des Industriels de la Construction Biosourcée (AICB)) 6 C’est, en années, la peine de prison maximum requise par le procureur lors du procès contre les escrocs à la rénovation énergétique au tribunal correctionnel de Limoges. 35 000 C’est le nombre de nouveaux logements étudiants que le gouvernement voudrait voir construire d’ici la fin du quinquennat. 12 C’est, en millions, le nombre de personnes touchées par la précarité énergétique, soit une sur cinq. BUREAUX 32,1 % Baisse des surfaces autorisées à la construction de bureaux neufs d’août à octobre 2023 par rapport à la même période il y a un an. 12,4 % Baisse des surfaces mises en chantier de bureaux neufs d’août à octobre 2023 par rapport à la même période il y a un an.

ACTUALITÉS 8 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 PROFESSION Ça bouge chez les entrepreneurs de l’étanchéité La société lyonnaise SEI a intégré au mois de novembre le groupe Novha en tant que nouvelle filiale. Baptisée désormais Novha Étanchéité, elle devient la sixième du genre au sein du groupe spécialisé dans la rénovation, l’entretien et la maintenance des espaces de vie. l MOUVEMENT Thierry Dufour, nouveau DG du groupe Frénehard & Michaux Thierry Dufour a été nommé directeur général du groupe Frénehard & Michaux. Il a intégré les équipes de l’industriel de la protection, du travail en hauteur, de la fixation des éléments de couverture et de gouttière le 7 septembre dernier. Il prendra la direction des sociétés Tubesca-Comabi, Artub, Tendo, FMS Ringue et MAE à compter de janvier 2024. Ingénieur de formation et titulaire d’un MBA en management, Thierry Dufour a commencé sa carrière chez Ernst & Young avant de rejoindre la division distribution bâtiment de Saint-Gobain chez Point P. puis dans la filiale britannique du groupe. En 2019, il rejoint le groupe Alliance automotive. l NOMINATION Une nouvelle dir com au CSTB Géraldine Squenel a été nommée directrice de la communication et des relations extérieures du CSTB. Elle pilotera les communications institutionnelles, scientifiques, métiers et internes. Elle a effectué l’ensemble de sa carrière dans le secteur de la communication, avec une forte expertise en relations presse. Elle a notamment évolué au sein de collectivités. En 2019, elle a rejoint le Cerema. l MÉTAL La consommation d’acier décroît cette année en Europe ArcelorMittal, numéro deux mondial de l’acier, a annoncé revoir à la baisse ses prévisions de consommation annuelle, en raison notamment de la « faiblesse » du secteur de la construction. « Nous nous attendons à ce que la consommation en Europe soit au-dessous de la fourchette basse de notre dernière prévision (qui était comprise entre -0,5 % et +1,5 %), en raison de la faible demande de produits longs », a indiqué le groupe. Cette conjoncture défavorable, ajoutée à la hausse des prix de l’acier, a entraîné un recul de son bénéfice net de 6,4 % au troisième trimestre. Le chiffre d’affaires, quant à lui, chute de 12,4 % par rapport à la même période en 2022. Le sidérurgiste reste néanmoins « positif sur les perspectives de demande à moyen et long terme ». l STRASBOURG Tapis vert sur l’Hôtel des Postes Dans le cadre du programme de réhabilitation de l’Hôtel des Postes, à Strasbourg, édifice néogothique du 19e siècle, l’agence d’architecture Weber & Kelling Architectes a souhaité y apporter une touche de modernité. C’est ainsi qu’un bâtiment de bureaux de 1 800 m² a pris place au cœur de la cour du site. Il est équipé de deux toitures végétalisées mises en œuvre par l’agence strasbourgeoise de Soprema Entreprises. 1 050 m² de végétalisation (Garrigue de Sopranature) composée de vivaces couvre-sol et d’herbacées ont ainsi été plantés sur un procédé d’étanchéité composé d’un pare-vapeur, d’une isolation PIR en deux lits de 100 mm d’épaisseur et d’une étanchéité bicouche bitumineuse traitée anti-racine. Les variations d’épaisseurs de substrat donnent du rythme tout comme les feuillages et les fleurs colorées. L’ensemble est arrosé par un goutte-à-goutte (Aquatex de Soprema). L’Hôtel des Postes accueille aujourd’hui une mixité d’usages : logements, résidence senior, bureaux, brasserie. l © Lise_Havet © Pyc

ACTUALITÉS 9 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 CONSTRUCTION NEUVE Le Sénat vote en faveur du PTZ actuel, la FFB soulagée Des annonces gouvernementales pour la construction neuve En déplacement à Dunkerque, la Première ministre, Élisabeth Borne, a annoncé le 16 novembre le déblocage par la Caisse des dépôts de 500 000 millions d’euros pour soutenir la construction de logements. L’idée du rachat de logements à des promoteurs a également été avancée. L’objectif : relancer des chantiers en berne et produire du logement social et intermédiaire. Vingt territoires devraient également être choisis l’année prochaine pour accélérer leurs opérations d’aménagement. 1 500 logements par zone pourraient ainsi sortir de terre, soit 30 000 en tout. Les collectivités concernées seront aidées et des dérogations rendues possibles. Pas vraiment de quoi rassurer les acteurs du secteur déjà déçus par les mesures essentiellement techniques présentées début juin. PRODUIT Du nouveau sur le marché de l’étanchéité PVC enterrée La nouvelle gamme, baptisée Renolit Alkorpro, a été spécialement conçue pour l’étanchéité des fondations, sous-sols, tunnels, parkings souterrains et autres constructions en béton enterrés. La membrane PVC est totalement adhérente au béton. Par ailleurs, la présence de polymères superabsorbants (SAP, Super Absorbent Polymer), une résine spéciale qui gonfle au contact de l’eau, permet de bloquer la pénétration de l’eau en cas de perforation accidentelle de la membrane. Sa résistance à la pression va jusqu’à 5 bars. Côté mise en œuvre, le fabricant précise que la membrane s’applique à n’importe quelle température (de -5 ºC à +60 ºC), n’a pas besoin de géotextile de protection, de joints de compartimentage ni de pipettes d’injection. Elle peut être installée directement sur le sol compacté et stabilisé. Elle peut être pré appliquée avant le bétonnage sous la dalle de fondation ou post appliquée aux murs de soutènement. Les joints peuvent quant à eux être réalisés par soudage thermique ou par assemblage par bande adhésive ou par colle. Le produit est disponible en quatre versions : avec ou sans la technologie SAP, de couleur translucide pour un meilleur contrôle visuel ou de couleur verte lorsqu’elle contient des matières premières recyclées. Toutes sont disponibles dans des épaisseurs variant de 1,2 mm à 2 mm, selon si elles sont pré appliquées ou post appliquées. l La Fédération française du bâtiment a salué « le large consensus » autour du maintien du Prêt à taux zéro (PTZ) dans sa forme actuelle pour faire face à une crise du neuf dont on ne voit pas le bout. Le gouvernement voulait le restreindre aux seules zones urbaines et aux logements collectifs, « privant ainsi 93 % du territoire de tout appui à la construction neuve, alors que les taux d’emprunt immobilier se sont envolés », souligne la FFB. Mais il s’est retrouvé finalement seul face à la commission des finances de l’Assemblée nationale, à l’appui de 300 députés de la majorité et de l’opposition et au soutien des élus locaux de l’Association des Maires de France. « La FFB appelle à un retour à la concertation réelle avec la filière construction sur ce sujet central pour le quotidien des Français. Les discours convenus sur la crise du logement ne suffisent plus. » l © Renolit

ACTUALITÉS 10 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 PERROS-GUIREC Verdissement de la toiture de la gare maritime Les 268 m² de toit-terrasse de la gare maritime de Perros-Guirec (22) ont été végétalisés pour intègrer le bâtiment dans son environnement. Ils participent également à la rétention des eaux pluviales à raison de 25 l/m². Le procédé mis en œuvre par l’entreprise Smac est composé de bacs pré cultivés (Ecosedum Pack Light d’Ecovégétal), permettant d’obtenir dès la pose un rendu immédiat. Sedums, plantes succulentes et persistantes aux couleurs jaunes, blanches, rouges et roses évolueront au cours des saisons. l RÉFÉRENTIEL La certification QB 55 toituresterrasses officiellement lancée ! Nous vous l’avions annoncé il y a quelques mois voir (Etanchéité. Info n°79) : la décision de la CCFAT de sortir certains systèmes d’étanchéité sous protection lourde de la procédure d’Avis techniques a entraîné le lancement de la rédaction de Règles professionnelles dédiées, en cours d’élaboration par la CSFE, et la mise en place d’une nouvelle certification QB 55 « Toiture-terrasse ». Cette dernière a fait l’objet d’un partenariat entre le CSTB et la CSFE signé le 15 novembre 2023. Ce rapprochement marque le lancement officiel de la nouvelle certification. « Le schéma proposé par le CSTB permet à la CSFE d’être propriétaire des référentiels techniques », souligne Gérald Faure, président de la CSFE. Les procédés concernés sont à ce jour les systèmes à base de bitume modifié SBS et APP monocouches et bicouches posés en indépendance ou pas soudage et les systèmes PVC-P posés en indépendance sous protection lourde. « Avec la QB 55, les applicateurs auront la garantie de mettre en œuvre des produits de qualité », insiste Etienne Crépon, président du CSTB. Les Règles professionnelles et les premiers certificats seront publiés début janvier 2025. Cette certification a vocation à être progressivement enrichie d’autres référentiels pour, à terme, couvrir tous les procédés d’étanchéité et leurs accessoires. l INDUSTRIE Bientôt une nouvelle usine de production d’étanchéité liquide à Strasbourg Soprema a annoncé qu’un nouveau site de production de système d’étanchéité liquide verra le jour à proximité du siège social du groupe à Strasbourg. Cette infrastructure vise à doubler la capacité de production des solutions d’étanchéité liquide de l’industriel pour le marché français. La nouvelle usine bénéficiera d’équipements et de technologies d’automatisation dans le but d’augmenter sa flexibilité en fonction de la demande client. Le site comprendra un hall de production de plusieurs milliers de mètres carrés et d’une zone de stockage de matières premières. Toutes les gammes de produits d’étanchéité liquide (Alsan) y seront progressivement fabriquées. Le chantier a débuté en septembre 2022 pour s’achever entre la fin 2023 et le début 2024. Le lancement de la production devrait être effectif au milieu de l’année prochaine. l MOUVEMENT Saint-Gobain change de gouvernance Le groupe Saint-Gobain a annoncé que son directeur général, Benoît Bazin deviendra PDG du groupe à partir du 6 juin 2024, jour de l’Assemblée générale. Cette date sera également celle du départ de l’actuel président Pierre-André de Chalendar. Ce dernier quittera également ses fonctions d’administrateur. La fusion des fonctions de président et de directeur général « permettra une responsabilité claire et incarnée de la direction du groupe, ainsi qu’un alignement optimal entre les orientations stratégiques validées par le Conseil et leur exécution dans une organisation internationale décentralisée et multilocale », explique le groupe dans un communiqué de presse. Un administrateur référent indépendant aux pouvoirs renforcés devrait également être nommé, en cas de vote favorable lors de la prochaine Assemblée générale. Il veillera à la gouvernance et servira de point de contact avec les actionnaires. Il assurera également le rôle de vice-président du conseil. François Cirelli, ancien PDG de GDF est pressenti pour ce poste. Enfin, la part des administrateurs indépendants au sein du conseil passera de 73 % à 82 %. Trois nouveaux administrateurs seront proposés au vote de l’Assemblée : Sophie Brochu, ancienne directrice générale d’Hydro-Québec, Hélène de Tissot, directrice financière du groupe Pernod Ricard, et Geoffroy Roux de Bézieux, entrepreneur et ancien président du Medef. l © Ecovégétal © Soprema

COURTAGE D’ASSURANCE POUR LES PROFESSIONNELS DE L’ÉTANCHÉITÉ, DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS UN COURTIER INDÉPENDANT À TAILLE HUMAINE Courtage Technique du Bâtiment 73 Bis rue du Maréchal Foch CS 10501 - 78007 VERSAILLES CEDEX Tél. : 01 39 23 38 38 Email : contact@ctb-assurance.com Une marque de TESSON DE FROMENT SARL au capital de 11 031 134 € 384 714 655 RCS La Roche sur Yon n°ORIAS : 07 012 258 Notre cabinet reste à votre disposition afin d’étudier la solution la mieux adaptée à vos besoins, vos activités d’étanchéité ainsi que d’enveloppe du bâtiment. ACTUALITÉS 11 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 REP Valobat expose sa stratégie réemploi L’éco organisme a présenté mi-novembre son plan d’actions pour accélérer le réemploi et remplir les objectifs de 2 % de produits ou matériaux réemployés en 2024, 4 % en 2027 et 5 % en 2028. Un taux se situant actuellement sous les 1 % selon l’Ademe. « Audelà des pourcentages annoncés, l’enjeu est de changer les pratiques », a déclaré Hervé de Maistre, président de Valobat. Et de lever les freins existants : changements d’habitudes, besoin d’accompagnement de spécialistes, inquiétude quant à l’assurabilité des projets, équilibre économique… Pour cela, l’organisme a souligné la nécessité d’interagir avec des acteurs déjà impliqués. L’heure est pour l’instant à l’expérimentation, qui se déroulera jusqu’à la fin de l’année prochaine pour ensuite faire place au déploiement d’un plan d’actions entre 2025 et 2027. Il se déclinera autour de trois axes de travail : - générer et inciter la demande en rassurant et en accompagnant les acteurs. Il s’agira de sensibiliser les professionnels via des campagnes d’information et des formations à destination des maîtres d’ouvrage et des entreprises de travaux mais aussi des particuliers en les incitant au don de matériaux/produits et à l’achat de matériaux de réemploi. Une expérimentation chantiers sera proposée début 2024 avec l’ambition d’accompagner jusqu’à 300 projets. - structurer l’offre avec un cadre technique maîtrisé. Afin de mettre à disposition « les bons gisements aux bons acteurs », des zones de réemploi doivent être mises en place sur les points de reprise, sans frais pour les acteurs du réemploi et en priorité ceux de l’économie sociale et solidaire. Des outils seront également élaborés et mis à disposition des professionnels pour accompagner le volet technique des matériaux de réemploi. Troisième levier : le soutien de la R&D afin d’accompagner la massification et la structuration de l’offre. - mettre en relation les différents acteurs et flux afin que l’offre et la demande puissent se rencontrer. Valobat souhaite ainsi généraliser la déconstruction sélective en sensibilisant les démolisseurs et mettre en place des programmes d’accompagnement afin d’engager les industriels et les distributeurs. Les premiers pour développer des gammes de produits et de matériaux reconditionnés. Les seconds pour présenter à leurs clients ces produits et matériaux de manière attractive. Autres annonces : le soutien aux plateformes physiques de matériaux de réemploi, animation locale des parties prenantes et création « d’annuaires dynamiques » d’acteurs du réemploi dans l’Hexagone, en Martinique et en Guyane. l REP PMCB : la filière mécontente La FFB alerte sur le mécontentement des artisans et des entrepreneurs du bâtiment face à la mise en place de la REP PMCB. Un mécontentement « qui se transforme progressivement en un rejet massif du dispositif ». En cause, principalement: la non-effectivité de la reprise sans frais, l’absence de visibilité sur les montants des éco-contributions qui s’appliqueront sur les produits achetés pour les chantiers de 2024 mais intégrés dès aujourd’hui dans les prix et le traitement d’exception réservé au verre plat. Si les professionnels ont bien conscience que la reprise sans frais des déchets triés ne peut être que progressive, le fait de payer une éco-contribution sans que le système de collecte ne commence à être véritablement opérationnel (et notamment dans les zones rurales et pour les déchets non inertes) ainsi que la complexité des modalités de reprise (qui diffèrent entre les éco-organismes) alimentent le mécontentement. Une solution pour la FFB: le déploiement du maillage territorial des points de reprise et la mise en place rapide de la collecte sur les chantiers et en entreprise. La Fédération renouvelle également son souhait de voir les éco-organismes mieux communiquer sur leurs évolutions à venir. Cela sous un préavis minimum de neuf mois afin que les entreprises et artisans puissent les intégrer dans les devis destinés aux chantiers 2024. « Sur le terrain, le raccourci est que l’on paye désormais une nouvelle taxe sans vrai service en retour. Il est absolument indispensable de se remettre autour de la table avec le gouvernement pour trouver des solutions visant à rendre le système plus efficace en maîtrisant les coûts », affirme Olivier Salleron, président de la FFB.

ACTUALITÉS 12 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 INDUSTRIE Knauf a multiplié par deux son chiffre d’affaires en 5 ans Le groupe Knauf a dévoilé un chiffre d’affaires global pour 2022 de 15,4 milliards d’euros. En 2023, du côté des travaux d’isolation, les volumes ont augmenté de 1,3 %. Un chiffre qui cache néanmoins deux réalités bien différentes entre le neuf et la rénovation. Les solutions d’isolation du gros œuvre connaissent une baisse très nette depuis le début de l’année 2023. Une tendance qui se reflète sur les ventes de produits PSE découpés à destination du neuf dont les ventes ont baissé de 10 %. En revanche, l’industriel affiche une croissance de 10 % de ses procédés en polyuréthane pour toitures. Les perspectives pour les deux années à venir sont jugées « inquiétantes dans le neuf et tout particulièrement dans le logement ». En cause : l’inflation et les conditions d’accession à la propriété difficiles alors que les besoins de logements continuent d’augmenter. l PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE 6 % de passoires thermiques dans les logements sociaux Une étude de l’Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols) dévoile que 300 000 logements sociaux, soit 6 % du parc social, affichaient, au 1er janvier 2022, une étiquette F (5 %) ou G (1 %) et sont donc considérés comme des passoires thermiques. 15 %, soit 5 millions de logements, sont classés E, 38 % D et 33 % C. Les étiquettes B ne sont que 5 % et les A 1 %. Des performances liées notamment au fait que ces bâtiments ont généralement été construits après 2010. Rappelons que les bailleurs sociaux sont euxaussi soumis au respect du calendrier imposé par la loi Climat et résilience qui prévoit d’interdire la mise ou la remise en location des logements les plus énergivores en 2025 pour les étiquettes G, 2028 pour les étiquettes F, 2034 pour les étiquettes E. l ÉVÉNEMENT L’étanchéité et le bardage font salon Les 27 et 28 mars prochains se tiendra au Matmut Stadium de Lyon la première édition de « Top of the Roof », le salon des métiers de l’étanchéité et du bardage, organisé à l’initiative et par la Chambre syndicale régionale de l’étanchéité d’Auvergne Rhône-Apes. ll vise à réunir jeunes, grand public, professionnels de l’étanchéité, du bardage et de la toiture, maîtres d’ouvrage publics et privés et maîtres d’œuvre autour d’un intérêt commun : les toits comme solution face au changement climatique. Pendant deux jours, les visiteurs pourront participer à des activités, des démonstrations, des tables rondes et des conférences… ainsi qu’à un gigotbitume géant ! Parmi les thématiques abordées : les atouts de la végétalisation, la réduction des émissions carbone des produits, la REP, le photovoltaïque… Plus d’infos très bientôt. l BELGIQUE Le SnowWorld Antwerp Ski Slope passe au photovoltaïque À Anvers, le bâtiment de 12 500 m² abritant le SnowWorld Antwerp Ski Slope, ses pistes de ski et ses activités hivernales indoor, fonctionne désormais, au moins en partie, à l’électricité photovoltaïque produite sur son toit. Le procédé d’étanchéité existant a été renforcé pour permettre cette installation. Culminant à 40 m de haut, l’ouvrage est fortement exposé aux vents. Pour permettre la mise en œuvre d’un système de fixation de panneaux adapté à cette contrainte, une feuille d’étanchéité PVC d’1,5 mm d’épaisseur (Renolit Arkoplan) a été soudée directement sur la membrane existante. Seule la section de toiture destinée à recevoir les 1 452 modules a ainsi été traitée. Le calepinage intégrait également des largeurs de lés variant selon la zone de la toiture. « Celle-ci a été divisée en fonction des charges de vents, notamment sur la piste de ski haute », explique le fabricant. Ainsi, au centre, les membranes mesurent 1,05 m de largeur et en périphérie, 0,53 m. Les systèmes de fixation des panneaux, toujours positionnés à côté du joint de soudure, sont ainsi proches les uns des autres pour plus de résistance aux vents. Cette opération a été réalisée suite au souhait du propriétaire du lieu de louer le toit à Energy Vision, groupe belge spécialisé dans les énergies renouvelables. Celui-ci se charge ensuite d’investir dans l’installation pour laisser le propriétaire auto consommer l’énergie produite. l

ACTUALITÉS 13 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 MARCHÉ Les entreprises et la rénovation énergétique en analyse L’Observatoire des métiers du BTP a réalisé, avec le cabinet TBC Innovations, un état des lieux du secteur de l’entretien rénovation afin d’en analyser les évolutions, notamment en matière de métiers et de compétences. Ainsi : - En 2022, les activités d’entretien rénovation pesaient pour 95 milliards d’euros, dont 23,8 milliards (25 %) pour la seule rénovation énergétique. 3 % des travaux sont réalisés par des entreprises n’intervenant que sur ce type de chantiers. « Elles sont 35 % à s’appuyer sur des confrères. Cette part augmente au sein des entreprises qui réalisent des opérations de rénovation globale (44 %) », encore minoritaires cependant. - La sous-traitance reste le mode de collaboration privilégiée par les entreprises (85 %). 15 % s’appuient sur de la co-traitance et 14 % ont recours au groupement momentané d’entreprises conjointes. L’étude note également que « lorsque les entreprises réalisent plus de deux-tiers de leur activité en rénovation énergétique, elles sont près de 75 % à collaborer avec d’autres entreprises pour avoir des compétences complémentaires ». - Les opérations de formation des collaborateurs s’effectuent dans un contexte d’adaptation aux nouveaux matériaux (bas carbone, réemploi), aux nouvelles pratiques (éco rénovation), aux réglementations et aux technologies. Une entreprise sur deux forme ainsi ses salariés. l Apprentis et après ? L’Observatoire du BTP a également publié la synthèse de son étude sur le devenir des jeunes formés en apprentissage dans le BTP, réalisée entre mars et octobre 2023. En voici les éléments avant la parution du rapport complet en janvier prochain. Pour deux-tiers des jeunes interrogés, l’entrée dans l’apprentissage dans le bâtiment est un choix. À l’issue de leur formation, 76 % souhaitent rester dans le secteur. « Quelle que soit leur situation, un an après la fin de leur contrat d’apprentissage, 87 % des apprentis indiquent que la formation en apprentissage a été déterminante dans leur situation à date », explique la synthèse. Ainsi, ils sont 44 % à être en emploi. Deux ans après, le chiffre monte à 63 % et ces apprentis comptent bien y rester : 75 % sont en CDI, souvent dans la même entreprise que celle qui les a accueillis en apprentissage. « Interrogés sur leur choix de rester dans le BTP, plus de 60 % des anciens alternants déclarent principalement un intérêt lié à l’activité et aux missions, ainsi qu’un intérêt quant aux perspectives d’évolution de carrière dans le BTP. » © Enerdis RÉNOVATION 2 milliards de plus pour l’Anah +50 % par rapport au budget 2023. C’est le budget initial 2024 adopté par le Conseil d’administration de l’Anah, qui prévoit de mobiliser plus de 6,2 milliards d’euros pour financer des travaux d’amélioration de l’habitat. Le budget doit notamment permettre la mise en œuvre de la réforme de MaPrimeRénov’ pour accélérer les rénovations d’ampleur. Le principe : un nouveau parcours unique, systématiquement accompagné et mieux financé (jusqu’à 90 % d’aide sur 70 000 euros de travaux). Les propriétaires de maisons classées F et G, considérées comme des passoires thermiques, seront désormais orientés vers ce nouveau parcours. À noter que pour faciliter la transition vers ce système, ils pourront continuer à bénéficier des aides du parcours non-accompagné durant les six premiers mois de l’année. Au total, plus de cinq milliards d’euros doivent être consacrés aux interventions de l’Anah afin de financer la rénovation énergétique de 700 000 logements (200 000 rénovations d’ampleur et 500 000 rénovations permettant d’accélérer la dépose des chaudières fonctionnant majoritairement aux énergies fossiles). Second objectif, le lancement de MaPrimeAdapt’, la nouvelle aide unique pour adapter le parc de logements privés à la perte d’autonomie. Elle sera destinée aux locataires et aux propriétaires du parc privé à partir de 60 ans, sous condition de ressources, mais aussi aux personnes en situation de handicap, quel que soit leur âge. Plus de 260 millions d’euros y seront consacrés, avec l’objectif d’adapter 680 000 logements sur les 10 prochaines années. Enfin, le renforcement, à travers Ma Prime Logement Décent, des aides au financement de travaux lourds pour remettre en état les logements indignes très dégradés (et ce d’autant plus s’ils permettent d’améliorer l’efficacité énergétique du logement). Cette nouvelle aide fusionne les aides Habiter Sain et Habiter Serein de l’Anah et permettra de financer jusqu’à 80 % de 70 000 euros de travaux. l

DOSSIER 14 VÉGÉTALISATION ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 GESTION DE L’EAU Toiture-terrasse : ça coule de source La toiture végétalisée comme solution de gestion des eaux pluviales n’est pas une idée nouvelle. Elle fait aujourd’hui l’unanimité. La connaissance des systèmes, de leurs qualités et de leur comportement a contribué à l’amélioration des dispositifs. La recherche se penche aujourd’hui sur l’élargissement de son champ d’actions et notamment sur les eaux non conventionnelles. ADELINE DIONISI Le climat change et vite. La France n’est évidemment pas épargnée. « En moyenne, les températures ont augmenté de 1,9 °C sur la décennie 2013-2022 par rapport à 1900-1930 et le rythme du réchauffement s’accélère, rappelle Sélim Kebir, chef prévisionniste régional Météo France pour l’Île-de-France. À l’horizon 2030, un réchauffement de 2 °C est inévitable. Sur la base de la trajectoire actuelle, d’ici la fin du siècle, le réchauffement atteindra 4 °C. » Les résultats, nous les connaissons depuis longtemps et les vivons depuis déjà quelques années : les vagues de chaleur sont plus fréquentes, plus longues et plus sévères et les épisodes pluvieux plus rares et plus violents. « L’intensité des pluies extrêmes augmente sur pratiquement tout le territoire, particulièrement dans le nord du pays », alerte Sélim Kebir. Ce constat déjà alarmant est encore plus marqué dans les villes : « L’urbanisation intensifie localement le réchauffement dû aux activités humaines et en- © André-Marie Dutrieux © Ecovégétal 01 02

Conception et fabrication françaises Innovation 2023 Panorama Terrassenkit® Système breveté de terrasse accessible lestée avec garde-corps intégré • Création simple et rapide d’un espace de vie sur toiture-terrasse inaccessible • Terrasse privative ou accessible public clé en main à poser sans fixation • Étanchéité préservée • Pas de pont thermique • Démontable, réemployable et recyclable • Modulaire • Option éclairage LED Les + Option éclairage par LED Pour en savoir plus, notre équipe de technicocommerciaux est à votre service : 04 78 87 12 48 contact@danialu.fr danialu.fr Légende de _59_VILLENEUVEDASQ_LaMaillerie_ilot1P1F_TJ_ succu_400m_idverde3. jpg Les qualités des toituresvégétalisées en matière de rétention des eaux de pluies sont démontrées. DOSSIER 15 ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 VÉGÉTALISATION 01 Les qualités des toitures-végétalisées en matière de rétention des eaux de pluies sont démontrées (ici à Villeneuve d’Ascq, la Maillerie). 02 Le législateur reconnaît les qualités des toitures végétalisées pour la gestion des eaux pluviales, notamment dans l’arrêté du 21 juillet 2015 (ici la siège BTP Eurovia à Gennevilliers). traîne une augmentation des précipitations extrêmes au-dessus et en aval des villes. » Les sols trop imperméabilisés sont incapables d’infiltrer cette eau surabondante et intensifient, parfois de manière dramatique, son ruissellement. Ce choix urbanistique du 19e siècle est aujourd’hui remis en question au moins en partie avec notamment les objectifs de Zéro artificialisation nette (ZAN) dont les décrets d’application viennent de paraître. En effet, perçu alors comme un atout (voir encadré), il se retourne aujourd’hui contre nous. Les récentes inondations dans le Pas-de-Calais nous l’ont encore rappelé. SATURATION DES RÉSEAUX La politique du tout réseau, dont les villes sont tributaires aujourd’hui, a montré ses limites. Le système sature. Jean-Jacques Hérin, président et cofondateur de l’Association pour le développement opérationnel et la promotion des

DOSSIER 16 VÉGÉTALISATION ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 techniques alternatives (Adopta) et président de la section Hauts-de-France de l’Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (Astee), encourage, comme beaucoup d’autres, la mise en place de dispositifs alternatifs. « L’eau ne peut plus, ne doit plus se diriger systématiquement vers le réseau. Pour cela, il faut qu’elle reste le plus proche possible de son grand cycle naturel, c’est-à-dire, qu’elle s’infiltre au plus près de son point de chute. Les avantages sont multiples : elle ne se charge pas en pollution, elle hydrate les sols, elle ne crée pas de torrents dans les rues… » Les solutions paraissent ici évidentes : « Basées sur la nature, elles contribuent à l’adaptation et l’atténuation. Elles présentent, en outre, des co-bénéfices importants de soutien à la biodiversité, à la qualité de l’air ou tout simplement au bien-être », ajoute Sélim Kebir. 30 % DES SURFACES IMPERMÉABLES Réintroduire la nature en ville : un objectif plus que louable à bien des niveaux mais pas toujours facile à remplir dans des espaces urbains denses, à l’espace au sol souvent manquant ou en concurrence directe avec des besoins en logements toujours plus importants. Mais pour trouver de la place, il suffit parfois de lever la tête : « Les toitures peuvent occuper près de 30 % des surfaces imperméables. Elles ont toute leur place dans la réflexion sur la gestion de l’eau », insiste Jean-Jacques Hérin. L’idée n’est pas nouvelle. Gestion des eaux pluviales et végétalisation des toitures vont de plus en plus de pair dans les règles d’urbanisme. L’obligation de végétaliser les ouvrages, notamment dans le neuf, rentre peu à peu dans les mœurs. Les Agences de l’eau subventionnent, sous conditions, certains projets. Même au plan national, « dans son article 5, l’arrêté du 21 juillet 2015 relatif aux systèmes d’assainissement collectif et aux L’arrosage : comment l’optimiser ? Pour se prémunir de la sécheresse, l’arrosage des toitures végétalisées dépend de l’ouvrage. Les Règles professionnelles (RP) pour les toitures végétalisées rappellent qu’il est au minimum conseillé pour les procédés extensifs sauf dans les régions méditerranéennes où il est obligatoire. Il l’est aussi pour les systèmes semi-intensifs et en pente. Les RP exigent également de prévoir un point d’eau à 30 m maximum de tout point de la toiture. Plusieurs solutions existent et le choix du système doit prendre en compte les caractéristiques de la végétalisation et notamment sous quel climat elle évolue. « Par exemple, l’aspersion sera déconseillée si le milieu est fortement exposé au vent », explique Vincent Trottet, responsable commercial chez France Arrosage. On lui préférera de la micro-irrigation, en goutte-à-goutte en surface, enterrée ou par natte d’irrigation. Coût, mode et temps de mise en œuvre mais aussi consommation d’eau affineront le choix. « Une étude peut être réalisée pour définir le système adéquat mais aussi pour le programmer et le dimensionner pour éviter les surconsommations, assurer un apport en eau lorsque nécessaire (des sondes peuvent être installées pour analyser les conditions climatiques du site), repérer d’éventuelles fuites… » Selon Vincent Trottet, ce monitoring, au coût de départ élevé, permettrait au final de faire des économies, en euros et en eau. Un entretien régulier (vidange avant l’hiver, purges et remise en eau au printemps) le fera durer dans le temps. 03 03 Non seulement l’eau est retenue dans le substrat mais elle est également, entre autres, consommée et transpirée par les plantes (ici le siège de la Métropole de Lille). © Le Prieuré

DOSSIER 18 VÉGÉTALISATION ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 installations d’assainissement non collectif, considère la végétalisation du bâti comme l’une des solutions pour limiter les déversements par temps de pluie », explique Charly Duperrier, chargé de l’animation des services de l’État de la région Île-de-France au sein de la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports d’Île-de-France (DRIEAT). ÉTUDES Pour convaincre, les toitures végétalisées ont dû préalablement montrer leur efficacité. Elles ont notamment fait l’objet d’une étude regroupant le CSTB, le Laboratoire eau environnement systèmes urbains (LEESU), le Cerema, l’Adivet et le Conseil général des Hauts-de-Seine. Achevé en 2013, « le programme TVGEP a montré que suivant l’épaisseur du substrat, une toiture végétalisée en région Île-de-France est capable de retenir entre 50 et 70 % du cumul des eaux de pluie annuelles, rappelle David Ramier, chargé de recherche en hydrologie urbaine au Cerema. Ce bon résultat doit cependant être relativisé car l’observation des performances événement pluvieux par événement pluvieux montre une certaine irrégularité. En effet, le substrat dispose d’une capacité maximale en eau (CME). Selon sa teneur au moment où il pleut et la quantité de pluie reçue, la toiture végétalisée peut retenir tout… ou rien. Et ce indépendamment de l’épaisseur du substrat. » Ces analyses ont mené au développement d’un modèle Fonctionnel pour l’estimation de l’impact des toitures végétalisées sur le ruissellement urbain (Faveur - https:// faveur.cerema.fr/public/home) qui permet de calculer les capacités de rétention d’eau d’une toiture végétalisée en fonction de différents paramètres : épaisseur et CME du substrat, type de végétation… QUALITÉ DU SUBSTRAT Ce n’est pas tout. En matière de gestion des eaux pluviales, la toiture végétalisée avance d’autres avantages convaincants. La couverture et le réseau racinaire diminuent la vitesse et le volume de ruissellement et en plus, ils filtrent l’eau. Les plantes en absorbent, en stockent une partie et en transpirent une autre, relarguant de l’humidité dans l’atmosphère. La température du feuillage est ainsi rafraîchie, favorisant les transferts dans le végétal. Selon Philippe Faucon, ingénieur horticole, chargé d’études au CRITT Horticole, « un mètre carré de feuillage évapore en moyenne 0,5 litre d’eau par jour ». Un phénomène qui, on le sait, participe également à la réduction des îlots de chaleur urbains. Sous certaines conditions cependant, la première étant que la végétation ne subisse pas de stress hydrique. D’où l’importance d’un choix de plantes adaptées à de potentiels manques d’eau et aux aléas climatiques. Un arrosage ponctuel s’avère d’ailleurs généralement nécessaire (voir encadré). La deuxième dépend de la nature du substrat. Sa qualité joue logiquement aussi un rôle sur la santé des plantes. « En tant que support physique de la végétation, il remplit cinq grandes fonctions : mécanique (il tient et ancre les racines), nutritive et hydrique (il stocke et met à disposition les éléL’eau et la ville : une relation compliquée Les différentes politiques de gestion de l’eau dans les villes leur ont, en partie au moins, conféré leur physionomie actuelle. C’est ce que rappelle Jean-Jacques Hérin, président et cofondateur de l’Association pour le développement opérationnel et la promotion des techniques alternatives (Adopta) et président de la section Hauts-de-France de l’Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (Astee): au Moyen-Âge, voie publique et cours d’eau, dans lesquels les eaux usées et les déchets étaient jetés, devenaient des réceptacles de la pollution, faisant proliférer les maladies. Au 19e, sous l’impulsion de Napoléon III, l’ingénieur Belgrand met en place le tout-à-l’égout et le réseau d’eau potable à Paris. Les rues sont pavées pour permettre à l’eau, en ruisselant, de s’écouler le plus rapidement possible hors des murs de la cité. Cette artificialisation des sols, ajoutée à la croissance démographique, a transformé le cycle de l’eau en ville. « Une goutte d’eau met aujourd’hui deux jours pour aller de Paris à la mer contre une dizaine d’années auparavant. » Avec comme conséquences les risques d’inondation et de pollution. La création des stations d’épuration à partir de 1944 n’a pas résolu le fond du problème tout comme la transformation des réseaux unitaires (donc avec mélange des eaux de pluie et des eaux usées) en réseaux séparatifs. Aujourd’hui, le système est saturé, les stations d’épuration débordent régulièrement et, dans le pire des cas, les rues se transforment en torrents. 04 Imperméabilisation des sols et politiques du tout réseau ne fonctionnent plus aujourd’hui en matière de gestion des eaux pluviales. 04

DOSSIER 20 VÉGÉTALISATION ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 ments minéraux et l’eau), biologique (il héberge et nourrit les micro-organismes) et d’oxygénation des racines », décrit Philippe Faucon. Trop rétentif et sa saturation en eau asphyxiera les racines, pas assez et il risque d’être emporté par un ruissellement excessif. De la même manière, son épaisseur et ses capacités maximales en eau devront être suffisantes, tout comme sa porosité, pour favoriser son potentiel d’évaporation. Car lui-même rejette de l’eau dans l’atmosphère. C’est d’ailleurs la combinaison de l’évaporation du substrat et de la transpiration des plantes qui permet de calculer la quantité d’eau évapotranspirée par le procédé, exprimée en mm ou l/m²/j. On l’aura compris, pour profiter des qualités des toitures végétalisées en matière de gestion des eaux pluviales, le système de végétalisation doit être choisi avec soin. Sur le marché, les gammes existent depuis plus de dix ans et ne cessent de se sophistiquer. A été présenté par exemple lors du colloque organisé par l’Adivet (voir encadré), le procédé « éponge » Urbanscape de Knauf Insulation à base de laine de roche (absorbant sept fois son poids en eau) associé à un drain réservoir. Pierre Georgel, président d’Ecovégétal a rappelé l’intérêt d’associer le complexe de végétalisation à des nattes absorbantes, des systèmes de drain et des bacs nid d’abeille (Aquaset). Au Prieuré, on a misé sur Oasis, composé de bacs « hydrostock » reliés les uns aux autres par des connecteurs pour assurer le passage de l’eau. Des mèches de capillarité permettent à l’eau stockée de remonter dans le substrat et d’alimenter les plantes. Une nappe de répartition en assure une diffusion homogène. À chaque fois, l’objectif est double : l’eau peut être consommée par les plantes ou, à défaut, être rejetée au réseau de manière différée. RP TTV Le succès repose aussi sur une mise en œuvre dans les Règles de l’art, décrites dans les Règles professionnelles pour la conception et la réalisation des toitures et terrasses végétalisées dont la troisième édition est parue en 2018. Sous réserve d’une conception adaptée à son environnement et d’un entretien régulier, la toiture remplira ses Un épisode pluvieux de référence, c’est… Un volume de précipitation (P en mm) + une période de retour (T en année) + une durée (D en heure) Le zéro rejet c’est… Un abattement (S en mm) + une durée de rétention (en heure) + un débit de fuite (qf enl/s/ha) © Le Prieuré 05 05 Retenir l’eau sur une toiture végétalisée participe également à la biodiversité et à la réduction des îlots de chaleur urbains (ici la toiture d’Eau de Paris à Ivry-sur-Seine).

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