Etanchéité.Info - Numéro 80 - Décembre 2023

DOSSIER 22 VÉGÉTALISATION ÉTANCHÉITÉ.INFO #80 DÉCEMBRE 2023 Le colloque de l’Adivet Cet article a été rédigé à partir des échanges tenus lors du colloque organisé le 10 octobre 2023 par l’Adivet sur « le bâti végétalisé et la gestion de l’eau ». L’ensemble des personnes citées est intervenu devant un public nombreux aux origines variées : techniciens bien sûr mais aussi architectes, bureaux d’études, politiques, institutionnels… (Ré) écoutez en podcast l’ensemble des présentations et discussions : https://www.adivet.net/actualites/ colloque-adivet-bati-vegetalise-etgestion-de-l-eau. s’applique », confirme Vincent Lapeyre, chef de projet « qualité environnementale des bâtiments et des produits » à la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (DHUP). La réutilisation des eaux dites grises est quant à elle soumise à « une autorisation délivrée par arrêté préfectoral appuyé par un avis de l’Anses et de l’ARS locale », poursuit le chef de projet. C’est la démarche qu’a, par exemple, effectuée Sopranature pour expérimenter in situ son procédé Skywater Clean. Ce dernier permet aux eaux usées issues des machines à laver, douches et autres lave-vaisselle de remonter sur la toiture végétalisée par pompage. Elles sont dispersées sur le filtre planté de végétaux soigneusement sélectionnés puis percolent verticalement dans un massif filtrant. « Les micro-organismes présents notamment autour des racines jouent le rôle d’agents épurateurs en dégradant la pollution », explique Lionel Sindt, responsable technique chez Sopranature. L’eau ainsi dépolluée par phytoépuration peut être réinjectée dans le bâtiment, dans les chasses d’eau ou pour l’arrosage. 2030 EN LIGNE DE MIRE Pour lever cette contrainte réglementaire, « il ne faut pas opposer eaux de pluie et eaux grises mais les intégrer dans une même réflexion », souligne Jean-Christophe Aguas, directeur de la R & D chez Le Sommer Environnement. C’est ce qui semble se profiler à l’horizon avec ce « projet de décret au titre de l’article L.1322-14 du code de la santé publique actuellement porté par le ministère de la santé afin de codifier les conditions d’usages d’eaux impropres à la consommation humaine pour certains usages domestiques, explique le ministère de l’environnement. Les eaux concernées sont les eaux de pluie, les eaux douces, les eaux de puits et forage, les eaux grises, les eaux issues des piscines et de processus industriels. » L’autre obstacle majeur, c’est évidemment le spectre du risque sanitaire. « Il n’existe pas de réglementation définissant les niveaux de qualité de l’eau en fonction de l’usage souhaité. Pour l’instant, les services instructeurs se basent sur les recommandations de l’Anses de 2015 », souligne Gaëlle Bulteau, ingénieure au sein de la direction de l’eau au CSTB. « La population doit également adhérer à ce concept », rappelle la paysagiste-conceptrice Nathalie Leroy (Arte Charpentier). Les donneurs d’ordre sembleraient convaincus, sous réserve d’un coût raisonnable évidemment. « Techniquement, plusieurs procédés de traitement des eaux grises existent. Elles reposent sur des solutions biologiques et / ou membranaires ou végétales. Des expérimentations sont en cours sur des bâtiments démonstrateurs comme le projet ABC à Grenoble », rappelle Gaëlle Bulteau. Les principaux débouchés de ces eaux ainsi traitées sont, là encore, les chasses d’eau et l’arrosage. Tout le monde semble d’accord, au moins sur le principe. Place désormais à la pratique et vite car 2030 c’est demain. La végétalisation des toitures pourrait bien, là aussi, avoir une carte à jouer. l * L’utilisation d’eau de pluie est interdite à l’intérieur des établissements de santé, sociaux et médicaux-sociaux, d’hébergement de personnes âgées, des cabinets médicaux, dentaires, des laboratoires d’analyses de biologie médicale et des établissements de transfusion sanguine, des crèches, des écoles maternelles et élémentaires. © Le Prieuré 06 Des systèmes de bacs de rétention, comme ici le procédé Oasis du Prieuré, permettent d’améliorer les performances des toitures végétalisées. 06

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