Etanchéité.Info - Numéro 81 - Mars 2024

LE MAGAZINE DES PROFESSIONNELS DE L’ÉTANCHÉITÉ, DE L’ISOLATION ET DU BARDAGE NUMÉRO 81 MARS 2024 P.32 RÉALISATION Saint-Étienne Voûte trois-en-un P.08 ACTUALITÉ Salon Top of the Roof Préparez-vous à prendre de la hauteur ! P.16 DOSSIER Le bois, nouvelle star de la construction ? Marché, enjeux et techniques

bmigroup.com/fr A3-0565 | 02/24 | Photo : Aurore & Lena Photographes ; DR | Illustration non contractuelle | RCS Nanterre 899 338 826 Variaflow® : limiteur de débit d’eau ■ Pour une gestion optimale des eaux pluviales en toiture-terrasse, Variaflow® s’associe aux systèmes Wateroof® Duo, Wateroof® Primo ou Rooftop Duo™. ■ Système polyvalent pour terrasses végétalisées, ou surfaces sous protection gravillonnées, ou béton drainant. ■ Dimensionnement de l’EEP réalisée par notre service technique pour s’adapter aux contraintes de votre projet.. ■ Fabriqué en France Découvrez la mise en œuvre du Variaflow®

Écoutez le 3e épisode du podcast d'Etanchéité.Info pour découvrir le parcours des professionnels de l’étanchéité. PARLEZ MOI DE L E PODCAS T ÉDITO 3 ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 ÉTANCHÉITÉ.INFO est une publication trimestrielle de l’Association pour la promotion des métiers de l’étanchéité APME-PROMÉTHÉE, éditée sous l’égide de la CSFE. WWW.ETANCHEITEINFO.FR CSFE 6-14, rue La Pérouse, 75784 Paris cedex 16 Tél. : 01 56 62 13 20 Fax : 01 56 62 13 21 Directrice de la publication Edwige Parisel Comité de rédaction Agapé Ambs, Corinne Foubert, Gilles Guyoton, Nisrine Habhab, Sinicha Knezevic, Marie-Alice Lacoste, Mathieu Lechantre, Johanna Lechat, Line Nguyen, Edwige Parisel, Carole Peyre, Fouzia Salhi, Gaëlle Vallée ABONNEMENT GRATUIT sur simple demande : 01 56 62 13 20 PYC MÉDIA Étanchéité.info est éditée par 16-18, place de la Chapelle 75018 Paris Tél. : 01 53 26 48 00 - www.pyc.fr Actionnaire principal : Edith Sarl Rédaction Bastien Cany (47 85) b-cany@pyc.fr Adeline Dionisi (48 05) a-dionisi@pyc.fr Rédacteur graphiste Régine Carré Publicité Frédéric Escoffier (47 96) f-escoffier@pyc.fr Morgane Gargadennec (48 03) m-gargadennec@pyc.fr Pierre Bonzom (88 86) p-bonzom@pyc.fr Aurélie Degasse (47 89) a-degasse@pyc.fr (chargée de relations annonceurs) Design graphique © Atelier Chévara etc. Photo de couverture © Kingspan Infographie Laubywane N°ISSN : 1958-3575 Impression et routage Chirat Dépôt légal à parution Origine du papier : Autriche Taux de fibres recyclées : 0% Certification des fibres : PEFC Eutrophisation : Ptot : 0,02 kg/tonne Encart compris Le 6e rapport du GIEC de mars 2023 implique définitivement une modification de notre environnement constructif. En effet la lutte contre ces changements climatiques et cet objectif de gain de 2 °C à l’horizon 2025, nous ont contraints à adopter ces deux stratégies : l’atténuation et l’adaptation. L’atténuation d’abord, que le GIEC définit comme « une intervention humaine visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre ». Pour cela, la REP, la protection de la biodiversité ou encore la RE2020 et la décarbonation de nos bâtiments sont des paramètres que nous avons déjà intégrés et que nous mettons en œuvre au quotidien. Rappelons que la CSFE a mis à disposition de ses adhérents un outil de calcul pour évaluer l’impact carbone de variantes de procédés d’étanchéité et de bardage. Citons également le photovoltaïque ou encore la végétalisation : nous le faisons depuis plus de 25 ans. J’en profite d’ailleurs pour vous encourager à rejoindre l’Adivet. Là encore nous sommes précurseurs et acteurs. Aujourd’hui, la construction bois s’érige comme une alternative techniquement compétitive face au béton et à l’acier. La tour Mjøstårnet située dans la ville de Brumunddal en Norvège avec ses 84,50 m détient le titre de plus haute tour en bois du monde et en démontre la faisabilité. Pour nos adhérents, c’est un marché à développer qui demande des savoir-faire spécifiques. L’adaptation ensuite. Là encore, la toiture-terrasse a toute sa place. La gestion des eaux pluviales est intégrée au DTU 43.1 depuis 2004. L’agriculture urbaine en rooftop est aussi une solution de valorisation des circuits courts et les solutions d’étanchéité réflective participent à la lutte contre les îlots de chaleur urbains. Nous pouvons et devons, donc, être fiers de notre profession, de son évolution et je vous avoue n’avoir aucun doute pour son avenir quand je constate l’engagement de chacun dans nos régions et départements. La démarche de traditionalisation de nos procédés d’étanchéité, grâce notamment à la certification QB55 toituresterrasses élaborée de concert avec le CSTB, le prouve J’espère vous retrouver nombreux les 27 et 28 mars à Lyon pour Top Of The Roof, le premier salon de l’étanchéité et du bardage. À très bientôt et bonne lecture. « La REP, la biodiversité ou encore la décarbonation sont des paramètres que nous mettons déjà en œuvre au quotidien. » Atténuer ou s’adapter, avonsnous vraiment le choix ? GÉRALD FAURE, PRÉSIDENT DE LA CSFE © Harald Gottschalk

Le meilleur de l’étanchéité à seulement 160°C Le bitume Altek Eco2B est dédié au collage d’isolants thermiques, de verre cellulaire et de membranes d’étanchéité. Cet Enduit d’Application à chaud (EAC) permet d’abaisser la température d’application à 160 °C sans émission de fumées. Son excellente performance au collage et sa stabilité optimale au fluage en font la référence de l’étanchéité des toitures terrasses. www.services.totalenergies.fr L’énergie est notre avenir, économisons la ! Altek Eco2B

P.40 PARLEZ-MOI DE TOIT Bernard Toulouse, président d’ETB à Cerny (91) P.42 TÉMOIN Emmanuel Sulzer Chargé d’études au sein du département travail, emploi et professionnalisation (DTEP) du Céreq P.46 AGENDA À lire, à savoir, à voir, à revoir SOMMAIRE 5 ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 © SNA 34 16 P.24 TECHNIQUE Décryptage Loi Climat & Résilience : de la théorie à la pratique P.28 Fiche pratique La mise en œuvre des couvertines P.30 FAQ Étanchéité sous protection lourde : quelles solutions dans les référentiels ? P.32 RÉALISATIONS Saint-Étienne Voûte trois-en-un P.34 Vi l lejuif Le parvis de l’hôpital se refait une santé P.38 Bourgbarré 4 000 m² de photovoltaïque en toiture © Etancheco Sommaire #81 | Mars 2024 P.07 TABLEAU DE BORD P.08 ACTUALITÉS Salon Top of the Roof : préparezvous à prendre de la hauteur ! En bref P.16 DOSSIER Matériau Le bois, nouvelle star de la construction ? Le bois fait beaucoup parler de lui. Bilan carbone favorable, capacité d’industrialisation… Il fait le bonheur des uns et suscite aussi l’appréhension des autres. Pourtant, si sa part dans la construction est vouée à augmenter, béton et acier ont encore leur mot à dire. P.20 Toiture-terrasse en bois : gare à l’eau

Rockterrace Solution optimisée pour les toitures techniques et accessibles, sur support maçonné et béton ou bois Sécurité optimale, confort thermique à la clé www.rockwool.fr Pour le découvrir, scannez le QR code : Les toitures terrasses impliquent une combinaison de performances visant à limiter tout risque de sinistralité pour le maître d’ouvrage et l’entrepreneur. Isolant de référence d’une très bonne tenue mécanique et d’une grande simplicité de mise en œuvre, la solution Rockterrace contribue à sécuriser et à ouvrir l’ensemble des applications en toitures terrasses. Le produit Rockterrace permet d’apporter une solution en laine de roche durable et s’inscrivant dans une démarche d’économie circulaire.

ACTUALITÉS 7 TABLEAU DE BORD ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 LOGEMENTS COLLECTIFS 5,3 % Hausse du nombre de permis de construire de logements collectifs de novembre 2023 à janvier 2024 par rapport à la même période il y a un an. 29,8 % Baisse du nombre de mises en chantier de logements collectifs de novembre 2023 à janvier 2024 par rapport à la même période il y a un an. LOCAUX NON-RÉSIDENTIELS 14,7 % Baisse des surfaces autorisées à la construction de locaux non résidentiels neufs de novembre 2023 à janvier 2024 par rapport à la même période il y a un an. 11,2 % Baisse des surfaces mises en chantier de locaux non résidentiels neufs de novembre 2023 à janvier 2024 par rapport à la même période il y a un an. INDICATEURS Les chiffres chutent toujours Encore une fois, la tendance dans la construction neuve est orientée à la baisse. Tous les secteurs sont touchés. Les chiffres LOGEMENTS 2,1 % Baisse du nombre de permis de construire de logements neufs de novembre 2023 à janvier 2024 par rapport à la même période il y a un an. 23,3 % Baisse du nombre de mises en chantier de logements neufs de novembre 2023 à janvier 2024 par rapport à la même période il y a un an. LES CHIFFRES DU MOIS 70 C’est, en pourcentage, la proportion de passoires thermiques dans certaines stations de ski françaises. (Source : Hello Watt) 80 C’est, en pourcentage, la proportion de Français considérant que les EnR ont un rôle à jouer dans la performance énergétique des bâtiments. (Source Qualit’EnR) 40 000 C’est le nombre d’entreprises RGE comptabilisé par Qualibat en 2023. 3C’est, en milliards d’euros, le budget 2024 alloué à MaPrimeRénov’, soit une baisse de 1 milliard par rapport à ce qui avait été annoncé. BUREAUX 25,5 % Baisse des surfaces autorisées à la construction de bureaux neufs de novembre 2023 à janvier 2024 par rapport à la même période il y a un an. 7,2 % Baisse des surfaces mises en chantier de bureaux neufs de novembre 2023 à janvier 2024 par rapport à la même période il y a un an.

ACTUALITÉS 8 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 ENVIRONNEMENT Lancement d’une Fresque de l’immobilier durable L’Observatoire de l’immobilier durable a annoncé la création de la Fresque de l’immobilier durable, conçue avec le master spécialisé Immobilier et bâtiment durables de l’École des Ponts ParisTech afin de sensibiliser aux enjeux environnementaux et sociétaux de l’immobilier. Elle prend la forme d’un atelier de sensibilisation qui explore les grands défis de l’immobilier, sa responsabilité et sa vulnérabilité face à l’urgence écologique. L’objectif : permettre de dresser un état des lieux des enjeux environnementaux et sociétaux de l’immobilier et de mieux comprendre les liens entre défis environnementaux, les différents acteurs de la filière, la ville, le bâtiment et ses usagers. Concrètement, l’outil réunit 4 à 8 joueurs autour de 31 cartes et propose un temps ludique et un temps réflexif. « À travers des cartes, des pions et des mises en situation en groupe, la Fresque de l’immobilier durable est un outil à la fois ludique et pédagogique qui s’appuie sur l’intelligence collective pour explorer les leviers de transition vers un immobilier durable », explique l’OID dans un communiqué. Il annonce avoir pour objectif de former près de 5 000 acteurs à la Fresque de l’immobilier durable en 2024. « La filière de l’immobilier fait face au défi de la transition écologique dans un contexte complexifié par la poussée massive de l’ESG par les régulations européennes, l’accroissement des désordres environnementaux, sociaux, sociétaux et économiques. Sur toute la chaîne de valeur de son écosystème, il est urgent que l’industrie immobilière soit formée à la hauteur des enjeux. À l’OID, nous voulons sensibiliser massivement à travers La Fresque de l’immobilier durable mais également grâce à d’autres dispositifs complémentaires à l’instar de nos parcours de connaissances avec accréditation professionnelle et des parcours métiers pour permettre des transformations opérationnelles », complète Loïs Moulas, directeur général de l’OID. l INDUSTRIE Soprema confirme son choix du fret ferroviaire Après la livraison par barge sur le Rhin, c’est toute une ligne de train que le groupe Soprema investit. Plus précisément, l’ancienne voie de chemin de fer reliant la gare de Rouen et les Ports de Strasbourg sera remise en activité. Une initiative réalisée avec Fret SNCF, l’opérateur ACPMC et l’appui des Ports de Strasbourg. Cette nouvelle liaison ferroviaire permettra l’acheminement de matières premières et de produits finis entre l’usine Soprema à Strasbourg et ses dépôts en région parisienne et dans l’ouest de la France, remplaçant les 200 à 400 camions nécessaires pour réaliser le roulement. 5 000 à 10 000 tonnes de marchandises seront ainsi reportées sur les rails. L’opération devrait permettre de réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre dues au transport de l’industriel. La nouvelle ligne a été lancée en janvier dernier. D’autres pourraient bientôt (re) voir aussi le jour. l Soprema relocalise la fabrication de ses isolants PU en France Le groupe annonce le lancement de la construction d’une nouvelle usine à Sausheim, près de Mulhouse. Elle produira des panneaux d’isolant en mousse de polyuréthane, la première du genre dans la région. « Ces panneaux étaient auparavant fabriqués à l’étranger. Nous avons fait le choix de relocaliser cette production en France et allons ainsi créer 80 emplois », explique le groupe. SALON Préparez-vous à prendre de la hauteur ! Les 27 et 28 mars prochains, au Matmut Stadium de Lyon, l’étanchéité et le bardage s’exposent. Deux jours de conférences, de débats, de démonstrations produits autour l’enveloppe du bâtiment. La première journée s’adresse plus particulièrement au grand public qui pourra y découvrir les métiers de l’étanchéité. Le lendemain, place aux pros. Enjeux de la profession, usages de toitures, évolutions réglementaires, solutions techniques… Autant de thématiques qui seront abordées « pour envisager nos toits comme des solutions et des ressources à l’heure où le changement climatique impose records de chaleur et catastrophes naturelles », explique la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE) organisatrice de l’événement. Une quarantaine d’exposants, industriels et professionnels du secteur, seront également présents. l Pour s’inscrire : https:// www.topoftheroof.fr/ © EV Studio

lefuturacommence.fr soprema.fr L’ÉTANCHÉITÉ DES TOITS, C’EST BIEN. LE FAIRE DE FAÇON INNOVANTE C’EST MIEUX QUE BIEN ! • Étanchéité liquide • Étanchéité monocouche • Étanchéité sans flamme • Étanchéité biosourcée Différentes par leur technologie ou leur système de pose, ces solutions d’étanchéité novatrices permettent d’assurer la fonction première de l’étanchéité, tout en étant plus responsables pour l’environnement et sécuritaires pour les poseurs. Scannez ce QR-code pour en savoir plus sur nos solutions.

ACTUALITÉS 10 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 TENDANCE Rénovation et logements: les chiffres baissent en 2023 L’Anah a publié mercredi 24 janvier le nombre de logements rénovés. Il a diminué de 7 % par rapport à 2022 en raison notamment de l’inflation. Dans le détail, cela signifie que 623 790 logements ont été rénovés en 2023 contre 670 000 en 2022. Parmi eux, 569 243 ont bénéficié des aides émanant de MaPrimeRénov’. On reste en deçà de l’objectif annoncé de 700 000 mais il reste tout de même des occasions de se réjouir : « Avec 71 613 opérations, le nombre de rénovation d’ampleur est en hausse de 12,5 %, avec un gain énergétique moyen de 54,3 % », précise l’Anah. « Les moyens sont là, il faut redonner confiance dans une période où l’un des freins, au-delà de la crainte de ne pas avoir le bon conseil, est l’inflation, qui a renchéri les coûts », a déclaré son président Thierry Repentin. Les dernières annonces concernant notamment la baisse du budget alloué à MaPrimeRénov’ n’augurent pourtant pas d’amélioration pour les mois à venir. l ENTREPRISE Smac développe son implantation en terre bretonne L’entreprise d’étanchéité et de bardage Smac a annoncé l’acquisition de la société PCB (Penthièvre Couverture Bardage), basée à Lamballe (22) spécialisée dans les travaux de couverture, de bardage et de façade architecturale. L’objectif de ce rachat : développer les activités cœur de métier du groupe et renforcer son ancrage dans en territoire breton. « L’alliance des compétences de Smac et PCB ouvre de nouvelles perspectives commerciales et permettra d’apporter une réponse globale et complète à nos clients sur les travaux concernant l’enveloppe du bâtiment (façades et toitures) notamment auprès du secteur public et des entreprises industrielles et commerciales, offrant ainsi un potentiel de développement important à l’échelle régionale », explique Smac. l BELGIQUE L’étanchéité synthétique entre en piste En Belgique, les 9 500 m² de toiture du nouveau vélodrome Heusden-Zolderle, consacré au cyclisme sur piste de haut niveau, ont été étanchés à l’aide d’une membrane d’étanchéité en PVC d’1,5 mm d’épaisseur armée d’une toile polyester. Cette dernière a permis de répondre aux contraintes du site. Le complexe d’étanchéité, qui supporte également des panneaux photovoltaïques, devait être à la fois résistant aux vents et s’adapter à la forme courbe de l’ouvrage. D’où le choix d’un produit flexible (Alkorplan de Renolit). Son armature simplifie également un mode de fixation mécanique : en cas de rénovation ou de démolition, la membrane fixée pourra ainsi être facilement retirée et recyclée. Le bâtiment a été inauguré en 2023. l

ACTUALITÉS 11 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 www.etancheco.com 296 rue du Professeur Paul Milliez 94500 Champigny sur Marne Tél. 01 45 16 97 09 contact@etancheco.com Platelage de terrasse l’espace retrouvé COURTAGE D’ASSURANCE POUR LES PROFESSIONNELS DE L’ÉTANCHÉITÉ, DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS UN COURTIER INDÉPENDANT À TAILLE HUMAINE Courtage Technique du Bâtiment 73 Bis rue du Maréchal Foch CS 10501 - 78007 VERSAILLES CEDEX Tél. : 01 39 23 38 38 Email : contact@ctb-assurance.com Une marque de TESSON DE FROMENT SARL au capital de 11 031 134 € 384 714 655 RCS La Roche sur Yon n°ORIAS : 07 012 258 Notre cabinet reste à votre disposition afin d’étudier la solution la mieux adaptée à vos besoins, vos activités d’étanchéité ainsi que d’enveloppe du bâtiment. PROFESSION Productivité, qualité, sécurité Le CCCA-BTP, l’OPPBTP et Impulse Partners ont publié les conclusions 2023 de leur « Observatoire des tendances d’innovations dans le BTP ». L’étude s’est basée sur le champ d’action des 321 startup accompagnées par Impulse Partners, « révélateur des transformations en cours dans le BTP ». Trois grandes tendances se dégagent : l’augmentation de la productivité des chantiers, l’amélioration de la qualité des ouvrages et la sécurité. « Le BTP est l’un des seuls secteurs économiques dont la productivité n’a pas augmenté ces 20 dernières années. Il s’agit donc là du premier objectif majeur qui pousse à innover dans le secteur », rappellent les auteurs de l’étude dans un communiqué de presse. Trois champs d’innovation apparaissent particulièrement dynamiques pour répondre à cet enjeu : les solutions de métrés ou études simplifiées, celles facilitant l’édition des devis, factures et autres documents administratifs et celles spécialisées sur la rénovation énergétique. La construction hors site et les robots et cobots sur chantier présentent également un fort potentiel. Deuxième grand enjeu : l’amélioration de la qualité des ouvrages. Les solutions au service de la performance énergétique, destinées notamment à la réduction de l’empreinte carbone et des coûts énergétiques, intégrant l’économie circulaire (matériaux, systèmes constructifs prenant en compte le recyclage ou le réemploi) ou encore les outils de suivi d’avancement et de contrôle de conformité font partie des plus dynamiques répertoriées. Enfin, la sécurité reste une préoccupation majeure avec une volonté d’anticipation du risque ainsi qu’une gestion en amont et sur chantier. Ainsi, les dispositifs de prévention des accidents, de sensibilisation et de formation des professionnels, les EPI connectées et les matériels de chantier réduisant les risques se développent. l ACQUISITION Holcim investit dans la végétalisation Après le rachat du fabricant de membrane EPDM Firestone Building Products en 2021 et la création d’une division « toiture, produits pour façade et isolation » en 2023, le cimentier suisse Holcim poursuit son développement sur le secteur avec l’acquisition du producteur de toitures végétalisées allemand ZincO. « La marque ZinCo sera conservée », précise Holcim. l

ACTUALITÉS 12 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 SIDÉRURGIE À Dunkerque, ArcelorMittal va passer à l’électrique Avec 12 MtCO2 émis chaque année, le site sidérurgique d’ArcelorMittal à Dunkerque est à lui seul responsable de 15 % des émissions industrielles nationales de gaz à effet de serre. Pour les réduire, 1,8 milliard d’euros sont prévus, financés à hauteur de 850 millions d’euros par l’État grâce à la signature d’une convention entre le groupe et l’Ademe dans le cadre de France Relance. Les opérations vont notamment consister à la mise en place d’une installation dite « de réduction directe du minerai de fer » et deux fours électriques en remplacement des hauts fourneaux et de leur charbon. « À terme, ce sont quatre millions de tonnes d’acier qui seront ainsi produites annuellement à Dunkerque, sur une production totale de 6,8 Mt/an, et un abattement annuel des émissions de CO2 de 4,4 Mt en moyenne sur les quinze premières années du projet, soit 5,7 % de l’ensemble des émissions industrielles nationales », précise le gouvernement dans un communiqué de presse. Au final, 70 Mt de GES devraient être évitées sur 15 ans, durée de vie du projet. l PERFORMANCES Le label BBC Effinergie Rénovation évolue Disponible depuis le 1er janvier 2024, il intègre désormais deux niveaux dans le résidentiel : « BBC Effinergie rénovation » pour les opérations globales et « BBC Effinergie rénovation - 1ere étape » pour les rénovations par étapes. « Ces deux niveaux sont désormais basés sur la méthode 3CL-DPE 2021, en cohérence avec les politiques nationales de rénovation et intègrent des exigences complémentaires à l’atteinte des classes DPE afin de sécuriser la performance réelle des rénovations réalisées : performance de l’isolation, gestion des interfaces, perméabilités à l’air, confort d’été…», précise l’organisme. Dans le non résidentiel, il intègre en plus du niveau de performance énergétique, des exigences spécifiques à l’enveloppe du bâtiment et à la perméabilité à l’air de l’ouvrage ainsi qu’un volet carbone. Ce label, lui aussi rénové, fait suite à la parution de l’arrêté du 3 octobre 2023 dédié et à la publication des règles techniques Effinergie. Visant les bâtiments résidentiels et non résidentiels, il s’appuie sur les retours d’expérience. l CONJONCTURE Le nombre de défaillances d’entreprises au plus haut depuis 30 ans Altares a dévoilé ses derniers chiffres sur les défaillances d’entreprises et c’est peu de dire qu’ils ne sont pas bons : + 36 % tous secteurs d’activité confondus en 2023 soit plus de 57 000 procédures ouvertes dont près de 17 000 pour le seul dernier trimestre. La construction concentre à elle seule 24 % de ces faillites. Dans le détail, 14 000 défauts ont été enregistrés dont près de 11 000 dans les seules activités du bâtiment. C’est 40,7 % de plus sur un an. 10 990 se situaient dans le gros œuvre (4 140 ; + 44,1 %) et le second œuvre (6 850 ; + 38,9 %). La maçonnerie générale (+2 779 ; +50,5 %) et les travaux d’installation électrique (1 161 ; +48,3 %) sont les plus impactés. « Après une phase de rattrapage d’une partie des entreprises tenues à flot grâce aux mesures d’accompagnement mises en place depuis la crise Covid, nous amorçons désormais une nouvelle phase, plus structurelle, davantage liée aux insuffisances financières des entreprises. Activité en berne, niveau d’inflation encore élevé, taux d’intérêt toujours hauts et consommation qui flanche, forment un dangereux cocktail pour des entreprises aux trésoreries épuisées après une succession de crises. Même les plus grands acteurs ne sont pas épargnés, transférant ainsi potentiellement le risque vers leurs fournisseurs et sous-traitants. Tous secteurs confondus, 171 entreprises d’au moins 100 salariés ont défailli en 2023, c’est 80 % de plus qu’en 2022 et un nombre au plus haut depuis 2014 (185 défauts) », analyse Thierry Millon, directeur des études d’Altares. À noter également qu’une défaillance sur trois se concentre en Auvergne RhôneAlpes et en Île-de-France. Dans ces deux régions, la hausse des procédures est voisine de 38 %. l © ArcelorMittal

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ACTUALITÉS 14 EN BREF ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 VÉGÉTALISATION En Thaïlande, 7 000 m2 d’agriculture s’installent sur le toit de l’université C’est sur le toit du campus de Rangsit, à 40 km au nord de Bangkok, que se trouve la plus grande ferme urbaine d’Asie. L’ouvrage a été réalisé dans le cadre du projet Thammasat Urban Roof Farm (TURF) dont l’objectif est, entre autres, de lutter contre les inondations fréquentes dans la région. Le bâtiment, conçu par l’agence d’architecture Landprocess, prend la forme d’un H. La toiture-terrasse s’inspire quant à elle des rizières traditionnelles du nord du pays, avec des niveaux en cascade qui ralentissent le ruissellement de l’eau de pluie. Pour assurer son étanchéité, elle a bénéficié de la mise en œuvre d’une membrane TPO (UltraPly TPO de Elevate). Un choix de matériau justifié notamment par la souplesse permettant d’épouser les formes et autres points singuliers du support : relevés, trottoirs, socles… L’eau reçue par la toiture, lorsqu’elle n’est pas utilisée par les plantations, est ensuite stockée dans quatre bassins de rétention d’eau et utilisée pour l’arrosage de la ferme. l RÉFÉRENTIEL Les RP SEL mises à jour La Chambre syndicale de l’étanchéité (CSFE) vient de publier la nouvelle édition de ses Règles professionnelles « SEL balcons et planchers sur espaces non clos ». Validées par la Commission prévention produits (C2P) de l’Agence qualité construction (AQC) en novembre dernier, elles sont désormais disponibles notamment sur le kiosque étanchéité-bardage de la CSFE. Cette mise à jour concerne principalement les essais réalisés par les industriels et les laboratoires externes. L’annexe L de la première version notamment était devenue obsolète. Sinon, les modalités de mise en œuvre restent inchangées. l SURTITRE L’OPPBTP dresse le bilan de sa campagne contre les TMS Les troubles musculosquelettiques (TMS) étaient au cœur de l’opération de prévention menée par l’OPPBTP du 3 avril au 1er juillet 2023 auprès des entreprises du BTP. L’objectif : donner aux entreprises l’envie et les moyens d’agir contre la première cause de maladie professionnelle du secteur (87 %). Cette campagne s’organisait autour de la prévention, l’information et la communication auprès des entreprises. Un site dédié a été ouvert, un kit de sensibilisation diffusé, des posters distribués et des réunions d’information organisées. «La moitié des professionnels du BTP estime que les TMS ont un impact important dans leur entreprise. Cependant, cette perception varie fortement selon l’activité ou la taille de l’entreprise (38 % pour celles comptant moins de 10 salariés et 84 % pour celles de plus de 250 salariés). Ces écarts soulignent la nécessité de mettre en place des actions adaptées à la réalité de terrain de chacune. Malgré l’existence d’une réelle préoccupation concernant ce risque, seulement la moitié des répondants à l’étude ayant reconnu un élément de campagne est engagée dans une démarche de sensibilisation et 10 % dans une démarche de formation», explique l’organisme. Cet état des lieux a permis d’identifier les phases clés du chantier particulièrement sujettes à attention : - lors de la livraison du chantier, la manutention est optimisée : amélioration du matériel, véhicules adaptés, système de stockage… ; - en phase approvisionnement des postes de travail, l’organisation et la gestion mécanique des tâches sont améliorées ; - l’étape de la réalisation des tâches au poste de travail est jugée cruciale : recherche de minimisation des efforts physiques, mise en place de temps de récupération… À partir des informations recueillies, l’OPPTBP a défini plusieurs pistes d’amélioration à mener : - des actions ergonomiques ciblées sur des situations de travail ; - des actions d’amélioration des situations contraignantes communes à plusieurs métiers du second œuvre en phase approvisionnement ; - des expérimentations de nouveaux équipements d’assistance physique ; - des outils d’autodiagnostic ; - une sensibilisation des fabricants de matériels et de matériaux ; - une sensibilisation des apprentis et nouveaux dirigeants. « La mise en œuvre prochaine du Fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle (FIUP) viendra utilement soutenir les actions engagées, en particulier au travers des aides financières ouvertes aux entreprises. » l

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DOSSIER 16 MARCHÉ ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 MATÉRIAU Le bois, nouvelle star de la construction ? Le bois fait beaucoup parler de lui. Bilan carbone favorable, capacité d’industrialisation… Il fait le bonheur des uns et suscite l’appréhension des autres. Pourtant, si sa part dans la construction est vouée à augmenter, béton et acier ont encore leur mot à dire. Explications. ADELINE DIONISI Le marché de la construction bois se porterait plutôt bien au regard de la conjoncture. En 2022 (les chiffres 2023 ne sont pas encore disponibles NDLR), « malgré un contexte devenu défavorable, le marché de la construction bois en France a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 4,6 milliards d’euros HT, en hausse de 14,3 % par rapport à 2020 en valeur et de 5 % en volume », explique l’enquête nationale de la construction bois*. Dans le détail, 73 % de ce chiffre découle de la construction neuve. « Les difficultés rencontrées dans le secteur de la maison individuelle ont pu être en partie compensées par le développement du bois dans le logement collectif et dans le non résidentiel. » Ainsi, la maison individuelle en bois pesait pour 7,3 % du marché en 2022 (9,3 % en 2020) et 5,3 % pour le collectif (4,6 % en 2020). Quant aux bâtiments tertiaires privés et publics, cette part atteignait 13,1 % contre 10,9 % en 2020. La hausse a été encore plus importante sur le marché des bâtiments agricoles qui est passée de 23,7 % à 27,3 % et dans une moindre mesure sur celui des bâtiments industriels et artisanaux qui, avec 23,5 %, a grimpé de 3,2 points en deux ans. EXTENSION ET SURÉLÉVATION L’autre débouché du bois dans la construction, « ce sont, plus que la rénovation au sens strict du terme, les opérations d’extension et de surélévation. Dans un contexte où l’emprunt bancaire pour acquérir un bien est devenu très compliqué, les propriétaires prennent plutôt le parti d’agrandir la surface dont ils disposent. La commercialisation de © PiveteauBois 01

DOSSIER 17 ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 MARCHÉ 01 Le lycée Aizenay en Vendée dispose d’une structure mixte bois béton qui séduit de plus en plus maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre. 02 La bâtiment de bureaux Arboretum à la Défense affiche une empreinte carbone inférieure de 48 % par rapport à un bâtiment classique, selon l’établissement public Paris La Défense. 03 Dans un contexte économique difficile, le bois dans la construction s’en sort un peu mieux que les autres matériaux. ces nouveaux espaces peut, par exemple, financer la rénovation de l’existant », analyse Gwénolé Lees, directeur de la prescription et chef de marché construction bois chez PiveteauBois. Cette croissance des parts de marché s’explique par une combinaison de facteurs favorables au matériau avec, en premier lieu, son origine biosourcée. Ainsi, en 2022, Vincent Desruelles, directeur d’études au sein du groupe Xerfi, qui réalise des études économiques et sectorielles, affirmait que « l’appétit du bâtiment pour le bois ne cesse de croître. Ce matériau profite de fait d’un © SNA © SNA contexte très favorable entre l’entrée en vigueur de la RE2020 et de son indicateur carbone (Ic) et la généralisation des stratégies bas carbone des géants de l’immobilier. Au-delà de la conjoncture, ces moteurs dynamisent toute la filière, de l’industrie de la première transformation aux services ». Mais pour profiter pleinement de ses atouts, celle-ci doit se structurer. Car c’est là où le bât blesse : « la capacité des acteurs français à répondre à la demande en construction bois est insuffisante. Le risque est donc que les groupes étrangers raflent la mise et s’imposent durablement dans le pays », alerte 02 03

DOSSIER 18 ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 MARCHÉ le directeur d’études. Une inquiétude partagée par Gwénolé Lees : « même si l’offre française se développe, la part du bois d’importation reste encore trop importante. Elle représente en effet entre 20 et 30 % des produits mis en œuvre. » Un constat en totale contradiction avec la carte maîtresse du bois : son bilan carbone exemplaire au regard de la RE2020 par rapport au béton ou à l’acier, pour ne pas les citer. Certes, il est biosourcé mais s’il vient du bout du monde, son transport annihile cette empreinte quasi nulle. D’où l’importance pour la filière française de gagner en compétitivité. Vincent Desruelles ne mâche pas ses mots : « L’issue de cette bataille du bois dépend en réalité de la capacité des entreprises à industrialiser leur production et à développer des économies d’échelle. » Les professionnels l’ont compris et s’organisent. Ainsi PiveteauBois s’est associé avec Bouygues Bâtiment et Nexity. Altarea Cogedim a mis la main sur Woodeum (qui n’a pas souhaité nous répondre) l’année dernière et Icade a créé « Urbain des bois » sa branche bascarbone. Mais le marché reste encore trop éclaté, additionnant les petits acteurs dont le poids ne pèse guère face à la concurrence étrangère. PRÉFABRICATION L’autre maître mot du bois, c’est son aptitude à la préfabrication. Mais pour qu’il arrive prêt-à-poser sur chantier, « il faut tout anticiper en amont : calculs, plans, jumeaux numériques…, explique Gwénolé Lees. C’est un investissement mais il est vite rentabilisé sur chantier grâce à une mise en œuvre rapide et limitant considérablement les déchets. » C’est bien toute la chaîne de l’acte de construire qui est impliquée. La production bien sûr mais aussi la conception… et la pose qui demande maîtrise du matériau et savoir-faire (voir article p. 20). Un avenir 100 % bois n’est donc prévu pour demain. D’autant plus que « le bois ne répond pas à toutes les contraintes inhérentes au bâtiment », précise Gwénolé Lees. Ainsi, il est exclu en infrastructure et ses qualités acoustiques laissent à désirer. Il doit en outre se plier à une réglementation incendie stricte. Enfin, sa faible inertie thermique ne lui permet pas toujours de remplir les conditions d’un bon confort d’été. MIXITÉ Ces limites sont connues. C’est pourquoi « parler de construction bois aujourd’hui ne reflète pas la réalité. On lui préfère la mixité des matériaux, permettant de bénéficier des atouts de chacun », poursuit Gwénolé Le CLT grignote des parts de marché. « L’ossature bois conserve sa place dominante mais le CLT (Cross Laminated Timber. Bois Lamellé Croisé) progresse rapidement », explique Gwénolé Lees, directeur prescription et chef de marché construction bois chez PiveteauBois. Dans le détail, l’enquête nationale de la construction bois évalue à 63 % la part de l’ossature bois dans le logement collectif et 67 % dans le tertiaire. Les systèmes poteaux-poutres pèsent pour 23 et 24 % respectivement dans le résidentiel collectif et le non résidentiel et les panneaux massifs contrecollés ou contre cloués (incluant le CLT) pour 13 % dans le logement collectif et 9 % dans le tertiaire Arrivé récemment sur les chantiers, le CLT sait déjà faire entendre ses arguments. À noter tout d’abord qu’il est majoritairement produit en Europe, en Allemagne, en Autriche et en Suisse plus spécifiquement. La production française se développe quant à elle, à l’image du groupe PiveteauBois qui a implanté des usines dans le pays. « Sur ces sites, les panneaux sont préfabriqués sur mesure pour arriver prêt-à-poser sur chantier, facilitant et accélérant la mise en œuvre par rapport à certains autres matériaux de structure. D’autant plus qu’ils acceptent facilement les grandes dimensions », souligne le chef de marché construction bois. Car il s’agit là du grand atout du CLT : il est structurel et contreventant. Il permet ainsi d’alléger la structure porteuse lorsqu’il est utilisé en plancher ou en toiture-terrasse. Cette dernière peut devenir également accessible, sous réserve d’une protection adaptée de l’étanchéité. Résultat, « le bois lamellé-croisé devrait perturber le secteur du bois massif à l’échelle mondiale en aidant les constructeurs et les architectes à construire et à concevoir des structures plus hautes », écrivait le spécialiste en étude de marché Research and Market dans une étude dédiée au CLT. Lees. Ce qui se traduit généralement soit par la mise en œuvre d’un rez-de-chaussée, d’un noyau ascenseur et de cages d’escalier en béton et le reste de l’ouvrage en bois, soit par un système poteauxpoutres en béton avec remplissage en bois. 04 Les capacités de préfabrication sont l’un des points forts du bois dans la construction. 05 Le recours à la maquette numérique permet d’anticiper certaines exigences propres au matériau bois. © PiveteauBois © PiveteauBois 04 05

www.leprieure1840.com Tél : 02 54 82 09 90 Inventeur de solutions pour toitures végétalisées Bac précultivé à réserve d’eau HYDROPACK® La référence du marché depuis près de 20 ans Nouveau Hydropack Néo Light 60 kg/m² sous ATEC INNOVATION BATIMAT 2005 MÉDAILLE OR INNOVATION BATIMAT 2015 MÉDAILLE OR TROPHÉE INNOVATION 2023 CSFE Toiture Hydroactive régulante et respirante OASIS® Débit de fuite < 1 l/s/ha et coefficient de ruissellement < 0,1 Remontées capillaires avec mèches Irrig’Up Toiture Hydro Bio-Solaire OASIS BIOSOLAR® La seule solution triple : gestion des eaux pluviale + végétalisation + énergie solaire La seule solution biosolaire sous ETN INNOVATION MISE EN ŒUVRE SUR LE VILLAGE OLYMPIQUE DOSSIER 19 ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 MARCHÉ Mais ces modes constructifs permettront-ils de respecter l’exigence carbone de la RE2020, amenée à se durcir dans les années à venir ? David Lebannier, responsable activité conseil du pôle construction chez Pouget Consultants n’est pas inquiet : « À ce jour, le recours au bois n’est pas obligatoire pour atteindre le premier palier. S’il sera plus difficile de s’en affranchir avec l’élévation des exigences, son entrée sera progressive et devrait d’abord impacter le second œuvre (parquets, menuiseries intérieures) avant d’être envisagée en façade puis en plancher. L’autre raison, c’est que, toutes filières confondues, les FDES fournies par les fabricants, indispensables au calcul de l’indice carbone, ne sont pas toutes remplies à ce jour. Le recours aux données par défaut, par essence défavorables, reste encore important. Lorsque la base Inies sera complète, il est fort probable que les bilans s’amélioreront de fait. Sans compter que les industriels vont certainement travailler sur les qualités environnementales de leurs outils de production, de la composition de leurs produits… Les FDES s’amélioreront avec le temps et l’Ic Construction diminuera d’autant. » Pas de panique donc. Néanmoins, certains maîtres d’ouvrage, particulièrement en marchés publics, anticipent dès aujourd’hui la réglementation de demain. Il existe même un label (BBCA) pour valoriser les réalisations exemplaires. « Il arrive que, dans les ZAC des grandes villes par exemple, les municipalités et les aménageurs conditionnent l’acquisition de parcelles au respect des exigences de 2028 et même 2030 », explique David Lebannier. « C’est également le cas pour certains promoteurs », abonde Gwénolé Lees. Les communications autour des émissions de CO2 se généralisent. Et le bois prend la main. Citons par exemple la nouvelle piscine olympique à Saint-Denis et sa structure 100 % bois ou l’immeuble tertiaire Arboretum à la Défense, plus gros chantier bois d’Europe dont l’empreinte carbone « est inférieure de 48 % par rapport à celle d’un bâtiment classique récent (663 kg CO2 / m2 contre 1 260) », dixit l’établissement public Paris La Défense. Si ce glissement progressif d’un mode constructif vers un autre améliore le bilan carbone de l’ouvrage, ce dernier ne vaut rien si le bâtiment n’est pas conçu et construit sans en intégrer les Règles spécifiques. Un prérequis apparemment évident mais qui demande une montée en compétences des compagnons et une meilleure collaboration entre les lots. l * Enquête nationale de la construction bois, Cellule économique de Bretagne dans le cadre de l’Observatoire national de la construction bois, juillet 2023.

DOSSIER 20 ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 RÈGLES DE L’ART TECHNIQUE Toiture-terrasse en bois : gare à l’eau La réalisation d’ouvrage sur élément porteur en bois demande la prise en compte de dispositions constructives spécifiques pour garantir l’efficacité et la pérennité des systèmes d’étanchéité. ADELINE DIONISI Le bois est un matériau délicat. « Son grand ennemi, c’est l’eau et son confinement, alerte Manuel Decoodt, directeur QSRE de l’entreprise d’étanchéité Etandex et président de la commission technique de la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE). Un matériau humidifié perd en qualités mécaniques. S’il est structurel, une fuite latente peut être catastrophique. » Pour l’éviter, comme toujours, il faut se conformer aux Règles de l’art (voir encadré). En la matière, plusieurs types de référentiel sont disponibles. Le NF DTU 43.4 est le seul document normatif valide à ce jour. Rédigé dans les années 1990, il recense deux catégories de systèmes qui ne correspondent plus aux pratiques majoritaires aujourd’hui : la toiture chaude isolée avec l’intégralité de l’isolant d’épaisseur suffisante placée au-dessus de l’élément porteur et la toiture froide ventilée avec une isolation sous l’élément porteur. Cette dernière technique fonctionne sous réserve d’une ventilation efficace qui permet au bois de sécher s’il est exposé au transfert de vapeur. Pour contourner ces contraintes, les intervenants peuvent être tentés par la mise en œuvre de l’isolant dans le plenum en sous-face de l’élément porteur. Pourtant la prise de risque est ici importante : que la vapeur d’eau soit prisonnière du complexe d’étanchéité et l’élément porteur s’expose au pourrissement et donc à l’effondrement. RÈGLE DES 2/3-1/3 C’est pour éviter ces erreurs que la CSFE a rédigé en 2012 ses Recommandations professionnelles n°4 « pour la conception et l’isolation thermique des toitures-terrasses et toiture inclinée avec étanchéité » proposant une solution alternative reprise dans les Règles RAGE de 2014 « Isolation thermique des sous-faces des toitures chaudes à élément porteur en bois » ainsi que dans les Recommandations professionnelles Pacte de mai 2019 sur les « toituresterrasses accessibles aux piétons avec élément porteur en bois et panneaux à base de bois avec revêtement d’étanchéité ». Cette solution consiste Les référentiels en vigueur - NF DTU 43.4 « Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtements d’étanchéité » (document en cours de révision notamment sur l’implantation des évacuations d’eaux pluviales) ; - Recommandations professionnelles Rage « Isolation thermique des sous-faces des toitures chaudes à élément porteur en bois relevant du NF DTU 43.4 » (juillet 2014) ; - Recommandations professionnelles n°4 de la CSFE « pour la conception et l’isolation thermique des toitures-terrasses et toitures inclinées avec étanchéité » (2012) ; - Recommandations professionnelles Pacte « Toitures-terrasses accessibles aux piétons avec élément porteur en bois et panneaux à base de bois avec revêtement d’étanchéité (mai 2019) ; - Calepin de chantier Pacte « Étanchéité et isolation thermique des toitures-terrasses en bois : conception, interface et mise en œuvre » (juin 2018) ; - Calepin de chantier Pacte « Panneaux massifs bois contrecollés » (octobre 2017) ; - Cahier de prescription technique (CPT) n°3814 du CSTB « Étanchéité de toitures-terrasses sur élément porteur en panneau structural bois faisant l’objet d’un Avis technique ou d’un Document technique d’application relevant de l’une des deux familles : panneau bois à usage structurel et mur et plancher, plancher à caisson en bois » (novembre 2019). LA RÈGLE DES 2/3-1/3 - EXEMPLE DE PAROI TYPE Étanchéité Pare-vapeur Élément porteur bois Structure porteuse en bois Complément d’isolant Suspentes, fourrures et plaque de plâtre 1/3 de la résistance thermique totale 2/3 de la résistance thermique totale Isolationt support d’étanchéité © RP RAGE 2014

LE PREMIER SYSTÈME «TOUTENUN» SOLUTION ÉTANCHÉITÉ Léger Résistant aux UV Découpe facile sur chantier Cornière intégrée Surface pleine ne laissant pas passer la lumière Possibilité de classement M1/F1 Disponible sur stock en différentes dimensions PARC INDUSTRIEL SUD  ZI EDISON  RUE ABBÉ LOUIS VERDET 57200 SARREGUEMINES  FAX : 03 87 98 82 87 jktechnic@jktechnic.fr 03 87 98 88 76 AU CŒUR DE VOS PROJETS EN FRANCE DEPUIS 1996 ACIER | INOX | ALUMINIUM | POLYESTER | GRILLES DE SÉCURITÉ | ESCALIERS JKTECHNIC.FR CAILLEBOTIS COMPTEZ SUR NOS PROFESSIONNELS EXPÉRIMENTÉS DE L’ÉTUDE DE VOTRE PROJET À LA RÉALISATION ! une équipe commerciale proche de vous un bureau d’études intégré une production sur-mesure un des plus grands stocks de caillebotis en Europe un contrôle qualité permanent un service logistique de pointe SPÉCIALISTE FRANÇAIS DU CAILLEBOTIS DEPUIS 1996

01 DOSSIER 22 ÉTANCHÉITÉ.INFO #81 MARS 2024 RÈGLES DE L’ART à positionner un tiers de la résistance thermique sous le pare-vapeur et les deux-tiers au-dessus. Le plan de vapeur saturante se trouve ainsi toujours au-dessus du pare-vapeur. (voir schéma p. 20) CLT Le développement du bois dans la construction s’accompagne aussi du déploiement de procédés peu employés jusqu’alors. Ainsi, « nous remarquons sur nos chantiers un recours de plus en plus fréquents aux éléments porteurs structuraux en CLT (voir encadré p.18), note Manuel Decoodt. Pour preuve, les Avis techniques ne les évoquaient jusqu’alors qu’en annexe alors qu’aujourd’hui, tout un chapitre leur est dédié. » Avec un point de vigilance majeur : « En tant qu’élément structurel, contrairement aux bacs acier ou aux panneaux de bois, les éléments porteurs en CLT sont mis en œuvre par le charpentier et non par l’étancheur. Ce dernier doit par conséquent réceptionner méticuleusement le support avant d’intervenir. » Par exemple, « avant toute pose de l’étanchéité, le taux d’humidité du bois doit être vérifié. S’il dépasse la valeur maximale autorisée, il faut attendre qu’il sèche », prévient Aurélien Sollet, dirigeant de l’entreprise SEV IDF. Le cahier 3814 indique une méthode pour le contrôle de l’humidité du bois avant la mise en œuvre du complexe d’étanchéité. Une étape d’autant plus importante que les contraintes des uns ne sont pas toujours intégrées par les autres. Le travail de synthèse entre les deux lots prend ici tout son sens. « Chacun doit revoir a minima ses méthodes de travail pour intégrer les exigences propres au matériau mais aussi aux impératifs de pose de chaque corps d’état. Un exemple : dans les cas de construction mixte bois-béton, l’interaction entre les deux peut créer des dilatations qu’il faut prendre en compte dans les calculs », rappelle Aurélien Sollet. On l’aura compris, le recours au bois dans la construction ne supporte pas l’improvisation. « Le matériau mais aussi le mode constructif qui lui sera associé doivent être intégrés dès la phase conception. Pour rester économiquement viable, on ne peut pas substituer un matériau ou une technique à une autre en cours de route », rappelle Gwénolé Lees, directeur de la prescription et chef de marché construction bois chez PiveteauBois. Des cas de figure qui se produisent pourtant (voir article p. 22) et obligent les entreprises d’étanchéité à faire preuve d’inventivité et de prudence. D’où l’importance pour elles de maîtriser parfaitement l’ensemble des dispositions constructives propres au bois. Une connaissance qui peut passer par la formation des compagnons et aboutit toujours à une montée en compétences. l CLICHY-LA GARENNE De l’importance de respecter l En reprenant en cours le chantier de construction de logements sociaux, les compagnons de l’entreprise d’étanchéité SEV IDF ont découvert les erreurs commises par leurs prédécesseurs tant en termes de conception que de mise en œuvre. ÀClichy-la-Garenne (92), l’entreprise SEV IDF a été confrontée à ce que nombre de ses homologues redoutent : intervenir sur un chantier en cours pour rattraper les défaillances de son prédécesseur. « Il s’agissait de trois bâtiments de logements collectifs mixant, 01 La pose d’étanchéité sans isolation sur un balcon bois n’est pas définie dans un référentiel technique car cette étanchéité n’est pas exigée pour ces ouvrages. « Sur béton, on peut se référer aux Avis techniques mais pas sur bois », explique Aurélien Sollet, dirigeant de l’entreprise SEV IDF. © SEVCOM 01

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